Liturgie du jour avec Boisvert (2008)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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Nicolette
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Re: Le regard, la lumière, l'autre...

Message non lu par Nicolette » jeu. 26 juin 2008, 1:33

Boisvert a écrit :Il ne nous est pas plus possible de juger que de prétendre "étouffer dans l'œuf" tout penchant au mal. Nous nous sommes pas dans le secret de Dieu, tout ce que nous pouvons faire c'est collaborer, passivement la plupart du temps, à l'œuvre que Dieu accomplit en nous. Mais pour ce qui du prochain, ce n'est pas notre affaire....
Tiens donc, ce passage devrait être repris dans le sujet de l'Homosexualité avec Denju, qui sait? Nous ne sommes pas dans le secret de Dieu. Parfois la passivité est le seul chemin possible???
Boisvert a écrit :Eh bien, que serait devenu le peuple chrétien, si les premiers disciples avaient jugé, condamné et exécuter Saul de Tarse avant son chemin de Damas ?
Et bien oui, je me le demande. La langue est bien vite à condamner, parfois trop vite...

Merci pour cette belle réflexion Boisvert et pardonne mon incursion dans un autre sujet, je n'ai pas pu résister.

Nicole :coeur: :coeur:
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Re: Agir dans le secret

Message non lu par Nicolette » jeu. 26 juin 2008, 1:52

Boisvert a écrit :Je me souviens encore que lorsque Ghandi se mettait à jeûner, hindous et musulmans arrêtaient de se massacrer.
Ainsi, ce n'est pas la bougie qui fait la lumière, mais c'est la mèche qui se consume sous le feu. Et c'est la lumière qu'elle dégage que l'on remarque, non le support...
Merci pour cette belle image. Et la lumière n'est ni la mèche, ni la cire de la bougie qui demeurent elles dans le secret. La lumière laisse seulement à soupçonner que les ingrédients sont là. Parfois, ne pouvant être lumière je deviens mèche ou bougie pour embraser et laisser au Seigneur le soin d'y mettre le feu. Le feu c'est Lui, à condition que dans le secret de mon coeur je devienne un de ces ingrédients nécessaires au feu. Lui seul sait. Encore le silence de l'oubli et du don.

Nicole :coeur: :coeur:
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Re: Le regard, la lumière, l'autre...

Message non lu par DavidB » jeu. 26 juin 2008, 6:17

Très beau commentaire Boisvert, :clap:


Merci beaucoup.



David
Comme un petit enfant, moi aussi, je veux me laisser prendre dans les bras de Dieu, mon Père en Jésus-Christ, me laisser asseoir sur ses épaules, et voir enfin, devant moi, au loin, s'élargir mes horizons.

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Vous qui faites le mal ?! ?

Message non lu par boisvert » jeu. 26 juin 2008, 18:38

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 7,21-29.
Il ne suffit pas de me dire : 'Seigneur, Seigneur !', pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ce jour-là, beaucoup me diront : 'Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes, en ton nom que nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?' Alors je leur déclarerai : 'Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal !'

Cette parole a de quoi étonner à première lecture: ils ont été prophètes, ils ont chassé les démons, ils ont même accompli des miracles et ils se font rejeter pour avoir fait le mal ?!? Mais il se trouve (comme toujours: par "coïncidence") qu'ayant découvert les carnets de Julien Green, j'ai découvert cette réflexion :
"Je suis poursuivi par la pensée que Judas l'Iscariote a reçu les même pouvoirs que tous les autres: il a guéri les malades, chassé les démons, annoncé le Royaume aux foules... et cela ne l'a pas empêché d'être un voleur et finalement un traître, et quand je songe à cela, j'ai des frissons".
Moi aussi, cela me donne le frisson, car cela signifie que l'on peut se servir du nom de Jésus, devant lequel tous courbent le genou, y compris les démons, et accomplir beaucoup de bien (du moins aux yeux des hommes) et se damner pourtant...

