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par boisvert » sam. 28 juin 2008, 10:58
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8,5-17.
Jésus était entré à Capharnaüm ; un centurion de l'armée romaine vint à lui et le supplia :
« Seigneur, mon serviteur est au lit, chez moi, paralysé, et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit : « Je vais aller le guérir. » Le centurion reprit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri.
Ainsi, moi qui suis soumis à une autorité, j'ai des soldats sous mes ordres ; je dis à l'un : 'Va', et il va, à un autre : 'Viens', et il vient, et à mon esclave : 'Fais ceci', et il le fait. » A ces mots, Jésus fut dans l'admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n'ai trouvé une telle foi.
A choisir les mots, dirais-je, la grande foi du centurion ? Non, car la grandeur est le contraire de la petitesse, et les deux se mesurent facilement à la manière humaine. Alors, dirais-je : la forte foi du centurion ? Non plus, car la force est toujours comparée à la faiblesse, et je suis bien certain que la foi d'un faible peut dépasser la foi d'un fort. Je dirais donc: la foi vive de ce centurion lui obtient une guérison à distance, comme par téléphone, par intermédiaire ou plutôt: comme lorsque nous prions pour la guérison de quelqu'un. Une foi vive me convient car elle me fait penser à un feu crépitant dont les flammes lèvent haut, à une foi qui n'hésite pas à s'affranchir du "dictat" de la raison, ni de se porter à l'encontre des préjugés du temps, car c'est une foi qui porte bien au-delà, des apparences et du "réel". Bref, ce que déclare à Jésus ce Romain, cet ennemi en uniforme, c'est que lui-même, pour exécuter les devoirs de sa charge s'en remet en toute confiance à ses subordonnés. "Je dis à un soldat : va et il va, viens, et il vient". Et donc si j'ai confiance en ceux qui sont sous mes ordres, combien à plus forte raison j'ai foi que toi, Seigneur, tu peux ordonner que mon serviteur guérisse et être sûr que tu l'accompliras ? "
Evidemment, c'est merveilleux, un homme comme çà. ("Bon et fort comme un café chaud, dirait ma voisine...") Il n'est guère étonnant que la parole du centurion soit entrée dans la liturgie et que nous la prononcions juste avant de recevoir l'Eucharistie. Et ce serait encore plus merveilleux d'affuter notre foi en considérant nos épreuves comme autant de pierres à l'aiguiser. Ce serait un surcroît de grâce dans nos vies de profiter de chaque contre-temps comme un signe de Dieu et d'en tirer parti selon notre foi - puisque c'est aussi ce que le centurion a fait: il a appris la présence de Jésus dans la ville et il a tout laissé pour partir à sa rencontre.
Je me souviens qu'il est encore écrit: "Tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l'avez déjà reçu, cela vous sera accordé." Mais combien d'entre nous ont entrepris des changements dans l'organisation de leur existence, alors même qu'ils étaient couchés et malades ? Pour moi, je dirais : une seule fois, ce qui est vraiment peu !... J'étais en dépression, couché raide sur mon lit chaque après-midi. J'avais fait la "neuvaine irrésistible de Padre Pio" pour en sortir, mais rien... Et puis un après-midi, j'ai levé les yeux sur la croix de ma conversion et j'ai dit: "Jésus, je vais me lever et travailler sans prendre mes cachets, et si je tombe, eh bien, je serai tombé comme un homme, avec ses bottes aux pieds, comme un vrai comme cow-boy !"... Drôle de prière, mais une semaine plus tard, j'étais guéri, et c'est à partir de cette année-là que je me suis rendu à une eucharistie quotidienne. Alléluia !