Les écrits de Marie Valtorta

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Christophe
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Re: Comment reconnaître la vérité dans les témoignages divers ?

Message non lu par Christophe » sam. 07 juin 2008, 11:41

Jean Dendor a écrit :Voici 2 forums où les Révélations privées ne sont pas rangées dans un tiroir comme l’a été en son temps le message de la Salette parce qu’il dérangeait des évêques et des prêtres mais le message a été reconnu par l'Église !
[ Cher Jean, la politique éditoriale du forum est seulement de rappeler la nécessaire prudence à adopter face aux révélations privées, a fortiori face à celles qui ne sont pas - ou pas encore - reconnues par l'Église. Nous insistons sur le fait que l'adhésion aux révélations privées - même reconnues - n'a rien d'obligatoire. Nous insistons sur le fait que la révélation publique est achevée, comme il est de foi. Nous insistons sur la primauté à accorder à la Parole de Dieu (Écriture Sainte, Tradition et Magistère) sur les révélations privées. Bref, en l'espèce nous n'exigeons pas de vous que vous rangiez Maria Valtorta dans un tiroir, mais que soit systématiquement précisé aux lecteurs lorsqu'il s'agit de révélations privées non reconnues. Ceci afin de ne pas faire dévier le forum vers des délires "soucoupistes" comme on peut en trouver sur certains forums... | In Christo, Chirstophe ]

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Séraphin
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Re: JE SUIS

Message non lu par Séraphin » lun. 07 juil. 2008, 14:38

le bon Seb a écrit :Bonjour Sursum Corda,

ils l'ont tous été en fait.

Ce qui était reproché à ces écrit, selon l'Osservatore Romano du 6 janvier 1960 qui a commenté cette mise à l'index, c'était le trop grand écart qui existait entre ce que les évangiles nous révélaient de Jésus et de Marie et le portrait qu'en brossaient les écrit de Maria Valtorta.

Les quatre Évangiles nous présentent un Jésus humble et réservé ; ses discours sont brefs et incisifs, mais tombent toujours juste. Par contre, dans cette espèce d'histoire romancée, Jésus est loquace au maximum, presque sur un ton publicitaire, toujours prêt à se proclamer Messie et Fils de Dieu, et à donner des leçons de théologie dans les mêmes termes que ceux qu'emploierait un professeur de nos jours.

De même à propos de la Vierge Marie « l'humilité et le silence de la Mère de Jésus » que l'on trouve dans le Nouveau Testament s'oppose à l'ouvrage de Maria Valtorta, où « la Très Sainte Vierge a la faconde d'un propagandiste d'aujourd'hui » et où elle apparaît omniprésente, « toujours prête à donner des leçons de théologie mariale qui suivent les développements les plus récents des spécialistes actuels en la matière ».

Enfin, les développements théologiques de Maria Valtorta frôlent « l'hérésie avérée » au sens où elles comportent « certaines… perles qui certes ne brillent pas par leur orthodoxie catholique ». Par exemple, le journaliste relève que Marie est définie dans l'ouvrage comme « la seconde née du Père » à plusieurs reprises, sans d'ailleurs que cette formule soit explicitée. La vision de la Trinité s'exprime dans un « concept hermétique et [...] confus », et « l'impression reste qu'on veut construire une nouvelle mariologie ». Il semble que Maria Valtorta accorde à Marie une place incompatible avec le dogme catholique car il lui est dit : « Pendant le temps que tu resteras sur la Terre, c'est toi qui seconderas Pierre comme hiérarchie ecclésiastique. »

Voir à ce sujet l'article de wikipédia consacré à Maria Valtorta.
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D'un point de vue personnel, je trouve qu'utiliser Wikipedia pour juger d'une oeuvre de ce type est un peu léger comme conclusion. Replongeons nous dans l'histoire réelle, et on s'appercevra de l'approbation ( à caractère personnel certes) des Papes sur l'oeuvre.

"L’oeuvre de Maria Valtorta, avant même d’être achevée, commença à être en difficulté avec la hiérarchie ecclésiastique. C’est le Père Migliorini qui devait en être la cause involontaire.

Le Père Romualdo M. Migliorini, un saint prêtre selon les souvenirs qu’en ont gardés ses confrères et tous ceux qui l’ont connu, ne se contentait pas d’aider Maria Valtorta spirituellement, mais prit sur lui de transcrire à la machine ses cahiers autographes. Dans son application à ce travail, il fut pris d’un enthousiasme croissant pour Ces écrits, au point d’en faire une distribution imprudente en fascicules dactylographiés: geste auquel le Père Berti, dans son langage coloré, donna le nom significatif de "becquée", passe à l’histoire..

En 1947, les Pères Migliorini et Berti, confrères dans l’ordre des Servites de Marie, réussirent à faire parvenir au pape Pie XII les 12 volumes dactylographiés de l’oeuvre. Après avoir pris connaissance du texte personnellement, le pape accorda une audience spéciale aux deux religieux et à leur prieur le Père Andrea M. Cecchin, en février 1948. Son jugement était favorable. Aussi conseilla-t-il de publier l’oeuvre sans rien enlever, pas même les déclarations explicites de rapporter des "visions" et des "dictées"; mais en même temps il n‘approuva pas le texte d’une préface qui parlait d’un phénomène surnaturel. Selon le conseil du pape, toute interprétation devait être laissée au lecteur: "Qui lira comprendra".

Rassurés par une telle réponse en haut lieu, les deux religieux se mirent en frais pour chercher un éditeur. Après quelques démarches sans résultat, leur enthousiasme les conduisit à l’imprimerie polyglotte vaticane. Ils y trouvèrent une bonne disposition à accepter le travail, qui, cependant, devait être soumis préalablement au Saint Office, où l’oeuvre finit par être sévèrement et inexplicablement bloquée en 1949.

