Invité a écrit : ↑jeu. 12 sept. 2019, 22:46
Bonsoir Adieu12,
Très content de vous lire, je n'avais pas encore eu l'occasion. Je souhaiterais répondre à certains de vos points et ajouter quelques réflexions personnelles à partir de mon expérience d'ancien agnostique.
1) Tout d'abord, la foi n'est pas innée. Elle s'acquiert via un cheminement qui peut être long. Et compliqué lorsque, rationaliste doté d'un sens très critique, nous abordons la spiritualité. Or, l'accès à la foi ne se fait pas seulement avec la connaissance (bien qu'elle me semble indispensable pour ne pas tomber dans une forme de naïveté) mais avec le cœur.
Or, je pense que les argumentations appuyées sur les notions de physique, de mathématiques, de biologie, de philosophie, etc. pour convaincre de l'existence de Dieu sont stériles. Pourquoi ? Parce que nos connaissances sont imparfaites et, à moins d'être un prix nobel dans l'une de ces disciplines, nous sommes très vite dépassés et parlons finalement de manière très imparfaite. En clair : nous parlons de ce que nous ne maîtrisons pas.
Ma conversion ne s'est pas faite à travers des débats mais par la lecture des Évangiles. Oui, les paroles du Christ m'ont touché au cœur et ont été l'élément initiateur vers le choix de me faire baptiser.
Vous avez lu la Bible, très bien. Mais sachez bien qu'on on ne la lit pas comme un livre qu'on referme une fois la dernière page achevée. Elle est une parole vivante qui se lit et se relit pour pouvoir être comprise (autant que faire se peut) et appréhendée. Car une mauvaise lecture, un peu trop littéraliste, et c'est l'incompréhension qui surgit. Je l'ai moi-même vécu avec l'Ancien Testament.
Je ne peux que vous encourager à commencer par lire les Évangiles pour voir si le Christ vous parle comme il m'a parlé. Celui de Saint-Matthieu me semble être l'idéal pour une première lecture. Beaucoup d'agnostiques ou d'athée se revendiquent comme tel parce qu'ils n'ont jamais pris le temps ni la peine de les lire. Je fus l'un de ceux-là jusqu'au jour où j'ai franchi le pas sans trop savoir pourquoi.
2) Ce qui me convainc de l'existence de Dieu, ce n'est pas Dieu. Paradoxal, hein ? Car même si je suis croyant, Dieu le Père me semble malheureusement trop lointain, intouchable, inconcevable. Celui qui est mon roc, ma preuve, c'est le Fils incarné homme : Jésus. Pas seulement pour son enseignement que je trouve d'une beauté inégalable. Mais aussi parce que s'il n'était pas mort et ressuscité, jamais le christianisme n'aurait pris vie.
- Or, les Apôtres ont accepté de subir la violence des hommes et d'aller jusqu'au sacrifice de leurs vies pour prêcher l'amour. Personne ne serait prêt à endurer les pires souffrances et la mort pour prêcher un mensonge.
- Ils ne seraient d'ailleurs jamais sorti des frontières d'Israël. En effet, les Juifs avaient une conception très nationaliste de leur religion qui n'avait pas vocation à se répandre mais résidait dans la chair. Il était tout simplement inconcevable dans la mentalité d'alors de vouloir convertir des païens. Les Juifs avaient d'ailleurs interdiction formelle d'approcher des non-Juifs qui étaient considérés comme impurs. Une vraie ségrégation en somme. Ce qui était impossible s'est pourtant produit avec l'évènement de la Résurrection : ce n'est qu'après avoir vu et échangé avec le Christ ressuscité que les Apôtres ont quitté leur terre pour convertir les nations païennes, suivant sa demande. Jamais ils n'auraient entrepris de tout quitter (terre, femmes, enfants) s'ils n'avaient pas eu la certitude d'être en sa présence.
- Les Evangélistes ne se connaissaient pas et pourtant leurs témoignage concordent sur l'essentiel. Dans son introduction, Luc précise que "beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis" parmi eux. Malheureusement, rares sont les manuscrits qui sont parvenus jusqu'à nous. Qu'importe, nous comprenons que ce besoin de témoigner fait suite à des évènements extraordinaires qui ont réellement survenu au Proche Orient au premier siècle de notre ère et ont changé la face du monde. Qu'on le veuille ou non, nous sommes en 2019 après JESUS-CHRIST.
- Les autorités juives de l'époque pouvaient facilement produire un corps pour étouffer le christianisme dans l'œuf en niant la Résurrection du Christ. Pourtant, rien de tel ne s'est produit.
Voilà à titre personnel ce qui me permet de dire que JE CROIS !
3) Vous évoquez le livre de la Genèse. Vous tombez dans le piège de la lecture littéraliste qui est malheureusement fréquente sur ce forum. Or, le récit de la création n'est pas une présentation scientifique. Il contient des vérités de foi que je vous résume de manière très schématique : Dieu existait avant même le commencement (éternel) et à partir du néant a créé l'univers (omnipotent) et l'humanité par amour.
Adam et Eve ? Deux figures de papier pour moi, rien de plus. Là encore, nous sommes face à un récit imagé qui contient des vérités de foi : l'homme, dès ses origines, a voulu mener sa propre barque en choisissant de se couper de son créateur. Il subit les conséquences dramatiques de ce choix qu'il perpétue à chaque génération.
Pour moi, il est évident que les 10 premiers chapitres de la Genèse sont une réflexion des rédacteurs au VIème siècle avant J.C. au temps de la déportation à Babylone sur ses origines : pourquoi l'univers, l'humanité, les nations, les langues, la souffrance, la violence, la mort, le travail, etc.
Les partisans d'une lecture littéraliste (très présents sur le forum) y verront des données historico-scientifiques. Les autres, dont je fais partie, y verront des vérités de foi.
4) La Bible n'enseigne pas que l'homme est parfait. Aucun verset n'emploie cet adjectif, c'est une erreur que de l'affirmer. Jésus lui-même qualifie l'Homme de "mauvais". Force est de constater qu'il a raison.