L'école de Notre Dame
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- Pater civitatis
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L'école de Notre Dame
Bonjour à tous,
Je voudrais vous faire découvrir la musique d'un grand maître français du Moyen Age, Pérotin. J'aurais pu mettre ce sujet dans la section culturelle du forum, mais cette musique étant liturgique selon moi, je la mets ici.
Vous remarquerez la belle polyphonie qui orne la mélodie grégorienne. Je trouve cela magnifique.
Veni creator
http://www.dailymotion.com/video/x4kld ... tin_music
Viderunt omnes (graduel de Noël)
http://www.dailymotion.com/video/x4kmq ... tin_music
Bonne écoute!
Wanderer
PS: j'ai lu le sujet pour poster des vidéos dailymotion, mais je n'arrive pas à entrer dans le champ "lecteur exportable".
Je voudrais vous faire découvrir la musique d'un grand maître français du Moyen Age, Pérotin. J'aurais pu mettre ce sujet dans la section culturelle du forum, mais cette musique étant liturgique selon moi, je la mets ici.
Vous remarquerez la belle polyphonie qui orne la mélodie grégorienne. Je trouve cela magnifique.
Veni creator
http://www.dailymotion.com/video/x4kld ... tin_music
Viderunt omnes (graduel de Noël)
http://www.dailymotion.com/video/x4kmq ... tin_music
Bonne écoute!
Wanderer
PS: j'ai lu le sujet pour poster des vidéos dailymotion, mais je n'arrive pas à entrer dans le champ "lecteur exportable".
- Olivier JC
- Tribunus plebis
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- Inscription : mer. 16 avr. 2008, 23:57
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Re: L'école de Notre Dame
Bonsoir,
Quand la fenêtre s'affiche, vous copiez la ligne Lecteur exportable (en fait, c'est sur plusieurs lignes), puis dans le forum, vous collez, et vous récupérez le numéro.
Et voilà :
Veni creator
Viderunt omnes
Et en insérant le code dans un spoiler, on ne plombe pas le chargement de la pge
+
Quand la fenêtre s'affiche, vous copiez la ligne Lecteur exportable (en fait, c'est sur plusieurs lignes), puis dans le forum, vous collez, et vous récupérez le numéro.
Et voilà :
Veni creator
Viderunt omnes
Et en insérant le code dans un spoiler, on ne plombe pas le chargement de la pge
+
MOTUS IN FINE VELOCITOR
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- Pater civitatis
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- Inscription : ven. 03 sept. 2004, 16:49
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Re: L'école de Notre Dame
Merci, je saurai faire la prochaine fois!
Frédéric
Frédéric
Re: L'école de Notre Dame
A mon ouïe, elle ne l'orne pas, elle l'enlève... Je demande à nos spécialistes de confirmer, mais, c'est déjà le déclin du grégorien: on chante un nouveau chant sur les (mêmes?) pièces... L'ars nova diffère de l'ars antiqua qui garde encore la mélodie grégorienne. Cela n'empêche que ce soit très beau.
- Boris
- Tribunus plebis
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- Inscription : lun. 21 août 2006, 17:46
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Re: L'école de Notre Dame
En matière de musique Liturgique, il ne faut pas confondre le "style musical" et la pièce elle-même.
Le grégorien désigne bien souvent les 2 éléments, mais c'est avant tout un style musical, reconnu comme le style propre de la Liturgie Romaine.
Le recueil officiel des chants Liturgique du rite Romain se compose uniquement de pièces sous leur forme grégorienne (Antiphonaires, graduel, ...).
Néanmoins, ce qui compte aussi et avant tout, c'est le texte plus que l'interprétation.
Ce qui est demandé à l'interprétation, c'est qu'elle soit de qualité : à la fois dans l'exécution bien sûr, mais aussi dans la composition.
C'est ce que dit le Concile Vatican II :
- au début nous avons un répertoire de textes "romains", utilisés à Rome
- St Grégoire le grand demande l'unification de ce répertoire avec la musique des Gaules, ce qui par la suite va donner naissance au chant grégorien : les paroles "romaines" et les mélodies gallicanes
- par la suite, le génie musical humain s'est développé dans d'autres voix que celle du grégorien, mais il a gardé le même répertoire de textes.