Mais à la mort de Pie XII et après l’élection de Jean XXIII, qui favorisait une décentralisation marquée du gouvernement de l’Eglise par rapport à ses dicastères, les hostilités assoupies semblèrent se ranimer. La mise à l’index éclata comme un coup de foudre dans un ciel bleu, sans le préavis normal d’une admonition. Le décret de condamnation par le Saint Office était publié en première page de L ‘Osservatore Romano du mercredi 6 janvier 1960, Epiphanie du Seigneur, où paraissait aussi un article d’une colonne entière, sans signature, portant le titre: "Une vie de Jésus mal romancée".

Le contenu de cet article, que nous pouvons, après 20 ans, relire avec une sérénité éprouvée, correspond à son titre, puisqu’il ne signale aucune erreur substantielle dans l’oeuvre.

L’auteur anonyme de l’article, après avoir fait remarquer l’absence de l’imprimatur, prescrit pour une telle publication, et l’inconsistance du rapprochement avec Dante que fait l’éditeur dans sa brève préface, décrit l’oeuvre comme n’étant qu’une longue vie de Jésus, prolixe et romancée, et dénonce l’abus de confiance dont auraient été victimes les illustres personnalités qui lui ont accordé leur appui. Il expose ensuite les motifs, qu’il dit facilement reconnaissables à tout lecteur armé d’une patience de bénédictin, pour lesquels le Saint Office a cru nécessaire de mettre l’oeuvre à l’Index des livres défendus (nous mettons en italique tous les passages de l’article):

* la longueur des discours attribués à Jésus et à la très sainte Vierge; les interminables dialogues entre de nombreux personnages

* Jésus est loquace à l’extrême, en véritable publicitaire, toujours prêt à se proclamer Messie et Fils de Dieu et à faire des exposés de théologie dans les termes mêmes qu ‘emploierait un professeur de nos jours

* la très sainte Vierge a la faconde d’une propagandiste moderne; elle est présente partout, toujours prête à donner des leçons d’une théologie mariale mise à jour selon les plus récentes études des spécialistes actuels en la matière

* le récit se déroule au rythme lent de vains bavardages; on y trouve de nouveaux faits, de nouvelles paraboles, de nouveaux personnages et tout un cortège de femmes à la suite de Jésus

* quelques pages... plutôt scabreuses (dont deux exemples sont donnés: la confession de la pécheresse Aglaé à la Vierge Marie et une danse exécutée devant Pilate) suscitent imprévisiblement cette remarque particulière: l’oeuvre.., pourrait facilement tomber entre les mains de religieuses et des étudiantes de leurs collèges. Dans ce cas, la lecture de passages de ce genre... pourrait difficilement être faite sans danger ou dommage sur le plan spirituel

* les spécialistes des études bibliques y trouveront certainement beaucoup d’erreurs historiques, géographiques et autres (qui cependant ne sont pas indiquées) ( NDC : Par la suite, les fouilles archéologiques menées sur les sites décrits par Maria Valtorta confirmèrent la réalité des visions)

* au milieu d’un si grand étalage de connaissances théologiques, on peut cueillir quelques perles qui ne brillent certes pas par leur orthodoxie catholique; et on en énumère quatre: 1) ici et là s‘exprime, au sujet du péché d’Adam et Eve, une opinion plutôt extravagante et inexacte; 2) l’affirmation que Marie peut être appelée la seconde-née du Père est suivie d’une explication qui, tout en évitant une hérésie authentique, n‘enlève pas l’impression fondée qu‘on veut construire une nouvelle mariologie qui dépasse facilement les bornes de la conformité théologique; 3) à propos d’une définition du Paradis qui y est donnée, on présente une notion hermétique et plus confuse que jamais, ce qui est heureux, car si on devait la prendre à la lettre, elle n‘échapperait pas à une censure sévère; 4) une autre affirmation au sujet de la sainte Vierge est qualifiée d’étrange et imprécise, mais on ne fait que la citer

* l’oeuvre aurait donc mérité une condamnation même s’il ne se s'agit que d’un roman, ne serait-ce que pour des raisons d’irrévérence

* mais en réalité l’intention de l’auteur va plus loin encore... l’auteur se révèle une femme qui déclare avoir été témoin de tout le temps messianique et se nommer Maria. Ces mots évoquent des souvenirs d’il y a environ une dizaine d’années, alors que circulaient certains textes dactylographiés volumineux, qui contenaient de prétendues visions et révélations. On sait qu‘alors I‘autorité ecclésiastique compétente avait défendu l’impression de ces textes dactylographiés et avait ordonné qu’ils soient retirés de la circulation. Et maintenant nous les voyons reproduits presque en entier dans la présente oeuvre. Cette condamnation publique de l’oeuvre par la Suprême Sacrée Congrégation est donc d’autant plus opportune, qu‘ils ‘agit de désobéissance grave.

Tels sont les passages essentiels que nous avons retenus de l’article. Faisons maintenant les observations suivantes (les citations sont encore en italique):

1) L’auteur anonyme de l’article n’a pas réussi à trouver dans ces quelques 4 OOO pages imprimées en petits caractères, ne serait-ce qu’une seule erreur véritable et précise, mais seulement: quelques perles qui ne brillent certes pas par leur orthodoxie catholique; une opinion plutôt extravagante et inexacte; une affirmation dont l’explication limite le sens, tout en évitant une hérésie authentique; l’impression fondée qu‘on veut construire une nouvelle mariologie; une notion hermétique et plus confuse que jamais, de sorte que, si on devait la prendre à la lettre, elle n’échapperait pas à une censure sévère; une autre affirmation étrange et imprécise; des raisons d’irrévérence.

2) Il laisse échapper des éloges de l’oeuvre qui feraient l’envie de tout auteur religieux:
Des leçons de théologie dans les termes mêmes qu‘emploierait un professeur de nos jours; des leçons d’une théologie mariale mise à jour selon les plus récentes études des spécialistes actuels en la matière; un si grand étalage de connaissances théologiques.

3) Il énonce une contre-vérité lorsqu’il affirme que, dans cette oeuvre, Jésus est loquace à l’extrême, en véritable publicitaire.., et que la très sainte Vierge Marie a la faconde d’une propagandiste moderne, est présente partout....

