Liturgie du jour avec Boisvert (2008)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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Le Seigneur vous invite au partage

Message non lu par boisvert » jeu. 05 juin 2008, 17:27

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 12,28-34.

Un scribe qui avait entendu la discussion, et remarqué que Jésus avait bien répondu, s'avança pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.
Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l'Unique et qu'il n'y en a pas d'autre que lui.
L'aimer de tout son coeur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. »
Jésus, voyant qu'il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n'osait plus l'interroger.

Le scribe a fait une remarque judicieuse et reçoit de Jésus une parole d'encouragement. En réalité, le scribe n'a-t-il pas fait ce que je m'efforce de faire, avec d'autres, chaque jour?

Alors, voici: aujourd'hui, ce qui me vient à l'esprit pour le partage, c'est d'inviter à ce partage quiconque parmi nous s'est uniquement contenté de lire... pourquoi ne pas essayer d'écrire quelques mots ?

Voici quelques suggestions: attendez le moment de la journée où il y a peu de chance que vous soyez dérangé; rendez grâce à Dieu très simplement pour l'Esprit qu'Il nous donne, en vous souvenant ce que dit Jésus au chapitre 11 de Luc :

"Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un oeuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

Ensuite, posez les doigts sur le clavier, ne vous souciez pas d'une construction rationnelle, avec un plan précis, ou quelque chose à prouver. Une idée va venir, comme le bout d'un fil d'une bobine. A ce moment-là, laissez-vous saisir par ce fil (plutôt que de le saisir) et dévidez votre propre bobine. Et voilà, c'est tout.

En partageant sur un passage d'Evangile (ou bien sur un Psaume), non seulement vous apporterez un éclairage nouveau (le vôtre) au texte, mais vous ferez l'expérience joyeuse d'être traversé par l'Esprit, aussi sûrement qu'un fil de cuivre est traversé par le courant électrique, une fois que le contact est établi. Et vous aurez le coeur "tout chaud dans le dedans" - comme les disciples sur le chemin d'Emmaüs, lorsque vous réaliserez que vous en avez été capables...

Je citerai encore une Parole qui me vient dans les doigts à l'instant : "Ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous.Ne vous souciez pas de ce que vous direz, car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'esprit de votre père." (Mt 10,19-20)

Je prie maintenant pour ceux qui liront cette invitation. Moi, je sais bien que le Seigneur ne peut mentir dans ce qu'Il dit, que l'Evangile de ce jour ne m'a pas égaré à écrire cette invitation et que, véritablement, l'Esprit sera donné à quiconque voudra essayer - mais il ne faut pas douter, il faut faire preuve de foi, et ensuite, vous éprouverez de la Joie.

Seigneur Jésus, j'ai confiance en Toi !

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Demeurer dans l'authenticité de départ

Message non lu par boisvert » sam. 07 juin 2008, 17:42

"03 Un temps viendra où l'on ne supportera plus l'enseignement solide ; mais, au gré de leur caprice, les gens iront chercher une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d'entendre du nouveau.
04 Ils refuseront d'entendre la vérité pour se tourner vers des récits mythologiques."
(2Th 4, 3-4)

J'aime bien l'image qu'a donnée une des membres d'un forum, à propos de ces couples où l'usage de l'habitude finit par ternir l'intérêt (pour moi je dirais: faire perdre l'attention première) et pousser finalement à l'infidélité. "C'est comme laisser de la buée s'installer, de l'ennui, en sorte que l'on ne se comprend plus clairement, on ne se voit plus tels qu'on est..."

Paul emploie carrément le mot "démangeaison de nouveauté" comme s'il s'agissait, non plus de se convertir, mais de consommer toutes sortes de "choses religieuses" (films, lectures, discussions, rencontres). Je remarque la même dérive dans la culture du cinéma, où les effets spéciaux et les côtés "fantastiques et gore" finissent par supplanter les idées, le scénario, les dialogues et le jeu d'acteur. Il ne reste finalement qu'un flot continu d'images et de sons, et les spectateurs sortent du cinéma un peu "groggy". Mais s'agit-il encore de cinéma ou d'excitation des sens ?

Contre ces dérives, pour demeurer "éveillé et attentif", j'ai mon travail, ma peine, ma douleur, ma solitude, mes malaises physiques... que je m'efforce de porter devant le Seigneur comme s'il s'agissait d'offrandes de choses agréables. Je me dis: si je peux offrir quelque chose qui me rend gai et heureux, alors je dois pouvoir offrir de la même manière, avec le même geste de mains ouvertes et tendues en forme de coupe, les choses qui me sont plus difficiles à porter. Et là, je retrouve, mais dans l'après-coup, le mouvement d'origine de mon âme: étonnement, gratuité, reconnaissance, adhésion libre...

Au cours de la journée d'hier, ce fut une grâce de composer et d'imprimer gratuitement, pour un inconnu, une attestation qu'il me demandait. Sur le moment même, je me suis rappelé la méditation que j'avais lue et qui disait qu'un acte de miséricorde est d'autant plus valable qu'on ne connaît pas la personne envers qui on l'accomplit. ("Vous donc soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait, Lui qui fait lever le soleil et tomber la pluie sur les juste comme sur les méchants"). Mais c'est seulement en fin de journée que j'ai ressenti la joie authentique, évangélique, car il s'agissait vraiment d'un inconnu, et parce que le même geste a exigé de moi plus de détachement qu'en d'autres circonstances. (N'y a-t-il pas comme un écho de l'histoire de l'obole de la pauvre veuve ? Ce n'est pas la quantité qui compte, mais la qualité et le détachement qui a présidé au geste).

