Conversion du protestantisme au catholicisme ?

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Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par Xavi » jeu. 18 août 2022, 12:19

Bonjour à chacun,

@Lucie1990
Lucie1990 a écrit :
mer. 17 août 2022, 14:03
Mais voilà " Qu'en pense l'église en communion avec le Pape"? Pour moi ça résonne un peu comme " cesser de penser par soi-même même et demander au pape comment on doit croire ". Et j'ai un peu de mal avec ça.
J’en suis désolé pour vous.

Je remercie Prodigal d’avoir mis en évidence diverses nuances éclairantes avec lesquelles il me semble que nous sommes d’accord, mais, hélas, je pense que vous avez bien compris ce que je voulais vous exprimer, mais que vous le ressentez comme un mal, de sorte que vous désirez le contraire.

Et vous avez raison de me répondre sous l’angle du ressenti et du désir, car c’est bien une question de goût ou d’amour. Même si c’est subjectif, ce que vous savez bien, je comprends que tant que vous aurez « un peu de mal avec çà », vous resterez attirés par son contraire.

Comme moi et les autres intervenants, vous aimez bien sûr savoir et comprendre la vérité en toutes questions. Personne ne veut ni ne peut renoncer à sa raison. Il faut la chérir, l’entretenir et la développer autant que possible. C’est un outil indispensable à la compréhension mais aussi à la communication humaine.

À cet égard, personne ne peut ni ne veut renoncer à « penser par soi-même ». Mais, chacun est assez intelligent pour comprendre par sa propre raison et ses propres pensées qu’il est très très limité et minuscule dans l’univers, que le maximum de connaissances et de qualités dans notre intelligence et dans notre raison est et sera toujours clairement et manifestement insuffisant pour en faire une source de certitude, de vérité, pour la connaissance de ce qui est vrai, juste et bon.

Vous le savez certainement, mais votre désir de « penser par vous-même », indépendamment de toute autorité extérieure résiste néanmoins à l’idée d’une dépendance ou d’une soumission qui vous semble contraire à votre liberté intérieure, à une valeur essentielle pour un humain.

Vous ne croyez pas à une compatibilité entre, d’une part, votre liberté et vos désirs les plus profonds et, d’autre part, une vérité venue d’ailleurs et reçue, dès lors, comme une vérité imposée niant votre liberté.

Un catholique ne demande pas au Pape « comment il doit croire ». Un catholique croit que l’Église en communion avec le Pape est le Corps indivisible du Christ qui enseigne la foi de manière fiable et authentique. Mais, les mots sont toujours limités et les compréhensions individuelles infiniment variées. Il reste un travail infini pour la raison, pour sonder la vérité à tous égards en communion avec tous les fidèles, mais sur ce rocher sûr qu’est la foi de l’Église mûrie et façonnée depuis deux mille ans par les Pères de l’Église et le Magistère.

Si « penser par vous-même » vous fait préférer vos propres pensées à celles consolidées par la Tradition et le Magistère, si vous estimez que vos propres pensées ont une valeur ou une fiabilité supérieure, ce n’est pas nécessairement par orgueil et aveuglement. La faiblesse de chacun est trop manifeste pour lui-même.

Il me semble que c’est plutôt par désespérance et incrédulité. Comment un pauvre pécheur (c’est vrai pour chacun des papes qui se sont succédés), comment des humains remplis de faiblesses et pécheurs notoires pourraient-ils constituer ensemble une source fiable de vérité ? Vous préférez suivre vos propres pensées parce qu’au moins, elles vous sont familières et libres.

Et pourtant, c’est là la bonne nouvelle inouïe de l’Évangile. Dieu vient sauver des pécheurs et en faire des saints par lesquels il agit. C’est Lui notre garantie. Même au milieu des péchés et des blasphèmes, des fautes et des erreurs, Dieu établit son Église et assure la transmission authentique et fiable de l’Évangile, du salut qui nous sauve.

Ce n’est pas aux papes ou aux évêques réunis en Conciles que je crois. C’est au Christ agissant en eux parce que l’Église est son Corps indivisible.

Non, le Pape ne vous dit pas ce que vous « devez » croire. Vous êtes libre. Mais, un jour, si vous ne savez plus quoi croire, peut-être vous souviendrez vous que le relativisme total des opinions individuelles infiniment variées et contradictoires n’est pas le seul chemin. L’Église est là. Celle du Christ fondée sur Pierre et sa succession. Et c'est une nouvelle magnifique et c'est une joie de la découvrir, et même une vraie libération intérieure. Une vérité qu'on est heureux de découvrir et non que l'on « devrait » croire. Ce qui est vrai est vrai. Est-ce juste de le percevoir comme une obligation qui n'a de sens que devant un choix ?

