Le secret de la confession (et ses limites ?)

« Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde. » (Mt 5.13-14)
Règles du forum
Forum de discussions entre chrétiens sur les questions ecclésiales
le bon Seb
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 1203
Inscription : mer. 19 juil. 2006, 13:47

Re: Le secret de la confession (et ses limites ?)

Message non lu par le bon Seb » jeu. 29 oct. 2009, 17:28

Sofia a écrit : - Un prêtre boit quelques verres de trop et sous l'effet de l'alcool (donc involontairement) révèle à un inconnu ce qu'un des pénitents lui a confié : violation directe ou indirecte ?
Violation du secret de la confession et de son devoir d'état : il n'a pas à boire un verre "de trop" au point de perdre le contrôle de ce qu'il dit.

- Monsieur X confesse avoir trompé son épouse. Plus tard, à la sortie de la messe, le prêtre entend Madame X dire à une amie que son mari est le plus fidèle des hommes et ne peut s'empêcher de rire nerveusement devant elle. Peut-on considérer qu'il a violé le secret de la confession ?
Oui : non seulement il n'a pas le droit de dire ce qu'il sait mais il n'a même pas le droit de s'en servir d'une manière ou d'une autre.
- Et si le prêtre est soumis à la torture et qu'il "lâche le morceau" ? C'est une violation directe, si je ne m'abuse, mais encourt-il l'excommunication étant donné la circonstance atténuante ?
Il a trahi le secret de confession il encourt l'excommunication latae sententiae, c'est-à-dire que la sanction tombe automatiquement par le fait-même qu'il a trahi le secret de confession, quelles que soient les circonstances (c'est le principe d'une sanction latae sententiae). Après il faut savoir qu'une excommunication ça se lève. En l'occurrence celle-ci est dite réservée au Saint Siège car seul le Pape peut la lever. Et rien ne lui interdit de prendre en compte le fait que le prêtre ait été torturé pour prendre sa décision de lever l'excommunication.

Avatar de l’utilisateur
Sofia
Barbarus
Barbarus

Re: Le secret de la confession (et ses limites ?)

Message non lu par Sofia » jeu. 29 oct. 2009, 18:45

Merci le bon Seb.
le bon Seb a écrit :
Sofia a écrit :- Monsieur X confesse avoir trompé son épouse. Plus tard, à la sortie de la messe, le prêtre entend Madame X dire à une amie que son mari est le plus fidèle des hommes et ne peut s'empêcher de rire nerveusement devant elle. Peut-on considérer qu'il a violé le secret de la confession ?
Oui : non seulement il n'a pas le droit de dire ce qu'il sait mais il n'a même pas le droit de s'en servir d'une manière ou d'une autre.
Même si elle n'a pas compris ce que ce rire signifiait et que ça a été complètement involontaire de la part du prêtre ?

Encore plus farfelu : un prêtre qui parle à voix haute de ce qu'il a entendu en confession devant un sourd/une personne qui ne comprend pas sa langue (et dont il sait qu'il/elle ne peut comprendre ses paroles) : il viole le secret de la confession ou non ?
Et s'il en parle durant son sommeil (il n'a pas vraiment de contrôle sur ça...) et que quelqu'un l'entend ?

Cordialement,

le bon Seb
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 1203
Inscription : mer. 19 juil. 2006, 13:47

Re: Le secret de la confession (et ses limites ?)

Message non lu par le bon Seb » jeu. 29 oct. 2009, 19:00

Sofia a écrit : Même si elle n'a pas compris ce que ce rire signifiait et que ça a été complètement involontaire de la part du prêtre ?
relisez-moi !
il n'a même pas le droit de s'en servir d'une manière ou d'une autre.
Le fait que la dame n'ait pas compris est éventuellement une circonstance atténuante, mais c'est tout. Et si c'est involontaire c'est encore plus grave car ça veut dire que le prêtre de votre exemple ne sait pas se contrôler.
Encore plus farfelu : un prêtre qui parle à voix haute de ce qu'il a entendu en confession devant un sourd/une personne qui ne comprend pas sa langue (et dont il sait qu'il/elle ne peut comprendre ses paroles) : il viole le secret de la confession ou non ?
Pourquoi voudriez-vous qu'il en parle à voix haute, même à un sourd ou à un étranger ? De toute façon il n'a pas à le répéter, point barre !
Et s'il en parle durant son sommeil (il n'a pas vraiment de contrôle sur ça...) et que quelqu'un l'entend ?
Ni lui ni son auditeur n'ont aucun moyen de savoir si ce qui est dit dans le sommeil est fiable ou pas, le seul qui peut le savoir c'est le pénitent lui-même alors je ne suis pas certain que ce genre de situation trahisse grand chose.

