La notion de péché et la sexualité

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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par cmoi » sam. 18 juil. 2020, 5:15

Bonjour Grégory,

vos interventions me donnent souvent 2 désirs opposés entre lesquels je dois choisir :
l'un de répondre à ce en quoi je m'y sens interpellé, l'autre de vous interpeller.
Le premier ayant été réalisé, je cède maintenant au second :
Grégory a écrit :
jeu. 16 juil. 2020, 10:26
elle reflète ma réserve au sujet de l'amour à deux que je n'aime pas prétendre de faire instantanément le bonheur
et
Grégory a écrit :
jeu. 16 juil. 2020, 10:26
la vie est pleine de trésors disons "sensibles" faut espérer... 😄😄
Vous avez raison, si ces instantanés de bonheur peuvent arriver, ils ne sont pas majoritaires, et la plupart du temps ils sont absents. Mais ils peuvent à eux seuls, aussi rares soient-ils, guérir des blessures et changer la vie.
Hélas, cela joue aussi dans l'autre sens : un aspect noir et profondément ancré de la personnalité de l'autre peut se révéler soudainement et ouvrir un fossé infranchissable.

Concernant le bonheur, cela n'empêche pas la solitude et que chacun doit porter sa croix, qu'il est souvent englouti par le quotidien, mais à postériori sur la durée il finit par transparaître et certains couple en sont de vivants témoins.
Si bien que des jeunes le croient plus ou moins permanent et pouvoir se fonder dessus pour souhaiter cet état de vie. Ce qui est oublier la lente transformation, le combat au fil des jours, etc.
Et là encore, il y a le revers de la médaille : certaines personnes peuvent s'avérer être "incompatibles", et ne pas pouvoir s'en rendre compte avant un long temps de vie commune, ce qui pose des questions. Leur rencontre devient peu à peu "le pire qui a pu leur arriver"!
Parmi les questions que cela pose : cela suppose-il que ces personnes "n'étaient pas de la bonne terre" (parabole du semeur) ? De fait, à vouloir convertir tout le monde, l'Eglise trimbale des membres qui n'en sont pas et veut les sauver. Cahin caha ils se "raccrochent aux branches" mais restent superficiels. Cette réponse ouvre de nouvelles questions et je suis bien obligé de m'arrêter là pour ne pas être trop long...

Grégory a écrit :
jeu. 16 juil. 2020, 10:26
et surtout du monde monderne dans lequel je vis très bien sans êtes moi très conscient de la nature vivante de la chretienneté dans tout ce monde déjà "établi".
Ce que vous écrivez montre que vous en êtes quand même conscient, et il serait bon pour vous d'en exprimer davantage la perception, et de ne pas vous arrêter à ce constat
Grégory a écrit :
jeu. 16 juil. 2020, 10:26
C'est que comme tout homme, j'ai mes craintes.
Même démarche : quelles craintes ? Mais vous avez le droit de ne pas répondre... Néanmoins l'obligation morale de chercher à le faire ne serait-ce que pour vous-même et pour progresser. Très souvent on s'arrête à un certain stade de réflexion sans les approfondir, comme si ce stade suffisait pour nous déterminer et nous identifier : et c'est dommage : cela nous empêche de progresser dans la connaissance de soi-même.
Chaque crainte identifiée mérite d'en rechercher la cause et le remède...
Et que ce soit au sujet de craintes ou d'autre chose, c'est un travail sans fin...

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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par Grégory » sam. 18 juil. 2020, 20:35

Dans ma lecture de votre dernier commentaire, Je vous loue pour vos directions de réflexion mais je vais finir pour ne pas encombrer, le fil de la Discussion, je vais vous dire ceci ;
Etant presque bilingue, je me vois pousser mon regard vers les 4 coins de la planète et surtout sur internet, j'ai donc différent regard avec de bon sentiment.
Je m'éduque à discerner le vrai du faux des fois, et pour un chrétien qui est un homme de paix et bienveillant, c'est une souffrance de voir un monde aussi méchant et violent même avec La Chair qui nous appartient ! mais en même temps en être quelquepart absoud.
Et que ça ne serve que moi me rend spécial. J'oserais pas le dire pour ne pas à chaque fois me mentir par ma bouche.