Ces "récits mythologiques" que dénonce l'apôtre Paul procurent l'illusion que l'on est toujours sur la ligne droite, alors qu'en réalité on est train de dériver, de se distraire. Or la distraction ne fait souvent que retarder une épreuve, alors que l'attention soutenue permettrait de l'atténuer.

Je prie le Seigneur de me préserver, contre moi-même si nécessaire - et j'en ai grand besoin, de ces sortes de dérive, parfois d'autant plus dangereuses qu'elles paraissent inoffensives.

Seigneur, prends pitié !

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Il est venu jeter un feu sur la terre...

Message non lu par boisvert » dim. 08 juin 2008, 18:57

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,9-13.

Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il lui dit : « Suis-moi. » L'homme se leva et le suivit.

De mon côté, en écoutant l'Evangile de ce jour, un triple lien s'est fait jour dans mon esprit. D'abord, entre le renoncement immédiat de Matthieu à son travail de collecteur d'impôts, et le partage que j'avais écrit l'autre jour, à propos de la question perfide des scribes sur le devoir de payer l'impôt - lorsque Jésus répond de manière éclatante: rendez à César ce qui est César, et à Dieu est à Dieu, il implique un renoncement radical aux biens de ce monde en vue des biens qui demeurent. Qui sait ? Peut-être Matthieu était-il là, dans la foule à l'écouter ? Qui me dit qu'il n'en pas conclu: "Moi, fils d'Israël, j'ai été créé à l'effigie, non de César, mais de Dieu, Lui qui m'a créé "à son image et selon sa ressemblance. C'est donc à Dieu que je dois tout". Cette pensée s'est littéralement imprimée en moi.

Et ensuite, j'ai eu l'image de l'obole de la veuve, qui donne à l'offrande, dans le temple, non pas de son superflu, mais de son nécessaire. Elle aussi a compris que ce qui est "rien" devant les hommes est tout le contraire pour Dieu qui voit dans le secret.

La précarité de la vie de l'homme est la même pour le riche que pour le pauvre. Seulement voilà: celui qui possède beaucoup s'imagine sans doute qu'il est protégé par sa fortune, tandis que le pauvre supporte la précarité jour après jour, pas après pas, et tout en rêvant de fortune (pourquoi pas ?), il n'en est pas moins plus proche du Royaume que le riche. Qu'est-ce qu'un mauvais riche ? Je crois que nous sommes tous des mauvais riches à partir du moment où nous croyons posséder quelque chose - quel que soit le montant de notre fortune, alors que la maladie, l'accident, les actes de violence peuvent nous priver de tout très rapidement, sinon instantanément.

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La faim et la soif qui me font vivre

Message non lu par boisvert » lun. 09 juin 2008, 11:10

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 1-12)

01i Quand Jésus vit la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent.
02 Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :
03 « Heureux les pauvres de coeur :
le Royaume des cieux est à eux !

"Pauvres de coeur"... j'aime cette expression car elle permet la distinction entre l'attachement et l'amour. Ce n'est pas le fait de posséder des biens qui diminue la capacité de l'homme d'entrer dans le Royaume, mais c'est l'attachement aux biens. Cet attachement est une tentation qui vient autant "par devant", de manière active (vouloir posséder toujours plus) ou "par derrière", de manière passive (vivre dans la crainte de manquer).

Mais si tout homme voulait bien s'interroger au sujet de ce qui fait son manque primordial, il ne rencontre que l'amour. A côté du besoin d'amour, toutes les autres possessions, tous les autres attachements, et principalement l'argent (à cause de son pouvoir sur l'imagination) ne sont que des substituts du besoin de se sentir aimé et de pouvoir aimer, d'avoir cette chance extraordinaire d'aimer et d'être aimé.

Et à partir de la reconnaissance humble, objective, sincère, de ce manque, toute l'existence peut s'inscrire dans une recherche qui ne peut mener qu'à la découverte de Dieu, et à la vie éternelle.

Heureux les pauvres de coeur signifie donc d'abord, pour moi: heureux ceux qui reconnaissent en eux ce manque d'amour, cette précarité fondamentale. Comment exprimer cela autrement ? A présent que je me retrouve à moitié orphelin, qu'est-ce je ne donnerais pas pour avoir vingt-cinq ans, retrouver les amitiés qui se sont dissoutes et éparpillées peu à peu; ou retrouver, cette fois sincère et fidèle, la femme que j'avais aimée ? Et qu'est-ce je ne donnerais pas, surtout et avant tout, pour revivre l'expérience spirituelle du dimanche d'août 1985, lorsque j'ai découvert l'amour du Christ dans sa plénitude ?

C'est à cause de cette faim et de cette soif d'amour que je tiens encore debout. Ce sont la faim et la soif d'amour qui constituent aussi mon "moteur intérieur" pour avancer. Sans l'amour, même à l'état de faim et de soif, j'ai le sentiment que tout tomberait en poussière autour de moi.... et je supplie sans cesse le Seigneur de me combler dans ma pauvreté.