Avatar de l’utilisateur
Sofia
Barbarus
Barbarus

Re: Le secret de la confession (et ses limites ?)

Message non lu par Sofia » jeu. 29 oct. 2009, 19:27

Ok, merci.

poche
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2710
Inscription : lun. 11 mars 2013, 9:28

Le Sceau de la Confession

Message non lu par poche » ven. 14 nov. 2014, 8:09

Un prêtre n'est jamais autorisé à divulguer ce qu'il a entendu dans une confession sacramentelle, ont souligné les officiels du Vatican dans les discussions lors d'une conférence cette semaine sur le sceau confessionnel.

Le seau s'applique même après le décès du pénitent, dit Mgr. Krzysztof Nykiel, régent de la Pénitencerie apostolique. Le sceau est absolu, dit Mgr. Nykiel, il ne peut pas être cassé si le pénitent n'en donne son autorisation au confesseur.

Toute violation du sceau confessionnel est punie d'excommunication, a-t-on rappelé aux participants à la conférence du Vatican. Le Cardinal Mauro Piacenza, qui dirige la Pénitencerie apostolique, a déclaré que le droit de l'Église sur cette question est resté inchangé depuis 800 ans, sauf dans la mesure où il a parfois été renforcé, répondant à toutes les nouvelles questions en affirmant l'interdiction absolue de révéler péchés confessés.

http://www.catholicculture.org/news/hea ... ryid=23228

poche
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2710
Inscription : lun. 11 mars 2013, 9:28

Re: Le Sceau de la Confession

Message non lu par poche » ven. 14 nov. 2014, 8:10

Selon le journal du Vatican, L'Osservatore Romano, les participants à la conférence ont entendu que depuis le Concile de Latran IV en 1215, qui énonce les sanctions dans le droit de l'Église pour avoir violé le secret de la confession, "la discipline de l'Église dans cette affaire est restée sensiblement la même, à l'exception des protections supplémentaires".

Un de ces ajouts, selon le journal, était une loi de 1988 de l'Église indiquant explicitement que l'utilisation d'un "appareil électronique" pour enregistrer, diffuser ou autrement partager le contenu d'une confession est aussi une infraction pouvant mener à l'excommunication.

http://superiorcatholicherald.org/news/ ... cials-say/

Avatar de l’utilisateur
Hantouane
Barbarus
Barbarus

Les prêtres peuvent-ils briser le secret de la confession ?

Message non lu par Hantouane » ven. 08 mars 2019, 13:51

[Sujets fusionnés]

Nous avons vu dernièrement les histoires de pédophilie et de non dénonciation de crime. Or, lors de la confession, il se peut que le prêtre entende des actes de pédophilie non connus de la justice ou de crimes de manière plus générales. Dans ce cas, la non dénonciation de crime est-elle juridiquement admissible ? Qu'en est-il du secret de la confession ? Le prêtre peut-il se servir de la confession pour "lancer" une procédure judiciaire et pour dénoncer la personne ? Je pense connaitre la réponse, mais je la pose quand même, car si les laïcs doutaient du secret de la confession, ils réfléchiraient à deux fois avant de se confesser, ou n'iraient plus se confesser du tout. Mais Jésus n'est pas un accusateur, un dénonciateur, donc le prêtre devrait faire de même, du moins dans le cadre de la confession.

cmoi
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3107
Inscription : jeu. 28 févr. 2019, 12:07

Re: Les prêtres peuvent-ils briser le secret de la confession ?

Message non lu par cmoi » ven. 08 mars 2019, 15:32

supprimé
Dernière modification par cmoi le ven. 22 mars 2019, 13:52, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
chélidoine
Ædilis
Ædilis
Messages : 34
Inscription : sam. 18 janv. 2014, 20:54

Re: Le secret de la confession (et ses limites ?)

Message non lu par chélidoine » sam. 09 mars 2019, 11:01

Pour qu'il y ait confession, il faut qu'il y ait contrition et volonté de rompre avec le péché.
Celles-ci doivent se manifester par l'aveu auprès des autorités civiles et judiciaires avant la confession.
Un prêtre peut (doit) refuser d'entendre en confession un abuseur qui ne s'est pas dénoncé.

Soyons sérieux : un abuseur qui a conscience de son péché et veut mettre un terme à sa propre dérive, ne va pas commencer par se rendre au confessionnal comme on passe au car-wash.
Si c'est le cas d'une opération cosmétique, il ne s'agit plus d'une confession mais de confidences et là, l'intérêt de la victime prime.

Avatar de l’utilisateur
Hantouane
Barbarus
Barbarus

Re: Le secret de la confession (et ses limites ?)