Lucie1990 a écrit :
mer. 17 août 2022, 18:31
Mais ensuite il y a l'église orthodoxe (qui se réclame aussi être de " la juste doctrine ". Pourquoi l'église fondée par le Christ ne serait pas chez eux ?
Le Christ est partout où il est reçu. Mais, le successeur de Pierre est actuellement à Rome par une succession apostolique ininterrompue depuis deux mille ans.

Sous des modalités d’organisation qui ont évolué, les apôtres ont organisé sans interruption leur succession sous l’autorité de Pierre puis de ses successeurs. Ils ont commencé à le faire pour Judas, le premier disparu d’entre eux (Ac. 1, 15-26). Au décès de Pierre puis de chacun de ses successeurs (ou parfois après une démission), les successeurs des apôtres désignés par les Papes précédents pour assurer la succession ont procédé au remplacement sans discontinuité.

À un moment de l’histoire, les orthodoxes s’en sont écartés et ont rompu leur communion avec le Pape à Rome. Hélas. Mais, cela n’a pas changé, ni interrompu la succession apostolique, ni l’unité indivisible de l’Église. Là où est Pierre, là est l’Église.


@ Æoline
Æoline a écrit :
jeu. 18 août 2022, 2:52
Pour moi, comme le dit si bien Xavi, "qu'en pense l'Eglise en communion avec le Pape" c'est surtout un appel à apprendre à penser en tant que partie de ce grand organisme vivant qu'est le Corps du Christ. Tertullien le disait déjà, on ne peut pas être chrétien tout seul... L'apprentissage de ce que c'est que de former ensemble le Corps du Christ passe par là. Mais ce n'est pas pour autant une renonciation à l'usage de sa raison, loin de là. C'est peut-être beaucoup plus une hiérarchisation différente des priorités, avec une importance primordiale donnée à l'unité.

Je ne sais pas si d'autres ont fait la même expérience, mais je peux témoigner d'une chose : j'ai commencé à vraiment entrer dans la vie spirituelle quand mon énergie a cessé d'être monopolisée par la question de décider toute seule ce que je pouvais croire. Lorsque j'ai compris que je pouvais faire confiance à l'Eglise et m'appuyer sur elle, cela a dégagé un espace intérieur immense pour vivre une relation intime avec le Seigneur. Et au fond, y a-t-il quelque chose qui compte plus que cela dans une existence humaine?
Chère Æoline, vous êtes lumineuse ! Un immense merci pour vos réflexions magnifiques et justes que vous avez développé dans plusieurs messages et qui réjouissent le cœur.

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par Lucie1990 » jeu. 18 août 2022, 11:11

Æoline a écrit :
jeu. 18 août 2022, 2:52
Lucie1990 a écrit :
mer. 17 août 2022, 14:03
Mais voilà " Qu'en pense l'église en communion avec le Pape"? Pour moi ça résonne un peu comme " cesser de penser par soi-même même et demander au pape comment on doit croire ". Et j'ai un peu de mal avec ça.
Bonjour Lucie!

Pour moi, comme le dit si bien Xavi, "qu'en pense l'Eglise en communion avec le Pape" c'est surtout un appel à apprendre à penser en tant que partie de ce grand organisme vivant qu'est le Corps du Christ. Tertullien le disait déjà, on ne peut pas être chrétien tout seul... L'apprentissage de ce que c'est que de former ensemble le Corps du Christ passe par là. Mais ce n'est pas pour autant une renonciation à l'usage de sa raison, loin de là. C'est peut-être beaucoup plus une hiérarchisation différente des priorités, avec une importance primordiale donnée à l'unité.

Je ne sais pas si d'autres ont fait la même expérience, mais je peux témoigner d'une chose : j'ai commencé à vraiment entrer dans la vie spirituelle quand mon énergie a cessé d'être monopolisée par la question de décider toute seule ce que je pouvais croire. Lorsque j'ai compris que je pouvais faire confiance à l'Eglise et m'appuyer sur elle, cela a dégagé un espace intérieur immense pour vivre une relation intime avec le Seigneur. Et au fond, y a-t-il quelque chose qui compte plus que cela dans une existence humaine?
A ce niveau j'ai un peu ce ressenti effectivement.
C'est d'ailleurs ce qui m'a poussée à ouvrir ce post.

Le fait que les chapelles catholiques soient ouvertes en dehors des offices et qu'on peut y entrer pour s'y recueillir, m'aide à approfondir cette intimité avec le Seigneur. C'est dommage qu'il n'y ait pas cette opportunité avec les temples protestants.
Effectivement, cette forme de christianisme demande beaucoup d'autonomie dans la pratique. Et, même si Dieu est omniprésent, j'ai plus de mal à prendre des moments de prière seule chez moi.