4) Il se montre superficiel ou incompétent en critique littéraire, à laquelle d’ailleurs il aurait dû renoncer, car elle ne peut apporter aucun critère qui ait sa place dans une censure ecclésiastique.

5) Il affirme, dans sa conclusion, le caractère avant tout disciplinaire des dispositions prises par le Saint Office.

Si le décret de condamnation issu de la Suprême Sacrée Congrégation du Saint Office nous chagrinait comme catholiques, nous étions cependant rassurés par cet article qui en expliquait les motifs. Nous nous sommes aussitôt rendu compte que l’Eglise, en frappant l’oeuvre de Maria Valtorta par une mesure légitime mais étrangère à son magistère infaillible, ne faisait que répéter un geste plusieurs fois posé dans son histoire, et toujours mystérieusement permis par Dieu, contre des personnes et des écrits dont, par la suite, elle aurait à se glorifier. Nous l’acceptâmes en silence.


En décembre 1961 après la parution des premiers volumes de la nouvelle édition qui allait en compter dix, le Père Berti fut de nouveau convoqué par le Sainte Office. Il y trouva une atmosphère de dialogue qui lui permit, entre autre, de rapporter les paroles de Pie XII en 1948 et de montrer les témoignages favorables qu’avaient formulés quelques personnalités, parmi lesquelles il y avait trois conseillers du même Saint Office: le Père Bea (devenu cardinal), Monseigneur Lattanzi et le Père Roschini. Suite à la demande qu’on lui fit d’un rapport et de quelques documents, le Père Berti dut retourner au Saint Office à quatre reprises en janvier 1962. Il put toujours s’entretenir avec le vice-commissaire, le Père Giraudo, dominicain, et en obtint, enfin, un jugement qui avait la forme d’une autorisation modérée: "Nous verrons comment l’oeuvre sera accueillie".

Puis ce fut l’annonce d’un Concile oecuménique, et l’Église tourna ailleurs son attention. L’oeuvre de Maria Valtorta s’étant relevée du coup qu’elle avait subi, avait déjà repris le chemin, lent, silencieux et continu, de sa diffusion. Elle recueillit sans cesse des approbations et sema un bien incalculable pendant tout le pontificat de Paul VI. En 1966, l’Index des livres défendus fut supprimé et la censure des lecteurs et éditeurs qui en découlait fut abrogée, en vue d’une révision de toute la question, laquelle aboutit à une nouvelle réglementation en 1975.

Vers la fin de l’année 1978, un monseigneur de la Curie romaine, lecteur et amateur profond de l’oeuvre, et ami déjà du cardinal Wojtyla, conseillait à l’éditeur Emile Pisani d’offrir en hommage au Saint Père Jean-Paul II les dix volumes de l’oeuvre valtortienne. En janvier 1979, ce même monseigneur porta au palais apostolique le coffret contenant les volumes reliés, accompagnés d’une longue lettre écrite par lui-même et d’une autre plus brève de l’éditeur. Nous tentions ainsi de nous approcher du nouveau Pontife, qui aime tant le contact direct avec les fidèles et avec toute personne, sans discrimination aucune. Mais nous avons raison de croire que cette initiative, inspirée d’un sentiment sincère de dévouement filial, a été bloquée par la Secrétairerie d’Etat.

Il nous reste, pour le moment, la consolation de voir l’expansion prodigieuse de l’oeuvre de Maria Valtorta qui, sans recours à la publicité, rejoint ses lecteurs en Italie et à l’étranger, jusque dans les pays les plus éloignés, et nous en rapporte des échos du bien profond qu’elle accomplit dans les consciences, les éveillant à l’amour de Jésus-Christ et de son Eglise. Il y a là les signes d’une approbation qui, à nos yeux, commence à avoir une valeur ecclésiale, parce qu’elle montre que le peuple de Dieu, qui est Eglise, a reconnu l’oeuvre comme les disciples d’Emmaüs reconnurent le Seigneur, et il ne peut s’en détacher. Cette approbation prend du poids, lorsque, parmi ces fidèles lecteurs inconnus, ressortent des personnalités de renom qui attestent la grandeur de l’oeuvre, l’expliquent et s’en portent garantes. On ne peut les contredire sans porter atteinte à l’estime qu’a le monde catholique pour les champions de la doctrine sûre et des saintes moeurs."

Ecrit par Emile Pisani (Isola del Liri, Italie, 1981)

Bien Fraternellement

Séraphin
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Message non lu par Sursum Corda » lun. 07 juil. 2008, 16:54

Séraphin a écrit :D'un point de vue personnel, je trouve qu'utiliser Wikipedia pour juger d'une oeuvre de ce type est un peu léger comme conclusion.
Oui, mais utiliser seulement le comentaire de l'éditeur des oeuvres de Maria Valtorta comme unique source de votre part me semble tout aussi léger.

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Hélène
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Re: Comment reconnaître la vérité dans les témoignages divers ?

Message non lu par Hélène » lun. 07 juil. 2008, 19:18

Bonjour Séraphin et bienvenue ici,
Séraphin a écrit :Le Problème actuel semble être la vision trop étroite de certains qui considèrent que les révélations sont terminées, ce qui est en parfaite contradiction avec les paroles de Notre Seigneur qui nous disait qu'IL enverrait L'Esprit Saint qui nous enseignerait toute chose.
Oui... enseignerait toute chose au sens de "vous fera ressouvenir" (qui est d'ailleurs une des traductions privilégiées de ce passage de saint Jean). Il n'y aura rien à rajouter, seulement à se rappeler ce que le Seigneur a déjà dit et accomplit dans sa Mort-Résurrection qui nous sauve. Nous n'attendons aucun nouveau message sinon des rappels de l'Évangile (tel que manifestés dans les messages de la Vierge approuvés par l'Église) pour les hommes et les femmes de chaque époque.
Séraphin a écrit :Toutefois, n'oublions pas quand même, que la Bible (dont personne de sérieux ne contestera l'autenticité) n'est qu'une succession de messages privés.
Saint Pierre, chef de l'Église nommé par le Seigneur a écrit :Mais sachez avant tout qu'aucune prophétie de l'Écriture ne procède d'une interprétation propre, car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'une prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussés par l'Esprit Saint que les saints hommes de Dieu ont parlé. (2 Pierre 1, 20-21)


Il faudrait peut-être écouter ce que Pierre dit par la sagesse de son successeur, le saint Père, et attendre, dans l'obéissance, s'il y a de nouveaux développements au sujet des révélations privées et de s'abstenir de les canoniser avant l'Église... car elles demeurent toujours que des réflexions personnelles - dont il faut user de prudence quant aux dérives possibles - et non des doctrines officielles.

