Le chemin de la pauvrreté

« J'enlèverai votre cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. » (Ez 36.26)
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amidespauvres
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Le chemin de la pauvrreté

Message non lu par amidespauvres » mar. 03 juin 2008, 9:25

Comment comprendre la question de la pauvreté humaine ?

Comment comprendre quand on sait que la condition de vie du pauvre a suscité, les questions comme celles du communisme.
N'ya t-il pas une compréhension chrétienne de la pauvreté?

Je souhaite partager mon expérience de la pauvreté selon les evangiles( voir document joint)
APPËL DE DIEU AUX PAUVRES.pdf
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Jean Dendor
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Re: Dieu et la pauvreté

Message non lu par Jean Dendor » mar. 03 juin 2008, 19:12

Correspondance dans Maria Valtorta : Tome 3, chap 30, p 150 - CD 3, piste 51

Voici un extrait des Béatitudes tel que Maria Valtorta l'entendit de la bouche du Seigneur Jésus (car à Dieu rien d'impossible). Mais avant de rejeter le texte méditez-le et voyez s'il est contraire à la doctrine catholique.

"Bienheureux serai-je si je suis pauvre en esprit".

"Oh ! fièvre satanique des richesses à quels délires tu conduis les hommes! Les riches, les pauvres. Le riche qui vit pour son or, idole infâme de son esprit en ruines. Le pauvre qui vit de la haine qu'il a pour le riche qui possède l'or, et même s'il ne se rend pas matériellement homicide, il proclame ses anathèmes contre les riches, leur souhaitant toutes sortes de maux. Il ne suffit pas de ne pas commettre le mal, il faut encore ne pas désirer le faire. Celui qui maudit en souhaitant malheurs et mort ne diffère pas beaucoup de celui qui tue matériellement, car il a en lui le désir de voir périr celui qu'il hait. En vérité je vous dis que le désir n'est qu'un acte que l'on retient, comme le fruit d'une conception déjà formé mais non expulsé. Le désir mauvais empoisonne et corrompt, car il dure davantage que l'acte violent. Il s'enracine plus profondément que l'acte lui-même.
Celui qui est pauvre en esprit, s'il est matériellement riche ne pèche pas à cause de l'or, mais avec son or il réalise sa sanctification parce qu'il en fait de l'amour. Aimé et béni, il est semblable à ces sources qui sauvent les voyageurs dans les déserts et qui se donnent sans avarice, heureuses de pouvoir se donner pour soulager ceux qui désespèrent. S'il est réellement pauvre, il est joyeux dans sa pauvreté et trouve son pain agréable. Il est joyeux car il échappe à la fièvre de l'or, son sommeil ignore les cauchemars et il se lève bien reposé pour se mettre tranquillement à son travail qui lui est léger parce qu'il le fait sans avidité et sans envie.
L'homme peut être riche matériellement avec l'or, moralement par ce qu'il affectionne. Sous le nom d'or, on comprend non seulement les ressources pécuniaires, mais les maisons, les champs, les bijoux, les meubles, les troupeaux, tout ce qui en somme donne l'aisance à la vie. Les richesses morales consistent dans : les liens de parenté ou de mariage, les amitiés, les richesses intellectuelles, les charges publiques. Comme vous le voyez, pour la première catégorie le pauvre peut dire : "Oh ! pour moi, il me suffit de ne pas envier celui qui possède et je me contente de la situation qui m'est imposée"; pour la seconde, celui qui est pauvre doit encore se surveiller car le plus misérable des hommes peut devenir coupable si son esprit n'est pas détaché. Celui qui s'attache immodérément à quelque chose, celui-là pèche.
Vous direz : "Mais alors, nous devons haïr le bien que Dieu nous a accordé? Mais alors, pourquoi commande-t-Il d'aimer le père, la mère, l'épouse, les enfants et pourquoi dit-Il: 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même'? ". Il faut distinguer. Nous devons aimer le père, la mère, l'épouse et le prochain, mais dans la mesure que Dieu nous a fixée : "comme nous-mêmes". Tandis que Dieu doit être aimé par-dessus tout et avec tout nous-mêmes. Nous ne devons pas aimer Dieu comme nous aimons ceux qui nous sont les plus chers : celle-ci parce qu'elle nous a allaités, cette autre parce qu'elle dort sur notre poitrine et qu'elle nous donne des enfants, mais nous devons l'aimer avec tout nous-mêmes : c'est-à-dire avec toute la capacité d'aimer qui existe dans l'homme : amour de fils, amour d'époux, amour d'ami et oh ! ne vous scandalisez pas! amour de père. Oui, pour les intérêts de Dieu, nous devons avoir le même soin qu'un père a pour ses enfants pour lesquels il veille avec amour sur ses biens et les développe, et s'occupe et se préoccupe de sa croissance physique et culturelle et de sa réussite dans le monde.
L'amour n'est pas un mal et ne doit pas devenir un mal. Les grâces que Dieu nous accorde ne sont pas un mal et ne doivent pas devenir un mal. Elles sont amour. C'est par amour qu'elles sont données. C'est avec amour qu'il faut user de ces richesses d'affections et de biens que Dieu nous accorde. Et seul celui qui ne s'en fait pas des idoles, mais des moyens pour servir Dieu dans la sainteté, montre qu'il n'a pas d'attachement coupable pour ces biens. Il pratique alors la sainte pauvreté d'esprit qui se dépouille de tout pour être plus libre de conquérir le Dieu Saint, Suprême Richesse. Conquérir Dieu, c'est-à-dire posséder le Royaume des Cieux."