C'est pourquoi Wanderer nous a posté un chant parfaitement Liturgique : "Veni Creator" qui est l'hymne de certains Office du Saint Esprit.
Mais il nous donne une version non grégorienne, d'un point de vue "style musical".
De la même manière, on trouve des partitions très diverses de certaines pièces liturgiques "revisitées" par des compositeurs illustres : le "Stabat Mater", qui est la séquence de la Messe de Notre Dame des Douleurs, l'"Ave Maria" qui l'offertoire du 4e Dimanche de l'Avent ou la séquence d'une Messe de la Vierge, ...
C'est ce que nos contemporains ne comprennent pas en matière de musique liturgique : il y a un répertoire officiel, publié dans sa forme grégorienne.
Mais rien n'interdit reprendre ces textes (et surtout pas d'autres) et de mettre en musique d'une manière différente !
Regardez les Messes de Benoît XVI à Rome : il n'y a pas que du grégorien, mais les polyphonies que nous pouvons y entendre sont d'une qualité nettement supérieur aux pauvres cantiques que nous subissons dans les paroisses francophones.
D'une part par leur texte qui est celui de la Liturgie et non celui de Tartempion ou la prière d'un saint mais qui n'a rien à voir avec la Messe, mais aussi par la composition musicale bien plus raffinée.
Cela demande de disposer d'une chorale, mais je pense que c'est un minimum pour une messe dominicale.
Cela montre aussi la perte de notion d'une différence qui existe toujours entre messe lue (en semaine normalement) et messe chantée (le Dimanche, solennités et fêtes).
Cela montre aussi la négligence sur un point rappelé par Jean-Paul II issu de la citation ci-dessus :
"pourvu qu'ils s'accordent avec l'esprit de l'action liturgique".
Celui-ci est le premier à passer à la trappe.
Donc pour en revenir à la question de départ :
Le grégorien désigne bien souvent les 2 éléments, mais c'est avant tout un style musical, reconnu comme le style propre de la Liturgie Romaine.
Le recueil officiel des chants Liturgique du rite Romain se compose uniquement de pièces sous leur forme grégorienne (Antiphonaires, graduel, ...).
Néanmoins, ce qui compte aussi et avant tout, c'est le texte plus que l'interprétation.
Ce qui est demandé à l'interprétation, c'est qu'elle soit de qualité : à la fois dans l'exécution bien sûr, mais aussi dans la composition.
C'est ce que dit le Concile Vatican II :
Regardons donc rapidement ce qui c'est passé dans l'histoire du chant liturgique "romain" :Sacrosanctum Concilium a écrit :116. Le chant grégorien
L'Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine; c'est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales d'ailleurs, doit occuper la première place.
Les autres genres de musique sacrée, mais surtout la polyphonie, ne sont nullement exclus de la célébration des offices divins, pourvu qu'ils s'accordent avec l'esprit de l'action liturgique, conformément à l'article 30.
- au début nous avons un répertoire de textes "romains", utilisés à Rome
- St Grégoire le grand demande l'unification de ce répertoire avec la musique des Gaules, ce qui par la suite va donner naissance au chant grégorien : les paroles "romaines" et les mélodies gallicanes
- par la suite, le génie musical humain s'est développé dans d'autres voix que celle du grégorien, mais il a gardé le même répertoire de textes.
C'est pourquoi Wanderer nous a posté un chant parfaitement Liturgique : "Veni Creator" qui est l'hymne de certains Office du Saint Esprit.
Mais il nous donne une version non grégorienne, d'un point de vue "style musical".
De la même manière, on trouve des partitions très diverses de certaines pièces liturgiques "revisitées" par des compositeurs illustres : le "Stabat Mater", qui est la séquence de la Messe de Notre Dame des Douleurs, l'"Ave Maria" qui l'offertoire du 4e Dimanche de l'Avent ou la séquence d'une Messe de la Vierge, ...
C'est ce que nos contemporains ne comprennent pas en matière de musique liturgique : il y a un répertoire officiel, publié dans sa forme grégorienne.
Mais rien n'interdit reprendre ces textes (et surtout pas d'autres) et de mettre en musique d'une manière différente !
Regardez les Messes de Benoît XVI à Rome : il n'y a pas que du grégorien, mais les polyphonies que nous pouvons y entendre sont d'une qualité nettement supérieur aux pauvres cantiques que nous subissons dans les paroisses francophones.
