Le baptême des enfants

Altior
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Re: Le baptême des enfants

Message non lu par Altior » lun. 30 oct. 2017, 7:53

Christophe67 a écrit :
lun. 30 oct. 2017, 2:28

Les limbes des enfants ( limbus puerorum) étaient enseignées dans la théologie traditionnelle pendant longtemps. Rappelons que c'était une théorie et non une vérité de foi. Elle n'a plus raison d'être car considérée comme inadéquate depuis 2007 par la commission théologique internationale.

L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême
Bonjour,

Est-ce que vous avez lu ce document dont vous avez posé le lien ? Car je ne vois nulle part écrit que la commission théologique internationale considère que le limbe des enfants serait une théorie inadéquate. Ce que je vois c'est: «Outre la théorie des limbes (qui demeure une opinion théologique possible), il peut donc y avoir d’autres manières d’intégrer et de sauvegarder les principes de foi fondés dans l’Écriture »

En plus, ladite Commission n'est pas magistérielle. Je pense que c'est plus sage de rester encré à ce que le Magistère a enseigné, à ce que la Bible a écrit, à ce que la Tradition a transmis, à ce que la liturgique prie. Selon ces quatre sources de la foi, le Baptême est nécessaire au salut.

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Christophe67
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Re: Le baptême des enfants

Message non lu par Christophe67 » lun. 30 oct. 2017, 10:59

Bonjour Altior,
Christophe67 a écrit :
lun. 30 oct. 2017, 2:28
En plus, ladite Commission n'est pas magistérielle. Je pense que c'est plus sage de rester encré à ce que le Magistère a enseigné, à ce que la Bible a écrit, à ce que la Tradition a transmis, à ce que la liturgique prie.
Il ne s'agit pas de réagir superficiellement sur ce seul texte, il faut étudier les limbes dans leur contexte ecclésiologique.

Si le concept de limbes n'a jamais fait officiellement partie de la doctrine de l'Eglise, il a continué d'être enseigné aux catholiques de nombreux pays jusque dans les années 1960 (de mémoire, on l'aborde 2x dans le CEC de St Pie X : en 100° concernant les âmes des enfants non baptisés - limbus puerorum - et très brièvement concernant les enfers - limbus patrum- ). Mais le catéchisme officiel de l'Eglise diffusé en 1992, après plusieurs décennies de travaux, ne mentionnait déjà plus les limbes.

Les limbes des patriarches étaient une croyance assez répandue dans le Judaïsme (Ier et IIe siècle), cependant, sans l’ériger en dogme, l’Église a plusieurs fois évoqué ce lieu proche de l’Enfer, mais distinct et séparé de lui.

Les limbes des enfants (qui n'existent pas dans la Bible) ont été ébauchés au Ve siècle, quand saint Augustin avait tenté de répondre au problème de mères désespérées : puisque l'âme des petits enfants décédés sans baptême n'a pas été lavée du péché originel, ils ne peuvent accéder au paradis. Mais comme ils n'ont encore rien fait de mal, ils n'ont pas leur place en enfer.
Cependant St Augustin ne l’envisageait pas, mais saint Thomas d’Aquin le défendait.
Les limbes sont définis au XIIIe siècle, sans emporter l'adhésion de tous (ce ne peut donc être une vérité de foi ou un dogme).

En 1984, le cardinal Joseph Ratzinger, devenu pape Benoît XVI, s'était déjà déclaré partisan «à titre personnel» de l'abandon de «l'hypothèse» de l'existence des limbes.

En 2007 l'Eglise décide de se pencher sérieusement sur le sujet, et les théologiens du Vatican sont convenus après des mois de travaux que les limbes n'existent pas. Et on passe ainsi d'une croyance répandue à une position officielle.
Ils ont cependant souligné que leur avis se fonde «sur une pieuse espérance» plus que sur «une certitude avérée».
Le texte, intitulé L'espoir de salut pour les petits enfants qui meurent sans être baptisés, a été approuvé par le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi , le cardinal William Levada, avec l'accord de Benoît XVI (j'en profite pour rappeler la caractère officiel que cela lui donne).


Alors croyez bien que, même si je ne prends pas formellement ce propos pour moi, je suis scrupuleusement ce qu'enseigne l'Eglise catholique car c'est elle qui fixe le Magistère écrit. Que vous souhaitiez voir dans les limbes un Magistère traditionnel, libre à vous. Que vous remettiez en cause la légitimité de la très officielle Commission Théologique Internationale du Vatican (qui n'a fait qu'émettre un avis validé par la CDF), libre à vous. Mais si je vous renvoie à vos conseils de suivre la Magistère, il n'est donc pas sage d'y intégrer ce qu'on souhaite y intégrer, et de définir comme Magistère ce qui ne l'est pas.

