A-t-on vraiment les hommes comme but, lorsqu’on a une économie qui produit de la misère ? Si le corporatisme a été abandonné partout, c’est bien que son système de privilèges est incompatible avec l’innovation, donc la croissance.C'est que l'économie corporative est une économie de répartition, et non une économie capitaliste. Comme l'écrit Emile [..] "Le but essentiel n'est pas la production, ni la richesse. Ce sont les hommes.
La loi Le Chapelier nous a fait basculer d’un excès dans l’autre. Elle a eu raison de supprimer les corporations, mais ses rédacteurs n’ont pas compris la différence entre l’obligation d’adhérer à une corporation pour exercer un métier, et la liberté de s’associer en vue de n’importe quelle activité. L’interdiction de s’associer inscrite dans la loi a pu alors être interprétée par les capitalistes comme visant les syndicats.La suppression des corporations par la Révolution eut des conséquences extrêment néfastes. Les ouvriers, désormais seuls, furent poings et pieds liés livrés à la cupidité sans bornes de leurs patrons.
L’aristocratie au 17ème s. était la seule force capable de s’opposer au pouvoir royal. C’est l’aristocratie anglaise, dès la Magna Carta de 1215, qui grignote l’absolutisme royal anglais.Il faut bien comprendre que les parlementaires forment au XVIIIème siècle un parti de puissants aristocrates attachés à leurs privilèges de caste, dont ils ne souhaitent rien d'autre que la pérennisation.
Les émeutes – et pire –, il me semble que les autres ministres ne les ont pas évitées. Et en grande partie pour n'avoir pas appliqué les prescriptions de Turgot.En supprimant brutalement toute réglementation sur le commerce des grains, il provoqua un certain dérèglement des approvisionnements et des émeutes. Turgot était un philosophe et n'avait pas l'étoffe d'un homme d'Etat. Il était incapable de s'imposer aux parlements, seul moyen véritable à long terme de sortir de l'impasse financière
Un Etat pauvre dans un pays riche est la situation normale d’un pays d’hommes libres.La détresse des finances que tu dénonces ne vient nullement d'une mauvaise gestion de l'administration royale, mais d'un système fiscal inadapté. "Un Etat pauvre dans un pays riche" comme a justement écrit Gaxotte. Plusieurs fois l'administration royale tenta d'imposer de nouveaux impôts qui ne toucheraient pas seulement les plus pauvres, mais les riches. Mais les privilégiés (le clergé et la noblesse, avec à sa tête les parlements), crispés sur leurs intérêts, opposèrent toujours un front invincible à l'autorité royale. Ce sont eux qui ont paralysé la France et empêché toute évolution politique et sociale.
On comprend la résistance à l’impôt lorsque celui-ci sert aux dépenses somptuaires. J’en reste à ces remarques lapidaires. Je n‘ai pas le temps de poursuivre ce soir ce débat, pourtant bien intéressant.
Cordialement
Christian