Message non lu par Hantouane » sam. 09 mars 2019, 11:24

chélidoine a écrit :
sam. 09 mars 2019, 11:01
Pour qu'il y ait confession, il faut qu'il y ait contrition et volonté de rompre avec le péché.
Celles-ci doivent se manifester par l'aveu auprès des autorités civiles et judiciaires avant la confession.
Un prêtre peut (doit) refuser d'entendre en confession un abuseur qui ne s'est pas dénoncé.

Soyons sérieux : un abuseur qui a conscience de son péché et veut mettre un terme à sa propre dérive, ne va pas commencer par se rendre au confessionnal comme on passe au car-wash.
Si c'est le cas d'une opération cosmétique, il ne s'agit plus d'une confession mais de confidences et là, l'intérêt de la victime prime.
Oui, mais vous êtes dur je trouve. Le pénitent peut avoir un conseil ne serait ce que pour mesurer la gravité ou non de son péché au regard de la loi, pour savoir si il faut qu'il se dénonce ou si ça servirait à rien ... Mais vous allez me dire que le confesseur n'est pas un magistrat.

Avatar de l’utilisateur
chélidoine
Ædilis
Ædilis
Messages : 34
Inscription : sam. 18 janv. 2014, 20:54

Re: Le secret de la confession (et ses limites ?)

Message non lu par chélidoine » sam. 09 mars 2019, 13:37

Hantouane a écrit :
sam. 09 mars 2019, 11:24

Oui, mais vous êtes dur je trouve. Le pénitent peut avoir un conseil ne serait ce que pour mesurer la gravité ou non de son péché au regard de la loi, pour savoir si il faut qu'il se dénonce ou si ça servirait à rien ... Mais vous allez me dire que le confesseur n'est pas un magistrat.
Je vous répondais au sujet du secret de la confession quand il s'agit de pédophilie.
Je n'ai effectivement aucune indulgence vis-à-vis de ce genre de crime, la victime passe avant tout.

Avatar de l’utilisateur
Briscard
Quæstor
Quæstor
Messages : 256
Inscription : jeu. 29 nov. 2018, 15:31
Conviction : Chrétien tout simplement
Localisation : Yvelines & Finistère

Re: Le secret de la confession (et ses limites ?)

Message non lu par Briscard » sam. 09 mars 2019, 18:16

Supposons qu'un prêtre pédophile confesse ses crimes à un confrère, ce qui me parait une hypothèse d'école.

Celui-ci, que fait-il ?

Pas d'absolution et signalement immédiat à son évêque, tel est mon avis.

cmoi
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3107
Inscription : jeu. 28 févr. 2019, 12:07

Re: Le secret de la confession (et ses limites ?)

Message non lu par cmoi » lun. 11 mars 2019, 10:36

supprimé
Dernière modification par cmoi le lun. 01 avr. 2019, 11:18, modifié 1 fois.

cmoi
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3107
Inscription : jeu. 28 févr. 2019, 12:07

Re: Le secret de la confession (et ses limites ?)

Message non lu par cmoi » lun. 11 mars 2019, 10:41

supprimé
Dernière modification par cmoi le lun. 01 avr. 2019, 11:17, modifié 1 fois.

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Le secret de la confession (et ses limites ?)

Message non lu par Cinci » mer. 13 mars 2019, 17:38

Chélidoine :

Pour qu'il y ait confession, il faut qu'il y ait contrition et volonté de rompre avec le péché.
Bien sûr.


Celles-ci doivent se manifester par l'aveu auprès des autorités civiles et judiciaires avant la confession.
Un prêtre peut (doit) refuser d'entendre en confession un abuseur qui ne s'est pas dénoncé.
Non, non ...

Vous inventez une condition qui n'existe pas dans l'Église. Car il n'est pas d'avant ou d'après. Le prêtre ne peut refuser d'entendre en confession une personne, du moment que celle-ci serait prête à le faire. Peu importe le moment. Avec votre condition vous feriez l'obligation aux prêtres de refuser d'entendre un pénitent à l'article de la mort. Et parce qu'il ne se serait pas dénoncé lui-même à la police.


Soyons sérieux : un abuseur qui a conscience de son péché et veut mettre un terme à sa propre dérive, ne va pas commencer par se rendre au confessionnal comme on passe au car-wash.
Qu'est-ce que vous en savez ? Qu'il ne commencerait pas par se confesser à un prêtre, je veux dire.

Si c'est le cas d'une opération cosmétique, il ne s'agit plus d'une confession mais de confidences et là, l'intérêt de la victime prime.
C'est au prêtre de juger si la confession serait valable ou non. En observant un total manque de repentir, la comédie, la blague : le prêtre peut refuser de donner l'absolution. Il pourrait ensuite dénoncer le "farceur" aux autorités. Il n'y a pas eu de confession ...

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 47 invités