Ceci dit, je sais que c'est difficile et douloureux de penser que Maria Valtorta ne serait pas dans le vrai car ses écrits sont séduisants et très beaux (romancés), mais le seul fait de préférer ses écrits à la lectio divina des Écritures Saintes devrait nous mettre la puce à l'oreille que quelqu'un veut nous éloigner de l'Unique Source totalement fiable et 100 % vraie Parole de Dieu pur jus : La Bible.

Fraternellement,
Hélène
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Re: JE SUIS

Message non lu par Séraphin » dim. 13 juil. 2008, 15:09

Sursum Corda a écrit : Oui, mais utiliser seulement le comentaire de l'éditeur des oeuvres de Maria Valtorta comme unique source de votre part me semble tout aussi léger.
Votre réponse s’oppose à elle-même mon cher Frère. En effet, pour appuyer une thèse Catholique personnelle vous nous donnez une explication trouvée sur un site « athée », alors que je vous donne la réponse d’un site « Catholique Chrétien » que vous rejetez…. !!! N’est-ce pas confondant ?

Toujours est-il qu’il ne faut pas confondre autour et alentours. Les Livres de Maria Valtorta ne sont pas un « second Evangile », pas plus qu’un « autre Evangile ». Il n’y a qu’un seul Evangile.

Pour ma part, je vois en Maria Valtorta une « commentatrice » rien de plus. Si, par exemple, j’étais un admirateur de Victor Hugo (ce qui n’est pas le cas), et que j’écrive des livres pour commenter les siens, personne ne verrait dans mes écrits une « falsification » de Victor Hugo. Mes écrits n’enléveraient rien aux siens. Tout au plus permettraient-ils de mettre en exergue quelques points particuliers que l’écrivain n’a pas jugé bon (ou eu le temps) de signaler même s’ils sont exactes.

Enfin, il faut juger l’arbre à ses fruits. Toutes les personnes que j’ai pu connaître (moi y compris) qui ont lu ces écrits, en sont ressorties avec un amour renouvelé pour le Christ, La Sainte Vierge et les sacrements. Nombreux sont ceux qui sont revenus dans le giron de L’Eglise Catholique Romaine après ces lectures. Doutera t’on encore après cela de leurs bienfaits sur les âmes ?

Fraternellement

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Les visions de Maria Valtorta

Message non lu par Eriluc » sam. 25 avr. 2009, 17:32

Complément d'information pris sur un autre site:
Conférence Épiscopale italienne

Prato N° 324/92

Rome, le 6 mai 1992

Très cher Éditeur,

Aux demandes, qui parviennent souvent à notre Secrétariat, de connaître l'opinion de l'Autorité Ecclésiastique sur les écrits de Maria Valtorta, actuellement publiés par le "Centro Editoriale Valtortiano", je réponds en faisant référence aux commentaires publiés par L'Osservatore Romano, du 6 janvier 1960 et du 15 Juin 1966.[ii]

Mais pour le vrai bien des lecteurs et dans l'esprit d'un véritable service de la foi de l'Église, je vous demande, qu'à l'occasion d'une éventuelle réimpression des volumes, il soit clairement dit, dans les premières pages, que les "visions" et "dictées" qu'ils relatent ne peuvent pas être considérées comme d'origine surnaturelle, mais doivent être considérées simplement comme les formes littéraires dont s'est servi l'auteure pour raconter, à sa manière, la vie de Jésus.

Je vous remercie de votre collaboration.

Je tiens à vous témoigner de mon estime et vous prie de croire en mes respectueuses et cordiales salutations.

+ Dionigi Tettamanzi
Secrétaire général
"Être détaché de tout - première condition pour n'être indifférent à rien." [Gustave Thibon]

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Message non lu par Valtortiste91 » lun. 27 avr. 2009, 19:16

Ce texte est extrait de mon site reconnaissable aux petits renvois. En effet, cher Eriluc, un internaute, sur un autre forum, a cru pouvoir l'utiliser comme preuve de la condamnation de Maria Valtorta par le Vatican (dit-il, en fait par le Conférence épiscopale).

Malheureusement, il s'agit ici d'un imprimatur conditionnel : l'autorisation de publier aux conditions qu'on ne laisse pas d'ambiguïté s'installer avec la Révélation publique.

Je vais commenter ce point tout d'abord avec une série de témoignages de personnalités éminentes catholiques, puis ensuite faire référence au Catéchisme de l'Église catholique dont vous savez qu'il a été publié comme contenant "le dépôt de la foi" (Fidei Depostitum). Vous constatez que -d'emblée - je me mets dans les rails de l'Église.

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Message non lu par Valtortiste91 » lun. 27 avr. 2009, 19:21