CONSTATEZ-LE - COMBIEN ONT LU MES PARTAGES, ET COMBIEN ONT VOULU PARTAGER AVEC MOI ? MAIS POUR UNE SEULE REPONSE QUE J'AI LUE, QUELLE JOIE !

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Non sum dignus

Message non lu par boisvert » mar. 10 juin 2008, 17:46

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 13-16)

13i Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Vous êtes le sel de la terre. Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ? Il n’est plus bon à rien : on le jette dehors et les gens le piétinent.
14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée.
15 Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
16 De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.

Seigneur Jésus, comme il m' est difficile d'être digne, de ce ce temps-ci, du grand mot de "lumière du monde". En quoi puis-je être une lumière pour mon frère alors que j'encaisse si mal ma vie solitaire, que je suis tant déprimé que je dois m'efforcer pour chaque chose...

Comment puis-je être du sel, mon sel n'est-il pas déjà tout dénaturé ? Hélas, je me suis enfermé dans mon chagrin, comment être un bras secourable pour mon prochain ?

Je sais ce que je vais faire: je vais me taire les trois quarts du temps, comme je le faisais déjà durant les trois années de ma première solitude, entre 1990 et 1993, lorsque je ne trouvais plus rien à dire à quiconque. Je vais me taire et je vais prier, c'est le remède que je connais et qui a beaucoup servi.

Seigneur Jésus, Tu sais que je ne peux faire de promesse. Alors, je Te demande la grâce de pouvoir poursuivre ces partages sans jamais plus me plaindre, même si je suis obligé de "piocher" dans les réserves des trois dernières années.

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A l'imitation du Fils

Message non lu par boisvert » jeu. 12 juin 2008, 11:14

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,20-26.

Je vous le dis en effet : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux. Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il en répondra au tribunal. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu'un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu'un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu.

Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.
Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou.

La justice des Scribes et des Pharisiens fait référence à Loi écrite et enseignée comme catégories de bien et de mal; la justice de Dieu n'a que la foi et l'amour comme références. Il est donc juste pour nous, non de prendre des hommes pour exemple, ou de consulter sans cesse les normes écrites, mais de vivre à l'imitation du Christ.

Dans ce texte, il m' est plus simple de considérer l'adversaire dont Jésus parle comme étant aussi "l'Adversaire", le diable, qui ne cesse d'accuser l'homme devant Dieu - y compris quand il s'agit d'un innocent comme Job. Avec le diable, je ne peux évidemment pas faire la paix, mais par mes actes de paix, de miséricorde et de réconciliation avec mes frères, et dans la foi et l'imitation de Jésus, je rendrai nulle son accusation contre moi.

Depuis trois jours, je suis entré dans un grand "silence", comme j'avais dit dans un précédent message, ne cherchant plus à rencontrer qui ce soit. Mes derniers efforts en ce sens m'avaient mené à un état de crise - mais auquel j'avais été très bien préparé. Je ne souffre pas du tout, je me sens même très léger. Seule la part "devoirs d'état" de ma vie fait l'objet de mes préoccupations quotidiennes, et pour le reste, je laisse venir à moi ceux et celles qui me prêtent une quelconque considération. C'est comme une vie cachée et cachée complètement dans une vie publique. C'est pas banal ! J'ai trouvé qu'il fallait l'écrire ici, parce que cela répond bien au message de paix de l'Evangile du jour....

et aussi à :
Pensée 1B_08: Mon enfant, comme J'aime te voir tout petit et à Mon écoute. C'est à ce moment que Je peux te combler de Mes grâces et bénédictions. C'est le temps favorable pour toi pour que puisse s'exercer la transformation de ton coeur, le temps où tu deviens l'Amour, où le Christ vit en toi et permet que tu deviennes un pilier pour Mon Église

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Un bien qui permet de se passer de tous les autres

Message non lu par boisvert » ven. 13 juin 2008, 11:35

Livre de la Sagesse (Sg 7, 7-50)

07 J'ai prié, et l'intelligence m'a été donnée.
J'ai supplié, et l'esprit de la Sagesse est venu en moi.
08 Je l'ai préférée aux trônes et aux sceptres ;
à côté d'elle, j'ai tenu pour rien la richesse ;
09 je ne l'ai pas mise en comparaison
avec les pierres précieuses ;
tout l'or du monde auprès d'elle n'est qu'un peu de sable,
et, en face d'elle, l'argent sera regardé comme de la boue.
10 Je l'ai aimée plus que la santé et que la beauté ;
je l'ai choisie de préférence à la lumière,
parce que sa clarté ne s'éteint pas.
11 Tous les biens me sont venus avec elle,
et par ses mains une richesse incalculable.

Ce matin, à cause de la fête de saint Antoine, nous avions ce délicieux éloge de la Sagesse, et je me suis plu à considérer combien j'ai été moi-même comblé, mais sans m'en rendre compte - tout du moins au départ.