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Re: Dieu et la pauvreté

Message non lu par Balade » ven. 06 juin 2008, 18:33

Bonjour,

Votre intérêt pour les pauvres est très louable.

Je me suis, moi aussi, posé des questions à ce sujet, du point de vue de la foi chrétienne. Je trouvais la pauvreté injuste, etc... J'ai réfléchi sur le sujet et voici quelques-unes de mes modestes réflexions:

1) Jésus a dit: "Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous."
Cela veut dire que l'orgueil et la méchanceté des hommes font qu'ils refusent de partager équitablement les richesses. Si chacun de nous s'occupait des pauvres qu'il connaît, il n'y aurait tout bonnement plus de pauvres!

2) L'homme veut culpabiliser Dieu pour la pauvreté, alors que ce sont les hommes qui sont les seuls coupables (avec l'aide du "Malin", bien sûr).

3) Nous regardons toujours la pauvreté du point de vue matériel. Or, Jésus a dit: "Le vrai pauvre, c'est celui qui est pauvre en esprit" (c'est-à-dire pauvre spirituellement). Oui, le vrai malheur, ce n'est pas la pauvreté matérielle, mais la pauvreté spirituelle. Jésus n'a jamais encouragé la richesse, bien au contraire. Il a eu des mots très durs pour condamner les riches et la richesse.

4) N'oublions pas qu'en tant que Chrétiens, notre but sur cette Terre n'est pas de posséder des biens matériels. Que nous soyons riches ou pauvres, malades ou en bonne santé, notre but à tous est d'apprendre à connaître Dieu, de L'aimer et de Le servir.
Jésus a dit que son royaume n'était pas de ce monde... Eh bien, notre royaume à nous n'est pas de ce monde non plus!

A celui qui connaît Dieu et Son amour, la pauvreté ne le dérangera pas, ni rien d'autre d'ailleurs.

Pour finir, je dirai que Dieu a Ses raisons et Ses plans avec les pauvres. Prions pour eux et aidons du mieux que nous pouvons les pauvres que nous côtoyons ou croisons.

Dieu vous bénisse. :)

Appoline

Jean Dendor
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Re: Dieu et la pauvreté

Message non lu par Jean Dendor » ven. 06 juin 2008, 23:54

A Balade,

Je remarque que vous n'avez pas lu le texte que je cite...
Balade a écrit :
3) Nous regardons toujours la pauvreté du point de vue matériel. Or, Jésus a dit: "Le vrai pauvre, c'est celui qui est pauvre en esprit" (c'est-à-dire pauvre spirituellement). Oui, le vrai malheur, ce n'est pas la pauvreté matérielle, mais la pauvreté spirituelle. Jésus n'a jamais encouragé la richesse, bien au contraire. Il a eu des mots très durs pour condamner les riches et la richesse.