Comme souvent, je me retrouve à la scène du jugement final, et je me rassure ainsi: oui, j'ai rendu visite à quelques malades; oui, j'ai assisté un prisonnier dont le moral faiblissait dangereusement; oui, j'ai parfois gardé des enfants dans la boutique pendant que leurs parents faisaient des courses... etc... Et finalement, je suis bien content de n'avoir pas trouvé de place dans l'église instituée (si ce n'est pour donner ma signature dans un conseil de fabrique): car tel que je me reconnais moi-même, une fois "établi", j'aurais eu tendance à m'installer et à me mettre à mon aise... ou alors à manquer d'humilité. C'est sans doute pour cela (entre autres raisons) que le Seigneur n'a jamais permis que mes démarches aboutissent. Mais Il m'a gardé dans ce désert où je suis: le monde, dans lequel je ne me reconnais plus du tout, mais où par contre je reconnais - parfois si vite !, combien tel ou telle ont besoin de miséricorde... ne serait-ce que la miséricorde d'un regard de compassion et d'un Ave Maria.

Attention que je ne dis rien contre le clergé. Je connais des prêtres admirables, et aussi des pasteurs, et je les admire souvent pour la même raison: je sais qu'ils souffrent, je le vois, mais ils pratiquent une forte discipline à leur propre encontre. L'un d'entre eux, qui a plus de 80 ans aujourd'hui, vient célébrer sa messe chaque matin depuis quinze ans. Il n'a jamais fait défaut, alors qu'il souffre beaucoup de son dos. Cette ponctualité (que je trouve extraordinaire, car moi je ne bouge pas de mon lit dès que j'éprouve un malaise) vaut à elle seule tout un sermon. Quelle démonstration de foi et d'amour ! Mon ancien "guide spirituel" avait le don de lire en moi à livre ouvert. Dans certaines situations, il n'hésitait pas à prendre parti en public, à s'exposer - ce qui lui valait des remontrances de la hiérarchie... mais il me disait: "Je ne leur en veux pas, eux ils ne sont pas en première ligne".

En définitive, ce qui a été dit dans un autre partage demeure: il ne faut pas juger. Pour moi, je veux bien assister à un office dont le célébrant est manifestement ivre: fondamentalement cela ne me dérange pas aussi longtemps qu'il dit les mots qu'il faut, qu'il fait les gestes qu'il doit faire, peu m'importe. "Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs". (Bon, je termine en disant que j'étais beaucoup plus critique autrefois... Mea Culpa).

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Guérison d'un lépreux

Message non lu par boisvert » ven. 27 juin 2008, 11:18

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8,1-4.

Lorsque Jésus descendit de la montagne, de grandes foules se mirent à le suivre. Et voici qu'un lépreux s'approcha, se prosterna devant lui et dit : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. » Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » Aussitôt il fut purifié de sa lèpre. Jésus lui dit : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre. Et donne l'offrande que Moïse a prescrite dans la Loi : ta guérison sera pour les gens un témoignage. »

J'ai remarqué que les guérisons qu'opère Jésus sont d'autant plus rapides et simples que les malades manifestent leur foi. Ici, la qualité de foi du lépreux ne m'est pas apparue d'emblée, et tels sont les évangiles, qui tendent de petits pièges à la seule intelligence, afin que nous soyons obligés, pour comprendre d'investir plus que la seule intelligence. Bref, la foi du lépreux est dévoilée à raison même du nombre de personnes qui suivent Jésus. Or, le lépreux sait très bien que selon la Loi, il n'a pas le droit de s'approcher de ses concitoyens. Il est en effet prescrit dans le chapitre 13 du Lévitique: "L’homme lépreux est impur. Le prêtre devra le déclarer impur. Le lépreux atteint de ce mal portera ses vêtements déchirés et ses cheveux dénoués ; il se couvrira la moustache et il criera : ‘ Impur ! Impur ! ‘ Tant que durera son mal, il sera impur et, étant impur, il demeurera à part : sa demeure sera hors du camp ». Les vêtements déchirés, outre qu'ils indiquent une malédiction, font de lui une sorte de bipède errant. J'ai difficile d'imaginer quel courage il faut pour survivre ainsi, malade et à l'écart de tous. Mais celui-ci a gardé l'espérance et une foi assez vive pour oser s'approcher ouvertement de Jésus. D'emblée, il se prosterne et fait sa déclaration: "Tu le peux !" En effet, tout est possible à celui qui croit, dit Jésus (Mc 9,23) - et aussitôt, d'un simple mot, Jésus le guérit. Tout le reste du texte est constitué des recommandations presque sévères que Jésus adresse à l'homme. Cette attitude est caractéristique : "Je ne suis pas pas venu abolir la loi, mais l'accomplir (Matthieu 5:17). Il est au-dessus de la loi et la transgresse en touchant le lépreux, et en même temps, il se soumet à elle, en l'envoyant dans le temple. Il viole la loi parce que son accomplissement est l'amour et que la loi n'est pas là pour nous empêcher de manifester l'amour.

