Besoin de conseil sur l'abstinence

[Marie-Cécile]

Bonjour,

J'ouvre cette discussion, mais peut-être cette question a déjà été traité dans le forum.

Je voulais avoir des conseils afin de facilité ma conduite, à savoir l'abstinence. Je respecte beaucoup mes parents et Dieu, et je voulais des conseils pour éviter les tentations, et aussi la masturbation. C'est un sujet que je n'aborde généralement pas, même pas avec mon prêtre. C'est un sujet délicat qui me gêne beaucoup vous comprendrez.

Je cherche de la force dans les prières, mais j'ai souvent des pensées qui me génent.

Merci pour vos conseils

Marie-Cécile

[etienne lorant]

C'est souvent dans le demi-sommeil que survient la tentation... il suffit alors de se mettre à prier le chapelet jusqu'au moment où l'on s'endorme... Evidemment, il n'y a pas de recette infaillible. Une bonne douche avant d'aller dormir fait beaucoup de bien aussi (qu'elle soit très chaude ou glacée, selon le tempérament !) Bon courage !

[Invité]

Bonjour Marie-Cécile
il me semble d'abord que vous avez eu un "bon réflexe" que de parler de ce sujet sur le forum.
Comme le dit Etienne, il n'y a pas de recette miracle.
J'ai deux filles et deux garçons qui ont dépassé les vingt ans.
Le sujet qui semble vous gêner a été abordé bien des fois à la maison. Avec des mots simples, pudiques, et plein de tendresse et d'amour.
Je dirai presque de façon instinctive. C'est un sujet sérieux qui doit être réfléchi à mon sens de façon indivuduelle bien sur, mais aussi à l'aide d'un papa ou d'une maman, d'un grand frére, d'un conseiller serein, proche.
N'avez-vous donc pas une personne de confiance dans votre entourage immédiat; et pourquoi pas le prêtre ? Je suis sur qu'il a déja abordé la question !
Quant au moyen d'éviter de se trouver les situations qui engendrent de mauvaises pensées; prenez le taureau par les cornes de façon rapide.
Ne laissez pas cheminer des pensées malsaines; étouffez les dés que vous les snetez naître.
Ce n'est pas une chose aisée que ce cheminement; l'époque n'est plus à ce type de valeurs !
Je vais vous confier quelque chose qui doit être pris comme un encouragement; j'aurai bien aimé être vierge pour m'offrir à la mére de mes enfants !!
Je l'ai souvent regretté !
Bon fin de journée et bon courage.
Vous êtes capable de passer ce cap, partez gagnante et prieez un peu pour cela aussi.
René

[etienne lorant]

J'ai prié pour vous. Il y a quelque chose que je me permets de dire et je sais que je peux le dire : ce type de faute dont il est question ne doit pas empêcher une âme de se présenter à l'Eucharistie pour se fortifier - du moins tant qu'une occasion de confession ne s'est pas présentée. Je le dis avec assurance car j'ai soulevé la question auprès du prêtre qui supervisait ma formation d'apôtre de la Miséricorde divine. Il ne s'agit pas d'un péché grave mais le Seigneur s'irritera de voir le pénitent manquer de confiance en sa miséricorde, au point de décider par lui-même de se séparer de la communion. "C'est exatement répéter ce que firent Adam et Eve, qui avaient beaucoup plus gravement péché".

Je retrouverai ce passage dans le Petit Journal et vous en ferai une copie.

[Marie-Cécile]

Merci René pour tous ces bons mots, et aussi à toi Etienne.
C'est malheureusement un sujet avec lequel je n'ai pas pu me confier auprés d'un proche. C'est sans doute une faute de vouloir le traiter toute seule, bien que j'en parle déjà un peu ici. En parler c'est en prendre conscience, et aussi essayer de trouver une solution. J'ai parfois l'impression d'être forte face à ce probléme, et parfois faible et ne pas arriver à me contrôler. Je ne sais pas si nous sommes tous égaux face à ce probléme? Je le trouve d'autant plus génant que je suis une fille, et que c'est un sujet plutot honteux. J'essai de me retenir, de prier et de penser aux gens qui me sont proches, mais parfois je n'y arrive pas. Je sais que Dieu va m'aider dans cette épreuve, ainsi que vous tous.

Amicalement,

MArie-Cécile

[etienne lorant]

Essayez de ne pas "focaliser" sur ce problème. C'est une forme de repli sur soi. Nous filons vers novembre et tout le monde a tendance à la déprime et à chercher un substitut de joie dans une pratique qui laisse finalement très insatisfait et confus. Le matin, levez-vous dès que vous êtes éveillée, le soir couchez-vous lorsque vous sentez vraiment que la fatigue s'est installée. Evitez la nourriture pimentée. Essayez une tisane contre le stress. Un peu d'exercice. Ne vous inquiétez pas, vous en viendrez à bout.