Voici quelques témoignages sur Maria Valtorta :
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"Publiez l'œuvre tel quel. Il n’y a pas lieu de donner une opinion quant à son origine, qu’elle soit extraordinaire ou non. Ceux qui liront comprendront".
S.S. PIE XII - entretien du 26 février 1948
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"Vous avez bien voulu faire parvenir au Souverain Pontife un exemplaire de votre dernier ouvrage : "La Vierge Marie dans les écrits de Maria Valtorta". Appréciant votre piété et votre zèle et le précieux résultat, le Saint-Père vous remercie chaleureusement pour votre nouveau témoignage de pieux hommage et exprime l'espoir que vos efforts recueillent des fruits spirituels abondants."
Lettre de la Secrétairerie d'Etat (la plus haute instance du Vatican) au P. Roschini pour son ouvrage ouvertement favorable à Maria Valtorta. 17 janvier 1974
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À en juger d'après le bien que l'on éprouve en lisant la vie de Jésus de Maria Valtorta, à mon humble avis, cette œuvre, une foi publiée, pourrait porter beaucoup d'âmes au Seigneur […] Il me vient tout à fait spontanément le désir de remercier le Seigneur de nous avoir donné par l'intermédiaire de cette femme qui a tant souffert, qui est clouée au lit, une œuvre littérairement sublime, doctrinalement et spirituellement si élevée, accessible et profonde"
1946, lette de Mgr Alfonso Carinci (1862-1963) Secrétaire de la Congrégation pour la cause des saints
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"J'ai lu plusieurs fascicules de l'ouvrage écrit par Maria Valtorta, en m'attachant plus particulièrement aux domaines exégétique, historique, archéologique et topographique. Pour ce qui est de son exégèse, je n'ai pas trouvé d'erreurs importantes dans les fascicules que j'ai examiné. En outre, j'ai été très impressionné par le fait que ses descriptions archéologiques et topographiques sont faites avec une exactitude remarquable. En ce qui concerne certains éléments exprimés moins précisément, l'auteur, interrogé par moi par le biais d'un intermédiaire, a donné des explications satisfaisantes. Ici et là, certaines scènes m'ont semblé décrites de façon trop diffuse, même avec beaucoup de couleurs vives. Mais de façon générale, la lecture de l'œuvre est non seulement intéressante et agréable, mais vraiment édifiante. Et, pour les personnes moins bien informées sur les mystères de la vie de Jésus, instructive."
1952 – Lettre d'Augustin Bea, (s.j.) (1881-1968) Directeur de l'Institut Biblique Pontifical, futur cardinal et confesseur de Pie XII
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Père Leo Maasburg, responsable national des missions à Vienne en Autriche et confesseur occasionnel de Mère Teresa de Calcutta pendant 4 ans : "Pour ce qui est de l'attitude de Mère Teresa à propos de Valtorta, je me souviens clairement de sa réaction positive sans me rappeler plus de détails".
Interview de "Chrétiens magazine" – mars 2009
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Message non lu par Valtortiste91 » lun. 27 avr. 2009, 19:25

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"Qui veut connaître la Sainte Vierge en parfaite harmonie avec le Concile Vatican II, les Saintes Écritures et la Tradition de l'Église, se doit de puiser à la mariologie valtortienne […] car La Vierge Marie dans l'œuvre de Maria Valtorta est le plus important de mes livres. Maria Valtorta (1897-1961) de Viareggio (Italie) est une des 18 plus grandes mystiques de tous les temps. (..) la mariologie qui se dégage des écrits publiés et inédits de Maria Valtorta a été pour moi une vraie découverte. Aucun autre écrit marial, pas même la somme de tous ceux que j'ai lus et étudiés, n'avait été en mesure de me donner sur Marie, chef-d'œuvre de Dieu, une idée aussi claire, aussi vive, aussi complète, aussi lumineuse et aussi fascinante, à la fois simple et sublime, que les écrits de Maria Valtorta".
P. Gabriel M. Roschini (o.s.m.) (1900-1977) - Fondateur de l’Université pontificale de théologie "Marianum" et Conseiller au Saint-Siège. Le P. Roschini est philosophe, théologien, hagiographe, mariologue auteur de 130 ouvrages
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"Maria Valtorta émerge et se recommande à bien des titres […] Sa vie de longue souffrance, vécue dans un abandon total à Dieu, témoigne de sa sainteté. Elle ne s'éloigne en rien de l'Evangile, ne le contredit nulle part, n'y ajoute pas des enseignements étrangers et reste conforme à l'esprit de l'Evangile. Par ailleurs, elle est celle qui ajoute aux épisodes racontés par l'évangile bien d'autres épisodes ignorés, même s'ils s'inscrivent aisément en marge de l'évangile sans contradiction ni rupture. Cela plaide aussi en sa faveur […] Elle a recueilli les plus larges ralliements au sommet dont celui de Pie XII qui l'a protégé discrètement du Saint-Office […] Reste que le récit de Maria Valtorta n'est pas un 5ème évangile".
P. René Laurentin (né en 1907) - Théologien, exégète, historien, ancien conseiller de Vatican II à propos d'une étude à paraître sur les "vies révélées de Marie". L'abbé René Laurentin est l'auteur de 160 ouvrages notamment sur la mariologie mais aussi les apparitions mariales dans le monde, domaine dans lequel il s'est spécialisé.
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"Produisant de bons fruits dans un nombre toujours croissant de lecteurs, je pense que "L'évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta vient de l'esprit de Jésus".
Fr. Gabriele Allegra (o.f.m) (1907-1976) - Traducteur de la Bible en chinois, béatifié par Jean-Paul II. Ce bibliste était, dès 1965, féru de Maria Valtorta sur laquelle il a écrit à Macao la première exégèse de l'œuvre de 1968 à 1970, publié en 1985 lors de l'ouverture de son procès en béatification.
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Notre-Dame m'a dit que si une personne veut connaître Jésus, il doit lire "L'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta. Ce livre est la vérité."
Vicka, une des voyantes de Medjugorje. Elle aurait reçu directement de la Gospa, un récit de sa vie que Vicka a consigné en trois livres qu'elle publiera dès que la Vierge Marie l'y autorisera.
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Voici donc des témoignages dignes d'intérêt (sauf le dernier qui peut être sujet à caution puisque ces apparitons ne sont pas encore reconnues) et, vous le constatez, dans la pure ligne du Vatican et de l'Église catholique.

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Valtortiste91
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Les visions de Maria Valtorta

Message non lu par Valtortiste91 » lun. 27 avr. 2009, 19:32

Y aurait-il contradiction entre la lettre de la Conférence épiscopale italienne et ces témoignages divers et éminents ?

NON,

La lettre de la CEI n'est pas une condamnation, mais un imprimatur conditionnel. Il ne s'oppose pas en effet à la publication des œuvres de Maria Valtorta, mais préconise la prudence EN TOUTE CONFORMITÉ avec le Catéchisme de l'Église catholique que venait de publier SS. le Pape Jean-Paul II comme étant "le dépôt de la foi" (Fidei Depositum).

