Bonjour à tous,
Il est agréable de lire un échange courtois sur ce sujet polémique. :>
Christophe a écrit :Pour en revenir au sujet, bien au delà de la simple interdiction faite aux catholiques d'appartenir à la franc-maçonnerie, il existe bel et bien une incompatibilité entre la religion catholique et la religion maçonnique : le syncrétisme catho-maçonnique est impossible. Pour paraphraser Pie XI à propos du socialisme, nous pouvons dire que nul ne peut être à la fois bon catholique et bon maçon... Ce que tout le monde peut reconnaître : il n'y a d'ailleurs qu'à lire le témoignage de ce maçon qui - plus haut dans ce fil - a témoigné du refus d'initier un catholique attaché à la vertu d'obéissance ecclésiale.
La témoignage de ce maçon irrégulier est ahurissant d'un point de vue authentiquement maçonnique. Dans les loges régulières que je fréquente, non seulement cette démarche aurait été saluée, mais elle aurait été encouragée par le parrain. On mesure, à la lecture de ce témoignage, combien la "voie substituée" empruntée par certaines obédiences maçonniques irrégulières, ayant rompu avec les principes fondamentaux de l'Ordre, a brouillé les consciences. Nulle animosité dans ce propos ; je vise simplement à préciser que cette attitude est ultra-minoritaire en franc-maçonnerie, laquelle est , sur le plan international, très majoritairement régulière, croyante, et respectueuse des religions révélées.
Christophe a écrit :Les catholiques reprochent au maçonnisme son relativisme ; les francs-maçons reprochent au catholicisme son dogmatisme. Les deux sont incompatibles. Effectivement, vous vous dîtes plus proche du protestantisme, et je vous crois volontiers : par son refus du principe d'autorité et l'affirmation du subjectivisme (libre-examen), le protestantisme réformé offre une certaine convergence avec la franc-maçonnerie. Ce n'est pas par hasard que la franc-maçonnerie est née dans un environnement protestant.
Les franc-maçons réguliers ne reprochent pas le dogmatisme du catholicisme. D'illustres et de moins illustres FM réguliers ont d'ailleurs tenté de prouver que leurs travaux spirituels n'avaient de sens que dans le respect du dogme - Maistre, et plus récemment, Tourniac, Baylot,...D'ailleurs il est inexact de prétendre que la franc-maçonnerie est adogmatique : elle exige la foi en Dieu, qu'elle prétend Un et révélé. Les références adamiques des constitutions de 1723 sont claires. Le Prologue de l'Evangile de Jean est lu à l'ouverture des travaux et les serments sont pris sur la Bible.
La FM contemporaine n'est pas née uniquement en milieu protestant : elle est née de la volonté de la noblesse et de la bourgeoisie anglaise de trouver un cadre d'échanges respectueux des confessions de chacun, après une période de conflits sanglants. C'est pourquoi aucun débat religieux -ou politique
- n'est admis en loge.
Catholiques et protestants ont ainsi pu se retrouver dans un cadre apaisé, mais respectueux des différences religieuses. C'est encore le cas. Est-ce du relativisme ? Je ne le pense pas.
Enfin, il y a un a priori, selon lequel les FM ne viseraient qu'à leur développement individuel et autonome : rien n'est moins vrai. Lors de l'initiation d'un nouveau membre, il est rappelé, dans un rite - "écossais"
- que l'initié doit travailler "à s'incliner devant le Grand Architecte de l'Univers [Dieu], à reconnaître Sa puissance et sa propre faiblesse, et s'efforcer de s'élever jusqu'à Lui".
J'espère avoir contribué à faire reconnaître les différences de fond qui caractérisent la FM régulière et les obédiences irrégulières, qui sont les plus connues en France, et qui ont contribué à donner un image déformée, très altérée, de ce qu'est la franc-maçonnerie authentique, héritière des bâtisseurs de cathédrales. Il y a quelques années, ne connaissant de manière superficielle que la FM irrégulière et ses prises de position médiatiques , j'avais un
a priori négatif sur la FM, je dois l'avouer.
Bien à vous,