Pour le reste, j'ai surtout songé à quoi ressemble une lèpre qui ne se voit pas. Autrement dit, si les lépreux devaient eux même se proclamé, non: "Malade, malade !" mais "Impur, impur !", alors que devrait être la loi appliquée à ceux qui sont impurs de coeur et d'esprit... A mon travail, j'ai parfois serré des mains molles qui suscitaient en moi une sorte de répulsion quasi physique: j'étais pressé de retirer ma main, mais je n'avais aucune raison claire de le faire. Certains regards dévoilent beaucoup plus... cependant, une lèpre est une lèpre, et la charité est la charité.

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Re: Guérison d'un lépreux

Message non lu par Anne » ven. 27 juin 2008, 20:55

Boisvert a écrit : Pour le reste, j'ai surtout songé à quoi ressemble une lèpre qui ne se voit pas. Autrement dit, si les lépreux devaient eux même se proclamé, non: "Malade, malade !" mais "Impur, impur !", alors que devrait être la loi appliquée à ceux qui sont impurs de coeur et d'esprit...
Quelle cacophonie ce serait! ;)

:( Nous avons, malheureusement, tous notre lot d'impuretés, visibles ou non...

Merci encore une fois pour cette méditation qui enrichit ma journée! :coeur:
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
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nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
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La foi d'un étranger

Message non lu par boisvert » sam. 28 juin 2008, 10:58

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8,5-17.

Jésus était entré à Capharnaüm ; un centurion de l'armée romaine vint à lui et le supplia :
« Seigneur, mon serviteur est au lit, chez moi, paralysé, et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit : « Je vais aller le guérir. » Le centurion reprit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri.
Ainsi, moi qui suis soumis à une autorité, j'ai des soldats sous mes ordres ; je dis à l'un : 'Va', et il va, à un autre : 'Viens', et il vient, et à mon esclave : 'Fais ceci', et il le fait. » A ces mots, Jésus fut dans l'admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n'ai trouvé une telle foi.

A choisir les mots, dirais-je, la grande foi du centurion ? Non, car la grandeur est le contraire de la petitesse, et les deux se mesurent facilement à la manière humaine. Alors, dirais-je : la forte foi du centurion ? Non plus, car la force est toujours comparée à la faiblesse, et je suis bien certain que la foi d'un faible peut dépasser la foi d'un fort. Je dirais donc: la foi vive de ce centurion lui obtient une guérison à distance, comme par téléphone, par intermédiaire ou plutôt: comme lorsque nous prions pour la guérison de quelqu'un. Une foi vive me convient car elle me fait penser à un feu crépitant dont les flammes lèvent haut, à une foi qui n'hésite pas à s'affranchir du "dictat" de la raison, ni de se porter à l'encontre des préjugés du temps, car c'est une foi qui porte bien au-delà, des apparences et du "réel". Bref, ce que déclare à Jésus ce Romain, cet ennemi en uniforme, c'est que lui-même, pour exécuter les devoirs de sa charge s'en remet en toute confiance à ses subordonnés. "Je dis à un soldat : va et il va, viens, et il vient". Et donc si j'ai confiance en ceux qui sont sous mes ordres, combien à plus forte raison j'ai foi que toi, Seigneur, tu peux ordonner que mon serviteur guérisse et être sûr que tu l'accompliras ? "

Evidemment, c'est merveilleux, un homme comme çà. ("Bon et fort comme un café chaud, dirait ma voisine...") Il n'est guère étonnant que la parole du centurion soit entrée dans la liturgie et que nous la prononcions juste avant de recevoir l'Eucharistie. Et ce serait encore plus merveilleux d'affuter notre foi en considérant nos épreuves comme autant de pierres à l'aiguiser. Ce serait un surcroît de grâce dans nos vies de profiter de chaque contre-temps comme un signe de Dieu et d'en tirer parti selon notre foi - puisque c'est aussi ce que le centurion a fait: il a appris la présence de Jésus dans la ville et il a tout laissé pour partir à sa rencontre.