Appoline
Sans vouloir vous froissez vous faites erreur lorsque vous pensez que le "pauvre en esprit" est pauvre spirituellement cela est en contradiction avec les Béatitudes "Bienheureux les pauvres en esprit", donc selon vous bienheureux les pauvres spirituellement. Ainsi moins on recherche Dieu plus on est bienheureux...

Le vrai pauvre en esprit est celui qui n'a pas d'orgueil quelque soit sa position social et ses richesses matériels. Lisez le passage de Maria Valtorta, faites comme moi lisez-le plusieurs fois, c'est le Seigneur Jésus qui nous parle par l'intermédiaire de son petit écrivain.

A Jésus par Marie
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Re: Dieu et la pauvreté

Message non lu par amidespauvres » sam. 07 juin 2008, 6:48

Ce que le Christ dit à Matthieu:" suis moi" (Matthieu, 9,9), resonne dans mon être, ''suis moi dns la pauvreté'.
Cet appel m'a permis de visiter toutes les barrières que j'avais construites en moi, les refuges que je me suis amenagés, les systèmes de sécurités que j'avais reussi à fonder, et tout cela dans mon unique coeur. Quaand je pense que j'ai témoigné de la seigneurie du christ dans ma vie avec un coeur si partagé, je ne sais que dire.
la pauvreté est un univers merveilleux fait de la joie qu'on ressent de la proximité de Dieu.
C'est dans cet univers que l'on découvre la grâce extraordinaire de la providence divine.
Dans cet univers, la providence est dépouillée du merveilleux qu'on lui colle souvent. C'est ici qu'on voit la vérité triompher de l'erreur, l'angoisse et la tristesse succomber aux coups de la joie et de la paix.
" Heureux ceux qui sont pauvres en eux-mêmes, car le royaume des cieux est à eux) (Matthieu 5,5). Vérité inéluctable, cet univers n'est-il pas déjà le paradis?

L'Ami des pauvres.

Je parle de vérité inéluctable, c'est pour sa compréhension que je conçois ce que j'appelle la théologie de la pauvreté( ne pas confondre avec théologie de la liberation).
j'invite tout le monde à la connaissance de cette théologie.

Visitez le site www.mondedespauvres.ifrance.com
et inscrivez vous au forum : mondedespauvres.forums-free.com.

DavidB
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Re: Dieu et la pauvreté

Message non lu par DavidB » sam. 07 juin 2008, 7:45

Bonjour à tous,

La paix du christ soit sur vous,

Toujours faut-il se rappeler que la pauvreté volontaire vaut mieux que la pauvreté imposée.

Comment celui qui nait pauvre et s'en trouve constemment frustré dans toutes ses aspirations n'y trouveraient pas autant d'occasion de se révolter et de haïr Dieu?

En effet, ça semble lié plus à l'humilité qu'à une question de matériel. Cela dit, il est vrai qu'un attachement désordonné aux biens matériels amène son lot de misère qui sont loins de la joie de vivre et de la sérinité.

Pour ce qui est de la providence, est-ce que celle-ci n'est pas liée aussi à l'amour du prochain? Serait-ce encore providence si mendiant, l'on nous refusait la nourriture? J'avoue que ça me semble plus complexe qu'on ne le croit à priori ces histoires de "pauvreté".

Enfin, que Dieu vous bénisse.

David
Comme un petit enfant, moi aussi, je veux me laisser prendre dans les bras de Dieu, mon Père en Jésus-Christ, me laisser asseoir sur ses épaules, et voir enfin, devant moi, au loin, s'élargir mes horizons.