Et je cite :

Matthieu 11
"…14et, si vous voulez le comprendre, c'est lui qui est l'Elie qui devait venir. 15Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. 16A qui comparerai-je cette génération? Elle ressemble à des enfants assis dans des places publiques, et qui, s'adressant à d'autres enfants,…"

J'apprends de la bible des sagesses et des véritées, j'en tire des enseignenements car elle éclaircit mon être de ses fossés et de ces zones d'ombres !! J'en suis bénie.
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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par cmoi » sam. 18 juil. 2020, 20:58

Effectivement Grégory, la violence serait hors sujet, encore que la rivalité sexuelle (envers un rival ou un(e) partenaire) reste une de ses causes majeures... (avec l'appât du gain : Mammôn)

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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par Grégory » dim. 19 juil. 2020, 13:06

cmoi a écrit :
sam. 18 juil. 2020, 20:58
Effectivement Grégory, la violence serait hors sujet, encore que la rivalité sexuelle (envers un rival ou un(e) partenaire) reste une de ses causes majeures... (avec l'appât du gain : Mammôn)
Ah, il y a une phrase qui nous dit "qu'on partira à la guerre pour une femme" :escrime:
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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par cmoi » dim. 19 juil. 2020, 14:26

Je ne connaissais pas cette phrase, merci.
Pour en revenir au sujet, l'application stricte (autrement, dit, quand elle devient une seconde nature et non une épreuve ou une difficile ascèse) de la morale chrétienne en matière sexuelle est la meilleure façon d'éviter toute violence...
Et notamment, comme vous l'aviez indiqué, sur la question qui est centrale de l'adultère. Mais aussi sur la relation du couple : combien de femmes (mais aussi d'hommes) sont injustement battus par leur conjoint !
Qui ne l'auraient pas été sans "mariage"... C'est donc qu'une sexualité déviante fait partie de la cause de cette violence-là aussi...

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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par Zac » lun. 20 juil. 2020, 8:16

Bonjour,
Suite au précédent post...
Comment définir une " sexualité déviante " pour un couple, une femme, un homme catholique ?
La question paraît simple mais elle terriblement complexe , de nos jours en 2020 !

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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par Fée Violine » lun. 20 juil. 2020, 18:57

Thurar a écrit :
mar. 14 juil. 2020, 19:25
Trinité a écrit :
mar. 14 juil. 2020, 19:12


Cher jean-Mic,

J'ai choisi ce texte pour le mariage de ma dernière fille le 26 septembre prochain, qui...malheureusement sera un mariage laïc...mais dans le cadre d'une cérémonie qu'ils nomment "cérémonie laïc"...je ne savais même pas que cela existait...une sorte de parodie du mariage religieux en faite...
Mais comme les parents doivent s'exprimer, je ne manquerai pas l'occasion de citer ce texte de St Paul!
N'oubliez pas le moment où il dit que la femme doit ''craindre son mari et être soumise à lui''. Non, je rigole. :-D
Vous vous trompez, Thurar, il n'est pas question de crainte, mais de respect (c'est pas pareil). Et il ne parle pas d'être soumise, mais de se soumettre (c'est pas pareil non plus).

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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par Kerniou » mar. 21 juil. 2020, 10:42

Cher Cemoi,
Quand vous rencontrez l'homme ou la femme de votre vie, l'évidence de l'Amour est telle que vous ne vous posez pas la question: est-ce bien elle ?
La réalité de l'amour partagé irradie votre coeur et illumine votre vie comme une révélation. L'amour vous envahit : C'EST ELLE !
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par Grégory » mar. 21 juil. 2020, 16:10

Kerniou a écrit :
mar. 21 juil. 2020, 10:42
Cher Cemoi,
Quand vous rencontrez l'homme ou la femme de votre vie, l'évidence de l'Amour est telle que vous ne vous posez pas la question: est-ce bien elle ?
La réalité de l'amour partagé irradie votre coeur et illumine votre vie comme une révélation. L'amour vous envahit : C'EST ELLE !
C'est beau ce que vous dites, ça doit etre surement bien. Si les deux sont d'accord ! Je prie le tout puissant pour qu'il me conseil sur votre manière de voir l'amour à deux.

Pour le sujet, le sexe est peut être une garantie de cette union ?
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Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière confuse, mais alors ce sera face à face. Aujourd’hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai comme je suis connu.

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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par cmoi » mer. 22 juil. 2020, 11:59

Chère Kerniou,

Je me suis demandé ce que j’avais pu écrire pour que vous me fassiez cette remarque et j’ai cherché pour trouver cela :
cmoi a écrit :
sam. 18 juil. 2020, 5:15
Vous avez raison, si ces instantanés de bonheur peuvent arriver, ils ne sont pas majoritaires, et la plupart du temps ils sont absents. Mais ils peuvent à eux seuls, aussi rares soient-ils, guérir des blessures et changer la vie.
En fait, j’ignore si c’est la cause ou pas, ce n’était en tout cas pas mon propos, mais je reconnais bien volontiers que vous avez quand même visé « dans le mille » !

