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par Carhaix » ven. 11 janv. 2019, 11:44
Bonjour Gaudens,
Je ne suis pas tellement d'accord avec votre vision d'une religion unique dont les "confessions" catholiques, orthodoxes et protestantes seraient des sous-ensembles. Bien sûr, je comprends l'intérêt de vivre dans un monde merveilleux où les hommes sont frères et marchent main dans la main. Mais qu'arriverait-il si naissait une telle super structure religieuse ? Les traditionalistes feraient immanquablement défection, et l'Église n'a pas tellement besoin de ça en ce moment ; les différents groupes évangéliques, qui considèrent l'Église catholique comme une religion satanique, se tiendraient bien évidemment à l'écart, et manque de chance, ce sont eux qui ont le vent en poupe chez les protestants ; on peut s'attendre à des défiances du côté orthodoxe aussi. Au final, le résultat serait pire.
Et je ne vois pas sur quoi vous vous appuyez pour faire cette distinction entre "confession" et "religion", et pour dénier finalement à l'Église catholique sa qualification de religion à part entière. Car si on va par là, pourquoi s'arrêter en si bon chemin et ne pas inclure non plus l'Islam et le judaïsme ? Après tout, ces deux autres religions croient dans le même Dieu. Le seul point qui diffère, c'est la reconnaissance d'un même Messie, qui est en somme la résolution du tronc commun. On pourrait donc là aussi dire qu'il y a une même religion monothéiste, avec des options différentes suivant certains sous-groupes. Mais tout cela est complètement arbitraire. En réalité, vous inventez un sens qui n'existe pas, et qui n'est pas attesté dans la pratique de la langue jusqu'à aujourd'hui. Et désolé de dire cela, mais cela semble une constante chez les idéalistes de chercher à transformer le vocabulaire pour le faire mieux coller à leurs théories. En réalité, il n'y a pas à faire cette distinction que vous faites entre confession et religion. Le catholicisme est une religion, et une confession. Même chose pour les orthodoxes. Les protestants sont, par contre, divisés en de multiples confessions et religions. Le vocabulaire est ce qu'il est. On peut, si on veut, imaginer des solutions extraordinaires qui vont résoudre, d'un coup de baguette magique, toutes les divisions entre chrétiens, et pourquoi pas, entre toutes les religions du monde, mais on ne peut pas nier le sens objectif des mots.
Pour ma part, je pense qu'il y a des facteurs non religieux qui ont favorisé l'éloignement des religions entre elles : facteurs culturels, linguistiques, politiques, qui existaient déjà il y a plus de mille ans, et existent toujours aujourd'hui. Tout a été fait pour résoudre les différents. Et je ne vois pas comment on pourrait convaincre les orthodoxes, subitement après mille ans, de reconnaître le pape ; ou les protestants après 500 ans, de reconnaître le pape et les Sacrements (encore plus dur !) À un moment donné, on peut se dire que tout a été fait, et que le plus important est au moins de conserver des relations pacifiques et bienveillantes, tout en sauvegardant notre propre cohérence et unité internes.