Mis à l'étroit par les épreuves, j'ai un jour découvert qu'il n'y avait rien de mieux que de désirer le juste nécessaire. J'étais déjà converti, mais avec toutes les "énergies divergentes" qui m'assaillaient, j'avais bien besoin de subir quelques "élagages", et les épreuves m'ont conduit à désirer la Sagesse, c'est-à-dire l'Esprit Saint pour me guider en tout. Je peux dire que j'ai reçu beaucoup, jusque dans de petits détails qui me reviennent parfois en mémoire.

Je n'ai jamais manqué de rien. Mais il m'est arrivé souvent, qu'ayant acquis un objet plus moderne (comme un téléphone portable), j'en ai perdu jusqu'à trois avant de m'habituer à porter le quatrième... dont je n'ai qu'un usage limité. J'ai travaillé des années sans me rendre compte du temps qui passait, ni de l'argent que je plaçais de côté. Aujourd'hui, je pourrais m'offrir beaucoup de substituts à une présence dans ma maison (les célibataires de mon âge se mettent à des collections, ou à monter des maquettes, ou deviennent cinéphiles, etc.) Mais il est en train de se passer autre chose pour moi - c'est comme si je découvrais une forme de suavité à simplifier encore, et moi qui ai souvent été confronté au désordre, aujourd'hui je le chasse instinctivement. Je dis cela à cause du verset 11: "Tous les biens me sont venus avec elle, et par ses mains une richesse incalculable." Car il est vrai que tout ce à quoi j'avais renoncé à ma conversion, je l'ai obtenu sans combattre...

Je vous laisse découvrir par vous-mêmes tous les qualificatifs donnés par l'auteur à la Sagesse:

22 Il y a dans la Sagesse un esprit
intelligent et saint,
unique et multiple,
subtil et rapide ;
pénétrant, net, clair et intact ;
23 ami du bien, vif, irrésistible,
bienfaisant, ami des hommes ;
ferme, sûr et paisible,
tout-puissant et observant tout,
traversant tous les esprits,
même les plus intelligents, les plus purs, les plus subtils.

ce qui veut dire que je suis encore loin de la fin de ce cheminement... heureusement....

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Rien n'est jamais acquis à l'homme...

Message non lu par boisvert » sam. 14 juin 2008, 14:28

samedi 14 juin 2008

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,33-37.

Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne feras pas de faux serments, mais tu t'acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien moi, je vous dis de ne faire aucun serment, ni par le ciel, car c'est le trône de Dieu,
ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Cité du grand Roi.
Et tu ne jureras pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir.
Quand vous dites 'oui', que ce soit un 'oui', quand vous dites 'non', que ce soit un 'non'. Tout ce qui est en plus vient du Mauvais.

Plus on avance en âge et en maturité, plus on se rend compte : il est important de tenir ses promesses, l'idéal étant de ne faire aucune promesse, mais d'accomplir ce que l'on se proposait de faire et ensuite seulement, de louer Dieu pour ce qu’Il nous donne d’accomplir… Jésus met en garde ses interlocuteurs contre la parole qu'on ne pourra pas tenir. D'abord, parce que c'est d'une folle présomption de garantir quoi que ce soit de son propre avenir - et ensuite car les serments semés à la légère ("Ne t'en fais pas, je t'aiderai", "Sois rassuré, je serai toujours là pour toi", "Jamais je ne ferai une chose pareille !", etc.) empoisonnent et pervertissent les âmes des simples qui les reçoivent en les considérant comme autant d'acquis.

Mais non, rien n'est jamais acquis à l'homme, les poètes le sentent (*), et c'est véritablement sacrilège de se servir du nom de Dieu - comme de son propre nom, à l'appui d'engagements pour l'avenir, qui n'est jamais ce qu'on imagine....

Les trois promesses que j'ai citées entre guillemets m'ont été faites par une personne très proche, et je les ai crues. Mais quand j'ai vraiment eu besoin de son soutien, de son aide, de son secours, un ressentiment immense s'est développé en moi, comme une maladie, un cancer du coeur, et je suis perpétuellement en train de le combattre et cela m’a obligé à placer le pardon et la miséricorde toujours devant mes yeux (Car comment pourrais-je me contenter de juger ? N'ai-je pas promis, moi aussi, puis oublié ma promesse ?")

Jésus nous donne un conseil qui nous épargnera de multiples ennuis: dire oui, ou dire non - ce qui implique de bien se reconnaître tel qu'on est, et exclure tout le reste. Quand on hésite, il faut prendre son temps !



(*)

Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux

Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous les deux

(Louis Aragon)

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A lire en vacances : exotique, spirituel, inattendu...

Message non lu par boisvert » mar. 17 juin 2008, 14:00

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,43-48.

Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

J'ai trouvé que l'Evangile de ce matin constituait un bon "point final" apporté à ma lecture du roman de Graham Greene "La puissance et la gloire", que j'ai fini hier soir, et qui était un des livres préférés de mon papa défunt (dont je découvre peu à peu la bibliothèque).