Et j‘ai à cela une explication : compte tenu de l’indissolubilité, le catholique n’a pas droit à l’erreur et il doit donc tout faire pour en éviter les conséquences. C’est un stress et un challenge supplémentaire pour lui. Si ce que vous écrivez était vrai à tous les coups, ce serait formidable, mais hélas je crains que non, mis à part pour Adam et Eve qui n’avaient pas d’autre choix ! Cet humour mis à part, c’est une grande question, et les gens surtout timides aimeraient bien adopter votre solution, cela leur éviterait des « travaux d’approche » trop complexes et des désespoirs ! Quand vous écriviez il y a quelque temps sur un autre fil que pour vous il n’y a pas péché du moment que l’amour est là, authentique… vous bottiez en touche cet aspect lié à l’indissolubilité.

Combien y croient, et puis une nouvelle rencontre leur en fait renouveler la croyance mais… avec un(e) autre ! On peut dire alors qu’ils sont par trop « légers » ou superficiels, encore trop jeunes ou immatures, mais pas sûr : peut-être seulement naïfs ? Je crains que l’explication soit différente : plusieurs personnes peuvent nous donner cette impression sans qu’elle soit fausse, et le chemin de vie avec chacun serait (dans le meilleur des cas) praticable bien que différent et nous offrant des opportunités différentes de développement.

A cela on peut ajouter le « hasard » de la rencontre que certains diront providentielle, arrivée juste au « bon moment » - mais parfois il arrive que cela soit à un mauvais, ou jamais, et alors on prétend que c’était pour nous faire mûrir ! Un hasard contraire peut arriver (un amour pressenti à juste titre plus grand que celui vécu), quel que soit le temps qu’il mettra pour cela. Quel argument lui opposer alors, celui-là seulement d’une antériorité plus grande est insuffisant en soi ! La loyauté ne tient qu’à moitié, en ce qu’elle soumet le nouvel amour à un risque égal d’être aussi supplanté, car en tant que telle il y a aujourd’hui des arguments contraires…

Je vois cela un peu comme la question de savoir pourquoi certains naissent avec un handicap, si c’est à cause d’un péché ou pas : il n’y a pas de vraie réponse qui permette d’attribuer la cause à Dieu, bien qu’il y soit pour quelque chose !

Je portais en moi cet idéal de fidélité absolue à la première… Avant mon mariage tardif, j’ai connu bien des femmes avec qui rien n’a pu se conclure en raison d’événements dramatiques (sans quoi il n’y en aurait eu qu’une…, et ce à chaque fois que je croyais la « dernière ») et dont la cause pécheresse heureusement ne pouvait qu’être écartée nous concernant nous – ou bien c’était un choix que de considérer le contraire quand les événements manifestement le démentaient, tous. Chacune aurait mérité de ma part une « fidélité pour la vie » mais j’étais plein d’énergie et de souffrances, qui m’incitaient au contraire. Alors que je ne voulais plus me marier, j’ai fini par épouser une femme mauvaise qui faisait tout son possible pour cela, jusqu’au chantage crapuleux, pensant qu’ainsi le sort qui semblait s’acharner contre ceux que j’aimais ne la toucherait pas - et ne les toucherait plus !. Ce ne fut pas faux, c’est moi qui en fut touché, bien au-delà de ce que j’avais prévu !

Je me suis laissé gagner par l’idée d’un destin auquel on n’échappe pas, ce qui revient un peu au même que ce que vous défendez, sauf que le mien n’était pas joyeux. Cela m’a renvoyé à mon enfance : comment faire comprendre à un enfant, très tôt victime d‘inceste, que la marque psychologique qui lui en reste explique l’attirance ultérieure des prédateurs, et rien d’autre… ? Il n’en restera pas moins que sa question à l’égard de la responsabilité de Dieu restera valable et prendra un caractère encore plus pathétique à chaque fois que sa défense échouera…Ce que je veux dire, car je dois prendre sur moi pour ne pas confier certains souvenirs, c’est qu’il est difficile de ne pas tomber dans une sorte de superstition, ce qui est plus évident à comprendre quand il y a malheur, que bonheur, mais c’est aussi difficile de s’en sortir, indépendamment des circonstances qui peuvent le démentir – et tant mieux pour ceux chez qui elles accompagnent un bonheur.