L'Eglise, guidée, inspirée, a ce rôle afin de garder l'unicité dans sa Foi au travers de son Magistère universel et non personnel.
D'ailleurs dans la Liturgie officielle je n'ai pas souvenir que nous prions les limbes.

Des articles intéressants sur le sujet dans Famille Chrétienne (abonnement ou achat de l'article malheureusement) :

Les limbes, l'histoire d'une hypothèse
Les limbes aux limbes
Les limbes et le Magistère


Bonne journée.

Altior
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Re: Le baptême des enfants

Message non lu par Altior » lun. 30 oct. 2017, 23:15

Christophe67 a écrit :
lun. 30 oct. 2017, 10:59
Si le concept de limbes n'a jamais fait officiellement partie de la doctrine de l'Eglise,
(...)
Et on passe ainsi d'une croyance répandue à une position officielle.
Christophe,

Vous contournez, d'une manière remarquablement savante, les deux questions que j'ai soulevées. Vous arrivez à dire que la doctrine de fide definita des limbes n'est pas officielle, tendis que le document de la sus-dite commission serait officiel.

Ce n'est pas là la question, car nous nous perdons dans le concept vague de «officiel». Je vais reformuler mes deux questions:

1° Selon vous, la commission théologique internationale fait partie du magistère ? Oui ou non.
2° Dans quel endroit du document que vous avez cité il est écrit que «la doctrine des limbes est inadéquate» ?

Merci d'avance pour vos réponses.

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archi
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Re: Le baptême des enfants

Message non lu par archi » mar. 31 oct. 2017, 7:51

Sur la question des limbes, plutôt que de s'écharper sur la signification et l'autorité de tel ou tel document magistériel insuffisamment clair, il me semble bon de revenir à la base de la foi chrétienne.

Où est-ce-que la Révélation chrétienne (Ecriture Sainte, consensus des Pères, signes liturgiques universellement observés) indique - et même autorise à envisager - la présence d'un 3e lieu éternel à côté du Ciel et de l'Enfer? Il est pourtant clair que tous seront jugés au dernier jour, les brebis d'un côté et les boucs de l'autre. De même, que peut bien signifier un "bonheur naturel sans la vision béatifique" que les partisans de l'hypothèse des limbes prêtent aux habitants de ceux-ci? Qu'est-ce-qu'un Enfer dont la partie "supérieure" serait finalement très confortable, bien plus que notre monde actuel? Si c'est comme ça, pourquoi ne pouvons-nous pas prétendre aussi y aller? Bon c'est peut-être moins bien que la vision béatifique, mais bon, c'est plus facile à atteindre, alors...

Vous voyez la pente extrêmement dangereuse où ce genre d'hypothèses peut mener.

Après, si on envisage les "limbes des enfants" comme un état intermédiaire, ce qu'étaient déjà les "limbes des patriarches", c'est bien plus crédible et facile à articuler (et comme ce n'est pas explicitement révélé, cela reste quand même une hypothèse). Mais ça ne résout pas la question de la "destination" finale des enfants morts-nés, qui à mon sens implique nécessairement que l'on élargisse la notion de baptême au-delà du seul signe sacramentel (ce qu'a déjà commencé à faire l'Eglise avec les notions de baptême du sang et baptême de désir, mais sans qu'on puisse parler d'une définition synthétique de ce que cela implique).

Ca ne veut pas dire qu'il faut négliger le baptême sacramentel, ni que l'état du nouveau-né mort fraîchement baptisé est identique à celui qui ne l'a pas été, ni attendre indéfiniment pour donner le baptême - attachons-nous à faire ce que la Tradition a transmis, et ce d'autant plus que tout n'est pas clair.

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.

Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.

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Re: Le baptême des enfants

Message non lu par Christophe67 » mar. 31 oct. 2017, 10:26

Altior a écrit :
lun. 30 oct. 2017, 23:15
1° Selon vous, la commission théologique internationale fait partie du magistère ? Oui ou non.
2° Dans quel endroit du document que vous avez cité il est écrit que «la doctrine des limbes est inadéquate» ?

Pour commencer ce n'est pas moi qui dit que les limbes ne font pas partie du Magistère, c'est l'Eglise elle-même. Aucun Concile n'a canonisé cette doctrine, plusieurs documents du Magistère s'y rapportent néanmoins. Mais il va aussi falloir de votre côté faire un travail pour prouver ce que vous avancez puisque, dans vos semi anathèmes fréquents ou autres sous entendus, vous avez également la charge de la preuve.

