Énumération des raisons pour lesquelles je ne crois pas

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jovanni
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Re: Énumération des raisons pour lesquelles je ne crois pas

Message non lu par jovanni » lun. 04 déc. 2017, 18:32

Suliko a écrit : Milla,

Sauf que dans notre société, personne ne va soupçonner un athée ou un agnostique de partialité, y compris lorsqu'il parle de religion, alors que l'agnosticisme et l'athéisme, mais non militants, ne vont pas sans une certaine vision du monde qu'il n'y a aucune raison de qualifier de plus neutre que la vision catholique, musulmane ou bouddhiste...
Athée du grecque "A" "theos" veut littéralement dire "sans" "Dieu". Ce n'est pas une position théologique, il n'y pas de doctrine derrière ni d’institution, le genre de chose qui pourrait fausser un jugement. Là est le différence essentielle entre athée et croyant.



Cinci, on me dit souvent qu'il n'y a que la vérité qui blesse, votre agacement soudain et très prononcé à mon encontre semble parler de lui même sans que j'ai a faire exercice de l'argumentation.

Je vous envie Cinci, qu'il doit être agréable d'être dans le secret de Dieu. Plus sérieusement, vous pouvez vous époumoner à dire que vous savez que Dieu existe, que jésus a ressuscité, que quand nous mourrons nous iront ailleurs que dans le néant, etcetc. Ce que je peux vous dire, moi, c'est qu'au fond vous n'en savez strictement rien, c'est une affirmation tout ce qu'il y a de plus formelle. Vous n'avez rien de plus et rien de moins que les autres hommes, de quel droit pouvez vous prétendre connaitre les plus grands secrets de ce monde et de surcroît me traiter d'arrogant? je veux dire qu'est qui vous permet d'affirmer que vous "savez"? Concrètement? Bien évidemment l'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence, mais vous prétendez savoir.
Vous ne savez rien du christianisme en vérité, mon cher ami*, comme vous ne savez rien de ma propre expérience.
Argument dont j'ai du mal à saisir la structure et même le sens. Mais ce doit être moi, après tout je suis un ignorant comme vous l'avez dit (je ne sais rien de votre expérience, mais vous visiblement pour être en mesure de me traiter d'ignorant, vous connaissez la mienne, c'est encore un de vos pouvoirs surnaturels?) doublé d'un idiot comme l'a très habilement souligné votre voisin du dessus.

Je finirai par une petite citation de voltaire: "Le doute est un état mental désagréable, mais la certitude est ridicule."

[...]
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Re: Énumération des raisons pour lesquelles je ne crois pas

Message non lu par Héraclius » lun. 04 déc. 2017, 18:46

Athée du grecque "A" "theos" veut littéralement dire "sans" "Dieu". Ce n'est pas une position théologique, il n'y pas de doctrine derrière ni d’institution, le genre de chose qui pourrait fausser un jugement. Là est le différence essentielle entre athée et croyant.
Ce serait vrai si par Dieu on entendait un étant dans le monde.

Mais par Dieu, nous entendons l'Être nécessaire / Cause première distincte du monde. L'athée, métaphysiquement, est quelqu'un qui juge que le monde est l'Être nécessaire (que l'Univers se suffit à lui-même). Ce n'est donc pas quelqu'un qui suspend son jugement.

L'athéisme est un jugement métaphysique sur la nature de l'Être. Ce n'est pas une position ''neutre''. A la rigueur, l'agnosticisme peut recevoir ce titre.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Message non lu par jovanni » lun. 04 déc. 2017, 18:54

L'athéisme est un jugement métaphysique sur la nature de l'Être. Ce n'est pas une position ''neutre''. A la rigueur, l'agnosticisme peut recevoir ce titre.
Il ne pose pas de jugement puisqu'il se contente d'être sans dieu. Etre sans dieu ne veut pas dire "dieu n'existe pas" ça veut dire qui n'a pas de Dieu, il n'y aucun jugement dans cette énonciation. C'est simplement un état d'esprit manifesté par un refus.

ps: dieu est un étant dans ce monde, il est parfait. Donc il a la qualité d'être et plus de toutes les autres qualités imaginables.

