Le catholicisme libéral

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Re: Le catholicisme libéral

par ti'hamo » mar. 20 juil. 2010, 13:15

@ Julien
. C'est bizarre et embêtant, vous n'avez toujours pas décrit concrètement et précisément ce sur quoi vous nous demandez de nous prononcer.

. Montalembert vécut au XIXe siècle ; ce n'est donc déjà pas forcément LA référence ultime pour connaître la réalité historique de la vie aux siècles passés. Pour cela, lisez donc plutôt des ouvrages d'historiens reconnus.
D'ailleurs les phrases que vous citez de lui sont tout empruntes d'une espèce de romantisme de l'époque - où, fatalement, il faut des contrastes frappant entre de bons innocents torturés et de méchants oppresseurs hideux qui crient et vocifèrent, le tout dans une ambiance clair-obscure de caves voûtées et de cryptes enfumées éclairées du brasero du tortionnaire (furieusement romantique).
C'est chouette pour des poèmes romantiques du XIXe siècle, ou des gravures romantiques du XIXe siècle, ou des romans romantiques du XIXe siècle, ou des odes ou des épopées romantiques du XIXe siècle,
mais enfin ça ne dispense pas d'apprendre réellement l'Histoire.

Je peux aussi citer du Victor Hugo, ça ne nous apprendra rien sur la vraie vie au temps des cathédrales. :D

Re: Le catholicisme libéral

par Griffon » mar. 20 juil. 2010, 11:58

Raistlin a écrit :Je suis toujours étonné par certains polémistes qui citent des phrases tronquées de tel ou tel saint dans le but de mettre en défaut la foi chrétienne. Ils montrent par là qu'ils méconnaissent grandement celle-ci.
D'accord, Raistlin !

Et ce faisant, ils démontrent que ce n'est plus le Dieu de Vérité qu'ils servent, mais leurs propres idées, sorties de leur petit MOI.

Griffon.

Re: Le catholicisme libéral

par Raistlin » mar. 20 juil. 2010, 11:24

Julien1980 a écrit :Je doute qu'il s'agissait-là de foi vraiment chrétienne, mais vous savez cela concerne aussi le magistère dans ses aspects pratiques et pastoraux, songez que le Pape Innocent III au Concile du Latran décréta d'exclure les Juifs des charges publiques et que « tous les juifs et sarrasins dans les provinces chrétiennes et en tous temps devaient être distingués des autres peuples par le caractère particulier de leurs vêtements ». Nous ne pouvons que saluer les progrès faits en la matière pour pouvoir enfin entretenir des rapports dignes et humains avec les membres des autres confessions.
A mettre en parallèle avec la déclaration d'Alexandre III (reprise par d'autres papes dont je vous retrouverai le nom et les déclarations si vous le souhaitez) interdisant formellement, sous peine d'excommunication dans certains cas, de forcer les Juifs à se convertir, de les spolier de leur biens ou d'exercer contre eux toute forme de persécution en raison de leur foi.

Bref, les choses sont un peu plus complexes que vous voulez bien le dire et à force de ne donner qu'une vision partielle des choses, vous induisez vos lecteurs, et vous-même, en erreur.

Cordialement,

Re: Le catholicisme libéral

par Artois » mar. 20 juil. 2010, 10:55


Je suis toujours étonné par certains polémistes qui citent des phrases tronquées de tel ou tel saint dans le but de mettre en défaut la foi chrétienne. Ils montrent par là qu'ils méconnaissent grandement celle-ci.

Bonjour Raistlin,

Je doute qu'il s'agissait-là de foi vraiment chrétienne, mais vous savez cela concerne aussi le magistère dans ses aspects pratiques et pastoraux, songez que le Pape Innocent III au Concile du Latran décréta d'exclure les Juifs des charges publiques et que « tous les juifs et sarrasins dans les provinces chrétiennes et en tous temps devaient être distingués des autres peuples par le caractère particulier de leurs vêtements ». Nous ne pouvons que saluer les progrès faits en la matière pour pouvoir enfin entretenir des rapports dignes et humains avec les membres des autres confessions.