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Re: Dieu et la pauvreté

Message non lu par coeurderoy » sam. 07 juin 2008, 9:12

Bonjour,
ne confondons pas la misère (spirituelle, matérielle, sexuelle, psychologique...) à laquelle nous devons, à l'exemple de Jésus, tenter de porter remède et la Pauvreté, cette Dame de choix épousée par Saint François et tant d'autres saints dont beaucoup de "sans-grades"
dans l'Eglise. On peut être pauvre matériellement et "riche" d'affections auxquelles on peut rester farouchement rivé. Ayant peu de temps aujourd'hui je vous rejoindrai sur ce forum dés que possible, ce sujet me tenant très à coeur amidespauvres : il est toujours "facile"
pour certains fidèlles de parler des pauvres, se pencher sur les pauvres, etc , mais être vraiment pauvre avec les pauvres, subir mépris, humiliations, échecs, bref endurer dans son coeur, son âme et son corps les souffrances nées de l'isolement, du manque de liberté, de santé,de formation, cela c'est une pauvreté méprisable selon le monde
et véritablement crucifiante : la vivre en union avec le Pauvre par excellence est une grande grâce que nous devons nous souhaiter à tous.
Le pauvre peut aussi être hélas récupéré et utilisé (je l'ai vu dans une communauté nouvelle) par de "bons samaritains" férocement attachés à leurs richesses (autorité, pouvoir de décision, culture religieuse, indépendance...) et je trouve cela détestable et pharisaïque au plus haut point!
à plus tard,
bien à vous in Christo,
coeurderoy
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Re: Dieu et la pauvreté

Message non lu par Balade » sam. 07 juin 2008, 11:00

Jean Dendor, merci pour la correction. :) Vous avez tout à fait raison.
Il était tard lorsque j'ai posté ma réponse; j'étais fatiguée, mais je ferai plus attention dorénavant et surtout, je me relirai ! :)

Appoline

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Re: Dieu et la pauvreté

Message non lu par Jean Dendor » sam. 07 juin 2008, 13:12

@ Balade,

De rien, moi aussi je peux me tromper ou ne pas bien exprimer ma pensée. Mais Dieu regarde aussi l'intention du coeur donc si l'intention est bonne mais mal exprimée ou mal exécutée Dieu ne conserve que la bonne intention. Par la suite, à nous de nous corriger pour, tout en conservant un intention bonne, nous puissions l'exécuter dans le même esprit.

A Jésus par Marie,

Jean

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Pauvreté, ô sainte pauvreté !

Message non lu par La Chartreuse » mer. 16 déc. 2009, 16:29

Pauvreté, ô sainte pauvreté, comme tu es méconnue des cœurs des fidèles.

Cette grande dame ne consiste pas seulement dans le dépouillement extérieur, mais dans le dépouillement spirituel, aridité, sécheresse, abandon, désolation, privation de talent, voilà le précieux ornement de Dame pauvreté; c'est comme cela qu'apparaît dans le monde le Verbe Éternel : est-il plus grand dépouillement que le sien, ne se dépouille-t-il pas en quelque sorte de sa divinité, de sa gloire, de sa majesté et de sa puissance, pour prendre la livrée humaine ! "le pain des anges est devenu le pain des animaux: le péché avait assimilé l'homme aux animaux et l'avait rendu semblable à eux; il convenait donc que le Sauveur fut étendu dans une crèche, afin que sa couche elle-même indiquât la condition de ceux qu'il était venu racheter"

Ah! Pauvreté d'un Dieu si grand, tu es ma richesse.
Amicalement
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Re: Pauvreté, ô sainte pauvreté !

Message non lu par Petit Matthieu » jeu. 17 déc. 2009, 14:31

Concernant cette pauvreté, je n'ai pas l'âme sereine.
Car le Christ parle de pauvreté matérielle, mais aussi en esprit.

L'une des grandes phrases qui ont marqué ma vie et qui m'a considérablement mis le pied à l'étrier est celle d'un prêtre à qui je demandais :"Mais alors comment savoir son chemin, comment peut-on déchiffrer, et même rien que voir les signes qui nous invitent à choisir une voie précise ? Que faire pour connaître sa vocation ?"
Et lui de me répondre :"L'important, c'est de mourir pour le Christ".

Tout était dit, nous nous sommes quittés rapidement, car j'avais ma réponse.

