Bonjour Altior,
Christophe67 a écrit : ↑lun. 30 oct. 2017, 2:28
En plus, ladite Commission n'est pas magistérielle. Je pense que c'est plus sage de rester encré à ce que le Magistère a enseigné, à ce que la Bible a écrit, à ce que la Tradition a transmis, à ce que la liturgique prie.
Il ne s'agit pas de réagir superficiellement sur ce seul texte, il faut étudier les limbes dans leur contexte ecclésiologique.
Si le concept de limbes n'a jamais fait officiellement partie de la doctrine de l'Eglise, il a continué d'être enseigné aux catholiques de nombreux pays jusque dans les années 1960 (de mémoire, on l'aborde 2x dans le CEC de St Pie X : en 100° concernant les âmes des enfants non baptisés - limbus puerorum - et très brièvement concernant les enfers - limbus patrum- ). Mais le catéchisme
officiel de l'Eglise diffusé en 1992, après plusieurs décennies de travaux, ne mentionnait déjà plus les limbes.
Les limbes des patriarches étaient une croyance assez répandue dans le Judaïsme (Ier et IIe siècle), cependant, sans l’ériger en dogme, l’Église a plusieurs fois évoqué ce lieu proche de l’Enfer, mais distinct et séparé de lui.
Les limbes des enfants (qui n'existent pas dans la Bible) ont été ébauchés au Ve siècle, quand saint Augustin avait tenté de répondre au problème de mères désespérées : puisque l'âme des petits enfants décédés sans baptême n'a pas été lavée du péché originel, ils ne peuvent accéder au paradis. Mais comme ils n'ont encore rien fait de mal, ils n'ont pas leur place en enfer.
Cependant St Augustin ne l’envisageait pas, mais saint Thomas d’Aquin le défendait.
Les limbes sont définis au XIIIe siècle,
sans emporter l'adhésion de tous (ce ne peut donc être une vérité de foi ou un dogme).
En 1984, le cardinal Joseph Ratzinger, devenu pape Benoît XVI, s'était déjà déclaré partisan «à titre personnel» de l'abandon de «l'hypothèse» de l'existence des limbes.
En 2007 l'Eglise décide de se pencher sérieusement sur le sujet, et les théologiens
du Vatican sont convenus après des mois de travaux que les limbes n'existent pas. Et on passe ainsi d'une croyance répandue à une position officielle.
Ils ont cependant souligné que
leur avis se fonde «sur une pieuse espérance» plus que sur «une certitude avérée».
Le texte, intitulé
L'espoir de salut pour les petits enfants qui meurent sans être baptisés, a été
approuvé par le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi , le cardinal William Levada, avec l'accord de Benoît XVI (j'en profite pour rappeler la caractère officiel que cela lui donne).
Alors croyez bien que, même si je ne prends pas formellement ce propos pour moi, je suis scrupuleusement ce qu'enseigne l'Eglise catholique car c'est elle qui fixe le Magistère écrit. Que vous souhaitiez voir dans les limbes un Magistère traditionnel, libre à vous. Que vous remettiez en cause la légitimité de la très officielle Commission Théologique Internationale du Vatican (qui n'a fait qu'émettre un avis validé par la CDF), libre à vous. Mais si je vous renvoie à vos conseils de suivre la Magistère, il n'est donc pas sage d'y intégrer ce qu'on souhaite y intégrer, et de définir comme Magistère ce qui ne l'est pas.
L'Eglise, guidée, inspirée, a ce rôle afin de garder l'unicité dans sa Foi au travers de son Magistère universel et non personnel.
D'ailleurs dans la Liturgie officielle je n'ai pas souvenir que nous prions les limbes.
Des articles intéressants sur le sujet dans Famille Chrétienne (abonnement ou achat de l'article malheureusement) :
Les limbes, l'histoire d'une hypothèse
Les limbes aux limbes
Les limbes et le Magistère
Bonne journée.