Je me souviens qu'il est encore écrit: "Tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l'avez déjà reçu, cela vous sera accordé." Mais combien d'entre nous ont entrepris des changements dans l'organisation de leur existence, alors même qu'ils étaient couchés et malades ? Pour moi, je dirais : une seule fois, ce qui est vraiment peu !... J'étais en dépression, couché raide sur mon lit chaque après-midi. J'avais fait la "neuvaine irrésistible de Padre Pio" pour en sortir, mais rien... Et puis un après-midi, j'ai levé les yeux sur la croix de ma conversion et j'ai dit: "Jésus, je vais me lever et travailler sans prendre mes cachets, et si je tombe, eh bien, je serai tombé comme un homme, avec ses bottes aux pieds, comme un vrai comme cow-boy !"... Drôle de prière, mais une semaine plus tard, j'étais guéri, et c'est à partir de cette année-là que je me suis rendu à une eucharistie quotidienne. Alléluia !

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Re: La foi d'un étranger

Message non lu par Boris » sam. 28 juin 2008, 11:21

Boisvert a écrit :Je dirais donc: la foi vive de ce centurion
(...)
Une foi vive me convient car elle me fait penser à un feu crépitant dont les flammes lèvent haut
Epître de St Jacques, II 17 a écrit :Il en est de même de la foi: si elle n'a pas les oeuvres, elle est morte en elle-même.
Tout va bien : l'Apôtre utilise le même registre que vous !
:D
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Qui suis-je ?

Message non lu par boisvert » dim. 29 juin 2008, 17:14

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,13-19.

« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

Cette question que Jésus pose à son entourage, il la pose à chacun d'entre nous aussi : "pour vous, qui suis-je ?" Soit, je répondrai à ma manière, Seigneur, comme cela me viendra à l'esprit....

Je dis que Tu es le Verbe fait chair, la Parole "par qui tout fut créé", qui s'est enfouie dans la chair par amour pour nous et endosser ainsi chacune de nos pauvretés. Je dis aussi : "Toi qui est la pierre angulaire, la pierre rejetée par les bâtisseurs, Tu n'as pourtant pas hésité à choisir Simon, fils de Yonas, Yonas qui signifie "colombe", comme pierre sur laquelle fonder ton Eglise. Tout en bas, il y a Pierre, qui aujourd'hui est à Rome, et tout en haut, il y a Toi, la pierre angulaire, en sorte que le Ciel et la terre sont proches désormais, au-delà de ce qui se voit, bien au-delà de ce que je puis dire.

Je me souviens aussi de la Parole que tu as lancée à ceux qui voulaient faire taire tes disciples: "En vérité je vous le dis: de n'importe laquelle de ces pierres, Dieu peut susciter des fils à Abraham !" Car ce que Tu fais Seigneur, c'est ce qui demeure !

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Ces tempêtes dans nos vies

Message non lu par boisvert » mar. 01 juil. 2008, 18:54

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8,23-27.

Comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent.
Et voilà que la mer s'agita violemment, au point que la barque était recouverte par les vagues. Mais lui dormait. Ses compagnons s'approchèrent et le réveillèrent en disant : « Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. » Mais il leur dit : « Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ? » Alors, debout, Jésus interpella vivement les vents et la mer, et il se fit un grand calme.
Les gens furent saisis d'étonnement et disaient : « Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »

Aujourd'hui, c'est un petit incident dans mon existence qui est venu illustrer l'Evangile du jour, m'inciter à prendre du recul, et prier pour que le Seigneur apaise la tempête qui sévit dans ma vie depuis le décès de mon père, le 9 avril... En effet, en cette circonstance comme en tant d'autres, c'est le travail (en plus de l'Eucharistie, de la prière et de ces partages quotidiens) qui m'a permis de faire face et de sortir finalement des périodes de crise.