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par Æoline » jeu. 18 août 2022, 2:52

Lucie1990 a écrit :
mer. 17 août 2022, 14:03
Mais voilà " Qu'en pense l'église en communion avec le Pape"? Pour moi ça résonne un peu comme " cesser de penser par soi-même même et demander au pape comment on doit croire ". Et j'ai un peu de mal avec ça.
Bonjour Lucie!

Pour moi, comme le dit si bien Xavi, "qu'en pense l'Eglise en communion avec le Pape" c'est surtout un appel à apprendre à penser en tant que partie de ce grand organisme vivant qu'est le Corps du Christ. Tertullien le disait déjà, on ne peut pas être chrétien tout seul... L'apprentissage de ce que c'est que de former ensemble le Corps du Christ passe par là. Mais ce n'est pas pour autant une renonciation à l'usage de sa raison, loin de là. C'est peut-être beaucoup plus une hiérarchisation différente des priorités, avec une importance primordiale donnée à l'unité.

Je ne sais pas si d'autres ont fait la même expérience, mais je peux témoigner d'une chose : j'ai commencé à vraiment entrer dans la vie spirituelle quand mon énergie a cessé d'être monopolisée par la question de décider toute seule ce que je pouvais croire. Lorsque j'ai compris que je pouvais faire confiance à l'Eglise et m'appuyer sur elle, cela a dégagé un espace intérieur immense pour vivre une relation intime avec le Seigneur. Et au fond, y a-t-il quelque chose qui compte plus que cela dans une existence humaine?

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par Lucie1990 » mer. 17 août 2022, 19:53

prodigal a écrit :
mer. 17 août 2022, 18:45
D'après le jugement de Salomon, la vraie mère est celle qui ne veut pas que son enfant soit coupé en deux. :)
C'est vrai je n'aurais pas pensé à cela !

Mais rechercher l'unité signifie justement que l'on ne veut pas être divisés.

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par prodigal » mer. 17 août 2022, 18:45

D'après le jugement de Salomon, la vraie mère est celle qui ne veut pas que son enfant soit coupé en deux. :)

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par Lucie1990 » mer. 17 août 2022, 18:31

prodigal a écrit :
mer. 17 août 2022, 14:23
Lucie1990 a écrit :
mer. 17 août 2022, 14:03
Mais voilà " Qu'en pense l'église en communion avec le Pape"? Pour moi ça résonne un peu comme " cesser de penser par soi-même même et demander au pape comment on doit croire ". Et j'ai un peu de mal avec ça.
Chère Lucie,
tout d'abord je suis totalement en accord avec vous sur l'importance qu'il y a à penser par soi-même, comme on dit, c'est-à-dire à ne pas renoncer à la raison.
Mais contrairement aux idées reçues, cette exigence est autant catholique que protestante.
Deux remarques pour vous en convaincre :
1) tous les papes ont développé un enseignement théologiquement fondé, certes, mais aussi rationnellement argumenté. Sur le sujet, vous pourriez lire Fides et ratio, lettre encyclique de Jean-Paul II.
2) il est permis de critiquer le pape et son enseignement, pourvu que ce soit dans un souci de vérité.
Cependant, il est parfaitement exact que le pape est le chef de l'Eglise catholique, et en capacité de trancher les différents débats, en réclamant des catholiques une parfaite obéissance. Mais cela ne va pas jusqu'à interdire de penser! C'est une injonction à rechercher la paix et à s'efforcer de mieux comprendre ce qui est enseigné.
Ainsi, en parcourant ce forum, vous verrez qu'il arrive souvent que certains prennent des positions en désaccord avec le saint-siège. Ce désaccord ne doit pas s'installer dans la durée. D'ou l'adage "Roma locuta, causa finita", qui signifie "Rome a parlé, la cause est entendue".
Merci.
Je comprends mieux en effet.

Mais ensuite il y a l'église orthodoxe ( qui se réclame aussi être de " la juste doctrine ". Pourquoi l'église fondée par le Christ ne serait pas chez eux ?

Parfois je me dis qu'effectivement chacun-e cherchera à avoir raison. Peut-etre qu'effectivement le plus sage est de rechercher l'unité.

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par prodigal » mer. 17 août 2022, 14:23