Voici un résumé de cette histoire, facilement trouvé sur un site de vente de livres, puisque le roman étant toujours réédité:

Dans les années 30, le clergé mexicain étant persécuté par le gouvernement révolutionnaire, il ne reste qu'un seul prêtre, dont la tête est mise à prix. Ce prêtre est un pauvre homme qui aime trop l'alcool et qui a fait un enfant à une de ses paroissiennes. Il essaie de fuir mais revient chaque fois qu'un mourant a besoin de lui, « et même lorsqu'il croit que son secours sera vain, et même lorsqu'il n'ignore pas que c'est d'un guet-apens qu'il s'agit et que celui qui l'appelle l'a déjà trahi, ce prêtre ivrogne, impur, et tremblant devant la mort, donne sa vie sans perdre à aucun moment le sentiment de sa bassesse et de sa honte ».

La dernière ligne de ce résumé est de François Mauriac qui s'était déclaré d'autant plus admiratif devant cet oeuvre que l'auteur n'avait pas présenté comme héros non un personnage livré à une lutte intense pour ne pas tomber dans la déchéance, mais au contraire un homme qui y est déjà tombé, et qui est décrit tel quel dès le commencement de l'histoire. Quant à moi, c'est la fin qui m'a frappé le plus. Après avoir erré et hésité des années, çà y est, le "Padre" a fini par franchir la frontière, il est à l'abri, il peut reprendre une existence normale, retrouver ses privilèges, etc. Il a commencé à faire des projets.

C'est à ce moment-là, qu'un métis, présenté dans le reste de l'histoire comme un Judas, et qui n'a cessé de le suivre pour toucher la récompense - offerte de l'autre côté de la frontière, tente sa chance une dernière fois. Il vient le trouver de la part d'un agonisant qui réclame les derniers sacrements. Et cette fois, alors qu'il est sain et sauf, alors qu'il peut se mettre en ordre lui-même avec les règles de l'Eglise, alors qu'il n'ignore pas que le piège tendu est à la limite du grotesque... c'est à cet instant que ce prêtre indigne ressent l'appel du martyre, un appel qui le délivre, un appel presque joyeux. Et retraverse la frontière pour se livrer librement et mourir en pleine lumière de la foi. La "chute" du livre m'a fait songer à l'un des paradoxes qu'employait Victor Hugo pour achever un sonnet: c'est quand on croit que tout est fini, qu'en réalité tout commence... à la dernière page du roman, c'est tout à fait clair !

Cette lecture (de ce roman), me convient bien pour un partage sur l'Evangile du jour. En fait d'aimer leurs ennemis, les chrétiens ne sont pas spécialement prémunis contre la crainte, ni la révolte, ni la honte... mais il y a la foi. Mais il y a la conscience que le premier ennemi n'est pas à l'extérieur, mais à l'intérieur. Mais les chrétiens ne pourront pas ne pas se souvenir de la Parole: "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l'âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l'âme aussi bien que le corps." Par ailleurs, comme il sonne et résonne joyeusement ce petit trait de Jésus: "Si vous n'aimez que ceux qui vous aiment, quel mérite avez-vous ?"

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Agir dans le secret

Message non lu par boisvert » mer. 18 juin 2008, 10:24

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,1-6.16-18.

« Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d'agir devant les hommes pour vous faire remarquer. Autrement, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l'aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant toi, comme ceux qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle : quand ils font leurs prières, ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et les carrefours pour bien se montrer aux hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme ceux qui se donnent en spectacle : ils se composent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.

Qu'il s'agisse des actes de charité, de la prière ou de l'aumône, Jésus dit et répète par trois fois : "ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra." Et cette double expression "dans le secret", et "il tel le revaudra", correspond tellement bien avec l'annonce de la "proximité" du Royaume !

Voici la Bonne Nouvelle, qui peut voler de coeur en coeur jusqu'aux extrémités du monde sans que rien ne puisse l'arrêter: "Votre Père est toujours auprès de vous, Lui qui n'est visible de personne, voit tout dans le secret. Et ce que tu fais pour ton prochain, tu le fais pour Lui qui est dans le secret, et Il te le revaudra". Mais, me dira-t-on, n'est-ce pas en parfaite contradiction avec cette autre parole, en Mt5,16:
"Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux." ?

C'est la dernière ligne qui donne la réponse: si les hommes voient ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père dans les cieux. Cela correspond tout à fait aux souvenirs intimes que nous avons, de personnes qui ont illuminé nos vies en nous rendant service dans les moments inattendus, voire inespéré. Je me souviens de ce Lieutenant-Colonel, breveté d'Etat-Major, qui s'est "mouillé" pour moi afin que j'échappe à la hargne d'un de ses capitaines, qui voulait m'envoyer en bataillon disciplinaire pour avoir fait circuler un pamphlet sur "quinze façons de mourir en guerre"... il m'a fait confiance et m'a gardé près de lui comme chauffeur. A cause de ce que cet homme a fait, je rends gloire au Père dans les cieux.

Je me souviens encore de la joie de vivre, si brillante, de la petite Sabrina, dernière d'une famille de huit enfants, issue d'une famille complètement dispersée, et qui allait mourir à 22 ans d'une overdose de drogue. Mais cette droguée, quand elle m'a vu un soir dans la détresse, n'a pas hésité à quitter son groupe, elle a conduit ma voiture, m'a ramené chez moi, m'a obligé à prendre une douche et m'a veillé jusqu'à ce que je m'endorme. Puis elle est repartie sans rien dire. A cause de ce qu'a fait Sabrina pour moi, je loue le Père qui a vu dans le secret et qui lui revaudra.