Du coup, cela a également changé ma question sur la pauvreté, la richesse matérielle, ou "en esprit".
L'important c'est de mourir pour le Christ, et donc de pouvoir le suivre où qu'il vous emmène. Et donc être capable de vivre dans la pauvreté matérielle si nous y sommes amenés. L'important n'est donc peut-être pas d'être pauvre mais plutôt d'être capable d'être pauvre pour le Christ, du jour au lendemain.

Puisse le Seigneur nous en donner la force !
"Ce n’est que pour ton amour, pour ton amour seul, que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donnes."
Phrase finale de saint Vincent de Paul dans le film "Monsieur Vincent".

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Re: Pauvreté, ô sainte pauvreté !

Message non lu par La Chartreuse » jeu. 17 déc. 2009, 15:51

Petit Matthieu a écrit : Et lui de me répondre :"L'important, c'est de mourir pour le Christ".

Tout était dit, nous nous sommes quittés rapidement, car j'avais ma réponse.

Du coup, cela a également changé ma question sur la pauvreté, la richesse matérielle, ou "en esprit".
L'important c'est de mourir pour le Christ, et donc de pouvoir le suivre où qu'il vous emmène. Et donc être capable de vivre dans la pauvreté matérielle si nous y sommes amenés. L'important n'est donc peut-être pas d'être pauvre mais plutôt d'être capable d'être pauvre pour le Christ, du jour au lendemain.

Puisse le Seigneur nous en donner la force !
Bonjour,

Je suis bien heureuse pour vous, vous avez trouvé la perle précieuse, en comprenant le vrai sens de l'esprit de pauvreté, elles sont rares les âmes qui le comprennent en profondeur.

Bonne journée
Amicalement
La Chartreuse


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Re: Pauvreté, ô sainte pauvreté !

Message non lu par coeurderoy » jeu. 17 déc. 2009, 17:03

Chère Chartreuse,
il me souvient que lorsque j'étais sédévacantiste, me croyant pauvre, très dépouillé, vivant comme un ermite dans une grande ville (Tours) avec un petit salaire de brancardier, sans consolations spirituelles ni famille, ni même vraiment d'amis, je me croyais...bien pauvre (et sans doute dans les p'tits papiers du Seigneur Crucifié...)

Or j'étais RICHE d'indépendance (spirituelle : plus de hiérarchie catholique), RICHE d'orgueil, RICHE de ma très haute théologie "catho" à ma sauce faisant le tri qui lui plaisait entre Papes et Conciles, RICHE de solitude (je connais un diacre chassé d'Ecône il y a beau temps qui en jouit encore à sa guise pour jouer les prophètes de malheur...).

N'oubliez pas l'attitude VRAIMENT PAUVRE et abandonnée du Poverello, vrai soutien de l'Eglise fatiguée : obéissance aux supérieurs, même (et surtout !) lorsque "son" oeuvre semble lui échapper.

Attention aux méfaits du ROMANTISME SPIRITUEL !!!

Cordialement !
"Le coeur qui rayonne vaut mieux que l'esprit qui brille"

Saint Bernard de Clairvaux

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La pauvreté que Dieu me donne à vivre

Message non lu par Christophe B » ven. 23 oct. 2015, 14:17

Dieu me donne à vivre la pauvreté, et il me la fait vivre sous trois aspect différent, de Corps , d'âme, et d'esprit. Et à travers la pauvreté il me fait découvrir toute sa richesse.

La pauvreté de corps
Comment comprendre ce que Dieu le Père appelle pauvreté ; que pouvons nous donner quand nous possédons a peine de quoi vivre ; quelle richesse possédons nous, en notre sein ?

Il m’a fallu du temps pour comprendre ce qu’est la pauvreté de corps, et à quel point elle est déjà agréable à l’esprit, alors qu’elle n’est pas encore perçue par l’âme.
Savoir dire que l’on a bien assez, c’est ne pas ce soucier de manquer. Dans un monde ou la dépendance va à l’encontre de la nécessité c’est faire confiance à Dieu, pour subvenir à ses besoins quotidiens. Pendant bien des années j’ai eu peur de devoir me séparer de mes biens matériels. Maintenant je me demande ce qui m’est le plus vital, et je regarde plutôt deux fois avant de dépenser, et je me questionne encore avant d’acheter, en me disant : « Que veut Dieu pour moi, pour mon bien être, pour celui de mon prochain ; de quoi j’ai véritablement besoin, et a qui cela va-t-il vraiment faire plaisir ?! »