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Message non lu par Héraclius » lun. 04 déc. 2017, 19:02

jovanni a écrit :
lun. 04 déc. 2017, 18:54
L'athéisme est un jugement métaphysique sur la nature de l'Être. Ce n'est pas une position ''neutre''. A la rigueur, l'agnosticisme peut recevoir ce titre.
Il ne pose pas de jugement puisqu'il se contente d'être sans dieu. Etre sans dieu ne veut pas dire "dieu n'existe pas" ça veut dire qui n'a pas de Dieu, il n'y aucun jugement dans cette énonciation. C'est simplement un état d'esprit manifesté par un refus.
Il y a deux formes d'athéisme.

1 - Un athéisme postitif : ''Dieu n'existe pas''
2 - Un athéisme négatif : ''Il n'y a pas de raison de considérer l'existence de l'étant ''Dieu'' ; ergo nous nous passons de cette hypothèse''

Soit votre propre position se rapproche de (2), auquel cas vous portez un jugement métaphysique.

Soit votre position est pure suspension du jugement (ce qui est à mon avis impossible, mais c'est un autre problème) et dans ce cas là vous n'êtes pas athée, parce que vous n'êtes pas ''sans Dieu'', vous êtes ''sans connaissance de Dieu ou de non-Dieu''. Soit, un agnostique, à proprement parler.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Message non lu par Héraclius » lun. 04 déc. 2017, 19:11

dieu est un étant dans ce monde, il est parfait. Donc il a la qualité d'être et plus de toutes les autres qualités imaginables.
Dieu est, oui. Mais pas au sens ou son essence se trouve être actualisée dans l'existence ; ce que nous prétendons, c'est qu'en lui essence et existence se confondent. Il ''est celui qui est'' dit l'Exode. En d'autre terme, il ''est'' la Source de l'Être, pas un étant très puissant qui se trouve exister. Son mode d'existence, comme être nécessaire, est distinct du nôtre ou de celui des cailloux ou de des dauphins ou du bois mort.

Bref, il ne se trouve pas avoir la qualité d'être, il EST l'être - et donc, il est la perfection, le Bien, le Beau, le Vrai, etc... Il ne les possèdent pas, il est identique à ces transcendentaux - qui en lui n'ont pas de distinction.

C'est ça, le théisme philosophique classique.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Message non lu par jovanni » lun. 04 déc. 2017, 19:13

Pour tirer mes conclusions je ne fais que m'appuyer sur l’étymologie du mot athée. Cependant je vous accorde qu'il est vrai que ceux qui se revendiquent athée ont souvent des revendications qui se veulent contestataires.

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Message non lu par Suliko » lun. 04 déc. 2017, 21:47

Si, parfois, quand même. Petit exemple avec cet article de Slate sur Michel Onfray, où le regard du philosophe athée est décrit comme "partial et partiel". Et ce n'est pas la première fois que je lis ou entends ça sur lui quand il cause religion.
Mais Onfray est justement un athée de type militant, alors que je faisais référence à l'agnostique ou à l'athée lambda, càd à l'Occidental typique de notre époque.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Message non lu par Suliko » lun. 04 déc. 2017, 23:18

Athée du grecque "A" "theos" veut littéralement dire "sans" "Dieu". Ce n'est pas une position théologique, il n'y pas de doctrine derrière ni d’institution, le genre de chose qui pourrait fausser un jugement. Là est le différence essentielle entre athée et croyant.
L'athéisme est bien une position métaphysique, avec ses propres implications dans les domaines politique et social. Aux questions existentielles que tout homme se pose un jour ou l'autre, l'athée répond par l'incroyance en Dieu. Dire que ce n'est pas un jugement, mais juste l'état naturel de l'homme lorsqu'il n'est pas influencé par les dogmes religieux, est pour le moins contredit par l'histoire de toutes les civilisations...
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Énumération des raisons pour lesquelles je ne crois pas

Message non lu par apatride » lun. 04 déc. 2017, 23:26

Cher jovanni,

Le théorème de Gödel est malheureusement sans appel : toute affirmation s'appuie sur un système d'axiomes indémontrables.

Ainsi, la science ne peut prouver par elle-même qu'elle est le meilleur moyen de déterminer la vérité sur les propriétés objectives du monde matériel. Il y a néanmoins un sérieux faisceau d'indices pour que ce soit le cas.

Dieu n'est pas démontrable, mais il y a un sérieux faisceau d'indices pour asseoir sa certitude à son sujet. Le raisonnement peut certes vous amener jusqu'à un certain point, mais on peut combler l'écart autant qu'on veut, il restera toujours un palier infranchissable. Ce palier c'est le saut de la foi, l'acte libre par excellence, celui qui ne peut être soutenu si ce n'est par une décision propre et entièrement libre justement puisque plus rien ne vient la prouver.

