Foxy a écrit : ↑sam. 10 nov. 2018, 19:30
Bonsoir La Samaritaine
Je suis d'accord avec vous, mais ce qui me fait peur quand même, c'est les délations qui vont bon train… des jeunes prêtres se suicidant, d'autres se refermant sur eux parce qu'ils n'osent plus poser un geste d'affection sur un jeune et même le ramener chez lui dans sa voiture…
C'est juste ! C'est très dur, je sais que les prêtres font très attention de ne plus avoir de gestes d'affection naturels avec les enfants. La folle ambiance ! On est obligé de passer par là et oui, on est pas à l'abri d'un faux signalement. Car en matière de criminalité sur l'enfance, il s'agit bien de "signalement" et non pas de "dénonciation" ou de "délation". Nous avons tous un devoir de signalement lorsque l'enfance est en danger.
Foxy a écrit : ↑sam. 10 nov. 2018, 19:30
Et "les victimes" le sont-elles toutes ? permettez moi d'en douter souvent... car si un homme ou une femme entre 35 et 40 ans, me dit "j'ai été violé(e) par un prêtre"... en creusant, on s'aperçoit que ce n'est pas des viols mais parfois des attouchements et même pas par un prêtre... Mais actuellement, ça "marche"...
Nous ne sommes pas à l'abri d'avoir affaire à une personne déséquilibrée dans la confusion comme la dame dont vous nous parlez. En revanche, les victimes actuellement médiatisées comme celles qui ont participé à la CEF de Lourdes et les garçons de la Parole Libérée sur les ondes depuis 3 ans, s'expriment de manière très claire, équilibrée, déterminée. Et comme ils portent plainte et témoignent sans fard sur leur site, on sait très bien qui a été violé, qui a été attouché, parfois par le même prêtre. Même les attouchement sont considérés comme un crime pédophile par la loi. (on parle bien d'attouchements sexuels, on ne parle pas d'une main sur l'épaule ou d'un bisou, même un peu trop affectueux….)
Foxy a écrit : ↑sam. 10 nov. 2018, 19:30
Espérons maintenant que ceux qui doivent prendre des décisions concernant certains prêtres (qui sont d'âge canonique) le fassent avec aussi beaucoup de délicatesse et dans la charité.
Je suis comme Zélie, très en colère. Si le crime est avéré, je n'ai pas particulièrement envie que ces gens soient "accompagnés dans la douceur et la délicatesse".
Et même s'ils sont très vieux.
Foxy a écrit : ↑sam. 10 nov. 2018, 19:30
Vous pensez peut-être que je me fiche des victimes, non, pas du tout parce que pendant mon activité professionnelle, j'ai été témoin "d'essais d'attouchements" sur des enfants dont j'étais responsable (….)
éducatrices : Nous ne laissions plus nos enfants seuls avec ce prêtre. Donc, il n'y a jamais eu de viols, ça j'en suis sûre, du moins au Hôme où nous étions et la femme dont je parlais plus haut avait été violée en effet, mais par son frère et c'était la raison de son placement par la DDASS.
Nous avons dénoncé à cette époque (en 1970) les gestes un peu trop "mains baladeuses" de ce prêtre, mais les religieuses chez qui nous travaillions nous ont dit de nous taire... que c'était "un saint prêtre"...
Je ne sais pas s'il est encore en vie, mais s'il l'est il doit bien approcher 90 ans.
Je vous félicite Foxy de la protection que vous avez apporté aux enfants, vous et vos collègues ! Et que dire de ces religieuses ! Voyez d'où vient … Mais on ne sait pas ce qu'a fait ce prêtre ensuite quand il a changé de lieu, puisque les prêtres tournent… Et il y a des chances qu'il n'ait pas rencontré partout des personnes aussi vigilantes que vous. Il y a des chances, beaucoup de chances qu'il y ait des victimes...
Puis je vous suggérer de donner votre témoignage à la Parole Libérée ? Votre parole peut peut-être apporter de l'eau au moulin de victimes de ce prêtre. Le site sert à cela : mettre en lien les différents victimes et témoins d'un même prêtre. C'est le temps du grand ménage et il n'est jamais trop tard.
Encore bravo chère Foxy, cela me touche beaucoup. Je suis malheureusement très concernée par le sujet (je n'en parle pas avec précision par pudeur) mais l'impact ravageur sur toute ma vie est encore présent et je suis très touchée de lire la parole d'une personne qui a protégé les enfants. Vous n'imaginez pas à quel point votre action a déterminé le destin de tous ces enfants. Vous savez, ne pas avoir été protégée par les adultes, c'est une chose insupportable, un sentiment d'insécurité qui colle à la peau et qui donne beaucoup de colère.
Vous avez là la racine de la colère noire contre l'Eglise dont témoignent certaines victimes. Il y a tout en même temps le traumatisme sexuel, le traumatisme psychique, le traumatisme affectif et il y a le traumatisme en lien avec la sécurité, un sentiment viscéral d'insécurité : dans le monde innocent de l'enfance, le sol qu'on croyait solide soudain s'écroule, un volcan explose, un tremblement de terre, un tsunami et on bascule à vie dans une autre monde ou la sérénité et la confiance dans les adultes n'existe plus. Ce qui se passe ensuite, ce poison mortel injecté dans l'âme et dans le corps, cette condamnation à mort secrète dans l'inconscient, tout dépend du choix de vie que l'on fait : choisir la mort ou la vie.
Et Dieu est Miséricorde, et Christ est Sauveur et le Souffle donne Paix et Force, au cœur même de la blessure. Au cœur même de la plaie sanglante, Dieu Trinité donne sa Vie. Mais cela demande un courage important, porteur d'une telle plaie, de s'ouvrir à la Lumière de Dieu plutôt que de se "protéger" de Lui comme de tout le monde en un enfermement mortifère.
Si je pouvais clamer cela à toutes les victimes ! Dieu sauve, courage, ouvrez lui votre cœur, nul n'est condamné et chacun est sauvé mais Dieu a besoin de notre collaboration, Dieu ne nous sauve pas sans nous. Et Dieu seul est sécurité, Dieu seul est mon roc,
"Dios solo basta" (Thérèse d'Avila)
En Christ,
Samaritaine