Cependant, à la suite d'un abus d'alcool (*) dans la journée d'hier, j'ai eu mon attention attirée sur l'urgence... de rechercher l'apaisement. En effet, durant toute la durée des "travaux de paperasserie" qui suivent un décès, j'ai effectué souvent trois tâches par journée: la première dans ma boutique, la seconde pour maintenir la maison en ordre (j'en suis à la taille d'une haie), la troisième pour la succession notariale... soit jusqu'à onze heures par journée. Mais appréhendant la solitude, je me nourrissais sans goût et sans chercher la variété, ce qui n'est pas à conseiller, évidemment... J'ai donc traversé des successions de vagues hautes et intenses (par mon activité), suivies de creux profonds, car ce deuil est long et difficile.

Il est donc temps pour moi de m'abandonner plus en confiance pour retrouver la paix intérieure. Remarquez comme cela rejoint le mot de Jésus à ses disciples, ces "Hommes de peu de foi !"... C'est vrai, Seigneur, je m'en rends compte. Je me permets de vous demander de prier pour moi en cette occasion, m'engageant de mon côté à prier pour que le Seigneur nous accorde à tous et à toutes la seule Paix qui vaille en ce monde. Et me vient à l'esprit à l'instant le plus court paragraphe du Journal d'un curé de campagne, de Bernanos:

"Il n'est de paix que Jésus-Christ"

(*) Je le dis tel que je le vois: un abus d'alcool, c'est un péché. Que je ne le commets que rarement n'est pas une excuse. D'autant qu'il est aggravé par la conduite automobile puisque l'on expose sa vie et celle des autres. Cependant, l'attitude qui convient n'est pas de s'accuser en plus (ce serait se mettre à la place de Dieu et tomber dans l'orgueil, beaucoup plus grave), mais de s'en remettre vivement à la miséricorde divine. Ô, Dieu !

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Non dans la crainte, mais dans la veille

Message non lu par boisvert » mer. 02 juil. 2008, 11:11

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8,28-34.

Comme Jésus arrivait sur l'autre rive du lac, dans le pays des Gadaréniens, deux possédés sortirent du cimetière à sa rencontre ; ils étaient si méchants que personne ne pouvait passer par ce chemin. Et voilà qu'ils se mirent à crier : « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu pour nous faire souffrir avant le moment fixé ? » Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. Les démons suppliaient Jésus : « Si tu nous expulses, envoie-nous dans le troupeau de porcs. » Il leur répondit : « Allez-y. » Ils sortirent et ils s'en allèrent dans les porcs ; et voilà que, du haut de la falaise, tout le troupeau se précipita dans la mer, et les porcs moururent dans les flots. Les gardiens prirent la fuite et s'en allèrent en ville annoncer tout cela, avec l'affaire des possédés. Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ; et lorsqu'ils le virent, les gens le supplièrent de partir de leur région.

Avec la venue de Jésus, la proximité mystérieuse du Royaume impose une limite au mal et provoque un commencement de jugement. Jésus, en citant le prophète Isaïe dans la synagogue de Nazareth, l'avait annoncé:

(Is 61,1) L'esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction.
Il m'a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres,
guérir ceux qui ont le coeur brisé,
annoncer aux prisonniers la délivrance
et aux captifs la liberté.

Les démons qui infestent les deux possédés sont obligés de se présenter devant le Seigneur pour se soumettre à son jugement. Lui n'entre aucunement en dialogue avec eux, mais eux Le supplient (ils ont compris, ils savent que Jésus est venu pour délivrer les hommes qu'ils ont investis...) Ce qui me frappe et me fait craindre, c'est le nombre de porcs dans lesquels les démons fuient: tout un troupeau, pas moins ! Mais les porcs eux-mêmes ne les supportent pas et vont se précipiter dans la mer !...

Pour le moins, çà donne à réfléchir ! A considérer le monde tel que nous pouvons le voir aujourd'hui, tel qu'il s'est établi après déjà deux guerres mondiales et leurs millions de morts... et de plus en plus avec les guerres qui, après le 11 septembre, ont enflammé cette région du Proche-Orient qu'on foulé les Patriarches... Un banquier m'a dit hier: "Il y a quelques crises boursières de temps à autre, mais aucune raison de s'inquiéter". Je lui ai répondu que c'est lui qui est dans l'erreur - une petite crise de la bourse, allons donc ! Comme les hommes peuvent se voiler la face pour ne rien voir et ne rien entendre ! Et pourtant, c'est toute la création, désormais, qui crie sa souffrance et secoue le joug que lui a imposé les hommes, en se tournant vers Mammon plutôt que de se convertir...

