Nous sommes en désaccord sur plusieurs points.Cinci a écrit : ↑mar. 27 août 2019, 15:37Ce n'est pas le rôle du pape ou de n'importe quel évêque d'appeler au renversement du régime ou à la destitution du chef politique en place. Saint Ambroise de Milan n'appelle personne à conduire un soulèvement pour chasser Théodose du pouvoir vous remarquerez. Nul n'a jamais vu un évêque catholique encourager des factieux à participer d'une guerre civile pour substituer à l'empire de Rome, par exemple, une république, une monarchie ou je-ne-sais-quoi de prétendument meilleur.
Et à part ça, Ambroise de Milan agit de la sorte (appel à la pénitence) envers un de ses fils spirituel, si je puis dire, mais envers un membre éminent de son Église. Notre saint évêque n'agirait par de la sorte avec l'empereur de Chine ou le roi des Parthes.
Le chef du gouvernement syrien d'aujourd'hui n'est pas soumis à la juridiction du pape. Notre bon pape François n'est pas le chef religieux de Bachar-el-Assad, pas plus que d'Emmanuel Macron d'ailleurs.
Vous verriez ça d'ici, un archevêque de Paris qui appelle à chasser du pouvoir LReM et peut-être au profit d'un quelconque populiste faisant promesse de passer des lois favorables à la bonne morale chrétienne ? un populiste promettant de faire droit aux justes revendications des gilets jaunes ? "Le tyran Macron, dégage !" , reprendrait alors en choeur le saint Père du haut du balcon sur la place Saint-Pierre. Voyons ...
Premièrement, je n'ai pas écris que l’Église devrait "appeler au renversement du régime". Non, en effet, là n'est pas son rôle. J'ai écris qu'elle devrait dénoncer ses crimes avec vigueur, ce qui est sensiblement différent. Réprimander l'un ne revient pas à guider l'armée des autres.
En matière de précédents, vous aurez remarqué que l’Église en République démocratique du Congo n'a pas hésité, très récemment, à donner de la voix contre le régime de Joseph Kabila (https://www.monde-diplomatique.fr/2018/04/MISSER/58534). Elle a pour cela payé le prix fort tout en remportant un certain succès.
Il me semble que, de façon similaire, l’Église n'a pas hésité par le passé à tancer des dirigeants situés hors de sa juridiction (qu'ils fussent des athées communistes, des athées nazis ou autres) pour leurs actions détestables. En vérité, je trouve quantité d'exemples dans l'Histoire de responsables ecclésiastiques qui se sont engagés, pour le pire ou le meilleur (et plus ou moins activement selon les cas), dans les affaires sanglantes du monde.
Mon opinion définitive est que l’Église possède une légitimité morale universelle, qui ne devrait pas lui faire préférer des criminels de masse prétendument laïcs à d'autres criminels de masse djihadistes. Elle ne devrait pas faire passer la seule sûreté des minorités chrétiennes avant la dignité de tous, minorités chrétiennes comprises.
Et fort heureusement, il existe des voix chrétiennes qui, en provenance de Syrie, continuent de dénoncer l'imposture et surtout la brutalité sans limite d'Assad :
http://www.lavie.fr/actualite/monde/chr ... 9528_5.php
https://diplomatie-humanitaire.org/non- ... s-dorient/