1° Une commission, ne fait pas partie du Magistère, cette question n'a pas de sens. C'est une commission désignée par le Vatican afin d'effectuer un travail de réflexion, son avis est consultatif. Ce qui rend son avis "officiel" c'est la validation par la Congrégation de la Doctrine de la Foi et du pape. Cela devient une position officielle, un enseignement catholique par leur autorité mais n'est pas pour autant un dogme.

2° Il faut lire le texte et ne pas chercher qu'un mot (qui apparaît néanmoins). et ne pas se référer qu'à certaines publications de la PL (le n° 194 ?), que je lis également au titre d'un travail. Peut être que je me trompe mais j'y retrouve tant de vos propos.
En fait, la volonté salvifique universelle de Dieu et la médiation corrélativement universelle du Christ signifient que toutes les notions théologiques qui, en définitive, remettent en question la toute-puissance de Dieu, et en particulier sa miséricorde, sont inadéquates.
L’idée des limbes, que l’Église a employée pendant des siècles pour désigner le sort des enfants qui meurent sans baptême, n’a pas de fondement clair dans la Révélation, même si elle a été longtemps utilisée dans l’enseignement théologique traditionnel
Il y a d'autres extraits en ce sens.

Les faits sont les suivants :
- les limbes des enfants ne font pas partie de la Révélation
- les limbes des enfants n'ont jamais été unanimes chez les théologiens catholiques. Le texte rappelle lui même leur rôle : "La théologie écoute la Parole de Dieu exprimée dans les Écritures afin de la communiquer avec amour à tous les hommes."
- l'hypothèse des limbes des enfants n'a jamais fait partie du Magistère officiel, même si certaines publications sur le sujet ont reçues l'imprimatur. Elle n'a jamais été érigée en dogme que ce soit par sa canonisation ou ex-cathedra.
- dans la Liturgie officielle, c'est à dire dans la pratique même de l'Eglise, ils sont absents. Nous prions pour les âmes du Purgatoire ... et les limbes des enfants ? Pourtant c'est cette même pratique commune qui constitue la Tradition, second moyen de la Révélation.

Dans la tradition théologique, toujours concernant les limbes des enfants, il n'y a eu que des évolutions. Depuis St Augustin contre Pélage (massa damnata), puis sa position a été adoucie au moyen âge par "carentia visionis Dei" - la peine du dam adoucie des peines - jusqu'à St Thomas d'Aquin dans "De malo". J'insiste sur le fait que je n'aborde que la théorie des limbes des enfants et non de la nécessité du baptême .. au cas où.

Alors si l'Eglise ne reconnait pas officiellement cette hypothèse/théorie multi séculaire, et l'abandonne en 2007, et qu'elle n'en fait pas cas dans sa pratique liturgique, alors permettez moi de vous questionner à mon tour : par quelle "preuve" ou "moyen" en arrivez vous à placer les limbes des enfants dans le Magistère officiel de l'Eglise Catholique ?

Merci d'avance pour toute réponse référencée.

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Christophe67
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Re: Le baptême des enfants

Message non lu par Christophe67 » mar. 31 oct. 2017, 11:30

Bonjour Archi,
archi a écrit :
mar. 31 oct. 2017, 7:51
Mais ça ne résout pas la question de la "destination" finale des enfants morts-nés, qui à mon sens implique nécessairement que l'on élargisse la notion de baptême au-delà du seul signe sacramente
C'est aussi à mon sens un point sur lequel on pourrait s'écharper un moment selon que l'on se place dans la pensée de St Augustin ou de St Thomas d'Aquin.

N'ayant aucune source dans la Révélation cela reste une hypothèse intellectuelle, voir spirituelle, selon que l'on veuille y voir Miséricorde ou Justice de Dieu.

Selon Bossuet "l'Eglise c'est Jésus Christ continué, prolongé". Me concernant, je préfère être prudent ( sage ?) de suivre et de bénéficier de son avis, de sa position.
Le baptême est nécessaire, cela je n'en doute pas, mais Dieu est-il limité par Ses sacrements ?
C'est en ce sens que je comprends l'abandon des limbes des enfants en 2007.
Quant à la destination ? La vie éternelle, oui, mais dans la vision béatifique ? Je préfère rester humble et me soumettre au choix de Dieu, Il est seul Maître à disposer de Ses grâces comme bon Lui semble, sans que nous y apportions les limites de notre amour étriqué

Cordialement..

