« Je suis noire et belle, filles de Jérusalem, comme les tentes de Qédar, comme les tentures de Salomon » (Ct 1, 5).
La noirceur de l'épouse : « noire … comme les tentes de Qédar », rappelle à la fois l'exil loin de l'Époux et le péché qui nous sépare du Seigneur. Les « tentes de Qédar » sont dans le désert aride, exposées au soleil, loin de Jérusalem, loin de celui dont David nous dit :
L'épouse qui s'est écartée de l'ombre du Bien-Aimé, est brûlée par le soleil.« Le Seigneur est ton gardien, le Seigneur est ton ombrage, le Seigneur, à ta droite, de jour, le soleil ne peut te frapper » (Ps 121,5-6).
D'autre part, la tribu de Qédar est de la descendance d'Ismaël :
« Voici les noms des fils d'Ismaël (…) Qédar » (Gn 25,13).
La descendance d'Ismaël n'est pas dans l'Alliance qui se transmet par Isaac et ses fils. Être « noire comme les tribus de Qédar », c'est une façon de dire « avoir refusé l'Alliance » et c'est un grand malheur, comme Quel malheur pour moi que d'habiter les tentes de Qédar ! »
Tout en confessant sa noirceur, l'épouse affirme : je suis belle comme « les tentures de Salomon ». Les tentures de Salomon [voiles de Salma], ce sont les rideaux entourant le Saint des saints, dont on nous dit :
« Noire comme les tentes de Qédar » (Ct 1,5) quand le péché m'éloigne de l'Époux, « belle comme les tentures de Salomon » (Ct 1,5) quand la miséricorde divine me revêt de la beauté de Dieu.« Tu feras un rideau (…) Tu mettras le rideau sous les agrafes, tu introduiras là, derrière le rideau, l'Arche du Témoignage » (Ex 26,33).