Dans les articles 66 et 67, le CEC légifère sur les "révélations privées" (au rang desquelles on en trouve d'éminentes comme Fatima ou Lourdes) :
§ 66 - "Cependant, même si la Révélation est achevée, elle n’est pas complètement explicitée ; il restera à la foi chrétienne d’en saisir graduellement toute la portée au cours des siècles."

§67
"Au fil des siècles il y a eu des révélations dites "privées", dont certaines ont été reconnues par l’autorité de l’Église. Elles n’appartiennent cependant pas au dépôt de la foi. Leur rôle n’est pas "d’améliorer" ou de "compléter" la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire. Guidé par le Magistère de l’Église, le sens des fidèles sait discerner et accueillir ce qui dans ces révélations constitue un appel authentique du Christ ou de ses saints à l’Église.
Les témoignages ci-dessus, y compris la lettre de Mgr Tettamanzzi, ne disent pas autre chose. En effet, si la CEI (et non Le Vatican) avait condamné l'œuvre, Mgr Tettamanzzi aurait écrit "Les dictées et visions NE SONT PAS d'origine surnaturelle" et non pas, comme on le lit dans cet imprimatur conditionnel "NE PEUVENT PAS".

Ainsi donc, DEUX attitudes (et non une seule) apparaissent comme contraires à l'Église :

- INTERDIRE de fait la lecture de Maria Valtorta par une proscription aujourd'hui dépassée,
- IMPOSER la lecture de ces œuvres comme substitutives de l'unique Révélation.

Le Cardinal Ratzinger dans son commentaire théologique du secret de Fatima (26/06/2000) a bien précisé les limites et les apports des révélations privées.

Bien cordialement

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Re: Les visions de Maria Valtorta

Message non lu par Eriluc » mar. 28 avr. 2009, 0:07

Merci bien pour tous ces témoignages, Valtortiste91.

Je faisais juste la relation entre les 2 forums :surrender: Comme quoi l'habit ne fait pas le moine.

Très cordialement

Eric
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Re: Les visions de Maria Valtorta

Message non lu par Valtortiste91 » mar. 28 avr. 2009, 7:07

Tu as raison Eriluc, l'habit ne fait pas le moine et, comme disait le sage, "il vaut mieux tourner sept fois sa souris sur le tapis avant de cliquer". J'avais mal compris. :oops:

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Re: Les visions de Maria Valtorta

Message non lu par Raistlin » mar. 28 avr. 2009, 10:01

Bonjour,

Je ne connais pas l'oeuvre de Maria Valtorta mais voici quelques points qui me semblent poser problèmes (qu'on me dise si mes sources sont fausses, c'est tout à fait possible) :
:arrow: Il a été reproché aux oeuvres de Maria Valtorta d'être des quasi traités de théologie. En gros, le Christ et Marie ne semblaient pouvoir s'empêcher de faire des digressions théologiques. Or ceci semble aller à l'encontre de la sobriété des évangiles.
:arrow: Lorsque l'Eglise lui a ordonné de ne pas publier ses oeuvres, elle n'a pas obéi. Personnellement, j'y vois là la principale objection à l'origine divine des visions de Maria Valtorta.
:arrow: Un autre point moins important (mais ça me gêne un peu) : le récit de la crucifixion de Maria Valtorta ne correspond pas à ce qu'on observe sur le linceul de Turin (les clous plantés dans les poignets et non dans les mains). Bon d'accord, le linceul n'est pas reconnu non plus comme authentique par l'Eglise mais quand même, ça me chagrine un peu... :D

Je précise que je ne suis pas anti-Maria Vlatorta. C'est plus parce que je me pose justement des questions sur sa légitimité et l'authenticité de ses visions que je me permets d'être très critique.

Cordialement,
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Re: Les visions de Maria Valtorta

Message non lu par etienne lorant » mar. 28 avr. 2009, 11:00

Il y a tant et plus à lire chez les mystiques. Pour ma part, après avoir été pratiquement contraint de lire "Le secret de Marie" de "JNSR", j'ai employé la règle toute simple: je ne lis que les auteurs béatifiés. J'ai donc commencé de lire les visions d'Anne-Catherine Emmerich et j'espère lire bientôt tout ce que Marthe Robin a pu dicter. Pour le reste, il y a tant de mystiques à découvrir. Le Petit Journal de sainte Faustine, pour l'explorer convenablement, prend des mois de lecture - on y apprend beaucoup, et parfois dans de tous petits détails au quotidien.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les visions de Maria Valtorta

Message non lu par Pneumatis » mar. 28 avr. 2009, 12:48

Bonjour,

Je n'ai lu que des parcelles de l'oeuvre, que j'ai découverte seulement samedi dernier, grâce à Zélie et Eriluc. Il est vrai que l'oeuvre de Maria Valtorta, au regard de sa vie, est troublante, et bien des choses ne peuvent vraisemblablement pas venir de son imagination, ni d'une science qu'elle se serait acquise en vivant comme elle a vécu.

Cependant, pour autant qu'il y ait de nombreuses choses troublantes, il en est d'autres qui sont pour le moins suspectes sur le plan de la réalité historique. Un petit exemple ci-dessous :