Je prie que les événements du monde ne nous troublent pas et ils ne nous troubleront pas si nous demeurons et veillons dans la Paix.

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Re: Ces tempêtes dans nos vies

Message non lu par sylvain34110 » jeu. 03 juil. 2008, 12:02

Je prie pour vous Boisvert.

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Re: Ces tempêtes dans nos vies

Message non lu par Anne » jeu. 03 juil. 2008, 23:49

Vue sur le Lac Tibériade, après une tempête...

Image

J'espère que Jésus apaisera cette tempête sur votre vie, Boisvert, et que vous trouverez la sérénité...
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Re: Ces tempêtes dans nos vies

Message non lu par etienne lorant » ven. 04 juil. 2008, 18:14

Merci pour vos prières. Chaque prière compte ! Le Seigneur a déjà répondu... en déplaçant un élément d'un de mes présentoirs, dans la journée de mercredi, j'ai encore été trop rapide, et je me suis fait (légèrement) mal au dos. De ce fait, toute la journée de jeudi (qui est mon jour de fermeture), je suis demeuré étendu pour laisser agir correctement un anti-inflammatoire... et je me suis retrouvé plongé dans la prière comme ce n'était plus arrivé depuis longtemps. J'ai remarqué aujourd'hui que ma bonne résolution a tenu l'épreuve de la grosse journée du vendredi. Ouf, ça va mieux !

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Goûtez le vin nouveau, bien meilleur que le vieux !

Message non lu par boisvert » sam. 05 juil. 2008, 10:12

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,14-17.

Les disciples de Jean Baptiste s'approchent de Jésus en disant : « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, alors que nous et les pharisiens nous jeûnons ? »

C'est parce que le temps est changé et ni les pharisiens, ni les disciples de Jean le Baptiste, ni Jean lui-même, ne peuvent s'en rendre compte. Le temps est changé mais sans que rien n'ait pu l'indiquer. C'est comme au moment de la Visitation, où seules Elisabeth et Marie, soudainement emplies de l'Esprit Saint ont senti en elles-mêmes la présence divine. Très concrètement ici, c'est la même chose: « Les invités de la noce pourraient-ils donc faire pénitence pendant le temps où l'Époux est avec eux ?"

Ce temps unique dans toute l'histoire de l'humanité, où le Verbe est présent dans un corps d'homme parmi les hommes, ne saurait être un temps de pénitence, mais c'est un temps pour la fête, la réjouissance, le rejaillissement de la joie ! Et je dirais plus: même ensuite, lorsque l'Epoux leur sera enlevé, leur jeûne n'aura de comparable avec l'ancien que le fait de se priver d'aliments, mais ce ne sera plus la mortification d'autrefois. Car les disciples vivront dans l'espérance, ils sauront: que "Je suis avec vous, chaque jour, jusqu'à la fin du monde".... Le fait est que, dès ce moment, le temps de l'attente, de l'attente depuis la sortie du jardin d'Eden, ce temps est accompli.

Les deux images que Jésus leur propose ensuite... je me demande ce qu'ils peuvent y comprendre :

"Et personne ne coud une pièce d'étoffe neuve sur un vieux vêtement ; car le morceau ajouté tire sur le vêtement et le déchire davantage. Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement les outres éclatent, le vin se répand, et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le tout se conserve. »

C'est un langage voilé, bien du style de Jésus: à la fois simple et et fort. J'aime cette image du vin nouveau qui fait éclater les vieilles outres, car un jour j'ai goûté de ce vin, et comme il est bon ! C'est un vin qui vous fait les larmes aux yeux, c'est un nectar de connaissance, c'est une compréhension par le coeur en même temps que l'esprit, c'est le vin de l'Epoux, c'est-à-dire de l'union à Dieu.

Ô ce bon feu dans l'âtre, cette fête dans l'âme !

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