Bassmeg a écrit : ↑mar. 08 janv. 2019, 1:35
Bonsoir Carhaix,
Vous m' avez questionnée et j' ai fait du mieux que j' ai pu pour vous répondre. A cela vous me dites que ma réponse ne veut rien dire et que vous connaissez le modernisme de l' histoire de l' art ainsi que la vie intellectuelle française. Vous dites ensuite que beaucoup de ce que je dis est faux et provient de mes préjugés que je projèterais.
Je vous lance ici un appel sans espoir, Carhaix. Pouvez vous m' indiquez en quoi ce que je dis est faux?
[...]
Mille tonnerres ! Il faut que je vous fasse une réponse détaillée point par point ?
Le modernisme, ce qu'on appelle le "modernisme", en tant que courant de pensée catholique, est une doctrine fondée sur une exégèse biblique qui se défie de la véracité des témoignages apostoliques, et propose une relecture expurgée de tout détail "merveilleux". Donc, les miracles n'ont pas eu lieu, et les apôtres ont menti pour mieux galvaniser les foules. Voilà la base du modernisme. Le pape Pie X a écrit une encyclique très détaillée qui condamne sans aucune réserve cette doctrine, et jusqu'à Vatican II, les prêtres devaient prêter le serment de ne pas la suivre. Si on ne croit pas aux miracles, si on ne croit pas en la virginité de Marie, si on ne croit pas que le Christ est le fils de Dieu, que reste-t-il ? Expliquez-moi.
Pour le reste, lorsque vous dites que Jésus, Constantin, Darwin, Jean-Paul II et l'abbé Pierre sont des figures du modernisme, ça n'a strictement aucun sens.
J'aimerais connaître la source qui dit que l'on pouvait kidnapper des enfants il y a deux siècles avec la bénédiction de l'Eglise, et que vous m'expliquiez ensuite en quoi les modernistes auraient mis fin à cette pratique.
J'aimerais savoir à quoi vous pensez précisément lorsque vous dites que des modernistes ont existé à toute époque. Vous pouvez citer des exemple ? Car je ne vois pas.
En revanche, ce propos est juste : "Le modernisme, c' est tenter de mettre en accord la religion avec l' air du temps et la morale du Monde. Quitte à modifier les règles religieuses, j' assume." C'est effectivement ce que font les modernistes, et je revendique le droit de ne pas me conformer avec l'air du temps et la morale du Monde, si ça ne vous dérange pas. Cela s'appelle la liberté religieuse, inscrite dans les Droits de l'Homme.
Ce propos là est également juste : "L' intégrisme, c' est tenter de mettre en accord la morale du monde et l' air du temps avec les règles religieuses agées de dizaines de siècles." Mais je ne me sens pas concerné, et je ne crois pas que cela concerne l'Eglise. Cela concerne uniquement un très faible nombre d'excités marginaux à l'intérieur de l'Eglise. Même les traditionnalistes, dans leur ensemble, ne sont pas sur cette position fondamentaliste. J'ai donc l'impression que vous mélangez tout, et amalgamez. Selon vous, si on n'est pas Femen, on est intégriste, j'ai l'impression. Vous êtes donc vraiment dans l'excès et l'absence de nuance.
Dans votre paragraphe suivant, vous continuez de tout mélanger. Je ne vais garder que quelques cas : les mangeurs de mille feuilles, les blasphémateurs, les athées, les apostats. Les autres cas, je n'en parle pas, car le sujet est glissant. La gourmandise : oui, c'est un péché, l'Eglise le dit, effectivement. Et il n'y a aucun rapport avec le modernisme. En fait, de quoi parlons-nous ? De la concupiscence, la jouissance. Vous voudriez que l'Eglise le retire de la liste des péchés, pour devenir "moderne". Vous voulez que l'Eglise dise qu'il n'y a ni vices ni vertus. En fait, vous voulez que l'Eglise dise que le mal n'existe pas, et qu'il n'y ait plus besoin de se confesser, que l'on supprime le Sacrement de pénitence. Mais heureusement, l'Eglise n'est pas sous vos ordres, Bassmeg. Et permettez-moi de vous dire que vous vous trompez. Beaucoup de mal est commis dans le monde à cause de la volonté de jouissance. Les inégalités, d'où viennent-elles, à votre avis ? Les violences ? L'atteinte à l'environnement ? ça vient de la recherche de jouissance, et nous allons en payer le prix. Les vices existent. Et le mal existe. Lisez les Evangiles. Voyez ce que le Christ dit et fait lui-même. Vous croyez que le mal n'existe pas ? Mais vous croyez en quoi, exactement ? Vous dites que l'Eglise culpabilise. Mais ce n'est pas parce que l'on est culpabilisé par l'Eglise que l'on va se confesser, c'est parce qu'on est travaillé par sa conscience. Et cela soulage sa conscience de recevoir le pardon de l'Eglise. Votre conscience ne vous travaille pas, vous ? Vous êtes donc pure et sans péché ? Vous êtes sûre d'aller tout droit au Paradis ? Vous avez de la chance !
Quant au rapport avec les autres catégories que vous énumérez, il n'y en a aucun. Encore une fois, vous avez tout mélangé. La condamnation de l'apostasie, je crois que ce n'est plus un sujet depuis le IIIe siècle après Jésus-Christ. L'athéisme, c'est autre chose. Il est normal que l'Eglise n'adhère pas à l'athéisme, puisque l'athéisme dit que Dieu n'existe pas. Vous êtes vraiment extraordinaire, Bassmeg. Vous voulez une religion qui ne croit pas en Dieu ? Mais pourquoi faire une religion ? Il suffit de ne pas avoir de religion, il me semble. Et vous pouvez laisser les gens qui croient libres de croire, vous ne pensez pas ? Le blasphème : je ne vois pas, encore une fois, ce qui vous pose problème. Blasphémer, c'est insulter Dieu volontairement. Il est normal que l'Eglise le condamne. Je ne comprends pas ce qui vous pose problème ici. Si on insulte Dieu, c'est qu'on rejette Dieu, qu'on est en guerre contre lui. Et donc, on se coupe de lui. Le péché, c'est se couper de Dieu. Je ne comprends pas votre critique. Vous voulez que l'Eglise fasse des messes noires où on insulte Dieu ? Et si elle ne le fait pas, elle est "ringarde" ? Vous êtes étrange.
Les remariés, je préfère ne pas en parler, c'est un sujet très particulier qui fait énormément débat, à l'intérieur même de l'Eglise. Simplement, vous ne pouvez pas dire que l'Eglise soit indifférente à ce problème.