Salutations à tous mes chers frères et soeurs,
Gaudens a écrit : ↑mer. 12 juin 2019, 15:43
Merci James ,pour vos paroles aimables.Vous avez raison de dire que ces communautés fraternelles ne sont qu'une bonne entrée en matière mais autant commencer par cela avant de faire un quelconque grand saut.Et puis elles permettent d'augmenter justement la surface de contact entre actholiques puisqu'elles sont basées sur la proximité géographique et la volonté de favoriser l'assistance mutuelle.Pour le reste,peut-être avez -vous raison dans vos prédictions,hélas(je ne suis pas très optimiste en ce moment...).
Mais je garde une certaine réserve devant le énième appel à la fermeture de Christian K qui me rappelle le "Delenda est Carthago" de Caton l'Ancien.A force d'inciter à l'enfermement ,nous finirons tous effectivement enfermés psychologiquement ,je le crains, avec toutes les psychoses personnelles ou collectives qui vont avec;gardons plutôt ce qu'appelerais une bonne distance d'avec le monde et commençons par cesser d'accepter de l'encenser à tout bout de champ à l'égal de Dieu (suivez mon regard:"si le Père vous appelle...suivi de "si le Monde vous appelle",etc... ).
Cher Gaudens,
Tout cela me semble très lucide et mesuré.
Il s'agit effectivement d'une distance de sécurité tout azimut que je prône : cette même distance qui peut nous garder des tentations du monde et de ses blasphèmes répétés à l'égard de ce qui nous est le plus sacré ; ET cette même distance qui peut aussi nous garder d'une certaine dérive sectaire au sein de nos communautés, j'en conviens parfaitement. Après tout, ce n'est jamais qu'au sein de communautés très soudées que des abus de confiance, des abus d'influence, des escroqueries et toute sorte de dépravations sexuelles (dont la pédophilie) peuvent se multiplier sans qu'aucun ose protester. J'imagine que c'est ce que craignent principalement les partisans de l' """ouverture""". Cependant, l'inverse n'est pas vrai : la situation actuelle de l’Église montre qu'en s'ouvrant au monde, on ne s'en prémunit pas non-plus. Aussi, opter pour le communautarisme doit aller de paire avec une vigilance accrue pour empêcher que de tels comportements abjects ne se produisent. C'est la raison pour laquelle, je ne suis pas pour une communautarisation trop poussée.
En gardant ce genre de précautions en tête en plus de celles que j'ai déjà énumérées dans mes précédents messages, il nous reste une grande marge de manœuvre pour fonder les communautés catholiques de demain
pour ceux qui le souhaitent. Nous pourrions discuter plus en détails des modalités d'entrée et de sortie en leur sein (car je le répète, nous ne sommes pas des sectaires qui veulent vivre en autarcie) et de comment nous y vivrions concrètement. Nous pourrions aussi imaginer des communautés qui vivraient selon des modalités différentes, je n'ai pas particulièrement d'attrait pour l'uniformité. La ligne directrice est de renforcer les liens entre les catholiques pour qu'au final nous ayons chacun dans nos cœurs d'une affection particulière pour nos frères et sœurs, c'est fondamental.
Ce dernier point mérite un approfondissement parce que je pense que c'est aussi un point délicat dont beaucoup n'ont pas conscience. L'un des nombreux problèmes de l'époque moderne est de nous avoir fait détester notre identité. Notre culture a été présentée par les historiens modernes (plus ou moins marxisés) comme une succession d'oppressions, de guerres et de tragédies où la religion chrétienne (mais surtout le Catholicisme) tenait une place de choix comme vecteur d'obscurantisme et de haine. Il en a résulté ce que beaucoup nomment un comportement ethnomasochiste qui fait que les occidentaux, et surtout nous chrétiens catholiques, ne cherchons plus par nous-mêmes des moyens de subsistance en tant que peuples, communauté et civilisation mais tentons d'une manière ou d'une autre de trouver une réponse chez l'autre (juifs, musulmans, africains, bouddhistes, hindoux voir même plus anciens comme les païens celtes ou gréco-latins). C'est dans cela que prend sa source le culte actuel pour l'ouverture, la diversité, le vivre-ensemble et tous ces éléments de langage qui sont répétés à tort et à travers en toute circonstance. Le revers de la médaille est qu'à force d'aller voir si l'herbe est plus verte chez les autres, on finit par croire que l'herbe est effectivement plus verte ailleurs et donc que notre herbe à nous est morte, ce qui, par faute d'entretien, est en passe d'advenir : c'est l'ethnomasochisme! Ici entre frères catholiques, nous nous côtoyons peu, nous nous faisons beaucoup de reproches et la Sainte Doctrine, nous nous en détournons progressivement. Vis à vis des non-catholiques, le moins qu'on puisse dire est que nous ne donnons absolument pas envie d'être rejoints. Il faut donc exorciser cette funeste tendance et il n'y a pas meilleure méthode que le communautarisme pour ça : vivre le plus de temps possible à notre contact, réapprendre à nous aimer, réapprendre notre religion et réapprendre à vivre sans cette culpabilité qui plane sans cesse et qui n'a pas lieu d'être parce que
l'herbe est verte chez nous! Le Corps du Christ est malheureusement boiteux et il y a beaucoup de choses à réparer mais nous ne pourrons rien faire s'il ne nous vient pas naturellement à l'esprit qu'il est préférable d'être entourés par nos semblables que par ceux qui se distinguent de nous.
Individuellement, nous sommes isolés et faibles, mais ensemble, le Christ est au milieu de nous et tout est possible!
Quoiqu'il en soit, du moment que tout cela respecte les Préceptes de l’Évangile, nous n'avons aucun souci à nous faire, n'est-ce pas?
J'espère que ces quelques mots supplémentaires vous auront fait réfléchir...
Que Dieu nous garde tous intègres dans la Foi!