Je crois que le catholicisme libéral est admirablement exprimé dans cette citation de Montalembert qui en contient toute la substance:

« J'éprouve une invincible horreur pour tous les supplices et toutes les violences faites à l'humanité sous prétexte de servir ou de défendre la religion... L'inquisiteur espagnol disant à l'hérétique : la vérité ou la mort ! m’est aussi odieux que le terroriste français disant à mon grand-père : la liberté, la fraternité ou la mort ! La conscience humaine a le droit d'exiger qu'on ne lui pose plus jamais ces hideuses alternatives. »

Re: Le catholicisme libéral

par Raistlin » mar. 20 juil. 2010, 9:56

Ajoutons à ce que vient de dire Fram qu'un saint ne saurait remplacer le Magistère. Des saints se sont trompés, nous le savons.

Je suis toujours étonné par certains polémistes qui citent des phrases tronquées de tel ou tel saint dans le but de mettre en défaut la foi chrétienne. Ils montrent par là qu'ils méconnaissent grandement celle-ci.

Re: Le catholicisme libéral

par Fram » lun. 19 juil. 2010, 21:00

mais expliquez-moi alors la continuité qu'il peut y avoir entre le malicide de Saint Bernard qui écrivait: "Le chrétien se fait gloire de la mort d’un païen, parce que le Christ lui-même en est glorifié(...)" et le respect de la personne humaine, quelles que soient ses croyances et orientations, tel que nous l'enseigne libéralement le Saint Concile de Vatican II?
C'est toujours plus compliqué de raisonner à partir de citations tronquées.
En l'occurrence, Saint Bernard écrit juste après la phrase que vous avez citée :
Il ne faudrait pourtant pas tuer les païens mêmes, si on pouvait les empêcher, par quelque autre moyen que la mort, d’insulter les fidèles ou de les opprimer. Mais pour le moment, il vaut mieux les mettre à mort que de les laisser vivre pour qu’ils portent les mains sur les justes, de peur que les justes, à leur tour, ne se livrent à l’iniquité.
1. Il ne s'agit pas pour lui d'aller tuer tous les païens, mais bien de se défendre et de défendre les plus faibles contre les oppressions des païens.
2. Il dit lui-même qu'il ne faudrait pas les tuer, s'il y avait un autre moyen. Il indique bien qu'il s'agit d'une solution temporaire ("pour le moment").

Aujourd'hui personne ne défend le malicide de StBernard, parce qu'il n'a jamais été autre chose qu'une solution temporaire à un problème particulier.

Re: Le catholicisme libéral

par ti'hamo » lun. 19 juil. 2010, 20:22

@ Julien
Dites :
ça :
ce quelque chose je l'impute à une certaine libéralisation du catholicisme renouant avec ses fondamentaux. Bien sûr le contexte a changé, mais justement tout est fait pour que nous ne revenions pas à un contexte fait de crispations communautaires.
ça ne veut rien dire.

Et il ne suffit pas de mettre "corrélativement" dans un texte pour qu'il ait l'air ni scientifique ni philosophique.



On repose donc la question :
qu'entendez-vous précisément par "catholicisme libéral" ?
Précisément. Concrètement.
Tant que vous ne dites pas clairement de quoi vous parlez, tout ça n'est que discussion dans le vide.

Re: Le catholicisme libéral

par Artois » lun. 19 juil. 2010, 16:16


Maintenant, encore une fois, puisque là clairement vous vous écartez du sujet :
Bonjour,

C'est vous qui me dites qu'il y a continuité, très bien moi je ne demande qu'à me laisser convaincre, mais expliquez-moi alors la continuité qu'il peut y avoir entre le malicide de Saint Bernard qui écrivait: "Le chrétien se fait gloire de la mort d’un païen, parce que le Christ lui-même en est glorifié(...)" et le respect de la personne humaine, quelles que soient ses croyances et orientations, tel que nous l'enseigne libéralement le Saint Concile de Vatican II?

Aujourd'hui je ne connais personne de l'Eglise enseignante défendant le malicide. Alors quelque chose a changé, forcément, et ce quelque chose je l'impute à une certaine libéralisation du catholicisme renouant avec ses fondamentaux. Bien sûr le contexte a changé, mais justement tout est fait pour que nous ne revenions pas à un contexte fait de crispations communautaires.

La pierre de touche du catholicisme libéral me semble être dans les nouveaux rapports au monde inaugurés par le Concile et corrélativement la fin des tensions communautaires.