Lucie1990 a écrit :
mer. 17 août 2022, 14:03
Mais voilà " Qu'en pense l'église en communion avec le Pape"? Pour moi ça résonne un peu comme " cesser de penser par soi-même même et demander au pape comment on doit croire ". Et j'ai un peu de mal avec ça.
Chère Lucie,
tout d'abord je suis totalement en accord avec vous sur l'importance qu'il y a à penser par soi-même, comme on dit, c'est-à-dire à ne pas renoncer à la raison.
Mais contrairement aux idées reçues, cette exigence est autant catholique que protestante.
Deux remarques pour vous en convaincre :
1) tous les papes ont développé un enseignement théologiquement fondé, certes, mais aussi rationnellement argumenté. Sur le sujet, vous pourriez lire Fides et ratio, lettre encyclique de Jean-Paul II.
2) il est permis de critiquer le pape et son enseignement, pourvu que ce soit dans un souci de vérité.
Cependant, il est parfaitement exact que le pape est le chef de l'Eglise catholique, et en capacité de trancher les différents débats, en réclamant des catholiques une parfaite obéissance. Mais cela ne va pas jusqu'à interdire de penser! C'est une injonction à rechercher la paix et à s'efforcer de mieux comprendre ce qui est enseigné.
Ainsi, en parcourant ce forum, vous verrez qu'il arrive souvent que certains prennent des positions en désaccord avec le saint-siège. Ce désaccord ne doit pas s'installer dans la durée. D'ou l'adage "Roma locuta, causa finita", qui signifie "Rome a parlé, la cause est entendue".

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par Lucie1990 » mer. 17 août 2022, 14:03

Xavi a écrit :
mar. 16 août 2022, 14:24
Lucie1990 a écrit :
ven. 05 août 2022, 8:41
Le mariage n'est pas universel, pourquoi serait-il sacrement ? La confirmation n'a pas été instituée par Jésus-Christ dans les Évangiles. Le baptême, justement, est suffisant puisque donné une fois pour toutes. Il n'a pas besoin d'être confirmé. Le pardon des péchés est évidemment institué par le Christ mais il y manque la matière sensible,... On aurait pu aussi garder le lavement des pieds comme Sacrement aussi.

Quant à la manière de baptiser, c'est plus de l'incompréhension que du chagrin. J'ai un peu l'impression qu'on désobéit à l'institution de Jésus …
Lucie1990 a écrit :
ven. 05 août 2022, 15:19
Vous dites que les péchés du pénitent constituent la matière du sacrement de réconciliation. Pourtant…

Quant au sacrement de confirmation j'ai plus de doutes…
Lucie1990 a écrit :
sam. 06 août 2022, 14:17
concernant le baptême il y a des questionnements qui vont au delà de l'aspersion/ immersion…

Désormais si je devais intégrer l'église Catholique, je devrais d'abord renier le protestantisme. …
… et il m'est parfois difficile de m'y retrouver. Il y a aussi que je devrais approfondir mes connaissances de l'orthodoxie. Parce que, qui sait, c'est peut-être eux qui ont " la bonne doctrine".
Bonjour Lucie,

Le baptême vous a plongée dans la vie chrétienne et dans le corps de l’Église qui est le corps du Christ. C’est définitif.

Mais, des questions, vous n’avez pas fini de vous en poser…

Le protestantisme qui a accompagné vos premiers pas se résume par une conviction qui détermine les réponses à toutes questions que vous vous posez ou que vous pourriez vous poser. Cette conviction protestante, c’est, hélas, un rejet de l’Église comme corps universel visible et indivisible du Christ.

Le protestant, hélas, ne voit pas que l’incarnation n’a pas cessé mais se prolonge jusqu’au retour du Christ qui ne nous a pas laissés seuls et dispersés mais a fait de nous un seul corps, le sien.

Pour un protestant, dans la réalité où Dieu s’est cependant incarné, un tel corps universel visible et indivisible n’existerait pas et il n’y aurait que des assemblées de chrétiens dispersées dans d’innombrables confessions. Les protestants n’admettent et ne voient dans la réalité terrestre qu’une église faite de membres séparés ou partiellement regroupés sans tête visible unique.

Mais, sans l’apôtre Pierre et ses successeurs pour réunir l’Église en un seul corps, il n’y a pas de corps car il n’y a évidemment pas de corps sans tête, ni lien visible de tous les organes ou membres qui le constituent. Selon les protestants, la vraie Église serait invisible et connue de Dieu seul. Elle n’aurait pas de corps concret indivisible dont les membres sont rassemblés par un lien visible tout aussi concret. Car, c’est cela un corps incarné dans notre monde physique : dans la réalité physique, c’est un ensemble visible concret et indivisible par lequel chacun de nous vit dans ce monde physique. Un corps c’est notre être indivisible tel qu’il est dans une réalité où il vit.

Avant son ascension, le corps humain du Christ avait une tête, des bras, des jambes. Vous n’imaginez pas une tête en Afrique, un bras à Paris, une jambe à New York, et leur cerveau ailleurs encore, sans lien physique. Ce ne serait plus un corps. L’incarnation, c’est Dieu qui vient vivre parmi nous avec un corps.

Après son ascension, la foi proclame que le Christ continue à avoir un corps terrestre et c’est l’Église réunie en un seul corps indivisible par Pierre et ses successeurs. Enlevez la tête et vous n’avez plus de corps.