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Re: Le baptême des enfants

Message non lu par Ambrogio » jeu. 02 nov. 2017, 13:13

Merci beaucoup pour ce débat et pour les sources communiquées par les uns et les autres.

Si l'on peut synthétiser de manière simple et surtout sur un plan cette fois, moins théorique et plus concret/pratique :


=> Dans tous les cas mieux vaut baptiser le plus tôt possible un enfant, puisqu'en cas de décès de cet enfant, il n'existe pas de certitude qu'il sera sauvé, mais juste une solide espérance.
Notre conclusion est que les multiples éléments que nous avons examinés plus haut offrent des fondements théologiques et liturgiques solides pour espérer que les petits enfants qui meurent sans baptême seront sauvés et jouiront de la vision bienheureuse de Dieu. Nous soulignons que ce sont des raisons d’espérer dans la prière plutôt que des fondements d’une connaissance certaine.
http://www.vatican.va/roman_curia/congr ... ts_fr.html

Dans ces conditions, il paraît bien imprudent de la part d'un parent d'attendre 6 mois (comme j'évoquais l'éventualité dans mon précédent message), avant de faire baptiser son enfant, puisque dans le cas dramatique où l'enfant viendrait à décéder il serait dans un cas assuré de son Salut, alors qu'en l'absence de baptême il demeurerait une incertitude qui même si elle est faible ne peut qu'être insupportable pour des parents déjà affligés par le décès de leur enfant.


=> Pour les mêmes raisons que précédemment, en cas de danger imminent pour la vie d'un bébé (par nature n'ayant jamais commis de péché "personnel"), il reste donc hautement recommandé de tout faire pour le faire baptiser en urgence, voire même de le baptiser soi même en cas d'urgence absolue, comme le catéchisme semble en laisser la possibilité.
En cas de nécessité, toute personne, même non baptisée, ayant l’intention requise, peut baptiser, en appliquant la formule baptismale trinitaire
http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P3G.HTM

N'hésitez pas à me corriger si mon résumé contenait des erreurs ou imprécisions.

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Re: Le baptême des enfants

Message non lu par Kerniou » jeu. 02 nov. 2017, 19:37

Merci pour la rectification concernant les limbes; j'en étais restée à ce que j'avais appris ... il y a bien longtemps.
Avec mes excuses.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: Le baptême des enfants

Message non lu par Christophe67 » ven. 03 nov. 2017, 10:57

Bonjour Ambrogio,

Votre résumé semble correct.
Ambrogio a écrit :
jeu. 02 nov. 2017, 13:13
Pour les mêmes raisons que précédemment, en cas de danger imminent pour la vie d'un bébé (par nature n'ayant jamais commis de péché "personnel"), il reste donc hautement recommandé de tout faire pour le faire baptiser en urgence, voire même de le baptiser soi même en cas d'urgence absolue, comme le catéchisme semble en laisser la possibilité.
En effet, dans les hôpitaux, il fut un temps, les infirmières baptisaient elles-mêmes les enfants en danger de mort.
Un bel acte de charité qui de nos jours provoquerait assurément le scandale.


Cordialement.

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Mon fils ne veut pas faire baptiser son enfant