Par analogie, c'est un peu la même chose dans une relation amoureuse : on peut connaître l'autre personne mais l'écrasante majorité de son être nous est un mystère. Néanmoins et malgré ces fondations hasardeuses, il est possible de poser un acte de foi et de confiance, acte qui nous met alors dans les dispositions nécessaires à participer du mystère de l'autre personne, afin de la connaître comme aucune autre disposition ne nous le permet.

"Aie la foi et connais Dieu", pour faire un raccourci peu subtil, est à comprendre comme "Prends ce médicament et guéris" ; tant que je ne suis pas le traitement, je ne peux pas en conclure qu'il est inefficace.

Ainsi comme le dit Rémi Brague (me semble-t-il...) : la foi est à la connaissance de Dieu ce que les yeux sont à la vision, l'organe qui permet de le percevoir et de le connaître.

Je ne peux que vous recommander de nouveau la série "The Pyschological Significance of Biblical Stories" du Dr Jordan B. Peterson, à vous lire je suis sûr que son approche répondra à nombre de vos interrogations :


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Re: Énumération des raisons pour lesquelles je ne crois pas

Message non lu par apatride » lun. 04 déc. 2017, 23:31

Rémi Brague - "Du Dieu des chrétiens et d'un ou deux autres"

CHAPITRE II
CONNAITRE DIEU

(...)

Pour le christianisme, Dieu est quelque chose comme une personne. Cela ne veut évidemment pas dire qu'il serait un homme. J'éprouve le besoin de le préciser, car, trop souvent, on confond "personne" et "homme", alors que la personne, telle que Boèce l'a définie pour la première fois, est "une substance individuelle de nature rationnelle", qu'elle qu'en soit la nature : homme, ange ou Dieu. Il vaudrait mieux dire en rigueur que Dieu est suprapersonnel. Mais là aussi, un danger nous guette : on risque de comprendre qu'il est impersonnel, alors qu'il vaudrait mieux dire qu'il est plus personnel encore que les personnes que nous côtoyons. Et en tout cas, il ressemble plus à une personne qu'à un objet matériel.

On peut s'en faire une idée en considérant la célèbre réponse à la question de Moïse : "Je suis (serai) que je suis (serai)" (Exode, 3, 14). En un premier temps, on peut voir dans ces mots un refus de répondre, comme les enfants se tirent d'affaire en répétant : "parce que parce que". Et c'est ainsi que quiconque parle hébreu comprend aujourd'hui cette phrase. Mais au fond il s'agit aussi d'une véritable réponse, très précise, parfaitement adéquate à son objet. En effet, d'une personne, d'une liberté, on peut justement dire, et on ne peut dire rien d'autre que : elle sera ce qu'elle sera.

Quand nous demandons à quelqu'un : "qui êtes-vous ?", nous voulons dire le plus souvent : quel est votre nom ? Ou : quel est votre métier ? Ou encore : pourquoi êtes-vous ici ? Que faites-vous ici ? Mais lorsque la question est authentique, lorsqu'elle correspond à un désir de connaître la personne en tant que telle, la seule réponse vraie est : "Tu verras ..." Elle ne peut d'ailleurs être donnée que dans une expérience qui relève de l'amour ou de l'amitié. L'amour consiste justement à laisser ouvert l'espace dans lequel l'autre pourra dire, ou plutôt faire, ce qu'il ou elle est, ou plutôt ce qu'il ou elle sera.

4. Chercher au bon endroit

Or, l'attitude qui culmine dans l'amour, à savoir : laisser ce qui est être ce qu'il "veut" être, se retrouve à tous les niveaux de la connaissance. Reprenons une distinction classique depuis Husserl entre deux sortes de phénomènes : (a) ceux qui me sont immédiatement donnés dans l'expérience que je fais de moi-même, et appelons-les "immanents", et (b) ceux que je reçois d'ailleurs, que l'on appellera des phénomènes "transcendants". Les vécus (Erlebnis) sont immanents, les choses (Ding) sont transcendantes. Les choses désignent en ce cas, de la façon la plus large, tout ce qui ne nous est pas donné dans une expérience immédiate de nous-mêmes. En ce sens, les objets matériels, bien sûr, mais aussi les lois mathématiques, les animaux, les hommes, les anges s'ils existent, et Dieu même sont aussi des "choses".