Re: Le catholicisme libéral

par ti'hamo » lun. 19 juil. 2010, 13:49

@ Julien
Du reste le Saint Concile Vatican II n'est-il pas l'aboutissement du catholicisme libéral, puisque rompant avec des siècles d'inquisition, de croisades et de collusion avec le pouvoir temporel, il affirme les droits sacrés de la personne humaine face à tout totalitarisme?
Non.

Comme ça, au moins, c'est clair. Vous posez une question : la réponse est, de fait, non.
Au sujet des croisades, il vous est fortement conseillé de lire "la femme au temps de croisades" de Régine Pernoud. Ensuite, vous pourrez revenir nous dire ce que vient faire le terme "croisades" (dont vous apprendrez qu'il n'est même pas adéquat) dans une discussion sur la liberté de conscience : les "croisades", ce sont des pèlerinages (avec femmes et enfants) ; armés, parce qu'à cette époque Jérusalem avait été sous domination de califes devenus assez peu enclins à la liberté de culte, et ayant rasé les lieux de culte et tué les pèlerins. Mais vous feriez mieux de lancer un sujet à part dédié aux croisades, ou mieux de retrouver ceux qui en traient déjà



Maintenant, encore une fois, puisque là clairement vous vous écartez du sujet :
qu'est-ce que vous appelez au juste "catholicisme libéral" ? Concrètement ? Pour l'instant ça reste vague, donc on ne peut pas répondre précisément à une question vague.

Re: Le catholicisme libéral

par ti'hamo » lun. 19 juil. 2010, 13:44

@tous
bon, on est parti à nouveau pour le festival de lieux communs... :/

Re: Le catholicisme libéral

par Artois » dim. 18 juil. 2010, 19:18

archi a écrit :
la collusion avec le pouvoir temporel, justement, l'Eglise a tout fait pour s'en débarasser au... XIe Siècle (la "réforme grégorienne").
Et que faites-vous de l’alliance du trône et de l’autel pendant des siècles, jusqu’au ralliement de Léon XIII à la république fin XIXème ?

Ensuite je ne vois plus du tout dans l’enseignement catholique actuel d’apologie de la guerre sainte, de l’inquisition et des persécutions contre les hérétiques, comme c’était le cas en ces temps moyen-âgeux (Et même plus tard puisque Giordano Bruno a été brûlé pour ses idées en pleine époque moderne) où il importait plus que tout au monde de « retrancher par le fer et le feu le membre pourri (les dissidents) du reste de la communauté ».

Pourtant s’il y avait vraiment une continuité doctrinale et pratique tout ceci serait encore à l’ordre du jour ?

La vraie continuité n’est-ce pas plutôt celle de la crise où nous apprenons à ne pas réitérer les erreurs du passé ?

Un prêtre m’avait dit : « La crise est l’état normal de la spiritualité ».

Re: Le catholicisme libéral

par Raistlin » dim. 18 juil. 2010, 17:17

Gerald a écrit :Le verset coranique "pas de contrainte dans la religion" a toujours été compris comme interdisant de forcer quelqu'un d'une autre religion à se convertir contre sa conscience à l'islam... et rien de plus.
Ce verset est un verset abrogé par d'autres "descendus" plus tard et appelant à la conversion forcée des mécréants (ou, s'ils résistent, à leur exécution s'il s'agit de polythéistes et à la réduction à l'état de dhimmis s'ils sont juifs ou chrétiens).

Re: Le catholicisme libéral

par Gerald » dim. 18 juil. 2010, 17:10

Julien1980 a écrit :Bonjour,

La liberté de conscience passe évidemment par la liberté d'expression, or vous semblez dire (pour Mr Gerald) qu'il serait juste, au nom des droits de la vraie religion, de museler les fidèles des autres cultes, d'empêcher la propagation de leur foi. Je ne vois vraiment pas dans ces conditions comment vous pouvez encore parler de liberté de conscience, si ce n'est dans un sens obvié.

Le catholique libéral considère pour sa part que celui qui détient la vérité ne doit pas l'imposer par la force mais la faire connaître au terme d'un débat loyal.

Du reste le Saint Concile Vatican II n'est-il pas l'aboutissement du catholicisme libéral, puisque rompant avec des siècles d'inquisition, de croisades et de collusion avec le pouvoir temporel, il affirme les droits sacrés de la personne humaine face à tout totalitarisme?
Premier point. Selon le pape actuel, Vatican II doit être compris dans la continuité avec le magistère antérieur et non comme une rupture. Il ne doit donc pas être vu comme rompant pas avec le passé de l'Eglise. J'ajoute que je ne semble rien dire dans mon message précédent, je ne fais que recopier des extraits de textes pontificaux.

