Bonjour Gerardh,
Je me permets d'intervenir sur un de vos propos qui me semble tout de même très orienté, presque diffamant car utilisant des contrevérités.
gerardh a écrit : ↑sam. 24 août 2019, 5:12
... avec le problème résiduel de l’insistance de l’Eglise catholique sur les œuvres.
Je ne m'attarderai pas sur des sources comme la lettre de saint Jacques (chapitre 2) car je suis persuadé que vous la connaissez très bien.
Il n'y a donc de problème résiduel que selon votre position, et non selon l'Eglise catholique. Il n'y a pas plus d'insistance de sa part puisqu'elle ne fait qu'enseigner ce qui est scripturaire. Tout autre passage des Évangiles serait insistant pour le coup, ou la prédication de Jacques est-elle insistante car vous la trouvez gênante ?
Car l'interprétation que vous en faites est un autre sujet même si, selon vos propos, vous n'avez pas les yeux rivés sur les 5 piliers du protestantisme, donc que la Sola Scriptura n'est pas forcément une priorité et peut donc s'effacer derrière la sensibilité de votre groupe.
Mais revenons en à la Sola Fide.
D’un côté, la confession de foi ne suffit pas. Les démons, Satan lui-même, savent que Dieu existe et qu'il est unique; ils ne s'opposent d'ailleurs à aucun autre "dieu". Ils peuvent donc dire : «Dieu existe et il est unique », cela ne les sauve pas pour autant.
Le croyant croit que Dieu existe, et avec confiance, il se tourne vers lui sauf que là encore, on peut se tromper. Car en nous tournant vers Dieu, lui nous fait nous tourner vers les autres.
La foi vivante produit du fruit, or la foi - même sincère - nourrie de confiance dans la puissance et la bonté de Dieu, mais qui s’arrête à mi-chemin, qui ne va pas au bout du processus est une foi morte.
C'est une foi qui ne s’implique pas, qui ne produit rien à part de belles paroles, qui a reçu la grâce de Dieu mais la garde bien au chaud. Certaines paraboles nous ramènent à ce problème directement ou par ricochet ( celle des talents, du semeur, de la lampe sous le boisseau, de la graine de moutarde).
Nos œuvres, ce sont les fruits de notre foi, qui prouvent que la grâce reçue ne s’est pas enterrée dans notre cœur, mais qu’elle s’est enracinée pour produire une plante vivace et fructueuse.
Dieu seul sauve c'est indéniable mais, et cela reste un des noyaux centraux de la sotériologie :
il sauve par un homme et pas sans les hommes (sur ce point st Augustin défend la liberté de l'homme sur le sujet de la prédestination). Lesquels adhérent ou non à l'offre du Salut, mais y participent afin que cette grâce déborde en eux jusqu’à atteindre les autres.
Hors comment le faire sans des œuvres ? Certains portent du fruit dans la prière, d’autres dans le sourire, dans l’action sociale, dans la louange, dans l'aide ou le service, dans l'écoute, etc. Chacun selon les dons que Dieu lui a donnés.
Permettez moi de paraphraser Jacques au verset 18: « Toi, tu as la foi [NdA : seule]; moi, j’ai les œuvres [NdA : en plus de la foi]. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi».
Je ne comprends donc pas ce qui est insistant et résiduel. Nous ne sommes que des relais car nous ne sommes pas sauvés par le mérite de nos œuvres, ni ne sauvons personne par elles, mais nous collaborons au plan de Salut de Dieu. Par ces œuvres, et leur impact sensible sur les autres, nous posons des actes de foi.
Cordialement.