Énonçons donc une règle qui a l'air d'aller de soi, mais dont les implications vont loin : pour connaître les "choses", puisqu'elles sont "dehors", il faut tout bêtement aller les y chercher là où elles sont. Le "là où elles sont" est parfois relativement simple : pour voir des couleurs, il suffit d'allumer la lumière et d'ouvrir les yeux. Mais il est parfois plus compliqué : pour voir passer un train, il faut être à côté d'une ligne de chemin de fer; pour voir des koalas, il faut faire le voyage jusqu'en Australie, éventuellement jusqu'à l'espèce précise de koalas que l'on cherche; pour savoir ce qu'est l'ivresse, il faut boire de l'alcool, et dans la quantité requise; pour voir des microbes, il faut un microscope. Dans le cas de certaines réalités difficiles d'accès, il faut même toute une stratégie pour, comme on dit très joliment, les "mettre en évidence" : inventer un processus expérimental, des appareils de mesure, tout un attirail souvent fort complexe. Et cette "évidence", contrairement à ce que suggère l'étymologie, n'est pas toujours une façon de "voir" (videre) avec les yeux du corps. On peut déduire l'existence d'une particule à partir de ses effets, reconstituer l'ancêtre d'une espèce animale dont on n'a pas de traces fossiles à partir d'espèces déjà découvertes, faire remonter un fantasme à la surface à l'issue d'une cure psychanalytique. Non, bien sûr, sans un certain résidu d'incertitude.

(...)

Si Dieu est le Bien et s'il veut notre bien, qui est notre sanctification, de quelle connaissance de Dieu avons-nous besoin pour cette sanctification ? De celle-là même que nous donne la foi, d'une union dans la volonté avec lui. Deux siècles avant Pascal, à la fin du XVe siècle, on lit sous la plume de l'humaniste florentin Marsile Ficin une phrase qui ressemble étrangement, sans que l'on puisse établir une filiation, à celle que j'ai cité plus haut : "Dieu se donne lui-même en récompense à ceux qui l'aiment plutôt qu'à ceux qui le fouillent" (Amantibus (...) Deus se ipsum retribuit potius quam scrutantibus). Il ne s'agit pas de scruter Dieu, j'oserais presque dire de le passer au scanner. Non par discrétion, mais tout simplement parce que ce n'est pas là l'instrument adapté. Chercher à la "dévisager", ce serait, très littéralement, lui retirer le visage qui en fait une personne.

On comprend mieux alors pourquoi l'acte de foi doit être un acte libre. Ce n'est pas seulement pour qu'il puisse être méritoire, mais pour deux raisons. C'est, d'une part, pour pouvoir être un acte à proprement parler, et pas un automatisme, un réflexe, ou comme on voudra dire. C'est, d'autre part, afin qu'il puisse atteindre véritablement son objet propre. On peut certes dire, si l'on y tient, que l'acte de foi est méritoire. Mais quelle est la récompense qu'il "mérite" ? Nulle autre que d'atteindre son objet. La récompense de la foi, c'est encore plus de foi, de même que la récompense de l'amour n'est autre que davantage d'amour. Dieu ne rétribue pas l'amour par autre chose que par l'amour lui-même.

Selon la théologie la plus classique, comme celle de Thomas D'Aquin, l'acte de foi est un acte de la volonté. Bien entendu, cela ne veut pas dire que l'on ferait exister Dieu en le voulant très fort. Ni même que, toujours en le voulant très fort, on le rendrait visible à autre chose qu'à la volonté, de telle sorte que celle-ci pourrait se mettre en congé et se laisser relayer par une autre faculté, celle de la simple constatation. On peut très bien, par un effort de la volonté, faire apparaître des images et se faire croire qu'elles ont une réalité objective. Pour les auteurs spirituels, il s'agit là d'idoles qu'il faudra détruire dans tarder.

C'est la volonté même qui est l'organe de la vision de Dieu. Les controverses médiévales sur la vision de Dieu qui est la joie des bienheureux, au paradis, ont opposé ceux qui, comme les dominicains, mettaient l'accent sur l'intellect et les franciscains, qui soulignaient le rôle de la volonté. Selon les premiers, la béatitude consiste à "voir" Dieu; selon les seconds, à l'aimer. Mais personne n'a jamais soutenu que le regard du bienheureux pouvait rester braqué sur son objet divin sans un acte d'amour. Il en est ainsi parce que la faculté qui saisit doit être de même nature que l'objet qu'elle saisit. Dieu étant liberté, il ne peut être rencontré que dans la liberté. L'acte de volonté ne vient pas suppléer une connaissance défectueuse, en attendant mieux. La vision béatifique que nous espérons au paradis, ou plutôt qui est le paradis, est une union dans l'amour. Nous ne pourrons jamais nous passer d'aimer.

