Bonjour gerardh,
Il y a quelques invariants fondamentaux au sein du protestantisme.
Et je n'ai jamais suggéré le contraire.
Mais il est vrai qu’à part ces aspects majeurs, il y a beaucoup de particularismes, dont l’essentiel peut éventuellement relever de fausses doctrines, ce qui bien sur, n’est pas selon l’Esprit.
Mais qui est apte à décider de ce qui relève des fausses doctrines et de ce qui est vrai ? C'est cela, le problème.
Sans revenir à l’anglicanisme, au jansénisme ou au schisme orthodoxe (dans lesquels chacun estime avoir raison au même titre que le catholicisme)
Mais les anglicans, orthodoxes, monophysites, etc...ne sont pas catholiques ! Et moi je vous parle du catholicisme.
Surtout peut-être, sans parler des pensées éventuellement divergentes des théologiens, il y a l’indépendance de vues de beaucoup de fidèles, lesquels estiment nécessaire de faire leur marché parmi les différents aspects de la doctrine catholique, en rejetant ce qui ne leur plaît pas, et en ajoutant leurs propres pensées et leur propre philosophie profane ou religieuse.
Certes, mais comme vous le suggérez vous-même, il s'agit de gens qui prennent ce qui leur plaît au sein d'un ensemble de doctrines catholiques. Que certaines personnes baptisées refusent d'adhérer à certains dogmes ne signifie pas qu'il n'y a pas d'unité dogmatique au sein du catholicisme.
Comment savoir qui agit selon la volonté du Saint Esprit ? Comment le savez-vous vous-mêmes, à part du fait d’une adhésion plus ou moins aveugle et systématique à ce que des hommes ont pu dire ?
Les saintes Ecritures nous enseignent qu'il n'y a qu'un seul seigneur, une seule foi et un seul baptême. Or, nombre de dogmes rejetés par les réformés se retrouvent dès les débuts du christianisme. Citons à tout hasard la foi en la présence réelle, la hiérarchie ecclésiastique, la sainte messe comme sacrifice. Il me semble donc bien plus logique et cohérent d'adhérer à ce qui est de tradition constante depuis les débuts du christianisme, plutôt que d'espérer que l'Esprit-Saint va m'éclairer sur ce que je dois croire, car je constate bien qu'au sein du protestantisme, beaucoup de gens se considèrent divinement inspirés tout en se disputant sur des points de doctrine loin d'être secondaires...De plus, l'unité de la foi suppose non seulement une unité dans l'espace, mais aussi dans le temps. Pour qu'un dogme soit vrai, il est essentiel qu'il ne soit pas apparu à un moment donné de l'histoire. Or, les 5 "sola" de la réforme me paraissent clairement une invention moderne. On ne les retrouve pas chez les théologiens des premiers temps de l'Eglise.
A la mort des apôtres, les hommes ont cru bon de les remplacer par les évêques, créant ainsi de toutes pièces une prétendue succession apostolique ainsi que l’amorce du cléricalisme.
Donc d'après vous, des hommes pieux, parfois morts en martyrs, auraient inventé de toute pièce une hiérarchie ecclésiastique et de fausses doctrines ? Que vos idées sont tristes ! Ainsi donc, seulement quelques décennies après la mort et la résurrection de Notre Seigneur, les chrétiens se seraient plongés à nouveau dans des pratiques fausses et idolâtres et il aura fallu attendre la Réforme, soit des siècles, pour rectifier le tir. Or, non seulement la Réforme n'aura pas débouché sur une véritable unité et une véritable pureté primitive, mais elle aura entraîné la naissance de multitudes de courants religieux s'opposant entre eux... Voyez-vous, ce qui me dérange, c'est qu'il n'y a pas d'unité de foi véritable dans le protestantisme, tout au plus quelques invariants. Or, c'est la Parole inspirée de Dieu lui-même qui nous dit qu'il ne doit y avoir parmi les chrétiens qu'une seule foi...Qui plus est, la croyance en l'Ecriture seule ne me paraît pas biblique. Les juifs ne se basaient pas que sur l'Ecriture, mais aussi sur une tradition orale et une autorité visible, le sanhédrin. On n'y retrouve donc pas plus que dans le christianisme cette idée selon laquelle ce serait l'Esprit-Saint qui inspirerait à chaque fidèle individuellement les vérités dogmatiques.