Une entrevue à la manière de ce qui aura pu faire la fortune de Hugh Heffner jadis, avec son magazine "Play Boy" . Les vieux croulants se reconnaîtrons dans le genre; on se souvient de la page censée contenir de la substance pour les neurones. Parce que pour le reste, on aura tout oublié bien sûr.
L'interview
- Si vous deviez résumer conceptuellement la raison de votre engagement, que diriez-vous ?
Les concepts ne sont pas ma tasse de thé. Je préfère le café fort des images ! Alors, je choisis le beau visage du Christ, avec ses longs cheveux, sa barbe taillée, ses yeux clairs souriant au monde et serrant contre lui pour les féliciter deux êtres qui s’aiment.
Hé là. mon père, comme vous y allez !
- À quoi attribuez-vous l’accroissement du nombre d’athées en France ?
D’une manière générale, il me semble que les opposants à la foi le sont parce qu’ils ont l’impression que la religion, et donc que l’Eglise, va leur imposer une manière de vivre.
Peut-être pas une manière de vivre étroitement définie, père Michel-Marie, mais l'aveu du péché mortel certainement, un repentir vrai.
- Les athées ne veulent pas mettre en péril leur liberté, et permettez-moi de penser qu’ils ont raison.
Raison ? Pas vraiment. Par liberté, les athées entendent licence, d'après moi. "Je ne veux pas perdre la licence que j'ai de rester couché le dimanche, je n'ai pas envie d'être contraint (même légèrement) à devoir faire des sacrifices, à faire effort pour devenir vertueux, à devoir être marié ... "Ni Dieu ni maître !" La licence de contourner le Décalogue.
Faisons découvrir la beauté de la foi à tous ces êtres apeurés par des systèmes de pensée qui peuvent sembler clos, et ces derniers découvriront alors que Dieu notre Père leur accorde une liberté totale pour conduire leur vie dès l’instant où ils adhèrent au commandement de l’amour révélé par son Fils.
Le propos est équivoque.
C'est l'Apôtre lui-même qui disait qu'un disciples ne pouvait pas prendre prétexte de ce que la loi nouvelle du Christ l'aurait affranchie de la loi ancienne pour ensuite vouloir y satisfaire la chair. "Je fais ce que je veux mais du moment que j'aime !" - Sauf que l'amour du Christ dont il est question ne permet pas de vivre avec six femmes, ni un homme de vivre avec un autre homme comme si c'était sa femme, ni à une femme de se faire appeler désormais "monsieur".
- Et les homosexuels qui veulent se marier, comment les recevez-vous ?
Comme des personnes qui ne méritent pas d’être rejetées en raison de leur choix. La légalisation des chemins particuliers me semble inutile. C’est encore faire preuve de conformisme que de vouloir marier tout le monde ! Que la société défende les droits de chacun, voilà son rôle, mais qu’elle fiche la paix à chacun en laissant chacun vivre sa vie dans sa lumière. Je suis convaincu que si Jean Cocteau et Jean Marais étaient là, ils tireraient à boulets rouges sur le mariage gay, qui est le summum du conventionnel.
L'Église ne rejette personne. Elle ne l'a jamais fait. Mais ce sont plutôt des individus qui refusent de se plier à ce qui leur serait demandé. Nuance. Un homosexuel n'est pas plus rejeté qu'un autre pécheur. Et tous les pécheurs vont se faire dire par l'Église que leur péché est un péché. Le pécheur qui ne veut pas reconnaître son péché, refuse de la confesser, n'obtient juste pas son absolution, et par suite n'aurait pas le droit de communier de la main du prêtre. Personne ne va pendre ce pécheur par les pouces. Il sera toujours bien libre de se présenter à des sessions de catéchisme, les salles de conférence lui sont ouvertes. Un homosexuel peut même offrir ses service de joueur de guitare ou d'organiste à l'église locale. Personne ne va lui tourner le dos, surtout pas en 2020 !
C'est sûr que Jean Cocteau ou Jean Marais auraient flétri ces initiatives de politiquement correct, des initiatives ressortant de la nouvelle gauche et de ces tentatives de normalisation de lobbys homosexualistes gérés par des avocats. Parce que la culture homosexuelle de toujours était bien une culture de la différence, de la marginalité, le contre-univers de papa, contre celui de l'hétérosexuel normal avec ses normes judéo-christianisantes.
Pour autant, Jean Cocteau n'aurait pas été quitte avec ça. Les lois morales du bien ou du mal ne seront pas le fait de son invention.
Père Michel-Marie :
Que la société défende les droits de chacun, voilà son rôle, mais qu’elle fiche la paix à chacun en laissant chacun vivre sa vie dans sa lumière.
C'est ici une belle profession de foi li-bé-rale, libérale, mais non pas catholique. Père Zanotti, vous aurez bu comme beaucoup dès le berceau (et moi de même !) le lait de notre monde "révolutionné" depuis plus de cent ans. Une certaine imprégnation, entre vous et moi ... Du coeur, chaleureux et ... libéral.