Le sentiment c’est une chose, l’état de vie qui lui permet de s’épanouir en est une autre, elles ne sont pas toujours compatibles, quels que soient les atomes crochus et sans compter la malveillance de certaines « rivalités » qui ne prétendent même pas à l’amour. Il est important d’acquérir assez de liberté et d’autonomie pour éviter ce malheur, mais on n’est pas protégé à 100% de tout ce qui peut arriver. C’est pourquoi ces atomes crochus ne suffisent pas, ni la joie d’être ensemble. Il faut s’assurer autant que possible qu’en toutes circonstances, et dans un contexte de fragilité qui sera l’éducation d’enfants et donc la mise en commun de moyens spirituels, affectifs et matériels, touchant à la défense de ce que nous avons de plus sacré et qui ne touche pas qu’à la religion, nous resterons unis, en accord.

Aimer, c’est bien, mais jusqu’où est-on capable d’aller pour cet amour-là ? Je ne parle pas de « quel péché on serait prêt à commettre », mais tout au contraire, jusqu’à quel sacrifice ! Car certaines vertus ne s’apprennent pas et aimer ne les donne pas. Bien sûr il y a le pardon, à proportion de celui qui nous sera nécessaire, or précisément il y a des choses que nous ne ferions jamais et que nous attendons de l’autre… Sera-t-il à la hauteur ? Il ne s’agit pas de lui ou de se donner des épreuves, mais de réellement savoir quel est son aloi et s’il nous convient, si nous sommes « du même bois » et cela seule l’épreuve permet d’en être sûr. C’est pourquoi le temps des fiançailles ne doit pas être raccourci, et que les rompre doit être possible sans compensation monétaire ou autre.

Vous l’aurez compris, je ne parle pas de relation sexuelle, là… Pour cela il y a la réponse que je m’apprête à faire à Zac et qui sera complémentaire. En ce qui me concerne, je vais même beaucoup plus loin, mais c’est lié à mon histoire.

Pour finir ici et lever tout doute, je ne suis pas de ceux, adeptes d’une sagesse populaire, qui pensent que généralement se vérifiera que « ce n’est qu’un béguin et qu’il disparaîtra l’été prochain ». Je pense que plus un être a fait de travail sur lui-même et se connaît, plus il est transparent à la lumière de la Vérité, plus il sera capable de reconnaître et d’aimer son équivalent et plus ce sera rapide. Néanmoins, même dans ce cas encore, il sera nécessaire de refaire le chemin du Temps à l’envers, de ramasser les petits cailloux qu’y aura laissé un petit poucet Divin qui nous accompagnait, et de s’assurer qu’une suite en commun convient bien à ceux que ce petit poucet voudra continuer de semer…

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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par cmoi » mer. 22 juil. 2020, 12:03

Zac a écrit :
lun. 20 juil. 2020, 8:16
Bonjour,
Suite au précédent post...
Comment définir une " sexualité déviante " pour un couple, une femme, un homme catholique ? La question paraît simple mais elle terriblement complexe , de nos jours en 2020 !
Puisque vous abordez la question sous l’angle d’aujourd’hui, je vais vous dire quelle est selon moi la principale déviance qui à mon sens nous guette, et qui s’explique par au départ un désir certes de protection contre le viol, et d’autres déviances…

Voilà comment cela se passera dans quelques années :
2 personnes qui seront d’accord pour avoir une relation sexuelle, mariées ou non, devront d’abord aller chez le notaire, ce qui se fera par internet avec clé d’accès, accès sécurisé, etc
Elles y formaliseront chacune leur consentement, avec qui, pour quand, où, et cela sera communiqué à l’autre qui devra l’accepter, ils devront le faire simultanément à partir de géolocalisations différentes pour éviter le rapt et le chantage, chacune ayant en plus un code d’accès bis qui servira d’alerte pour signaler un cas de contrainte (cela n’empêchera pas qu’il pourra encore y en avoir !)
Chacun aura précisé les pratiques qu’il autorise, ou non, celles qu’il exige, la durée des préliminaires et de la suite, la pression pour les caresses, les baisers leurs localisations, etc. Bref un niveau de détail qui sera devenu et qui deviendra de plus en plus élevé et qu’il pourra sauvegarder, modifier, etc. !
L’acte se déroulera dans une pièce dotée de caméras fixes, et d’une mobile, destinée à permettre de vérifier l’exécution de certains desiderata intimes (toilettes, rasages, godemichets, peintures, crèmes, vêtements, tout peut s’imaginer !)
Le lendemain (délai à préciser), toujours sous les mêmes règles prudentielles, chacun devra donner son avis sur le respect des règles par l’autre, et si contestation il aura accès aux vidéos et devra indiquer sur quels passages cela porte.
Le(s) film(s) sera alors conservé et il y aura une plainte de déposée automatiquement.