Pour le reste, voici un fil qui avait déjà été ouvert...

http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... 120&t=5097

[Marie-Cécile]

Merci Etienne pour tous ces conseils. Merci aussi pour le lien, il va m'être très utile j'en suis sur. Je me retrouve dans ce que dit cette personne, parfois cela tourne à l'obsession. J'ai honte aussi parce que je ne me suis jamais confessé. Je n'ose pas en parler avec mon pretre. C'est sans doute pire.

[pajaro]

Marie-Cécile, crois moi, je vis la même chose que toi, et c'est par moment très difficile, tu dois essayer de ne pas perdre ton courage, de ne pas te laisser aller par des pensées impudiques et malsaines. Moi même je lutte avec ces pensées, et c'est très dur. Mais l'agréable sensation de pureté quand nous ne cédons pas aux pensées charnelles est tellement grandiose. La sexualité est inhérente à l'Humanité, mais c'est notre époque, ainsi que les moeurs de notre époque qui font de la sexualité une marchandise comme n'importe quelle autre, mais la sexualité est belle, et je pense que nous ne devrions pas gacher notre plaisir dans une simple masturbation, pour atteindre un pseudo-sentiment de bien être qui se transforme en un acte impur quelques secondes après l'orgasme. La solution est de perséverer, de donner toute notre confiance en Jésus afin de lutter contre nos propres démons. Souvenez-vous de l'exemple du Fils qui a été mené dans le désert par le malin. Marie-Cécile, je ne suis pas théologien, ni prêtre mais un "débutant" en catholicisme, mais j'espère quand même vous avoir éclairé sur cette question.

[Marie-Cécile]

Bonjour Pajaro

Merci pur ton message de soutien et tes paroles. C'est vrai que parfois j'ai du mal à trouver le courage. Souvent c'est en pensant à Jésus que j'arrive à me retenir et a chasser ces pensées malsaines. Mais c'est un combat de tous les jours, et je céde trop souvent à cette tentation. Je ne comprend pas pourquoi il y a tant de signes, de photos, de comportements aussi obscéne dans la vie de tous les jours. J'ai parfois l'air d'etre une extra-terrestre parmis mes amies d'école. Elles pratiquent une séxualté, et s'en ventent ouvertement. Elles ont des moeurs qui me dépassent. Je ne suis pas jalouse, mais je les trouve moins torturées par le sujet que moi, et je trouve ca injuste. J'hésite aussi à aller voir un médecin, je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je crois qu'il existe des remédes qui réduisent l'excitation. Cela me géne de m'en remettre à un medecin, je trouve que c'est un faiblesse de ma part. Y-a-t-il des personnes qui ont fait appel à des medecins?

Merci

[coeurderoy]

Bonjour Marie-Cécile,
aux bons conseils qui vous ont été donnés, j'ajouterai : quoi qu'il arrive ne vous méprisez pas : c'est une fausse humilité, qui pousse au découragement de penser qu'on est irrémédiablement impur, souillé : nous nous focalisons beaucoup sur ces fautes (d'autant que l'époque exalte la luxure effrénée et le plaisir sensuel) fautes qui ne doivent aucunement nous conduire à la peur de nous même ni au désespoir mais plutôt à la totale confiance en Dieu (qui voit vos luttes, vos regrets plus que vos chûtes elles-mêmes).
Le Seigneur attend des adorateurs confiants en sa miséricorde et joyeux de trouver toujours un Père prêt à pardonner et accueillir. L'angoisse peut être la cause de cette faiblesse, et, comme vous le dit Etienne, le mieux est souvent de réussir à s'oublier soi-même, se lancer dans telle activité, se mettre en prière en évitant une méditation tournant autour de notre moi : accrochez-vous et gardez confiance, seule Marie est toute pure : son intercession et sa protection maternelle vous aideront et vous apaiseront !
In Christo !

[papillon]

Bonjour Marie-Cécile,
si je peux moi aussi vous donner un conseil à ce sujet, c'est de 'travailler' à votre abstinence sans en faire un plat...
Comme l'ont dit Coeurderoy et Etienne, on a tendance à focaliser beaucoup là-dessus, et les choses prennent souvent, finalement, l'ampleur et l'importance qu'on leur donne.
J'ai beaucoup culpabilisé à ce sujet quand j'étais toute jeune et la culpabilité a fait beaucoup plus de ravages que la masturbation, vous pouvez me croire.
Aujourd'hui je suis dans une situation particulière qui me prive de vie sexuelle (à deux) et si cela me manque toujours, le substitut du plaisir en solitaire a moins d'attrait pour moi qu'il en a déjà eu, mais pas à cause de la crainte du péché (je trouve cette façon de voir les choses un peu malsaine). En fait, c'est tout simplement d'avoir réalisé que cette pratique régulière n'apporte aucun épanouissement et laisse en bout de compte insatisfait, comme l'a mentionné Etienne. Alors, je ne 'recherche' plus cela. Et même quand le désir vient (les hormones ne disparaissent pas pour autant), je ne vois plus là une solution 'à la hauteur' si je peux m'exprimer ainsi. Il y a une forme de désintérêt. La façon la plus sûre de se débarrasser d'une mauvaise habitude, c'est de s'en désintéresser. Et s'il m'arrive malgré tout d'y céder, cela accroît ma déception et mon désintérêt. Mais je ne m'en afflige pas.