Dieu m’a donné cette joie toute particulière qui consiste à pouvoir me rendre compte que c’est dans la privation que j’acquière l’essentiel des vraies valeurs de la vie, qu’il est toujours plus valorisant de faire certaines choses de ses mains, que de les acheter toutes faites en y mettant un prix exorbitant ; que la valeur humaine est plus importante qu’un compte en banque bien rempli, et que c’est en voyant les choses faites de la main de l’homme, que l’on prend conscience de cette valeur.
J’ai eu la chance de naître dans un milieu protéger, grâce à la volonté de Dieu, et au souci que ma mère a eu du bien être de sa famille. Cette chance m’a été profitable, mais ne m’a pas pourri les sens. J’ai su conserver, le plaisir acquis, de faire et voire pousser ce que l’on à planter, et d’en goûter les délices, cela dans un pays propice à la culture maraîchère, et à l’élevage du petit et grand bétail. C’est dans un tel milieu que j’ai pu appréhender la vie et me dire que si on a peur de manquer du nécessaire c’est que l’on n’a pas confiance en Notre Père éternel ; et dans ce cas pourquoi nous viendrait-il en aide.
Quant on cherche à avoir plus que ce qu’il faut on doit s’attendre à prendre un coup de bâton. Mais pas forcément comme on pourrait s’y attendre. Ce bâton est une perche tendue vers qui a la main pleine de pain et mange à sa faim. Saura t’il donner sa part, à celui qui n’a rien ?
La vie fait des cadeaux à ceux qui on déjà beaucoup reçu, à eux on ne pourra pas dire « heureux les pauvres » mais plutôt, « heureux ceux qui savent se faire pauvre » !
Pour certain cela va jusqu’à savoir tendre la main après un revers de fortune, et faire confiance au bon cœur des gens qu’ils croisent. Mais dans la plus part des cas, notre père est l’aide attendue tous les jours, cette aide parait dans le regard des personnes que l’on aime, dans le cœur des personnes qui reçoivent, dans la générosité de ceux qui se plaisent à donner.

Penser à l’autre avant de penser à soi, c’est savoir donner plus que la mesure ; c’est aussi s’apprêter à recevoir plus encore. Quant j’ai perçu en moi cette lueur d’espoir, une autre personne a vu le jour. Je suis enfin devenu humble en mon cœur. J’ai pu reconnaître en moi la présence du tout puissant, de sa volonté propre, alors mon esprit a suivi sa lumière et il m’a guidé dans la vie de tous les jours. Être digne dans la grâce qui nous ai faite en vivant dans la gloire de Dieu le Père savoir ne pas se venter de ses bienfaits, mais rester humble et doux, en faisant tout pour ressembler à son fils, Jésus Christ.

Le pauvreté d'âme
Se faire pauvre dans ses relations pour trouver l’amour en notre seigneur Jésus-Christ et renaître à une meilleure vie.

Savoir quitter tout refuge et se mettre à nu, se défaire de toutes ses passions, de ses amitiés illusoires, savoir se faire pauvre de corps et d’esprit, afin de rétrécir le champ de ses relations et d’éviter la recherche des amitiés qui ne sont que futiles conquêtes.
Accepter de s’ouvrir à Dieu le Fils, afin de se joindre à lui et de l’aimer comme un frère à qui on peut tout dire, tout dévoiler, jusqu’au plus profond de son être. Connaître la passion du Christ, son amour pour le Père.
Dieu ma appris à m’aimer, et pour m’aimer il m’a fallu trouver en moi la pureté. Cette pureté Dieu le Père me l’a fait chercher au plus profond de moi, dans l’enfance, bien avant que mon âme ne fasse mourir mon cœur par le péché et que mon être s’endorme et qu’en fait l’ange en moi ne meurt, c'est-à-dire qu’il ne soit plus en mesure de me tenir hors du péché. Il m’a fait ressusciter et ma redonner le cœur de faire le bien, sans penser à mes envies, mais juste à son désir en moi, lui faire plaisir et en avoir de la joie.