Vous m’avez suivi ? Le problème c’est qu’il s’agit d’une vraie déviance qui étouffera complètement l’amour, où à chaque instant passé ensemble on ne sait pas de quoi sera fait le suivant sinon d’amour offert !

L’autre problème, c’est qu’il existe bien un certain nombre de déviances qui par cette « procédure » seront empêchées. Mais pas supprimées du cœur de celui qui les a. Comme quoi, avec un peu d’attention, et la crainte d’une sanction, chacun est capable de « prendre sur soi » : il est dommage que simplement l’amour ou du moins le respect de l’autre n’y suffisent pas !

Les déviances ne sont pas à mettre seulement au compte de celui –ou celle - qui est actif, mais aussi de l’autre. Ainsi certaines personnes ne supportent pas que l’on touche leur ventre, ou leur poitrine, ou qu’on les embrase, ou etc. des suites de traumatismes. Elles peuvent l’accepter à contre cœur par nécessité, ou exiger que ce soit respecté. Il n’y aura plus d’échange possible pouvant aboutir à un vrai partage en vu de sinon les en guérir, du moins les prendre en compte et ne pas hachurer sa personne ni celle de l’autre. Et cela n’empêchera pas que le cœur de chacun, à travers tel geste, puisse exprimer un désir qui n’est pas celui du don offert et reçu, partagé, mais très différent… Cela n’empêchera pas qu’il faudra en guérir…

Cela vous semblera peut-être de la fiction, ce que j’espère, mais il y a bien des signes qui prédisent le contraire, voire pire…

Si vous avez lu ma réponse précédente à Kerniou, alors vous comprendrez que je considère cette « parade » comme une superstition. Dès l’instant où l’on sépare la procréation de l’acte, ce dernier en devient une et l’on préférerait au fond procéder par bébé éprouvette ou quelque manipulation scientifique qui nous donne le contrôle. Bien sûr, nous avons acquis une bien meilleure connaissance du cycle féminin et du processus d’ovulation, de la conception, mais cela reste soumis à un certain nombre d’aléas que nous refusons, soit que nous voulions ou ne voulions pas de cette conception, dans les deux cas.

Bref, refuser de partager sa responsabilité, non seulement avec l’autre, il arrive que nous y parvenions, mais avec le mystère de la vie, c’est entrer dans de la superstition. Nous prenons trop l’amour pour une thérapie ou un loisir, un plaisir, une « formation » de développement personnel, ce qu’il n’est pas. Il est avant tout une responsabilité partagée. Nous ne sommes pas des acteurs, serait-ce de notre vie. Il n’y a que nous ici-bas, sur terre, pour ne pas donner à chaque instant de nos vies l’importance qu’il a et qu’elle a. Ce n’est pas pour rien si un des meilleurs livres qui en ait jamais parlé, écrit par un certain Karol Wojtyla, a pour titre « amour et responsabilité ».

Et puis il ne faudrait pas oublier quelques vérités évangéliques assez décoiffantes, qui supposent un comportement adapté et détermine aussi des perversités nouvelles, qui dans leur genre valent plus qu’un égoïsme justifié, car elles renient le don en falsifiant sa finalité : Au ciel, nous n’aurons plus d’époux. Qui n’est pas capable de faire passer son amour pour Jésus avant celui pour son amoureux (se) n’est pas digne du ciel’

Pour conclure, je voudrais citer un poète persan (donc musulman ! que nos croisades auraient pu tuer…) qui vécut avant Saint Louis, et qui écrivit:
« je n’avais jamais eu d’instants plus délicieux ! Cette nuit, je pressais mon amie sur ma poitrine, et je regardais ses yeux, enivrés de sommeil. Je lui dis « Bien-aimée, ô mon svelte cyprès, ce n’est pas le moment de dormir ! Chante, ô mon rossignol ! Que ta bouche s’entr’ouvre comme une rose s’épanouit. Ne dors plus, trouble de mon cœur ! Je veux que tes lèvres me versent la liqueur d’amour… »
Alors mon amie me regarda et me murmura : « je trouble ton cœur, et tu me réveilles ?* »
On est loin de ces amoureux modernes qui s’imaginent que parce qu’ils font l’effort de plaire, ils ont droit à des dividendes, et que plaire donne en soi des droits ou des devoirs…

* On peut (ou pas) faire le rapprochement avec le cantique des cantiques : "ne dérangez pas l'amour avant qu'il ne le veuille..." Ce n'est pas vrai qu'au moment de la première rencontre !