Je me souviens de ce qu'a fait mon propre père, alors que j'étais au chômage et sur une mauvaise pente, car je me réconfortais avec d'autres dans les cafés, en buvant des pintes de bière. J'étais déprimé, je buvais mes bières de dix heures à midi, et mon moral remontait. Je songeais: "Demain, oui, je vais m'y remettre, je vais trouver de travail, je vais montrer ce que je sais faire"... mais dans l'après-midi j'y étais encore... Et puis, un jour, voilà que mon père passe la porte du bistrot et me dit: "Ta mère et moi, nous nous faisons tant de souci que cela nous démolit". Jamais je n'avais vu mon père mettre le pied dans un café, il n'a jamais bu qu'un verre de vin le dimanche - et encore: dans les occasions de fête. Son geste m'a frappé au point que je me suis dit: "J'ai bien le droit de me détruire, mais je n'ai pas le droit de détruire mes proches par ma faute". Le lendemain, j'ai proposé à un voisin de tondre sa pelouse.... Eh bien, pour ce geste qu'à eu mon père, qui est passé inaperçu de tous, je rends gloire au Père qui est là et me veille dans le secret.

Que vaut la renommée d'un homme à l'Olympia de Paris, à côté du souvenir de ces hommes et de ces femmes qui, durant la guerre, ont caché des Juifs de la traque nazie, et cela au péril de leur vie et de leur famille ? Que valent les prétentions d'un homme politique à côté de la plaquette que j'ai vue en ville, pour commémorer le souvenir de Gabrielle Petit qui avait résisté et qui, avant d'être fusillée, s'est écriée: "Vous allez voir comment une femme belge sait mourir !" A l'heure du séparatisme, cette voix parle plus haut dans les coeurs des Belges que toutes les déclarations à la presse.

Je me souviens encore que lorsque Ghandi se mettait à jeûner, hindous et musulmans arrêtaient de se massacrer.
Ainsi, ce n'est pas la bougie qui fait la lumière, mais c'est la mèche qui se consume sous le feu. Et c'est la lumière qu'elle dégage que l'on remarque, non le support...

Je prie le Seigneur afin qu'il me donne d'accomplir un geste de miséricorde, aujourd'hui même, qui demeure totalement dans le secret.

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20 juin, veille de l'été: quelle sera notre lumière ?

Message non lu par boisvert » ven. 20 juin 2008, 11:37

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,19-23.

« Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et la rouille les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler.
Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où les mites et la rouille ne dévorent pas, où les voleurs ne percent pas les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur.

La lampe du corps, c'est l'oeil. Donc, si ton oeil est vraiment clair, ton corps tout entier sera dans la lumière ;
mais si ton oeil est mauvais, ton corps tout entier sera plongé dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres y aura-t-il !

Le discours sur l'œil, la lampe du corps, m'a toujours fasciné, d'abord par sa concision ensuite par sa portée. Evidemment, la lumière est ce qui guide l'homme dans sa marche. Et donc si ta lumière est en Dieu, toute ton existence est en Dieu; mais si ce qui t'anime n'est pas de Dieu, alors que de sombres motivations, que de désespoir, que de peine ! Jésus est parti de la considération des trésors de ce monde qui suscitent si facilement l'envie, la jalousie, et de multiples désordres. Mais il n'y a pas que l'or et l'argent et le Seigneur n'hésite pas à dire: prends garde que ce que tu prends pour de la lumière ne soit que ténèbres !

L'intelligence peut-être pour l'homme une lumière de ténèbres, qui obture son esprit et obscurcit son coeur. La luxure est ténèbres, car elle porte en elle un germe puissant de dégradation de l'être. De même toutes les fables qui circulent actuellement sur la vie de Jésus (dont plus personne, désormais, ne nie l'existence) sont autant de lumières de ténèbres. Depuis le Da Vinci Code, la veine littéraire a été ouverte pour toutes sortes de biographies imaginaires et parfois complètement loufoques et les rayons de livres des grandes surfaces commerciales en sont remplis.

L'imagination elle-même peut être source de ténèbres, parce qu'elle fait constamment dévier l'homme de la lumière "qui éclaire tout homme venant dans le monde". Fascination des jeux électroniques, des films de science-fiction aux effets spéciaux hyper réalistes, des concerts géants où les cerveaux sont littéralement bombardés de sons et de flash de lumière.... ténèbres que tout cela, et beaucoup s'y vident de leur substance profonde et se laissent absorber.

En sorte que certaines épreuves, qui frappent l'homme et lui font s'exclamer que la vie est injuste, surviennent souvent à point pour le délivrer de l'emprise du monde. L'épreuve, quelle qu'elle soit, oblige l'homme à changer, et ce qui apparaît souvent comme un échec, contient en réalité une ouverture vers la Vie. Encore une fois, il faut que l'oeil soit attentif. Bienheureux ceux qui gardent leur attention en éveil !

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La non-déclaration de politique générale

Message non lu par boisvert » sam. 21 juin 2008, 14:06

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 6, 24-34)

24i Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent.

