Raistlin a écrit : Il a été reproché aux œuvres de Maria Valtorta d'être des quasi traités de théologie. En gros, le Christ et Marie ne semblaient pouvoir s'empêcher de faire des digressions théologiques. Or ceci semble aller à l'encontre de la sobriété des évangiles.
Lorsque l'Église lui a ordonné de ne pas publier ses œuvres, elle n'a pas obéi. Personnellement, j'y vois là la principale objection à l'origine divine des visions de Maria Valtorta.
Un autre point moins important (mais ça me gêne un peu) : le récit de la crucifixion de Maria Valtorta ne correspond pas à ce qu'on observe sur le linceul de Turin (les clous plantés dans les poignets et non dans les mains). Bon d'accord, le linceul n'est pas reconnu non plus comme authentique par l'Eglise mais quand même, ça me chagrine un peu...
Vos remarques sont tout à fait exactes :
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Sur le linceul, vous remarquerez qu'on ne voit qu'un seul poignet. Ce qui est surprenant c'est qu'aussi bien Marie d'Agréda (la Cité Mystique de Dieu), qu'Anne-Catherine Emmerich (La Douloureuse Passion) que Maria Valtorta, reportent tous un même détail (alors qu'elles ne s'influencent pas par ailleurs) : il y a des pré-trous de fait dans la croix. Jésus est cloué par une main, mais pour l'autre il faut que les bourreaux élongent le bras (à l'aide d'une corde ou d'une chaîne) et le déboîtent pour atteindre l'autre pré-trou. Maria Valtorta précise que ne le pouvant pas, ils clouent la main. Plus de détails peuvent être donnés car cela ne figurent pas sur mon site, mais fait partie d'une étude en cours (comparaison méthodique des "vies révélées")
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La valeur théologique : Oui, l'article commentant la mise à l'Index se gausse des discours théologiques qui, selon le journaliste, seraient de la qualité des meilleurs exégètes de son temps. Peut-être avez-vous lu aussi (ci-dessus) l'estimation qu'en fait le P. Roschini.
On ne peut, en tous cas, attribuer cette hauteur (ou esbrouffe selon les convictions) à Maria Valtorta. Reste à creuser ce point : c'est un sujet en soi.
Sobriété de l'Évangile dites-vous ? L'article 514 du CEC le dit bien "Beaucoup de choses qui intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus ne figurent pas dans les Évangiles. Presque rien n’est dit sur sa vie à Nazareth, et même une grande part de sa vie publique n’est pas relatée (cf. Jean 20, 30). Ce qui a été écrit dans les Évangiles, l’a été " pour que vous croyez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom " (Jean 20, 31)". Jean lui-même conclue son évangile : "Jésus a fait encore bien d’autres choses: si on les écrivait une à une, le monde entier ne pourrait, je pense, contenir les livres qu’on écrirait."
Tous les actes de Jésus, selon l'Église et les Écritures, ne sont pas reportés dans les Évangiles. Vous savez aussi, que selon Galates 1,8-9, ce n'est pas de raconter d'autres détails qui est passible d'anathèmes, mais de raconter un AUTRE évangile.
Plusieurs passages de l'Évangile indiquent aussi que les têtes dures des apôtres demandaient à revenir sur la même chose.
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L'obéissance. Vous savez qu'en matière de foi, selon l'Église catholique, les Papes disposent de l'infaillibilité. C'est sur la foi de l'avis de Pie XII (qui avait lu personnellement Maria Valtorta) que les ouvrages ont été publiées.
Mgr Gagnon, spécialiste de la censure (entre autres) jugeait parfaitement valable l'imprimatur verbal du Pape. Cet imprimatur n'a pas été respecté, après la mort de Pie XII, par une parie du Saint-Office, celui qui a conduit la mise à l'Index. L'article de L'osservatore Romano le dit explicitement. Mais une autre partie du Saint-Office a accordé une autorisation modérée pour la poursuite de la publication.
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Les réponses sont condensées - je m'en excuses - mais je peux détailler chaque point à demande.