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Re: Énumération des raisons pour lesquelles je ne crois pas

Message non lu par TREBLA » mar. 05 déc. 2017, 0:00

Cher jovanni,

Merci pour les questions existentielles suivantes :
jovanni : sam. 02 déc. 2017

La vérité de ce monde correspond aux grandes questions: d'où venons nous? qu'est-ce qui se passe après la mort? Qui nous a créé?
Je vais répondre à vos questions d'une manière purement scientifique et rationnelle.

1) D'où venons-nous ? Tous les êtres humains qui vivent aujourd'hui sur la Terre viennent des parents humains.

2) Qu'est-ce qui se passe après la mort? "Le corps retourne à la minéralité du squelette, puis à la poussière et à ce qu’elle pourrait receler d’énergie."
(De quelques mots du docteur Hubert Larcher, Florilège de textes et document compilé par Françoise Biotti-Mache et Julien Mache, 2008)

3) Qui nous a créés ? Ce n'est pas la nature qui nous a créés.
Nous savons que nous retournons à la poussière. Nous savons que la poussière ne nous fait pas. Nous savons que la matière ne peut pas créer la vie.

Un peu de bon sens :

La vie existe.
La nature ne peut pas créer la vie.
Donc, il faut une source de vie qui se trouve en dehors de la nature.

Que le Seigneur vous bénisse.

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Re: Énumération des raisons pour lesquelles je ne crois pas

Message non lu par jovanni » mar. 05 déc. 2017, 0:02

Suliko a écrit :
Athée du grecque "A" "theos" veut littéralement dire "sans" "Dieu". Ce n'est pas une position théologique, il n'y pas de doctrine derrière ni d’institution, le genre de chose qui pourrait fausser un jugement. Là est le différence essentielle entre athée et croyant.
L'athéisme est bien une position métaphysique, avec ses propres implications dans les domaines politique et social. Aux questions existentielles que tout homme se pose un jour ou l'autre, l'athée répond par l'incroyance en Dieu. Dire que ce n'est pas un jugement, mais juste l'état naturel de l'homme lorsqu'il n'est pas influencé par les dogmes religieux, est pour le moins contredit par l'histoire de toutes les civilisations...
C'est tout le contraire, puisqu'il s'agit d'un rejet pur et simple des positions métaphysiques, justement. Cf de l’étymologie du mot en lui même. L'athéisme n'est pas une affirmation de l'inexistence de Dieu, centais athées le vivent ainsi mais ce n’est pas une caractéristique propre à l'athéisme en lui même. L'athéisme n'est ni plus ni moins ce que suggère son étymologie: le fait d'être et de vivre sans Dieu.

De plus, la religion dans l'histoire de toutes les civilisations que vous mettez en avant tend d'avantage à mettre du plomb dans l'aile de vos croyances plus qu'à les crédibiliser, les chrétiens sont monothéiste et non pas Déiste ou Polythéiste.
Dernière modification par jovanni le mar. 05 déc. 2017, 0:23, modifié 1 fois.

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Re: Énumération des raisons pour lesquelles je ne crois pas

Message non lu par apatride » mar. 05 déc. 2017, 0:21

jovanni a écrit :
mar. 05 déc. 2017, 0:02
Suliko a écrit : L'athéisme est bien une position métaphysique, avec ses propres implications dans les domaines politique et social. Aux questions existentielles que tout homme se pose un jour ou l'autre, l'athée répond par l'incroyance en Dieu. Dire que ce n'est pas un jugement, mais juste l'état naturel de l'homme lorsqu'il n'est pas influencé par les dogmes religieux, est pour le moins contredit par l'histoire de toutes les civilisations...
C'est tout le contraire, puisqu'il s'agit d'un rejet pur et simple des positions métaphysiques, justement. Cf de l’étymologie du mot en lui même. L'athéisme n'est pas une affirmation de l'inexistence de Dieu, centais athées le vivent ainsi mais ce n’est pas une caractéristique propre à l'athéisme en lui même. L'athéisme n'est que ce que suggère son étymologie: purement et simplement le fait d'être et de vivre sans Dieu.