Le jour où vous découvrez cela, vous aurez cessé d’être protestante car, désormais, pour toute question, vous tournerez votre cœur et votre intelligence vers ce corps vivant depuis deux mille ans et vous aurez la conviction que c’est là et non dans les méandres de vos pensées ou des innombrables doctrines que la vérité subsiste pleinement. Parce que c'est le corps du Christ.

Vous n’aurez plus qu’une seule volonté et qu’une seule conviction pour toute question : qu’en pense l’Église en communion avec le Pape ?

Et vous constaterez que tout reprend sens et cohérence dans la communion de l’Église alors que tout n’est que confusion, dispersion et controverses infinies en dehors.
Merci pour la réponse :)

Mais voilà " Qu'en pense l'église en communion avec le Pape"? Pour moi ça résonne un peu comme " cesser de penser par soi-même même et demander au pape comment on doit croire ". Et j'ai un peu de mal avec ça.

Pour le reste ce fil a été encombrer par des internautes pas très respectueux et je suis déçue que la modération n'ait pas réagi.

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par Xavi » mar. 16 août 2022, 14:24

Lucie1990 a écrit :
ven. 05 août 2022, 8:41
Le mariage n'est pas universel, pourquoi serait-il sacrement ? La confirmation n'a pas été instituée par Jésus-Christ dans les Évangiles. Le baptême, justement, est suffisant puisque donné une fois pour toutes. Il n'a pas besoin d'être confirmé. Le pardon des péchés est évidemment institué par le Christ mais il y manque la matière sensible,... On aurait pu aussi garder le lavement des pieds comme Sacrement aussi.

Quant à la manière de baptiser, c'est plus de l'incompréhension que du chagrin. J'ai un peu l'impression qu'on désobéit à l'institution de Jésus …
Lucie1990 a écrit :
ven. 05 août 2022, 15:19
Vous dites que les péchés du pénitent constituent la matière du sacrement de réconciliation. Pourtant…

Quant au sacrement de confirmation j'ai plus de doutes…
Lucie1990 a écrit :
sam. 06 août 2022, 14:17
concernant le baptême il y a des questionnements qui vont au delà de l'aspersion/ immersion…

Désormais si je devais intégrer l'église Catholique, je devrais d'abord renier le protestantisme. …
… et il m'est parfois difficile de m'y retrouver. Il y a aussi que je devrais approfondir mes connaissances de l'orthodoxie. Parce que, qui sait, c'est peut-être eux qui ont " la bonne doctrine".
Bonjour Lucie,

Le baptême vous a plongée dans la vie chrétienne et dans le corps de l’Église qui est le corps du Christ. C’est définitif.

Mais, des questions, vous n’avez pas fini de vous en poser…

Le protestantisme qui a accompagné vos premiers pas se résume par une conviction qui détermine les réponses à toutes questions que vous vous posez ou que vous pourriez vous poser. Cette conviction protestante, c’est, hélas, un rejet de l’Église comme corps universel visible et indivisible du Christ.

Le protestant, hélas, ne voit pas que l’incarnation n’a pas cessé mais se prolonge jusqu’au retour du Christ qui ne nous a pas laissés seuls et dispersés mais a fait de nous un seul corps, le sien.

Pour un protestant, dans la réalité où Dieu s’est cependant incarné, un tel corps universel visible et indivisible n’existerait pas et il n’y aurait que des assemblées de chrétiens dispersées dans d’innombrables confessions. Les protestants n’admettent et ne voient dans la réalité terrestre qu’une église faite de membres séparés ou partiellement regroupés sans tête visible unique.

Mais, sans l’apôtre Pierre et ses successeurs pour réunir l’Église en un seul corps, il n’y a pas de corps car il n’y a évidemment pas de corps sans tête, ni lien visible de tous les organes ou membres qui le constituent. Selon les protestants, la vraie Église serait invisible et connue de Dieu seul. Elle n’aurait pas de corps concret indivisible dont les membres sont rassemblés par un lien visible tout aussi concret. Car, c’est cela un corps incarné dans notre monde physique : dans la réalité physique, c’est un ensemble visible concret et indivisible par lequel chacun de nous vit dans ce monde physique. Un corps c’est notre être indivisible tel qu’il est dans une réalité où il vit.

Avant son ascension, le corps humain du Christ avait une tête, des bras, des jambes. Vous n’imaginez pas une tête en Afrique, un bras à Paris, une jambe à New York, et leur cerveau ailleurs encore, sans lien physique. Ce ne serait plus un corps. L’incarnation, c’est Dieu qui vient vivre parmi nous avec un corps.

Après son ascension, la foi proclame que le Christ continue à avoir un corps terrestre et c’est l’Église réunie en un seul corps indivisible par Pierre et ses successeurs. Enlevez la tête et vous n’avez plus de corps.