25 C'est pourquoi je vous dis : Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?
26 Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?
27 D'ailleurs, qui d'entre vous, à force de souci, peut prolonger tant soit peu son existence ?
28 Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas.
29 Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'était pas habillé comme l'un d'eux.
30 Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs, qui est là aujourd'hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?
31 Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : 'Qu'allons-nous manger ?' ou bien : 'Qu'allons-nous boire ?' ou encore : 'Avec quoi nous habiller ?'
32 Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.

33 Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché.
34 Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine.

Le verset 24 de ce passage confirme pour moi ce qu'avait déclaré Jésus au sujet de l'impôt dû à l'occupant romain: "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu". C'est important, car sur cette base, je dis de plus en plus: si une loi, édictée par mon gouvernement, est manifestement contraire au salut de mon âme, alors je ne peux ni ne veux m'y soumettre. C'est ainsi que j'ai toujours été opposé à la peine de mort. "Sans exception ? Même pas pour Dutroux ? Même pas pour Hitler ?" Non, c'est sans exception aucune. On entrerait aussitôt en débat pour savoir quand il aurait fallu tuer Hitler: lorsqu'il était en prison et écrivait "Mein Kampf", lorsqu'il était déjà Chancelier du Reich... ou pourquoi pas au berceau, suivant son code génétique ?" Oui, c'est oui, et Non, c'est non.

Pourtant, Jésus ne fait pas de "déclaration de politique générale". Jésus n'a pas de programme au sens où nous l'entendons. Il s'adresse aux foules en les divisant par sa Parole et en renvoyant chacun à son coeur et à sa conscience. (" Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison." Mt 10,34) Il n'y a donc pas de consensus politique à rechercher et la démocratie elle-même, si chère à l'occidental, n'a pas la bénédiction du Seigneur.

La seule et unique Parole touchant à l'organisation de la vie en société tombe au verset 33, et c'est pourquoi je l'ai détachée du reste du passage: "Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et sa justice et tout le reste vous sera donné par surcroît".

Ce qui me plaît le plus, c'est évidemment la manière dont Jésus parle des besoins de l'homme selon sa chair. Les images, simples et fortes, frappent l'imagination et ont une profondeur qui n'apparaît pas à première écoute. Car, si les lys des champs sont mieux habillés que "Salomon dans toute sa gloire", c'est que Dieu les a revêtus de la formule de chair propre à leur milieu; tandis que Salomon, tout roi sage qu'il fût, n'était pas moins tributaire du péché originel et ne pouvait se promener "nu". Ainsi, l'apparente nudité du lys constitue son vêtement, tandis que la nudité de l'homme est d'abord spirituelle...

La conclusion de cet enseignement touche au "présent éternel": "A chaque jour suffit sa peine" - c'est ici et maintenant le Royaume de Dieu et sa justice... et pour moi-même, je me réjouis d'avoir écrit mon partage quotidien. Ce que le Seigneur me révèle chaque jour par l'écriture, c'est que je suis sa petite plume entre ses doigts, et même si c'est rien, Il m'a donné vie pour cela. Loué soit-Il !

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Le regard, la lumière, l'autre...

Message non lu par boisvert » lun. 23 juin 2008, 15:01

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 7,1-5.

« Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ; le jugement que vous portez contre les autres sera porté aussi contre vous ; la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous.
Qu'as-tu à regarder la paille dans l'œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ?
Comment vas-tu dire à ton frère : 'Laisse moi retirer la paille de ton œil', alors qu'il y a une poutre dans ton œil à toi ?
Esprit faux ! Enlève d'abord la poutre de ton œil, alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l'œil de ton frère.

Dans cette parole de Jésus sur le jugement, les mots "œil", "paille" et "poutre" reviennent six fois, sans alourdir le texte d'aucune façon. C'est que l'image est forte et belle et supporte facilement la répétition. Mais en premier lieu vient le regard, ce regard inquisiteur sur le prochain dans lequel le jugement préexiste. Je rapproche facilement cet enseignement de celui qui veut que: "L'œil est la lampe du corps". Encore une fois, si la lumière qui nous éclaire est celle d'En-Haut, alors nous ne tomberons pas dans le jugement facile, car nous nous reconnaîtrons nous-mêmes pour ce que nous valons; tandis que si notre lumière est celle du monde, alors nous ne manquerons pas de remarquer d'emblée, chez l'autre, tout ce qui lui fait défaut.

Le travail à fournir pour retirer la poutre de notre oeil, c'est bien sûr celui de la conversion. Il nous faut tout le temps nous souvenir que celui que le Christ a choisi pour entrer le premier pour entrer dans le paradis, fut un brigand de grand chemin que nous appelons "bon larron", mais qui devait être voleur, meurtrier, violeur à l'occasion...

A ce sujet, je voudrais citer ici la note de Julien Green dans son journal : "La conversion d'une petite âme tout à fait ordinaire me paraît tout aussi miraculeuse que la conversion d'une grande âme. Et de même, la conversion lente et presque imperceptible est tout aussi admirable que la conversion soudaine qui frappe l'imagination. Je me demande si un homme très lentement attiré à Dieu n'offre pas un meilleur exemple de la puissance de l'amour.

