Bonjour à tous,
Je suis pour ma part très hostile à la liturgie en langue vernaculaire, ne serait-ce que parce qu'elle détruit l'unité liturgique de l'Église latine. Traduire, c'est toujours trahir. Je trouve d'ailleurs étrange, AdoramusTe (ou plutôt NousT'adorons, un changement de pseudo s'impose
), que vous plaidiez pour l'usage des langues vernaculaires dans la liturgie tout en recommandant de prendre en modèle les orientaux. À ma connaissance, les liturgies orientales ne sont pas en langue vernaculaire mais en grec koïné, en arabe classique, en slavon, en araméen, langues qui ne sont pas du tout les langues maternelles des chrétiens participant à ces liturgies... Croyez-vous que les grands-mères russes comprennent le slavon ? C'est la pluralité des églises orientales qui justifie la pluralité des langues liturgiques. Or nous n'avons pas, et nous n'avons jamais eu, une telle pluralité dans l'Église latine. Dieu merci, d'ailleurs, la "communion" orthodoxe est tout sauf un modèle à suivre.
En revanche, je comprends tout à fait le malaise que vous ressentez en voyant les fidèles lire leur missel tout au long de la liturgie. C'est que la branche du mouvement liturgique à l'origine de cet usage est très contestable et jansénisante par certains aspects. Dom Guéranger, comme l'a rappelé Suliko, était d'ailleurs très hostile à l'usage de tels missels par les fidèles. Car la liturgie ne s'adresse pas aux fidèles, mais à Dieu.
D'autres pratiques fréquentes dans la "FERM" telle qu'elle est célébrée en France sont du même acabit, comme la messe dialoguée, pratique pas traditionnelle du tout et d'invention récente. J'ai d'ailleurs constaté que cette pratique, dont raffolent les tradis français, n'existe pas dans de nombreux pays étrangers, où l'on célèbre de véritables messes basses.
Les lectures en langue vernaculaire, face aux fidèles, d'introduction récente dans les messes SP, sont du même tonneau.
Si on considère que la liturgie s'adresse aux fidèles, censés tout comprendre, alors on va à la messe NOM où la messe est célébrée face au peuple et en français.
Les fidèles qui souhaitent s'instruire et mieux connaître la liturgie peuvent le faire. L'apprentissage du latin d'Église (bien plus facile que le latin classique) ne pose aucune difficulté pour un francophone. Le texte biblique est d'une grande pauvreté lexicale. Seules les hymnes, au vocabulaire soutenu et à la syntaxe complexe, sont plus difficiles à comprendre, mais on les apprend par cœur.