Le jour où vous découvrez cela, vous aurez cessé d’être protestante car, désormais, pour toute question, vous tournerez votre cœur et votre intelligence vers ce corps vivant depuis deux mille ans et vous aurez la conviction que c’est là et non dans les méandres de vos pensées ou des innombrables doctrines que la vérité subsiste pleinement. Parce que c'est le corps du Christ.

Vous n’aurez plus qu’une seule volonté et qu’une seule conviction pour toute question : qu’en pense l’Église en communion avec le Pape ?

Et vous constaterez que tout reprend sens et cohérence dans la communion de l’Église alors que tout n’est que confusion, dispersion et controverses infinies en dehors.

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par cmoi » mar. 16 août 2022, 7:31

Æoline a écrit :
lun. 15 août 2022, 16:17
Je ne suis pas sûre que ce soit bien à moi que la question s'adresse, mais je vais tout de même y répondre: non.
Votre doute vous honore d’une compréhension empathique, qui tristement a le mérite d’être rare même parmi les disciples supposés du Christ. Beaucoup préfèreraient prendre pour un signe d’intelligence ce qui n’est que l’expression du cœur et qui ne lui en enlèverait rien, par défaut d’en avoir, ou s’arrêteront au style.
Vous n’aviez cependant aucune obligation de me répondre, la politesse n’obligeant que sur la forme. Mais pour lever votre doute, oui, ma question vous était adressée, et je vous remercie d’avoir bien voulu vous livrer à l’exercice qui n’était peut-être pas pour vous de première importance, mais dont le résultat comptait pour mon édification personnelle, assez pour que je l’ai formulée.

[Avis de la Modération. Certains messages de ce fil, trop décalés par rapport à son sujet, ont été déplacés dans le fil de la section Vie de l’Église intitulé « Obéissance et autorité dans l’Église » :]
viewtopic.php?f=93&t=5461

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par Æoline » lun. 15 août 2022, 16:17

cmoi a écrit :
mer. 10 août 2022, 7:04
Je profite de l’occasion pour vous poser une question sur votre témoignage personnel : Y a-t-il quelque chose du protestantisme dont vous regrettez la disparition dans votre vie depuis que vous êtes catholique ?
Je ne suis pas sûre que ce soit bien à moi que la question s'adresse, mais je vais tout de même y répondre: non.

J'ai failli dire "les cantiques", pour être honnête. C'est très subjectif et personnel, mais j'ai du mal à me faire aux mélodies que je trouve souvent assez insipides par rapport à un bon vieux psaume de la Réforme, ou un cantique piétiste du XVIIIème siècle, ou même certains des cantiques du Réveil du XIXème siècle... Mais justement, pour moi, le chemin vers le catholicisme a aussi été un chemin vers une foi qui ne dépend pas – ou moins – des sentiments, des émotions, des préférences personnelles. Que j'aime ou non la musique qui accompagne la liturgie, la messe reste la messe, et ce qui s'y passe s'y passe de manière objective ; et c'est au même Sacrement que je communie, que ce soit sur une messe de Palestrina ou sur la guitare du groupe de louange, et même si j'ai une nette préférence pour l'un par rapport à l'autre.

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par cmoi » mer. 10 août 2022, 7:04

Æoline a écrit :
mar. 09 août 2022, 15:33
Bonjour Cmoi, et désolée du retard de réponse ;
Je vous en remercie : vous nous aviez prévenus de votre indisponibilité.
Merci aussi pour votre honnêteté, et je dois vous dire que vous en accomplissez le conseil à merveille ; vos propos sont justes et précis, levant toute ambiguïté sur la doctrine catholique.
Je continue à penser qu’il fallait cet éventuel électrochoc, d’ailleurs la réaction de Lucie aurait pu être très différente.

Quelle que soit la religion chrétienne à laquelle chacun appartient, toute sa vie il se posera des questions et c’est ainsi que la foi progresse.
  • Pour moi et en tant que catholique, la tentation de me reconnaître protestant répond généralement à moins de foi (pas de présence réelle, plus de sacrements, etc. ) mais pas toujours (et si nous avions tous reçu le pouvoir de célébrer ? N’y a-t-il pas une grâce surérogatoire, plus importante que celle des sacrements ! J’assimile à cette envie celle de ne plus prier que les personnes de la Trinité…)
    Celle de devenir Orthodoxe à plus de foi et de spiritualité, de mysticisme, moins de rigidité.
Un des meilleurs antidotes à ces tentations, c’est de voir certaines réalités que ces « théories » ont produites : les églises protestantes sont tristes sans saints ni icônes, cacophonie de l’autorité, ils sont bien plus rigides que ne le laisse entendre leur supposée tolérance doctrinale, certains orthodoxes ont aussi des rigidités encore pires que les nôtres, etc.
Une doctrine identique pour tous, cela permet à chacun de l’aborder sous tous les angles possibles, donc une grande liberté, tandis que plusieurs options laissées à l’appréciation de chacun pour privilégier l’intimité avec Jésus (une de mes tentations) cause des préjudices à l’esprit et jusque dans la psychologie.
Toujours est-il que tout chrétien doit se positionner en être responsable, et chercher la vérité sans concession, tenir compte de ses convictions profondes et avoir une attitude honnête vis-à-vis de chaque religion.
Par exemple, ne pas prier les saints reste à mes yeux une attitude hautement possible et belle, mais pas exclusive. Je crois en la grâce surérogatoire (les charismes en font partie ! Ne pas y croire manque de réalisme… Il n’y a pas besoin que ce soit déjà un dogme. Avant que Vatican II ne le dise clairement, enfant je ne croyais pas que tous les non-baptisés iraient en enfer, par un simple sentiment de justice au fond de mon cœur et malgré l’enseignement reçu – qui gardait un certain flou, une gêne sur le sujet, un « blanc ».)