Un homme terrassé par la grâce et rompant séance tenante tous ses liens avec le monde, voilà un spectacle extraordinaire; mais un homme fortement tenu et lié par les plaisirs de ce monde, à tel point qu'il semble impossible qu'il puisse jamais les quitter, parvenant malgré tout, par l'infinie patience de la Grâce, à détruire le piège fil après fil et tout à coup dégagé de toute cette complication mortelle, quoi de plus étonnant, si l'on y réfléchit bien ?"

Il ne nous est pas plus possible de juger que de prétendre "étouffer dans l'œuf" tout penchant au mal. Nous nous sommes pas dans le secret de Dieu, tout ce que nous pouvons faire c'est collaborer, passivement la plupart du temps, à l'œuvre que Dieu accomplit en nous. Mais pour ce qui du prochain, ce n'est pas notre affaire.... Tenez, très bientôt va s'ouvrir l'année jubilaire œcuménique consacrée à l'apôtre saint Paul. Eh bien, que serait devenu le peuple chrétien, si les premiers disciples avaient jugé, condamné et exécuter Saul de Tarse avant son chemin de Damas ?

Laissons donc Dieu œuvrer dans nos vies, en sachant que le Seigneur peut très bien se servir de nos ennemis pour triompher de nous-mêmes...

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Des noms au contenu merveilleux !

Message non lu par boisvert » mar. 24 juin 2008, 18:11

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,57-66.80.

Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant. Ils voulaient le nommer Zacharie comme son père. Mais sa mère déclara : « Non, il s'appellera Jean. »

Mon partage d'aujourd'hui ne fera qu'ajouter à ton étonnement. Le nom du Précurseur fait l'objet d'un débat entre la famille et les voisins. Or, tous s'entendent pour dire que Dieu a finalement prodigué sa miséricorde à Elisabeth, qui était demeurée stérile comme le fut un jour Sarah, l'épouse d'Abraham. Et en définitive, pour peu que l'on recherche la signification hébraïque du nom de Jean, on trouve tout de suite: "issu de l'hébreu, Yohànan, signifiant "Dieu fait miséricorde " !

Ayant découvert cela, j'ai continué ma recherche et j'ai découvert: qu'Élisabeth est un très ancien prénom biblique signifiant " Dieu est promesse". Quant au nom de Zacharie, il est issu de l'hébreu Zekharia, signifiant " Dieu s'est souvenu ". Et en voyant réuni ces mots: miséricorde, promesse, et souvenir, ils m'ont renvoyé directement à la salutation de Marie à Elisabeh, dans le Magnificat :

Il relève Israël son serviteur,
Il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d'Abraham et de sa race à jamais.

Ce qui me permet de paraphraser et de dire: en Jean, Dieu a fait miséricorde, par le souvenir de sa promesse envers Israël son peuple.

Ces découvertes ont suffi pour me mettre dans la joie car je sais bien que le surnaturel est infiniment proche du "naturel" et je crois que si j'étais un peu plus attentif à contempler le mystère de Dieu, de telles "coïncidences" me combleraient de joie chaque jour. Si ce n'est pas plus souvent le cas, c'est principalement à cause du mal que je vois sans cesse à l'œuvre dans le monde, et qui semble occuper toute la place, alors qu'il n'en occupe que en réalité que la partie visible des choses. (Moi, comme tous les proches de Zacharie et d'Elisabeth, je me suis dit: "Oui, au fait, pourquoi choisir ce nom de Jean ?)

Voici le lien où j'ai trouvé l'origine hébraïque des noms:

http://www.tous-les-prenoms.com/prenoms ... /jean.html

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La maladie et l'anti-corps

Message non lu par boisvert » mer. 25 juin 2008, 10:43

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 7,15-20.

Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, mais au-dedans ce sont des loups voraces. C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.

Leur langage est doucereux, ils viennent pour vous aider à être plus heureux, ils enseignent "l'échelle des tons" et la "PPP" (pensée positive permanente). Ils viennent un jour, saluent tout le monde, tiennent un discours différent qui éveille la curiosité, ils s'installent dans votre vie et dans celle de vos amis. Votre intelligence les trouvera très brillants... et puis vous finirez par constater qu'ils sont vaniteux, buveurs, colériques, autoritaires, médisants, séducteurs, dragueurs et pervers et, surtout, qu'ils ont toujours besoin d'argent.... Je n'ai pas rencontré beaucoup de membres de l'église de la scientologie, mais deux m'ont largement suffi pour me faire une opinion ! Il faut dire que c'était avant ma conversion, mais je dis encore merci à mon ange gardien !

Pour le reste, les marronniers ressemblent aux châtaigniers, mais leurs fruits sont différents. L'un est succulent en automne, l'autre n'est pas comestible... et pourtant, l'extrait de marron est excellent pour soigner certains problèmes de circulation sanguine. De nombreux champignons sont totalement impropres à la consommation, mais deviennent, en doses infinitésimales, des médicaments parfois très efficaces dans le traitement de maladies graves.... Est-ce à dire, qu'il y a quelque chose de bon à tirer du langage des faux prophètes et de leur discours ? Non. Il faut les rejeter absolument. Cependant, le mal qu'il vous ont fait avant que vous les reconnaissiez pour tels, n'est pas perdu. C'est ainsi qu'un organisme sain, attaqué par un microbe, développera de lui-même des anti-corps. Et l'anti-corps du faux prophète, c'est notre vigilance.

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