Je me suis intéressé en particulier à Etienne pour lequel je cherchais des informations précises sur la scène de son martyr. Dans le tome 10 de l'évangile tel qu'il m'a été révélé, il en est justement question. Et là, ça commence : déjà les dates me chiffonnent. Il est question de placer le martyr d'Etienne fin de l'an 31. Ca ne colle pas avec les dernières thèses archéologiques (an 30), ni plus qu'avec le récit de Maria d'Agreda qui elle aussi place le martyr 9 mois après la passion (donc en l'an 30 - tel que la situe aussi M. Valtorta d'ailleurs). Pas de soucis de calendrier, on est tous avec le grégorien et de toute façon 9 mois c'est pas 20 ou 21, donc on a bien des dates contradictoires. Je continue, et le récit de la lapidation me parait étrange. C'est comme si l'auteur ignorait le fait que la lapidation se passait dans une fosse, qui est bien hors les murs comme elle le décrit, et que seuls les témoins de l'accusation pouvaient commencer (tradition juive de l'époque). Là tel que c'est décrit, ça a l'air d'une toute autre scène. On imagine un cercle d'hommes autour d'Etienne en train de lui jeter des pierres comme des hystériques en risquant de se blesser les uns les autres. La lapidation, bien que barbare pour nous, était quand même un minimum "ritualisée". Le minimum c'était que le condamné était en contre-bas des bourreaux pour limiter les risques pour eux et être aussi plus efficace : c'est plus facile de viser par au-dessus et ça demande aussi moins d'efforts, car on ne lapidait pas quelqu'un avec des petits cailloux. Il y avait donc généralement une "fosse à lapidation" en sortie de la ville. Et on demande aux témoins de l'accusation de procéder à l'exécution (au moins jeter une pierre chacun). En général, les témoins sont deux ou trois (c'est ce qui était requis pour un témoignage). Il n'en fallait généralement pas plus pour achever le condamner (les pavés jetés étaient plutôt du genre contondants). Cela explique très bien que Saül n'ait pas eu besoin de prendre part à la lapidation et qu'il se soit contenté de garder les vêtements. D'autant qu'il était jeune homme et qu'il me semble qu'en cas de besoin de plusieurs bourreaux supplémentaires, il y avait une priorité sur les gens plus âgés (voir le récit de la femme adultère où les gens s'en vont en commençant par les plus vieux)... je ne suis pas certain de ça, il faudrait que je vérifie ce dernier aspect de la tradition.

Interpelé par ces détails bizarres, je vais fouiller un peu plus loin dans le récit de Maria Valtorta. Voilà ce qu'il en ressort.

Pour aller dans le sens de ce que dit Raistlin, moi par exemple, la scène de la résurrection me gêne énormément (toute cette lumière, par exemple, qui ressemble plus à un fantasme ou à un film fantastique, qu'à la réalité cohérente avec les évangiles). Et après, la description du tombeau quand les apôtres y arrivent aussi. On lit dans Jean 20, 6-7:

Alors arrive aussi Simon-Pierre, qui le suivait ; il entra dans le tombeau ; et il voit les linges, gisant à terre, ainsi que le suaire qui avait recouvert sa tête ; non pas avec les linges, mais roulé à part dans un endroit.

Ce que dit Maria Valtorta :
Maria Valtorta a écrit :Jean, plus rapide, arrive le premier au Tombeau. Les gardes n’y sont plus et l’ange n’y est plus. Jean s’agenouille, craintif et affligé, sur le seuil ouvert, pour vénérer et recueillir quelque indice des choses qu’il voit. Mais il voit seulement entassés par terre les linges mis par dessus le Linceul.
Et plus loin :
Maria Valtorta a écrit :Jean se relève et entre. Et pendant qu’il le fait Pierre découvre le suaire placé dans un coin, bien plié avec à l’intérieur le Linceul soigneusement roulé.
Bon déjà, si on s'en tient aux traductions qu'on a, y a une différence entre la description de Maria Valtorta et l'évangile de Jean. Ensuite, le problème c'est qu'il y a de toute façon des problèmes de traduction connus sur cette scène, mais qui ne vont pas plus dans le sens de ce qui est décrit par Maria Valtorta.

Si on se réfère à la tradition de l'époque d'ensevelissement des morts (j'espère que je ne dis pas de bétise, c'est de mémoire) le mort était allongé sur un grand linge faisant deux fois sa longueur. La tête était posé à une extrémité du linge, puis le corps dans le sens de la longueur. La longueur dépassant était alors repliée au niveau des pieds pour recouvrir entièrement le corps jusque sur le visage. Les deux extrémités du linge se rejoignaient donc au niveau de la tête et étaient "fermées" par une sorte de turban enroulant la tête, qu'on a traduit dans l'évangile par "suaire" (j'ai un peu la flemme de retrouver les références dans la version canonique grecque, si ça amuse quelqu'un...). Je crois que le linge était cintré aussi en différents autres endroits du corps, mais je ne sais plus si c'est par le même linge qui constitue le "suaire/turban" ou par un autre. Bref, l'idée à la fin c'était d'obtenir comme ça une sorte de momie. D'après la Pshitta, ancienne version araméenne des évangiles, le terme désignant le "suaire" est bien celui qui décrit le "turban" qu'utilisaient les juifs de l'époque. Ce turban s'enroulait autour de la tête et passait également sous le menton pour bien tenir le linceul sur le corps. Ces rituels funéraires nous sont relatées aujourd'hui par les Eglises d'orient qui ont conservé la mémoire de ces antiques traditions.

Ensuite les petits défauts de traduction nous porte à faire certaines confusions. Les linges gisant à terre, toujours d'après l'araméen et une interprétation plus adaptée du grecque (adaptée au contexte) indique le linge/linceul étalé, disposé. Le "à terre" pourrait en fait désigner (si je me souviens bien ce que j'ai lu) la pierre sur laquelle repose le corps, et non pas le sol. Quand au "suaire" soigneusement roulé dans un coin, il s'agit du fameux turban, roulé tel qu'il est censé l'être quand il enroule la tête du mort.

Enfin, si on ajoute à tout cela le soucis minutieux de description de la scène dans les évangiles, il faut reconnaitre le caractère extraordinaire de cette scène qui va dans le sens de ce que le récit veut nous enseigner : Jésus est ressuscité. Ainsi, d'après ces recherches archéologiques et exégétiques, on peut dire que quelqu'un d'aujourd'hui qui verrait cette scène et la décrirait en bon français dirait, pour témoigner que Jésus est bien ressuscité :
  • Le "linge/linceul" entourant le corps était resté parfaitement disposé sur la pierre, et le "turban/suaire" était roulé à l'endroit de la tête (dans le coin de la pierre donc), de sorte que tout était comme si le corps s'était réveillé et était passé "à travers" les linges qui le recouvraient, les laissant retomber sur la pierre, dans le même état mais sans le corps qu'ils contenaient.
C'est d'autant plus étonnant qu'à voir le "suaire/turban" on se rendrait compte qu'il est impossible de le rouler sans que ce soit autour de la tête qui doit le contenir (précision inutile pour un juif de l'époque pour qui c'était évident).

