Trinité a écrit ce qui suit :
Trinité a écrit : ↑mar. 06 févr. 2018, 0:14
Malheureusement force est de constater, que ce qui semblait idyllique dans le cadre d'une relation amoureuse sans rapports sexuels, peut très bien se transformer en drame, lorsque les relations sexuelles interviennent.
Malgré l'Amour entre deux personnes ,il y a des répulsions des intolérances qui engendrent des conflits irréversibles ,et des drames qui se répercutent sur toute la famille, y compris les enfants bien sûr !
Est-ce le but recherché entre l'union de deux êtres ? Je n'en suis pas convaincu...et qu'on ne me dise pas
qu'avec de l'Amour on arrive à résoudre ce problème... je ne suis pas du tout convaincu de cela également...
C'est vraiment une loterie à ce niveau.
Faut il supporter deux vies gâchées en partant de ce principe? La question reste entière !
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[Le] désaccord [sexuel] peut conduire à des situations conflictuelles dramatiques, avec des répercussions également dramatiques pour le couple et les enfants éventuels!
C'est pour cela que l'expérience sexuelle a une très grosse importance, car bien souvent elle conditionne l'harmonie future d'un couple.
Je ne parle pas de libertinage, qui est un autre aspect évidemment condamnable.
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Je sais ! Les rapports sexuels avant mariage sont interdits par l'église...et c'est bien dommage, car cela empêcherait bien des divorces!
Je vous accorde que la frontière est tenue entre le libertinage et l'expérience sexuelle!
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il y a des cas d'intolérances physiques, de répulsions pour l'acte etc...qui ne peuvent êtres révélés que par la pratique de cet acte!
C'est pour cela que le concubinage (je n'ai pas dit libertinage...) est une expérience pouvant éviter cet état de fait!
Je sais ce n'est pas prévu par le catéchisme de l'Eglise Catholique, mais c'est un constat !
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Ces incompatibilités physiques viennent d'ailleurs majoritairement de la femme !
Il y a beaucoup de femmes qui éprouvent de la répulsion ou du dégoût pour les rapports physiques et tant que ceux ci n'ont pas été réalisés elles n'en ont pas connaissance.
Ces situations mènent à la catastrophe et à la destruction du couple .Vous me direz si il y a de l'Amour entre l'homme et la femme cette étape doit être dépassée, mais je n'en suis pas du tout convaincu!
L'harmonie physique est très importante dans un couple...
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Le désir peut dans certains cas être à l'origine au rendez-vous, mais à l'accomplissement de l'acte et dans l'hypothèse évoquée de dégoût ou répulsion ou au minimum ...peu d'entrain, la résultante est la même...
Le manque d'harmonie physique se répercute irréversiblement et je dirais...malheureusement à la longue, sur une destruction des belles valeurs platoniques initiales
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Bonjour Trinité,
Je lis avec attention vos messages qui s’appuient principalement sur un souci de vérifier, avant un mariage, l’harmonie sexuelle des personnes pour éviter un risque d’incompatibilité sexuelle.
Les exemples ne manquent pas.
Et, pour vérifier la compatibilité, vous ne voyez pas d’autre possibilité que d’expérimenter la sexualité avant tout mariage, comme si seule une relation sexuelle préalable au mariage pouvait satisfaire la vérification nécessaire.
Est-ce vrai ?
Depuis Adam et Eve, l’union d’un homme et d’une femme est un sacrement naturel par lequel Dieu unit lui-même deux personnes dans une communion d’amour à son image qui est le signe et le moyen de sa présence dans l’humanité.
Les lois de l’Eglise ne peuvent que proposer des vases d’argile ou de verre plus ou moins étanches et résistants pour aider les fidèles à pouvoir recueillir ce sacrement et à en vivre.
Depuis Adam et Eve, un mariage se réalise par une attirance corps, âme et esprit, entre un homme et une femme, qui les décide, de commun accord, à quitter père et mère pour unir leur vie.
Cette volonté inclut, notamment, un désir commun d’une union qui s’étend à tout l’être humain, jusqu’au plus intime de son corps et de son âme, ce qui inclut le désir d’une union sexuelle et l’ouverture à la procréation, à l’enfant qui réalise l’union désirée.
C’est Dieu lui-même qui inscrit dans l’humanité cette aspiration à un don mutuel à l’image du don mutuel éternel des personnes divines.
La communion du Père, du Fils et de l’Esprit Saint est le seul modèle qui peut être à la hauteur de ce qu’est un amour conjugal inspiré par Dieu.
Le mariage met les conjoints en route sur un chemin que Dieu lui-même leur ouvre.
L’amour des époux trouve sa source dans l’amour de Dieu qui vient se montrer de la manière la plus étendue dans le Christ en croix qui donne sa vie pour nous faire vivre.
Certes, nous ne pouvons recevoir un tel amour conjugal inspiré par Dieu et en vivre que dans nos vases d’argile, dans notre condition de pécheurs, avec toutes nos faiblesses qui feront toujours d’un sacrement du mariage une réalité plus grande que nous, un chemin sur lequel Dieu nous invite à davantage que ce que nous pouvons atteindre aujourd’hui.