D'ailleurs je ne comprends pas toute l'importance qu'on donne à ce 'péché'. Je ne comprends pas qu'on s'afflige davantage de s'être masturbé que d'avoir manqué d'amour envers son prochain. Ça n'a aucun sens. Je ne fais pas allusion à vous, Marie-Cécile, quand je dis ça, je parle en général. Il est souhaitable, je pense, qu'on dédramatise enfin cette question.

[Marie-Cécile]

Merci Coeurderoy et Papillon,
Vos conseils me sont vraiment très utiles, et le temps que vous me consacrez me va droit au coeur.
C'est un probléme que je prend sans doute trop en compte, et qui me pertube trop. je sais que cette addiction me bouffe trop de temps, et me dirige trop. Je devrais sans doute me faire un peu moins de soucis, mais j'ai du mal a me faire a cette drogue, a être aussi faible devant mon corps. J'ai honte devant le seigneur, lui qui me donne pourtant tant de force dans tous les moments de ma vie. J'ai l'impression d'être controlée par une force que je n'arrive pas a lutter. Je me trouve trop faible, trop nulle.
J'ai l'impression d'être seule face a ce probléme, je ne sais vraiment pas a qui en parler.

[pajaro]

Comme vient de le dire précedemment Papillon, essayez de ne pas focaliser la dessus, et que celui qui est sans péché jette la première pierre, c'est quoi le plus grave ? de se masturber ou bien de ne pas offrir son surplus, ou bien quelque nourriture à un indigent qui est en train de mourir de faim ?

[guizmo]

Comme vient de le dire précedemment Papillon, essayez de ne pas focaliser la dessus, et que celui qui est sans péché jette la première pierre, c'est quoi le plus grave ? de se masturber ou bien de ne pas offrir son surplus, ou bien quelque nourriture à un indigent qui est en train de mourir de faim ?

Ben perso, c'est justement ça qui me dérange le plus dans l'opinion de l'eglise à ce sujet: c'est que j'ai l'impression que pour elle, se masturber est + grave que de ne pas donner son surplus de nourriture à un indigent qui meurt de faim... car la masturbation est contre-nature, tandis que ne pas donner de nourriture à l'indigent qui meurt de faim c'est "juste" égoiste... enfin c'est ce qui ressort je trouve de ce que j'ai pu lire de thomas d'aqin. Dans un de ces livres, il dit en gros que le péché contre nature est le pire des péchés. Et puis sur ce forum j'ai lu que quelqu'un disait (je sais plus qui ni où, désolé...) que fumer du tabac était moins grave que se masturber (enfin c'était pas texto ce qu'il disait mais ça revenait à dire ça). Vous en dites quoi ? Le plus grave c'est la clope ou c'est la branlette ? Parce que pour moi y'a pas photo: quand on voit les ravages que cause le tabac!!! (et puis pour l'entourage aussi) alors que personne ne chope de cancer de trop se taquiner les parties intimes, non??? et puis la cigarette, on devient très vite très dépendant. (En + ça coute cher, alors que la masturbation c'est gratos )). OK, le sexe peut induire une dépendance, nous sommes d'accord, mais quand même, je crois qu'il faut déjà en "consommer" bcp et régulièrement.... et je répète que personne n'est mort de trop se masturber, alors que de trop fumer, c'est de notoriété publique que c'est mortel. (sans compter d'autres effets néfastes : http://www.asiaflash.com/arreter-de-fum ... abac.shtml ).

A++

[etienne lorant]

La masturbation et le tabac sont tous deux des choses mauvaises et nuisibles; le tabac est une addiction, un esclavage. La masturbation, quant à elle est sérieusement établie par les médecins comme une "bonne chose" pour ceux et celles qui n'ont pas "momentanément" accès à une sexualité complète. Cependant, quiconque a commencé de croire en Dieu, de s'en remettre à Dieu, ressent très vite une gêne, une honte, qui ne provient pas de l'acte en lui-même mais des pensées qui y ont présidé. Y a-t-il péché mortel ? (Qui sépare de la charité et retire la grâce ?) Je n'en suis pas certain, car il y a un combat à mener, et sans la grâce personne ne saurait le mener. La chasteté est longue à atteindre et mon idée est que Dieu accompagne ceux qui luttent. De chutes en relèvements, à la fin, dans le progrès de la foi, la chasteté devient chose enviable et désirable en elle-même car elle permet l'union à Dieu.