La pauvreté d’esprit
Pour ouvrir son cœur à autrui il faut l’ouvrir à Dieu le Père, cela dès l’enfance, et avoir la foi en l’amour qu’il nous fait connaître de son Fils, en restant soi même un Ange du Seigneur. Cet amour ne peut pas naître de Dieu si on ne reconnaît pas Dieu en l’autre. L’autre n’est pas un ennemi mais l’ami qu’il faut chercher comme on cherche Dieu en Soi. Un véritable amour peut naître de soi en autrui comme il existe déjà en Dieu pour tous. L’amour que l’on a pour autrui doit être la voie du salut pour tous, mais ne se fait pas sans rechercher Dieu en tous, et en toutes choses qu’il nous donne sans compter.

La recherche de la voie :
La voie à prendre est celle qui mène à l’ange intérieur qui vie en nous tous, cet être surnaturel qui se perd dans un corps limité de par sa propre nature, partagé entre l’esprit et la chaire.
Le vrais partages ce fait face à face avec Dieu le père, en ayant le désir de se connaître de l’intérieur, en laissant naître en soi un trouble constant qui provient de la recherche de la vérité, afin qu’un tourment survienne ensuite si on laisse cette vérité nous échapper.
Si l’on est réceptif à la foi qui croisse depuis l’enfance, alors ce trouble nous vient tout naturellement, d’abord discret, il s’insinue progressivement avec la compréhension du soi profond que l’on acquiert dans le temps. Il est la conscience du mal en nous, de tout les péché que nous produisons quotidiennement de part notre vie, fondé sur la recherche des plaisirs futiles et illusoires lié à ce monde.

Notre Père ne laisse pas cette rencontre intérieure se construire à la légère, parfois c’est par la confrontation à l’autre que la prise de conscience s’effectue. Le trouble devient alors la part animale qui vit en nous, et la conscience se fait instinct de violence (verbale, ou physique dans le pire des cas), quant elle n’est pas maîtrisé. C’est la maîtrise de cet orgueil, qui remplace l’amour, qui nous fait nous confronter à autrui, et de cette volonté de préservation d’un patrimoine qui n’a rien de divin, mais qui s’avère toujours de plus en plus matériel, ce qui ne conduit à rien d’autre qu’à l’envie de possession et au pouvoir que cela entraîne. Cette maîtrise que l’on n’acquière que dans sa relation à Dieu ne s’achète pas au Bazard du coin…, et c’est en mettant de coté sa soif de pouvoir et de conquête des bien terrestre, que l’on parvient à en prendre le contrôle, avec l’aide de Dieu.

Une vrais renaissance vient de la pleine conscience que l’on a de son ego, mis en en évidence par le partage que l’on trouve dans cette union, dans la voie qui conduit à Dieu à travers l’esprit. Partage qui nous mène à une plus grande humilité, et à une recherche utile, sans ambages, des défauts que l’on se cache, en tachant d’oublier la douleur cruelle que l’âme ressent quant elle se trouve exposé à la pleine lumière de l’éternel Notre Dieu ; ce qui nous pousse à enfin comprendre le véritable sens du « Connais toi, toi-même ». Cette âme qui nous fait ressentir le monde et tous ses défauts, qui nous conduit droit à la mort de l’être si on n’y prend garde, et nous laisse sans ressource face au vicissitude de la vie terrestre et de ses nombreux pièges.

Le miroir de l’âme s’ouvre devant soi, comme le reflet physique qui apparaît dans la glace (se placer devant un miroir et prendre acte de ses défauts est une chose qui peut se trouver fort peu agréable, mais qui s’avère fort utile en rabaissant la superbe que certain ressente face à l’humilité dont l’on doit faire preuve dans la vie quotidienne) et que certain peuvent ressentir comme une atteinte a l’intégrité de l’esprit. Oublier son soi, son alter ego, la provenance même de la douleur pour prendre conscience d’un mal plus grand, celui que l’on se fait en se pavanant, en ne respectant pas l’autre en, faisant montre de superbe quand l’orgueil passe au dessus de l’humilité. Voir à travers l’ombre la réalité de l’être déjà mort dans l’âme et des vices qui l’on fait chuter. Se tenir prêt pour la résurrection qui nous rendra, à nouveau, aussi beau qu’un ange, voilà ce que veut dire « rester éveillé ».