Cet amour n’est pas donné à des justes mais à des pécheurs. Il est donné totalement, gratuitement, inconditionnellement. Il est pure grâce.
Le Christ ne vérifie pas au préalable si nous remplissons les conditions de son amour. Il nous aime tels que nous sommes, malades et pécheurs.
C’est parce qu’il est total, gratuit et inconditionnel que cet amour est présent et peut être reçu.
N’en est-il pas de même de l'amour conjugal dans le mariage, dans la relation sexuelle ?
Vérifier avant de se donner, c’est vivre et expérimenter la relation sexuelle sans le don total, gratuit et inconditionnel dans lequel elle peut être sacrement de Dieu.
Une telle expérience, un tel essai, manque sa cible. Comment expérimenter le don total du corps dans la relation sexuelle qui exprime le don total de la personne si, précisément, ce don total est absent dans l’essai ?
Ce qui doit être vérifié, c’est exactement le contraire. Y a-t-il une réelle volonté d’une communion des personnes ?
Y a-t-il un réel désir d’unir sa vie à celle d’un(e) autre, de vivre d’une communion reçue de Dieu, à l’image de Dieu qui donne sa vie pour faire vivre ?
L’union sexuelle inspirée par Dieu contient et réalise ce désir. Le corps y est le signe et le moyen d’un don total de soi. Un tel don est indivisible. Il constitue un nouveau foyer, il réalise une seule chair qui fait que les deux ne font plus qu’un.
Il ne s’agit pas ici d’un idéal abstrait. Chacun y vient tel qu’il est avec ses failles, ses faiblesses, ses fautes, ses lourdeurs, ses insuffisances. Le mariage n’est pas la réalisation concrète instantanée de cet amour divin dont il est le signe et le moyen. Il est seulement un chemin dans lequel les époux se mettent en route avec Dieu.
Une union sexuelle qui n’est pas l’expression d’un tel don mutuel, mais qui aurait pour fondement de vérifier et de mettre à l’épreuve une union encore incertaine, est d’emblée profondément différente dans son essence même.
Ce n’est plus une union qui exprime un don, mais un test qui éprouve l’autre autant que soi-même.
Ce test peut-il réellement vérifier si les partenaires peuvent former une seule chair dans l’amour ?
Ne va-t-il pas seulement permettre de constater ce qu’est la sexualité des partenaires sans l’amour d’un don total ?
Il ne permettra en aucun cas de vérifier ce qu’est une union sexuelle comme expression d’un don total dans l’amour puisque, précisément cette union interviendrait ou serait tentée volontairement comme préalable et donc avant et en dehors d’un tel don mutuel.
Il permettra seulement de constater soit que les partenaires sont capables d’une entente sexuelle sans un tel don, soit, au contraire, qu’une entente sexuelle entre eux n’est pas possible entre eux sans un tel don.
Dans ces conditions, le concubinage préalable au mariage, à titre d’essai de vérification, est donc un leurre, surtout s’il «
réussit ».
Les partenaires auront seulement démontré entre eux que leur union sexuelle peut être vécue sans don total et inconditionnel de soi, sans être l’expression d’un don de soi. Au fond de chacun d’eux, pourra se glisser une profonde déception de ne plus y percevoir le signe et le moyen d’un don total.
Par contre, si l’essai «
échoue » parce que l’un des partenaires ou les deux s’y refusent dans un tel contexte d’expérimentation, il peut s’agir de l’expression sainte d’un désir profond, divin, de ne pas vouloir se priver de vivre l’union sexuelle comme un ciment authentique où chacun se donne pleinement et accepte pleinement d’entrer en communion avec l’autre tel qu’il est.
La virginité jusqu’au mariage se révèle alors une marque profonde d’amour des époux l’un pour l’autre, l’expression d’un désir d’une communion à l’image de Dieu, l’expression d’un désir de ne pas priver l’autre autant que soi-même de la grâce d’une union sexuelle qui réalise ce don total mutuel des époux.
Y aura-t-il des surprises ? Certainement !
Il me semble tout à fait illusoire de penser qu’une expérimentation préalable au mariage supprimerait ces surprises.
Car pour tous, le conjoint n’est jamais un objet vivant sa sexualité de manière préformatée. La sexualité vécue comme un ciment dans un don de soi exprime sans cesse des réalités multiples et changeantes. Elle intègre sans cesse l’autre qui change comme moi-même.
Et les dysfonctionnements qui peuvent se présenter sont souvent une invitation à augmenter la qualité et la vérité de la relation des conjoints dans des situations de vie infiniment variables et insaisissables.
On pourrait en parler des heures…
Ne croyez pas trop vite que la «
connaissance » vient par l’expérience sexuelle hors mariage. Elle ne vient que dans et par un amour où le don mutuel est réellement présent.
La connaissance par une expérimentation personnelle préalable blesse profondément notre humanité et fait penser à cette connaissance si séduisante pour Eve dans le jardin d’Eden. Connaître en dehors de la communion d’amour de Dieu.