AdoramusTe a écrit : ↑sam. 04 nov. 2017, 20:51
Selon la doctrine la plus commune chez les canonistes (Naz par exemple) déposer un pape, le condamner ou le juger, est impossible dans la pratique. Si un pape enseigne l'erreur, il faut certes lui résister, mais il reste pape jusqu'à sa mort ou sa renonciation. Selon l'adage le premier siège n'est jugé par personne. Huss ou Luther ont pensé que le pape pouvait être déchu. Déposer un pape par un concile d'évêques créerait dans l'Église un trouble plus grand que celui que connaîtrait l'Église avec un pape qui faillirait dans sa mission. Même avec un tel pape, les catholiques sincères ont assez de points de repère dans le magistère infaillible de l'Église pour se diriger sur le chemin du salut. La seule vraie solution, comme Fatima nous l'a montré, est de prier pour le pape.
L'hérésie du pape est pourtant un lieu commun des théologiens
catholiques, il n'y a pas besoin de citer Jean Hus et Luther. Des papes ont déjà été anathémisés (Honorius) et déposés par des conciles oecuméniques et même non oecuméniques (Grégoire XII en même temps que son concurrent Benoît XIII au Concile de Pise, Jean XXIII au Concile oecuménique de Constance - qui le considérait pourtant clairement comme le pape légitime).
Quant au "premier siège n'est jugé par personne", de mémoire, le Décret de Gratien (la base du droit canon romain pendant un millénaire) ajoutait, sur la base des canons antérieurs: "sauf en cas d'hérésie".
Bien sûr, il faut des circonstances exceptionnelles, et il reste la question de savoir qui pourrait aujourd'hui convoquer un Concile pour juger un pape, surtout maintenant qu'il n'y a plus d'empereur chrétien.
(Constance fut convoqué par Jean XXIII lui-même sous la pression de l'Empereur).
In Xto,
archi.