Deuxième point. Si la liberté de conscience passe par la liberté d'expression (qui d'ailleurs est loin d'être illimitée en France), il n'y a pas de liberté de conscience en islam. Le verset coranique "pas de contrainte dans la religion" a toujours été compris comme interdisant de forcer quelqu'un d'une autre religion à se convertir contre sa conscience à l'islam... et rien de plus. Ainsi les Etats islamiques interdisent tout prosélytisme aux autres religions et interdisent aussi la conversion d'un musulman à une autre religion. Certains interdisent non seulement le culte public des autres religions mais aussi le culte privé.

Donc si vous voulez vraiment que Vatican II affirme les droits sacrés de la personne humaine face à tout totalitarisme, et que vous considérez totalitaire une liberté de conscience sans liberté d'expression, il faudra un peu retoucher la déclaration Nostra Aetate, qui n'affirme aucun droit sacré de la personne humaine face à l'islam. Le saint concile Vatican II a par ailleurs complètement oublié de condamner le totalitarisme le plus répandu à la fin des années 60. Dans ses innombrables pages, pas une pour affirmer clairement les droits sacrés de la personne humaine face au communisme athée.

Etrangement, c'est l'Eglise d'avant Vatican II qui avait condamné le totalitarisme français de la Révolution, le totalitarisme nazi, le totalitarisme communiste.

Troisième point. Il y a une différence de taille entre imposer par la force le catholicisme à un musulman ou à un franc-maçon (ce que l'Eglise n'a jamais fait) et empêcher la diffusion de textes d'apologétique musulmane ou maçonnique visant à convertir ou pervertir les chrétiens.

Quatrième point et pour finir, la liberté de conscience est un point de principe. Il est évident que dans un pays où il y a aussi peu de catholiques qu'en France, on ne peut demander à un chef d'Etat qui serait par extraordinaire catholique (et pas seulement "catholique" pro avortement versé dans la franc-maçonnerie) de rétablir l'Eglise dans ses droits.

Voici un message lu sur le forum catholique (par Vianney (2010-07-15 21:01:28)) et qui me semble plein de bon sens :
L’erreur a été de transformer en droit naturel conforme à la Révélation ce qui n’était considéré jusque là que comme un pis-aller, uniquement destiné aux États dont les citoyens étaient fortement divisés sur le plan religieux. L’Église n’a pas attendu Vatican II pour préconiser une plus ou moins grande tolérance à l’égard des fausses religions, mais jamais elle n’a fait de ce mal souvent nécessaire un idéal :

"De deux maux inévitables il faut choisir le moindre, et l’on peut légitimement tolérer un mal, afin d’éviter un mal plus grand. Or, dans un pays et dans un temps donnés, quand, par exemple, ces libertés modernes, déjà inscrites dans la Constitution et les lois de ce pays, sont passées dans les faits et dans la pratique, il peut se faire que la vérité et la religion souffrent un moindre dommage à laisser subsister cet état de choses. On évite de la sorte un mal plus considérable. Vouloir, dans de telles conjonctures, abolir ces libertés déjà établies, serait, non pas servir les intérêts de l'Eglise, mais soulever contre elle des haines et des représailles, en exposant l’État à des troubles et à des discordes regrettables.

S’il n'était jamais permis de tolérer les libertés modernes, elle aurait dû obliger Constantin, au jour même de sa conversion, à bannir absolument de ses États le culte des faux dieux. Dans le cas du retour à la foi d’un prince protestant, elle devrait aussi exiger de lui l’abolition immédiate de la liberté, accordée jusqu’alors à ses sujets, de professer le protestantisme. Or, l’Eglise n'a jamais agi de la sorte, et ce n’est nullement dans ce sens que Grégoire XVI (Encyclique Mirari vos, 1832), et Pie IX (Enc. Quanta cura, 1864) ont condamné ces libertés."

R.P. Devivier S.J., Cours d’Apologétique chrétienne, p. 470.

