La confession est un système qui peut vite emprisonner celui qui la reçoit, dont le Père Michelet, Dominicain, en 2017, livre une analyse qui reflète exactement la mentalité d'un temps encore très proche, voire actuel, et le drame que les prêtres se retrouvent à "accueillir sans dénoncer" à leur âme défendante; il y aurait une véritable réflexion à mener sur ce point :De même, au moment de l'affaire Pican, en France, du nom de l'évêque de Bayeux accusé de "non-dénonciation d'atteintes sexuelles sur mineurs", le jour d'ouverture de son procès, le 14 juin 2001, l'évêque se dit "écrasé par le volume de confidences qui lui sont faites", mais il reste persuadé que l'on peut s'adresser à lui comme à quelqu'un qui n'a pas dénoncé. Ce qui est une façon de prendre parti pour le coupable et non pour les victimes. Il y eut des membres de la hiérarchie pour soutenir publiquement Monseigneur Pican, tel le cardinal Castrillon Hoyos, alors préfet de la Congrégation pour le clergé : "Je vous félicite de ne pas avoir dénoncé un prêtre à l'administration civile [...] Vous avez bien agi et je suis heureux d'avoir un collègue à l'épiscopat qui, sous les yeux de l'histoire et de tous les autres évêques du monde, a préféré la prison plutôt que de dénoncer son fils et prêtre." (Eric Faye, "Quand un cardinal soutenait la dissimulation d'abus sexuels", L'Express, 16 avril 2010, citant la lettre du cardinal Hoyos à Mgr Pican du 8 septembre 2001"
http://www.lavie.fr/actualite/billets/i ... 28_288.php
Ca va assez loin dans le rapport à la limite morale : (l'article parle du péché de pédocriminalité)
Peu importe : dès lors qu’il a agi contre sa conscience, il a commis un péché, et il faut pouvoir l’en libérer. L’inverse est vrai : il peut avoir commis des actes objectivement graves, mais s’il n’en a pas conscience, ce ne sont pas des péchés,

C'est un peu comme si l'acte de confession gommait chez ceux qui sont conditionnés par une formation catholique (mal comprise!) le discernement entre acceptable et non-acceptable. On comprend alors l'aspect sournois du "écrasé mais qui ne parle pas jusqu'à la mort"; ce n'est pas une adhésion à une règle institutionnelle dont on féliciterait le soldat fidèle, c'est une mentalité formatée érigée en formation, travaillée et acquise qui dicte d'elle même une attitude convaincue et affreusement inadaptée. On comprend mieux, à vous lire Cinci et à relire le positionnement carré mais hélas dépassé sur les bords du Père Dominicain en 2017 que les racines de la pédocriminalité dans l'Eglise sont bien plus profondes qu'au premier abord.