Et vous, comment vivez vous la pauvreté du Christ ?

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Le chemin de pauvreté

Message non lu par Voyageur » sam. 28 janv. 2017, 14:40

Le chemin proposé par Dieu est bien loin du chemin de gloire proposé par notre société. Il ne rapporte ni reconnaissance, ni possession, ni pouvoir, ni autorité. C'est le chemin de l'amour. Un chemin bien misérable à côté des promesses de jouissance éternelle que nous fait miroiter le monde moderne. C'est pourtant le véritable chemin des hauteurs de la vie.

Les jalons de ce chemin sont énumérés dans le Sermon sur la montagne du Christ. On y lit : "Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des Cieux est à eux." Qui sont donc ces "pauvres de cœur" pour posséder le Royaume ?

Cette expression apparaît également dans les rouleaux de Qumrân, où elle constitue la définition des membres par eux-mêmes. En se qualifiant ainsi, la communauté de Qumrân se reconnait comme les humbles devant Dieu ; à l'inverse des riches, qui, dans leur orgeuil, ne comptent que sur eux-mêmes.

Face aux abus du pouvoir économique, face aux actes de cruauté d'un capitalisme qui ravale les hommes au rang de marchandise, nos yeux se sont ouverts sur les dangers que recèle la richesse. Cependant, la pauvreté dont il est question ici n'est pas d'ordre strictement matériel. Le cœur de ceux qui ne possèdent rien peut aussi être endurci, vicié, mauvais, intérieurement possédé par l'envie de posséder, oublieux de Dieu et avide de s'approprier le bien d'autrui. D'autre part, elle n'est pas non plus une attitude purement spirituelle.

Dans la Bible, le cœur est l'organe qui permet à l'homme de voir Dieu. Mais le cœur, ainsi que l'homme dans sa totalité, doit être pur, intérieurement ouvert et libre, pour pouvoir voir Dieu. La purification du cœur se réalise lorsqu'on suit le Christ, que l'on ne fait plus qu'un avec lui. "Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi." (Ga 2, 20)

C'est à ce cœur dépouillé que fait référence l'expression "pauvre de cœur". En Jésus Christ, Dieu lui-même s'est révélé en s'abaissant : il se dépouille en prenant la condition de serviteur. "Devenu semblable aux hommes [...], il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout" (Ph 2, 6-9). La montée vers Dieu a lieu précisément lorsqu'on s'abaisse à servir humblement, qu'on s'abaisse par amour.

Le monde grec avait déjà pris conscience que le danger majeur qui menace l'homme, c'est l'hybris, cet orgueil démesuré et présomptueux par lequel l'homme s'élève lui-même au rang de divinité, veut être son propre dieu, afin de posséder pleinement la vie et de jouir jusqu'à épuisement de tout ce qu'elle peut bien offrir.

Oui, les Béatitudes s'opposent à notre appétit spontané pour la vie, à notre faim et à notre soif de vie. Elles exigent une "conversion", elles nécessitent que l'on tourne le dos à la direction que l'on voudrait spontanément suivre. Mais ce retournement fait apparaître un univers plus pur et plus élevé ; notre existence se met alors en bon ordre.

De Paul à François d'Assise, jusqu'à mère Teresa, les saints ont vécu cette option, nous montrant ainsi quelle était la juste image de l'homme et de son bonheur. Ce chemin semble au premier abord misérable, quasiment impossible à suivre. Mais il est le véritable chemin qui, seul, accompli la grandeur de la vocation humaine.


Citations librement réorganisées de Benoît XVI, dans Jésus de Nazareth, du baptême dans le Jourdain à la Transfiguration, Flammarion, 2007.
Dernière modification par Voyageur le jeu. 02 févr. 2017, 18:59, modifié 1 fois.
Tu m'as montré les chemins de la vie,
Tu me rempliras de joie par ta présence.

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