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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par la Samaritaine » mer. 22 juil. 2020, 22:29

Vous en dites, des belles choses, cher Cmoi !

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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par Trinité » jeu. 23 juil. 2020, 0:17

Mon cher cmoi, vous êtes pour le moins inquiétant.
Votre vision de l'évolution relationnelle entre un homme et une femme , me semble cependant un peu caricaturale! :D
Du moins, je l'espère...

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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par Grégory » jeu. 23 juil. 2020, 0:52

Cmoi,

Dieu est Juste, il lui faudra peut-être demander, jusqu'à lui rendre grâce pour nous avoir sauvés du péché les plus pénibles soient-ils.
Mais, le meurtre et le vol sont très punis par Dieu. En référence aussi à son Sermon.
L'enfer existe encore et Dieu veut nous rappeler sans fautes graves commises si ça sous-entend que le catholicisme est strict de sens, pour la Vie éternelle. Le Seigneur ne veut pas nous perdre mais il se veut aussi sauver nos Âmes disons ; de la perdition et à mon avis des excuses.
La vie n'est pas toujours un Jeu avec lequel on joue sa vie.
Et C'est Dieu je pense qui nous protègera, à la fin.
Elles y formaliseront chacune leur consentement, avec qui, pour quand, où, et cela sera communiqué à l’autre qui devra l’accepter, ils devront le faire simultanément à partir de géolocalisations différentes pour éviter le rapt et le chantage, chacune ayant en plus un code d’accès bis qui servira d’alerte pour signaler un cas de contrainte (cela n’empêchera pas qu’il pourra encore y en avoir !)
À mon avis de telles informations divulguées est un énorme pouvoir sur le monde ! Je sais pas si vous pouvez le concevoir... Mais c'est gros et surtout penser que des chrétiens défendent l'idée est irritant des fois !
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Re: La notion de péché et la sexualité

Message non lu par Kerniou » jeu. 23 juil. 2020, 10:07

A Cemoi
Je n'ai pas retrouvé la phrase qui m'avait fait réagir; vous vous demandiez, avec du recul, je crois, si on n'aurait pas laissé échapper l'Amour avec telle ou telle ... A ce que j'ai compris, vous interrogiez, me semble-t-il la nature des sentiments et notre capacité à les reconnaître. Il s'agissait d'une supposition à laquelle je voulais répondre que lorsque l'amour partagé survient, il n'y a pas pas de doute possible !
C'est lui, C'est elle, pour la vie ! On sait l'un et l'autre que l'on fera toute notre vie ensemble ... même si l'on ne se connaît pas ... même si on se voit pour la première fois ...
En cela, je faisais référence à mon expérience personnelle où nous avons eu le coup de foudre, " l'amour au premier regard " comme on dit en allemand ... j'aime beaucoup cette expression qui résume si bien pour mon mari et moi ce que avons vécu, il y a, bientôt, 51 ans ...
J'ajouterai que lorsque j'imaginais celui qui serait mon mari, je ne l'imaginais pas du tout comme il est ! ...
Mes grands-parents maternels et mes parents, avant moi, avaient eu le coup de foudre et sont restés mariés et heureux" jusqu'à ce que la mort les sépare"; au bout de 63 ans pour mes grands-parents et 55 ans pour mes parents ... Mes grands parents paternels, nés dans le même village, se connaissaient depuis l'enfance et sont morts beaucoup plus jeunes.
Pour mes grands-parents maternels nés en 1889 et 1893, cet anniversaire, des Noces d'Or, était encore rare ... et une messe solennelle suivie d'un vin d'honneur à la mairie puis une grande et joyeuse fête de famille avaient marqué l'événement. Mon grand-père qui ne dansait pas prenait "un grand plaisir à regarder tous ses petits-enfants danser !" ... Nous sommes 21 !
Alors que se préparaient les noces de diamant, mon grand-père est mort ... Ainsi va la vie ...
Dernière modification par Kerniou le jeu. 23 juil. 2020, 11:24, modifié 3 fois.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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