De plus, la religion dans l'histoire de toutes les civilisations que vous mettez en avant tend d'avantage à mettre du plomb dans l'aile de vos croyances plus qu'à les crédibiliser, les chrétiens sont monothéiste et non pas Déiste ou Polythéiste.
Savez-vous jovanni que historiquement, c'est justement le monothéisme chrétien qui rend possible l'apparition de l'athéisme et d'une possibilité de réponse de l'homme ?

Quand le polythéisme sature le monde de divin, la figure du Christ permet le reflux de la présence divine qui permet elle-même le monde profane. C'est l'athéisme qui est inédit face à l'inclinaison naturelle de l'homme à la métaphysique.

Athéisme dont on accusera d'ailleurs... les premiers chrétiens !

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Re: Énumération des raisons pour lesquelles je ne crois pas

Message non lu par Suliko » mar. 05 déc. 2017, 0:29

C'est tout le contraire, puisqu'il s'agit d'un rejet pur et simple des positions métaphysiques, justement.
Mais justement, le fait de rejeter les questionnements métaphysiques en décidant de ne pas croire en un monde surnaturel est déjà en soi un jugement métaphysique...Penser que Dieu n'existe pas, c'est déjà en dire quelque chose, c'est déjà être dans le jugement philosophique.
De plus, la religion dans l'histoire de toutes les civilisations que vous mettez en avant tend d'avantage à mettre du plomb dans l'aile de vos croyances plus qu'à les crédibiliser, les chrétiens sont monothéiste et non pas Déiste ou Polythéiste.
La question n'était pas de savoir si les diverses civilisations avaient et ont des choses vraies à dire sur la divinité, mais simplement de faire le constat qu'elles se sont toutes basées sur des croyances en une ou des entités surnaturelles, en bref sur des croyances religieuses. Donc, présenter l'athéisme comme une sorte d'état naturel de l'homme lorsqu'il n'est pas influencé par des croyances irrationnelles ou du moins improuvables ne me semble pas pertinent, tant le questionnement métaphysique fait partie de la condition humaine, quelles que soient par ailleurs les réponses apportées à ces questions (et l'athéisme en est une). Il me semble que cela vous gène de considérer l'athéisme comme le résultat d'un jugement métaphysique et je ne comprends pas pourquoi c'est le cas. Ce constat n'a rien de rabaissant...
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Message non lu par jovanni » mar. 05 déc. 2017, 0:45

Bien entendu que l’athéisme réagit au théisme (dieu), c'est dans le mot. C'est un fait qui n'a nul besoin d'être débattu.
Quand le polythéisme sature le monde de divin, la figure du Christ permet le reflux de la présence divine qui permet elle-même le monde profane. C'est l'athéisme qui est inédit face à l'inclinaison naturelle de l'homme à la métaphysique.
Le polythéisme est toujours activement pratiqué, comme en Inde par exemple. Il n'y a aucune raison possible d’imaginer que le christianisme assimile toutes ces croyances en son sein pour n'en former qu'une grande et ultime. Qu'en penserait un moine ou un Hindouiste à votre avis? Serait-il d'accord pour vous laisser affirmer que votre religion représente les autres de la meilleure façon possible? D'ailleurs certaines valeurs de ces religion sont complètement contraires voir contradictoires aux valeurs chrétiennes, comme la polygamie musulmane, pour n'en citer qu'une. Dire que l'homme à une inclinaison naturelle à la métaphysique sous entends dans votre cas que tout le monde tend vers Dieu à la base, et que l'athéisme est une réponse à cela. Or, déjà à ce stade on constate une incohérence: si l'homme tendait à croire en Dieu, pourquoi certains d'entre eux ne croient pas et ont un comportement qui peut parfois être carrément contestataire? De plus assimiler toutes les croyances à une seule sous entend qu'elle sont en résonance entre elles, or ce n'est pas du tout le cas, c'est même plutôt le contraire, encore aujourd’hui on se tue pour nos croyances religieuses. Quelle drôle de prédisposition naturelle, je m'interroge.

S'il est indéniable que l'homme a un attrait pour les questions existentielles, et ce, depuis la nuit des temps, il l'est tout autant que ces croyances varient énormément d'un continent à l'autre et surtout d'une époque à l'autre. Qui oserait me dire que l'AT et le NT, sont tous deux de la même trempe, l'un raconte des histoires sanglantes mettant en scène un Dieu vengeur qui tue sans vergognes ses propres enfants, l'autre est un récit bien plus édulcoré et modéré, je serais tenté de dire qu'il est dans l'ère du temps. Les religions ont toutes le même but: expliquer ce qu'on ne comprend pas, et dans ce sens elles sont terriblement humaines.

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