Dans le même ordre d'idée, on verra, le soir même, Jésus passer "à travers les murs" pour rejoindre les apôtres et les faire toucher son corps, tâter ses plaies, ... En effet l'évangéliste Jean prend bien soin de préciser que toutes les portes de la maison étaient closes, tout comme ici il précise, d'une manière qui a été souvent mal comprise avec le temps, que le corps est simplement passé "à travers" les linges qui le momifiaient. Attention, ça ne fait pas de Jésus un fantôme puisqu'il fait bien palper son corps aux apôtres, qui ont d'ailleurs tout le mal du monde à y croire. On voit d'ailleurs Thomas qui, malgré les récits qu'on du lui faire les apôtres, récit du tombeau vide et surtout du suaire laissé en l'état sans corps à l'intérieur, puis de Jésus entrant dans une maison fermée de toutes parts, veut voir et toucher pour être sur.

Toutes ces précisions (disposition des linges, portes closes, ...) n'ont rien d'un hasard, et peut-être nous en rendrions nous compte si ce récit nous était fait oralement par le témoin en question, avec probablement un ton et une émotion dans la voix traduisant tout ce qu'il y a d'extraordinaire dans ces événements. Ils n'ont pas vu simplement un tombeau vide, ou de quelqu'un qui aurait été réanimé : ils ont vu tous les signes d'un corps ressuscité un corps de gloire dont les propriétés nous échappent quelque peu, avouons-le ! Nul besoin d'y aller à grand renfort de lumière qui passe par toutes les blessures du crucifié, la scène du tombeau dit déjà tout de la résurrection : seul un corps de gloire a pu se relever ainsi à travers les linges de la mort. Les détails sont là pour nous rapporter un témoignage des plus fidèles, un témoignage proprement historique, de ce qui s'est passé et comment cela s'est passé. Encore faut-il bien comprendre ce témoignage.

Le récit de la résurrection de Maria Valtorta irait presque dans ce sens... (cf. ci-dessous)
Maria Valtorta a écrit :Un autre moment, et voilà un mouvement soudain sous le lourd Linceul. Le mouvement est soudain, depuis l’instant certainement où il remue ses mains croisées jusqu’au moment où il apparaît debout majestueux, splendide dans son vêtement de matière immatérielle, surnaturellement beau et imposant, avec une gravité qui le change et l’élève tout en le laissant Lui-même, l’œil a à peine le temps d’en suivre le développement.
... si il n'y avait pas cette histoire après, sur le linge pliés dans un coin. Car franchement, quelle importance aurait le témoignage de linges pliés dans un coin ? Celui d'un Jésus bien élevé qui range bien tout avant de s'en aller ? Au contraire non, selon l'évangéliste lui-même qui relate ces faits :

Jésus a fait sous les yeux de ses disciples encore beaucoup d'autres signes, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Ceux-là ont été mis par écrit, pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu'en croyant vous ayez la vie en son nom. Jean 20, 30-31

Pour que nous croyions, pas pour que nous jugions de la capacité de Jésus de plier du linge ! Et là, je m'excuse mais on a quand même une perte de sens. Déjà dans nos traductions contemporaines : mais là ça se corrige avec le temps. Tandis qu'une vision c'est une vision, et là elle ne souffre pas de problème de traduction, à moins que l'italien soit à ce point éloigné du français.

Bref, pour conclure sur Maria Valtorta, ses récits ne semblent pas aller dans le sens d'une vision des faits réels, mais plutôt d'une interprétation du récit évangélique - en partie sous inspiration, pourquoi pas - mais pas d'un reportage en détail de ce qui s'est réellement passé. En conséquence, selon moi, leur interprétation demande au moins autant de précautions que pour les évangiles, non pas de risque de leur faire dire n'importe quoi (la distance linguistique et culturelle s'y prête moins), mais de risque qu'ils ne fassent dire aux évangiles n'importe quoi pour le lecteur qui, lui, n'a pas eu ces visions.

Voilà, j'espère ne froisser personne : je suis d'une nature plutôt tatillon avec ce genre de choses et préfère la prudence. J'en ai de même à l'égard des voyantes de Medjugoje : tant que l'Eglise ne s'est pas prononcé là-dessus, et que les situations alimentent certaines polémiques douteuses, je reste très réservé. Ce qui fait qu'une voyante de Medjugorje disant :
Oui, Notre-Dame a dit que si une personne veut connaître Jésus, il doit lire "L'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta. Ce livre est la vérité."
... me laisse d'autant plus perplexe sur l'une comme sur l'autre ! Il semble pour l'heure que je n'ai pas la même définition de la "Vérité" que cette voyante. Rien que le propos, je le trouve suspect. Jésus est la Vérité. Il faudra donc admettre que ce livre soit son oeuvre à Lui, donc un nouvel évangile selon Maria Valtorta, pour considérer que cette affirmation de Notre Dame de Medjugorje soit vraie. * suspicion *

PS : à l'attention de Valtortiste91. D'abord merci pour votre site qui peut nous faire connaitre les oeuvres de Maria Valtorta. C'est très complet et très précieux. Je me permets juste une remarque : je trouve que vous n'y allez pas de main morte avec ceux qui se sont permis de critiquer Maria Valtorta. Attention, si je peux me permettre, à ne pas desservir ainsi votre cause. Tout n'est pas toujours tout blanc ou tout noir. Vos critiques des critiques sont fondées à première vue, mais les jugements salés en supplément de vos réfutations auraient pu peut-être témoigner d'un peu plus de modération. Ceci n'engage évidemment que moi.

Désolé d'avoir été si long. :s
Site : http://www.pneumatis.net/
Auteur : Notre Père, cet inconnu, éd. Grégoriennes, 2013

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