D'une part par leur texte qui est celui de la Liturgie et non celui de Tartempion ou la prière d'un saint mais qui n'a rien à voir avec la Messe, mais aussi par la composition musicale bien plus raffinée.
Cela demande de disposer d'une chorale, mais je pense que c'est un minimum pour une messe dominicale.
Cela montre aussi la perte de notion d'une différence qui existe toujours entre messe lue (en semaine normalement) et messe chantée (le Dimanche, solennités et fêtes).
Cela montre aussi la négligence sur un point rappelé par Jean-Paul II issu de la citation ci-dessus :
"pourvu qu'ils s'accordent avec l'esprit de l'action liturgique".
Celui-ci est le premier à passer à la trappe.
Donc pour en revenir à la question de départ :
Effectivement, ce sujet a parfaitement sa place ici et montre l'application du Concile en matière de musique Liturgique.wanderer a écrit :J'aurais pu mettre ce sujet dans la section culturelle du forum, mais cette musique étant liturgique selon moi
Ce n'est pas du grégorien mais cela n'interdit pas la beauté. Et comme ce sont les mêmes pièces, c'est utilisable dans la Liturgie !Invité a écrit :on chante un nouveau chant sur les (mêmes?) pièces... L'ars nova diffère de l'ars antiqua qui garde encore la mélodie grégorienne. Cela n'empêche que ce soit très beau.
UdP,
Boris
Boris
Re: L'école de Notre Dame
Bien sûr, bien sûr!
Je faisais ce commentaire uniquement parce que l'on a dit: "Vous remarquerez la belle polyphonie qui orne la mélodie grégorienne."
Or dès qu'il y a polyphonie, il n'y a plus grégorien (monodique)... Surtout ici, par rapport à d'autres polyphonies qui conservent la mélodie grégorienne. Juste pour dire que tout texte liturgique latin n'appelle pas la musique grégorienne (enfin, si mais pas exclusivement) comme vous venez de le bien développer.
Ensuite, pour les chorales, encore faut-il qu'elles soient capables d'interpréter et capable de s'investir dans une bonne préparation, qu'elles en veuillent quoi! Et ça, vous le savez fort bien, ce n'est pas gagné...
Je faisais ce commentaire uniquement parce que l'on a dit: "Vous remarquerez la belle polyphonie qui orne la mélodie grégorienne."
Or dès qu'il y a polyphonie, il n'y a plus grégorien (monodique)... Surtout ici, par rapport à d'autres polyphonies qui conservent la mélodie grégorienne. Juste pour dire que tout texte liturgique latin n'appelle pas la musique grégorienne (enfin, si mais pas exclusivement) comme vous venez de le bien développer.
Ensuite, pour les chorales, encore faut-il qu'elles soient capables d'interpréter et capable de s'investir dans une bonne préparation, qu'elles en veuillent quoi! Et ça, vous le savez fort bien, ce n'est pas gagné...
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- Pater civitatis
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Re: L'école de Notre Dame
Je vous remercie Boris pour votre réponse. Je n'ai pas eu le temps de répondre à notre invité mais je n'aurais pas fait mieux que vous. Je vous rejoins entièrement dans votre analyse.
Comme quoi tout arrive!
Deo gratias
Wanderer
Comme quoi tout arrive!
Deo gratias
Wanderer
- Boris
- Tribunus plebis
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Re: L'école de Notre Dame
Cela demande de disposer d'une chorale, mais je pense que c'est un minimum pour une messe dominicale.
Il fut un temps pas si lointain où les organistes étaient professionnels et embauchés par la paroisse. La notion de "titulaire" des orgues de telle ou telle église avaient alors du sens.Ensuite, pour les chorales, encore faut-il qu'elles soient capables d'interpréter et capable de s'investir dans une bonne préparation, qu'elles en veuillent quoi! Et ça, vous le savez fort bien, ce n'est pas gagné...
Olivier Messiaen, titulaire de la Trinité !
Payé par la paroisse de la Sainte Trinité à Paris pour s'exercer, jouer et voir composer !
Pas besoin d'avoir une vie professionnelle d'un coté et l'activité d'organiste de paroisse de l'autre, c'est à dire une double vie !
Dans de telles conditions, forcément la musique liturgique était mieux traitée.