Bref, il y a en chacun une exigence de vérité qui le pousse et qui ne cesse de le conduire à plus de clarté, de compréhension, d’intelligence, et si les diverses doctrines existantes y incitent (ce qui peut être un bien ou un mal, je ne sais), les expériences de vie s’en chargent aussi.
Toujours est-il, à l’égard des religions, qu’elles répondent toutes à la nécessité de ne pas rester isolé, ce que toutes tiennent pour mauvais (rien à voir avec la vie d’ermite).
Nous devons néanmoins tenir la nôtre pour la référence absolue, et dès lors que nous décidons de tenir compte des autres non comme de possibles alternatives (ce serait nier la vérité qui ne peut qu’être une), mais comme il faut bien le dire d’autres postulantes à ce titre (puisqu’aucune n’accepte d’être « humaine » et donc perfectible, en recherche de mieux, défaillante sur le dogme : là est sans doute déjà le mal, de ne pas savoir mieux en définir le périmètre !) il me semble qu’il n’y a qu’une manière de les aborder (à supposer qu’on ne tienne pas cela pour une tentation, s’en remettant au jugement de Dieu si jamais on se trompait et préférant approfondir celle qui nous a été « donnée ») : les prendre telles qu’elles sont et pour ce qu’elles sont, les approfondir de façon objective et enthousiaste (intellectuellement et spirituellement) en oubliant ce qu'enseigne la nôtre (les comparaison doivent ne venir qu'ensuite) analyser les conséquences et les mécanismes, reconfigurer le paysage spirituel tel qu'il y est décrit et présenté, en mesurer les différences d’avec la nôtre et ce qu’elles signifient, pour au final « statuer » sur ce qui nous semble vraiment irréconciliable et choisir celle qui détiendrait la vérité (par défaut, la nôtre antérieure doit être privilégiée).
Ce qui nous oblige aussi à être impartial, à ne pas agir et nous décider en faveur de nos pulsions ou de nos intérêts (chic ! je vais pouvoir me remarier !), de nos goûts, ou pour effacer des sentiments désagréables, en réaction à tel fait ou comportement, et surtout d’avoir une « philosophie » intègre. Nos pensées souvent ne se construisent que pour défendre notre mode de vie : au lieu que ce dernier s’adapte à ce que nous savons être le bien, nous faisons des compromis.
Bref, si c’est notre conscience qui doit trancher et elle seule, précisément elle n’est pas « pure » et c’est aussi un exercice pour elle de purification.
Il me semble que trop de personnes se servent de la possibilité offerte de changer de religion, dans une optique différente – et il y en a beaucoup, d’optiques. Certaines diront que non, mais concrètement leur façon de procéder les désavoue.
Sur un fil comme celui-ci, il me semble inévitable de « mettre à plat » les différences dogmatiques entre les 2 religions, de ne pas les laisser à l’appréciation subjective de chacun, même si bien évidemment d’autres facteurs entrent pour une part non négligeable dans un choix sincère de conversion, Il n’en reste pas moins que nous semblons être plusieurs à considérer que c’est insuffisant, que les rapports vivants à établir et qui relèvent de la pratique ne peuvent être transmis qu’en live,
Le danger du live étant que la doctrine puisse passer au second plan, quand la démarche n’a rien d’acté officiellement. Reste alors une spiritualité vague bercée par plusieurs courants et qui ne permet aucune réelle progression spirituelle mais qui peut en donner l’illusion.


Je profite de l’occasion pour vous poser une question sur votre témoignage personnel : Y a-t-il quelque chose du protestantisme dont vous regrettez la disparition dans votre vie depuis que vous êtes catholique ?

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par Olivier C » mar. 09 août 2022, 15:55

Æoline a écrit :
mar. 09 août 2022, 15:33
Mais c'est un fonctionnement interne si différent que je me dis encore parfois que je ne l'ai pas totalement assimilé!
Et c'est très bien comme cela.

