Olivier JC a écrit :
Deuxièmement, les prêtres et évêques diocésains. Ils ne font aucun vœu. Ils sont tenus à l'obéissance en vertu, non d'un vœu, mais du droit canon. Pareillement, ils ne font aucun vœu de chasteté, mais n'ont simplement pas le droit de se marier.
Bonjour,
Le célibat sacerdotal doit se comprendre également dans
la perspective de l’abstinence et de la chasteté...
Quant à la situation financière de l'Eglise en France, la voici :
L’EGLISE ET L’ARGENT
LA PERCEPTION DES FRANÇAIS, ENTRE MYTHES ET REALITES
Extraits du texte de François Mayaux,
professeur à l’Ecole de Management de Lyon
Signalons, tout d’abord, que 66 % des Français déclarent être
catholiques. Une confession qui demeure donc, contrairement
à ce que l’on entend de plus en plus souvent, largement
majoritaire dans notre pays. Ce pourcentage est d’ailleurs
cohérent avec le résultat d’enquêtes antérieures comme celle
du CSA pour
La Croix, réalisée fin 2001, qui indiquait un
chiffre de 69 %.
L’enquête montre ensuite que les Français reconnaissent
généralement le rôle important que joue l’Eglise dans la société :
L’Eglise joue un rôle important auprès des pauvres et des plus
démunis. Dans notre société, l’Eglise joue un rôle essentiel de
lien social entre les personnes.
Une Eglise perçue comme riche et peu transparente
Concernant, plus directement, la situation financière de
l’Eglise, les Français pensent encore majoritairement que
l’Eglise est riche (52 %). Cette perception puise sans doute
sa source essentielle dans l’histoire, avec la grande richesse
matérielle qu’a pu connaître l’Eglise par le passé.
Elle provient aussi des trésors immobiliers et culturels
(cathédrales, églises, bâtiments) qui semblent le signe
d’une grande richesse. Elle est enfin le fruit d’une forte
méconnaissance, voire de clichés: l’Eglise dissimulerait
une fortune, le Vatican regorgerait de richesses cachées…
Cette opinion est bien éloignée de la réalité, marquée
notamment par les difficultés économiques importantes
que connaissent de nombreux diocèses dans notre pays.
Il faut rappeler ici que les diocèses disposent de cinq
ressources principales, provenant toutes de la générosité
des fidèles :
- le Denier de l’Eglise,
- les quêtes
- le casuel (offrandes réalisées à l’occasion des grandes
cérémonies), les offrandes de messe et les legs.
Or, dans la grande majorité des cas, les quatre premières
recettes ne parviennent plus à équilibrer les comptes
diocésains. C’est donc la dernière ressource théoriquement
exceptionnelle, les legs, qui permet souvent (avec l’utilisation
de réserves déclinantes) de parvenir à l’équilibre budgétaire.
Plusieurs diocèses sont même chroniquement déficitaires
(voir, par exemple, la situation des diocèses du Nord décrite
dans un article de
La Croix du 6 mars 2003).
Ce décalage entre une richesse supposée et les difficultés
financières rencontrées est-il lié à une communication
insuffisante?
On critique parfois une certaine « opacité » de l’Eglise
qui remonterait à 1905, date de la loi de séparation de
l’Eglise et de l’Etat : des membres du clergé, consciemment
ou non, vivraient avec le souvenir des spoliations des biens
de l’Eglise effectuées à cette période et répugneraient donc
à la transparence, par crainte de se voir un jour, à nouveau,
confisquer des biens.
Des prêtres aux revenus modestes
Si l’Eglise est encore perçue comme riche, la situation
économique des prêtres n’est pas vue comme reluisante
(79 %).
En France, la rémunération moyenne des prêtres oscille,
selon les diocèses, entre 730 et 1 100 euros par mois,
en intégrant le traitement directement versé par le
diocèse, les honoraires de messe et les avantages en
nature (logement, chauffage, téléphone principalement).
On peut donc effectivement parler d’un revenu modeste,
proche du SMIC.
Le problème de l’immobilier
La prétendue richesse immobilière de l’Eglise est, on le
sait, une illusion. En effet, un diocèse ne peut durablement,
selon ses statuts, posséder des immeubles de rapport.
Il n’a le droit de posséder que des immeubles nécessaires
à ses propres activités, et ceux-ci entraînent des dépenses
très importantes : réfections, entretiens, impôts…
N’oublions pas que les dizaines d’églises et de bâtiments
construits depuis 1905 (loi de séparation de l’Eglise et de
l’Etat) sont à la charge des paroisses et des diocèses.
Nos concitoyens ont visiblement du mal à y voir clair sur
ce point, comme le montrent des opinions très partagées :
Les ressources de l’Eglise : beaucoup de confusions
Lorsqu’on leur demande d’indiquer quelles sont les
ressources de l’Eglise, les personnes interrogées donnent
majoritairement des réponses en désaccord avec la réalité.
Ainsi, alors que l’Eglise catholique en France, représentée
juridiquement par les Associations diocésaines, ne bénéficie
d’aucune aide ou subvention de la part du Vatican, 75 %
des Français pensent le contraire.
Notons que, dans les faits, ce sont les églises locales qui
apportent leur contribution aux finances du Vatican, par
le biais d’une quête annuelle appelée « le Denier de Saint
Pierre ».
De même, si l’Eglise ne bénéficie plus, depuis 1905, d’aides
ou de subventions directes de l’Etat, 58 % des Français
ont encore une idée différente.