UdP,
Boris
Boris
Re: L'école de Notre Dame
Pour l'organiste, ok, mais pour la chorale (car c'est bien de celle-ci qu'il est question...)...
Le nôtre (d'organiste) a beau être authentiquement titulaire des grandes orgues de St Christophe (à Charleroi), la chorale n'en est pas moins peu "professionnelle" au sens où chanter serait la profession de ces bonnes gens qui donnent d'eux-mêmes, de façon généreuse... Une fois, ledit organiste a piqué une petite crisette dans la sacristie parce que la chorale n'était pas à la hauteur de ses exigences ou attentes...
Alors, chanter une fois un polyphonique de Gouzes (ou plusieurs fois le même), c'est faisable... un poly de Palestrina... je ne sais pas après combien de temps cela serait possible (pour un seul des chant, en plus!) sans négliger le reste des messes...
D'ailleurs, je me demande: dans les villages d'il y a cent an, comment chantait-on les graduels, alléluia et offertoires??? Y avait-il au moins un professionnel par église?
Le nôtre (d'organiste) a beau être authentiquement titulaire des grandes orgues de St Christophe (à Charleroi), la chorale n'en est pas moins peu "professionnelle" au sens où chanter serait la profession de ces bonnes gens qui donnent d'eux-mêmes, de façon généreuse... Une fois, ledit organiste a piqué une petite crisette dans la sacristie parce que la chorale n'était pas à la hauteur de ses exigences ou attentes...
Alors, chanter une fois un polyphonique de Gouzes (ou plusieurs fois le même), c'est faisable... un poly de Palestrina... je ne sais pas après combien de temps cela serait possible (pour un seul des chant, en plus!) sans négliger le reste des messes...
D'ailleurs, je me demande: dans les villages d'il y a cent an, comment chantait-on les graduels, alléluia et offertoires??? Y avait-il au moins un professionnel par église?
- Boris
- Tribunus plebis
- Messages : 2428
- Inscription : lun. 21 août 2006, 17:46
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Re: L'école de Notre Dame
Il est toujours plus facile de tirer vers le bas que vers le haut !
J'ai fait parti d'une chorale scoute. Quelle différence avec les chorales paroissiales ? c'est que la chef de choeur n'avait aps froid aux yeux et nous avons travaillé des pièces supérieur à notre niveau !
De fait, nous avons progressé.
Depuis 40 ans, tout est tirer vers le bas, dans l'Eglise et ailleurs.
En France, les programmes scolaires du primaire des années 50 ou 60 sont abordés dans le secondaire !
Alors le problème des chorales paroissiales est le même.
Si on avait des organistes professionnels, alors nous aurions des professionnels de la musique dans nos paroisses. Par voix de conséquence, le bon sens veut que de tels professionnels soient employés à ce qu'ils savent faire : diriger l'aspect musical de la paroisse, en particulier le choix des chants et la chorale.
C'est tout.
Tant que Mme Michu qui ne connait rien en musique mais plus que les autres choristes tiendra le micro sans le lâcher, on reculera.
Un jour dans une paroisse campagne j'ai donné de la voix contre un credo qui n'en était pas un. Les petites dames m'ont immédiatement proposé le Credo III.
J'ai fait parti d'une chorale scoute. Quelle différence avec les chorales paroissiales ? c'est que la chef de choeur n'avait aps froid aux yeux et nous avons travaillé des pièces supérieur à notre niveau !
De fait, nous avons progressé.
Depuis 40 ans, tout est tirer vers le bas, dans l'Eglise et ailleurs.
En France, les programmes scolaires du primaire des années 50 ou 60 sont abordés dans le secondaire !
Alors le problème des chorales paroissiales est le même.
Si on avait des organistes professionnels, alors nous aurions des professionnels de la musique dans nos paroisses. Par voix de conséquence, le bon sens veut que de tels professionnels soient employés à ce qu'ils savent faire : diriger l'aspect musical de la paroisse, en particulier le choix des chants et la chorale.
C'est tout.
Tant que Mme Michu qui ne connait rien en musique mais plus que les autres choristes tiendra le micro sans le lâcher, on reculera.
Un jour dans une paroisse campagne j'ai donné de la voix contre un credo qui n'en était pas un. Les petites dames m'ont immédiatement proposé le Credo III.
UdP,
Boris
Boris
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