C'est incroyable comme le questionnement de protestants devenu catholiques est stimulant, pour moi en tous les cas. Leurs questionnements me permettant de me pencher sur des points que je n'aurais peut-être jamais abordé sinon.

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par Æoline » mar. 09 août 2022, 15:52

Lucie1990 a écrit :
sam. 06 août 2022, 14:17
L'oecuménisme est une belle richesse mais changer d'église me serait difficile maintenant ( car cela se saurait par ma communauté de baptême).
Je comprends tout à fait. Mais je peux aussi vous dire, expérience faite, que la grande majorité des réactions de mes amis protestants à mon égard ont varié du "enfin, il était temps!" à pas mal de curiosité. Les réactions réellement négatives ont été rares. Des blessures sont inévitables, c'est vrai. Mais cela ne veut pas dire qu'elles sont inguérissables.

Un chemin de conversion de ce genre, c'est aussi souvent une relecture en boucle de sa vie de foi. Et de mon point de vue, c'est aussi, du coup, l'occasion de développer et de cultiver une immense reconnaissance pour une église qui nous a beaucoup apporté, par qui nous avons reçu la grâce de découvrir cette Vérité qui nous a séduits et dont nous cherchons désormais la plénitude.

Re: Conversion du protestantisme au catholicisme ?

par Æoline » mar. 09 août 2022, 15:33

cmoi a écrit :
sam. 06 août 2022, 16:13
Æoline a écrit :
sam. 06 août 2022, 10:26
Je me connecte rapidement pour vous dire, cher Cmoi et les autres contributeurs de ce fil, combien une conversion du protestantisme au catholicisme demande un changement de paradigme et un réapprentissage de la manière de penser sa foi. C'est un énorme changement et ça ne se fait pas instantanément... et demande souvent un peu de patience aux interlocuteurs catholiques, qui ne comprennent pas ce qu'on ne comprend pas (je suis passée par là !)
Je suis tout à fait conscient de cela, et j'aurais eu envie de vous prier de m'éclairer sur ce en quoi mon intervention vous aurait parue décalée ou erronée, car j'avoue manquer de référence pour comprendre de l'intérieur la psychologie et les attendus d'un protestant, et il me semblait au contraire avoir fait preuve d'habileté.
La suite des posts montre que non, en tout cas concernant ce qu'en a compris ou retenu Lucie, or j'ai provoqué bien des remous et cela m'obligera à donner quelques précisions à Lucie, où vous trouverez donc une explication fouillée de ma démarche.
Mais cela va me demander un peu de temps...
Bonjour Cmoi, et désolée du retard de réponse ; je n'ai pas été très joignable ces derniers jours!

Je crois que sur le fond vous avez tout à fait raison: ce qui attend Lucie, si elle veut continuer son chemin vers l'Eglise catholique, c'est effectivement d'apprendre à penser comme une catholique et non plus comme une protestante. Simplement, ce changement-là ne peut pas se faire d'un claquement de doigt, ni sur commande. C'est tout un monde intérieur qui se retrouve chamboulé, et ce changement qui se dessine a bien souvent le visage précis que certains d'entre nous ont délibérément rejeté au moment de faire le choix de la tradition dans laquelle vivre leur nouvelle foi chrétienne. Pas facile à vivre, et parfois même effrayant...

C'est aussi difficile de déterminer ce qui peut aider à faire le chemin, surtout pour un vis-à-vis "virtuel" qu'on n'a jamais rencontré et dont on ne connaît pas le mode principal d'appréhension de la réalité: raisonnement intellectuel, aspect de l'esthétique et de l'émotionnel, mode relationnel... tout ça joue aussi énormément.

Pour être honnête, je ne sais pas trop comment faire autrement que de faire ce que nous faisons tous sur ce fil, essayer d'expliquer ce que nous croyons et pourquoi, en partant du principe que ce qui nous semble évident peut ne pas l'être du tout pour l'interlocuteur. C'est assez limité. Mais c'est assez pour semer des graines, même si ces graines ne remplaceront jamais le pas qui a été essentiel pour moi et pour d'autres convertis de mon entourage, celui d'aller voir un prêtre et de lui demander un bout d'accompagnement avec ces questionnements. Et puis, laisser le temps au temps... Il m'a fallu plusieurs années pour saisir certaines différences, certaines distinctions, en quoi un même mot recouvre parfois deux sens différents dans le catholicisme et le protestantisme.

En ce qui me concerne, il y a eu un moment où j'ai fait le choix d'essayer, pour voir, de vivre en catholique (réception des sacrements exceptée); c'est ce qui m'a permis doucement de commencer à penser en catholique. Mais c'est un fonctionnement interne si différent que je me dis encore parfois que je ne l'ai pas totalement assimilé!

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