Re: Le catholicisme libéral

par archi » dim. 18 juil. 2010, 16:50

Julien1980 a écrit :Bonjour,

La liberté de conscience passe évidemment par la liberté d'expression, or vous semblez dire (pour Mr Gerald) qu'il serait juste, au nom des droits de la vraie religion, de museler les fidèles des autres cultes, d'empêcher la propagation de leur foi. Je ne vois vraiment pas dans ces conditions comment vous pouvez encore parler de liberté de conscience, si ce n'est dans un sens obvié.

Le catholique libéral considère pour sa part que celui qui détient la vérité ne doit pas l'imposer par la force mais la faire connaître au terme d'un débat loyal.
Donc, comme on est plusieurs à l'avoir dit, ce qu'on appelle habituellement "catholicisme libéral", ce n'est pas ça.
Du reste le Saint Concile Vatican II n'est-il pas l'aboutissement du catholicisme libéral, puisque rompant avec des siècles d'inquisition, de croisades et de collusion avec le pouvoir temporel, il affirme les droits sacrés de la personne humaine face à tout totalitarisme?
Euh, non... révisez votre histoire. D'abord parce que le Concile Vatican II n'a pas rompu avec "des siècles" d'Eglise, ce qui est une vision fausse et contraire aux textes aussi bien qu'à l'intention déclarée du Concile. Ensuite parce que votre description de cette Eglise est tout à fait caricaturale et fausse.

- Les Croisades: elles ont existé du XIe au XIIIe siècle, avec pour but de défendre les terres chrétiennes et le tombeau du Christ contre les Infidèles, qui n'étaient d'ailleurs guère des adeptes de la liberté de conscience.

- L'Inquisition: proprement dite, elle a duré du XIIIe au XVe Siècle à tout cassé. Elle n'a d'ailleurs existé que parce que les Saints de l'époque (qui n'étaient pas des "catholiques libéraux") qui défendaient la liberté de conscience et n'hésitaient pas à débattre verbalement avec leurs adversaires n'ont pas pu s'imposer. On peut nommer Saint Bernard et Saint Dominique. Le 1er a aussi prêché la Croisade... l'histoire est un peu plus compliquée que dans votre schéma simpliste.

L'Inquisition espagnole du XVIe Siècle... était le fait du pouvoir temporel, et en l'occurrence le Pape s'est empressé d'accueillir en Italie les juifs expulsés d'Espagne pour avoir refusé la conversion.

- le collusion avec le pouvoir temporel, justement, l'Eglise a tout fait pour s'en débarasser au... XIe Siècle (la "réforme grégorienne"). C'est pour cela qu'elle a fait des trucs très décriés par les "catholiques libéraux" d'aujourd'hui comme, par exemple, le pape qui désigne tous les évêques là où, censé être "élus", ils étaient en fait nommés par les seigneurs du coin qui désignaient habituellement quelqu'un de leur famille. Il est vrai que depuis, il y a eu quelques épisodes où, localement, elle a perdu momentanément cette bataille pour l'indépendance du pouvoir politique, comme en Espagne ci-dessus ou en France sous Philippe le Bel, sous Louis XIV, ou sous Napoléon qui a imposé le Concordat... mais ça a toujours été à son corps défendant, et notamment celui des papes antilibéraux que vous ne semblez guère apprécier.

On pourrait continuer longtemps...

Bref, révisez cette ridicule vision progressiste du catholicisme où, grâce à Vatican II, le catholicisme serait tout d'un coup passé des ténèbres à la lumière.

In Xto,
archi.

Re: Le catholicisme libéral

par Artois » dim. 18 juil. 2010, 10:03

Bonjour,

La liberté de conscience passe évidemment par la liberté d'expression, or vous semblez dire (pour Mr Gerald) qu'il serait juste, au nom des droits de la vraie religion, de museler les fidèles des autres cultes, d'empêcher la propagation de leur foi. Je ne vois vraiment pas dans ces conditions comment vous pouvez encore parler de liberté de conscience, si ce n'est dans un sens obvié.

Le catholique libéral considère pour sa part que celui qui détient la vérité ne doit pas l'imposer par la force mais la faire connaître au terme d'un débat loyal.

Du reste le Saint Concile Vatican II n'est-il pas l'aboutissement du catholicisme libéral, puisque rompant avec des siècles d'inquisition, de croisades et de collusion avec le pouvoir temporel, il affirme les droits sacrés de la personne humaine face à tout totalitarisme?

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