Bonjour AdoramusTe et bonne année !
Il faut quand même faire la part des choses. La Bible est un ensemble de livres écrit par des humains inspirés. Ce n'est pas un livre dicté d'En Haut.
Il n'empêche que la Bible a bien Dieu pour auteur. Le concile Vatican I le rappelait encore :
écrits sous l'inspiration de l'Esprit saint, ils (=les livres saints) ont Dieu pour auteur. Et l'encyclique Providentissimus Deus (1893) :
On ne doit donc presque en rien se préoccuper de ce que l'Esprit-Saint ait pris des hommes comme des instruments pour écrire, comme si quelque opinion fausse pouvait être émise non pas certes par le premier auteur, mais par les écrivains inspirés. En effet, lui-même les a, par sa vertu, excités à écrire, lui-même les a assistés tandis qu'ils écrivaient, de telle sorte qu'ils concevaient exactement, qu'ils voulaient rapporter fidèlement et qu'ils exprimaient avec une vérité infaillible tout ce qu'il leur ordonnait et seulement ce qu'il leur ordonnait d'écrire.
Par contre, il faut tenir que les personnages historiques ont bien existé
Et les personnages non historiques ?
Plus sérieusement, les exégètes modernes vont bien plus loin que vous, puisque beaucoup nient l'existence de nombreux personnages bibliques, ainsi que de nombreux faits décrits dans les Écritures. Par exemple, si vous soutenez l'existence historique d'Adam et Eve, c'est évidemment à cause du dogme du péché originel. Mais objectivement, il n'y a pas plus de raison, pour un bibliste moderne, de croire en l'existence de nos deux premiers parents qu'en celle de Job... Et c'est justement cela qui ne me convainc pas : soutenir l'historicité des personnages et événements historiques de la Bible lorsqu'ils nous paraissent absolument essentiels à la cohérence de certains dogmes, et relativiser presque tout le reste. Cette méthode, qu'on le veuille ou non, affaiblit beaucoup la véracité de la Bible et des dogmes catholiques, car au lieu de s'intéresser tout d'abord à ce que dit le dogme, on prend pour critère premier les données de la science (archéologie, philologie, etc...), que l'on considère de fait comme "infaillibles" (ce qui n'est pas toujours le cas), puis on garde du dogme révélé ce qui ne contredit pas lesdites données. Comment ne pas s'apercevoir que cette méthode est moderniste et qu'elle a pour conséquence logique de réduire le dogme et les Écritures à presque rien ? La démarche traditionnelle, en ce qui concerne les questions mixtes, doit commencer par l'étude des dogmes, puis des sciences humaines (philologie, histoire, etc...). Je vous dis cela d'autant plus volontiers que pendant longtemps, j'avais une vision proche de la vôtre à ce sujet. Mais en y réfléchissant un peu, je me suis rendue compte des problèmes engendrés par une démarche trop "historico-critique" de la Bible, ce qui ne veut évidemment pas dire que je suis opposée à la recherche biblique.