Message non lu par Angelina » mar. 09 janv. 2018, 19:54

Bonjour, nouvelle ici, je cherchais un forum pour que l'on m'éclaire sur un soucis que j'ai. Je vais être grand mère très prochainement . Là n'est pas le problème évidemment! je suis aux anges à cette idée, mais lorsque j'aborde la question du baptême avec mon fils qui va être papa, et ma belle-fille maman, mon fils se fâche . il ne veut pas faire baptiser leur enfant . Ma belle -fille ne serait pas contre, mais mon fils me répond à chaque fois " c'est elle qui décidera si elle veut se faire baptiser un jour ou pas, il rajoute " cela ne te regarde pas" et la discussion coupe court sous peine d'empirer.
Des deux côtés, il est de familles catholiques, très croyantes. lui même a été baptisé à 4 ou six mois, il est allé au catéchisme, il adorait aller au catéchisme. IL était heureux de faire un jour sa première communion. Et puis, il a perdu sa meilleure amie d'école, une petite fille dont les parents savaient d'ailleurs qu'elle ne vivrait pas longtemps. Il avait 10 ans je crois à cette époque et, la mort subite de sa meilleure amie fut un choc total pour lui . Il n'a plus voulu aller au catéchisme, il n'a plus voulu entendre parler de Jésus. jamais.
Je pensais qu'avec les années sa foi renaitrait. mais non.. et aujourd'hui je suis peinée de son choix concernant ce beau bébé à naître.
Je voudrais tellement que ma petite fille qui arrive bientôt soit baptisée, pour moi le contraire est inconcevable, mais je n'ai malheureusement pas d'arguments suffisants pour le faire changer d'avis. C'est son choix, leur choix, même du côté de la famille de ma belle fille ils sont très croyants, mais mon fils a décidé que non " ils ne la feraient pas baptiser". et ma belle fille en fait, ça lui est égal. elle n'est pas contre, mais elle respecte le sentiment de son compagnon. Alors je prie, je prie pour qu'un jour sa foi revienne, c'est un garçon très intelligent, très bon dans son cœur , très droit, mais il ne croit plus en Dieu.
Dois je simplement accepter ce choix de leur part? que je respecte d'ailleurs même s'il me heurte , ou insister? , de toutes façons insister c'est toujours le voir devenir furieux contre mon insistance..
Evidemment nous n'avons jamais plus reparlé depuis qu'il est adulte, de sa petite amie d'enfance décédée . Mais moi je sais que la perte de sa foi vient de cet évènement là, si dramatique dans sa vie d'enfant .
Je sais que quelque part cela l'a marqué pour la vie. et que lui en parler serait faire revivre de si douloureux souvenirs. Je ne m'adresse plus à un enfant, mais à un adulte qui a son libre arbitre, et auquel il est bien difficile d'expliquer que pour moi, le baptême c'est très important pour cette petite vie qui nous arrive .
Que mon fils ne veuille pas faire baptiser son enfant à naître, me semble une aberration. J'en éprouve beaucoup de tristesse, J'imagine en voyant plus loin , qu'il ne m'autorisera même pas à lui parler du petit Jésus. car "c'est elle qui décidera! lorsqu'elle sera en âge de décider.. "déclare t'il.
c'est vrai, c'est envisageable aussi. ma nièce s'est bien faite baptiser à 29 ans..!
mais bon, c'est triste à mon cœur .
Alors dois je me résoudre? comment dois je penser? .. avez -vous un avis, des conseils?
je les lirai avec intérêt. merci...

Angelina

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Re: Le sacrement de baptême pour les enfants

Message non lu par katolik » mar. 09 janv. 2018, 21:02

Bonjour Angelina,

votre message m’intéresse car il me concerne également...

Ma fille ainée, 25 ans, parle futur mariage avec son ami. Ce mariage se fera à l'Eglise, avec sacrement de l'Eucharistie. Mais, dernièrement, j'ai lancé le sujet sur le baptême des futurs enfants éventuels, et là, surprise, car ma fille m'a annoncé qu'il n'aurait pas lieu ! Elle et sont ami ne prévoient pas de baptêmes pour leurs enfants à venir....

Ma fille sait que, baptisés ou non, mes futurs "petits-enfants" auront un grand-père qui leur parlera de Jésus, de Marie, et de quantité d'événements cités dans la Bible, d'hommes et de femmes ayant donnés leurs vie pour leur Foi, etc ...mais il est vrai que je serai très déçu si ils n'étaient pas baptisés !

Certains participants à ce forum ont déjà vécu cela ? Merci, par avance, pour vos futures interventions :)
Bernadette Soubirous : "Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire"

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Re: Le baptême des enfants

Message non lu par Angelina » mar. 09 janv. 2018, 21:19

Et bien déjà, vous, Katolik....vous avez un + sur moi. !
car les miens ne veulent pas se marier.
pas de mariage,! pas de baptême! .... NIET ! ( Pour le mariage je comprend un peu, même fort bien, vu qu ils sont tous deux issus de parents divorcés, mais peut être ils se marieront un jour ? (A l'église ? j'en doute.. j'y pense même plus... :(

donc votre situation est moins " catastrophique " que la mienne.
Concernant mon " problème", il semble y avoir peu de concernés vu le peu de réponse ( sauf vous en fait,)
. dommage.. j'espérais que l'"on m'éclairerait sur ce point pour moi crucial .
Mais je fais confiance!... donc je vais prier ma petite Sainte Thérèse de l'enfant Jésus et de la Sainte Face, qui est mon amie, et je vais lui faire confiance. c 'est tout, pour qu'un jour mon fils change d'avis.
on peut rêver non? l'essentiel est la prière en fait je crois. on peut tout par elle

je vous remercie pour votre message, je me sens moins seule tout à coup face à ma tristesse sur la question.

Quant à lui parler de Jésus à ma petite future fillette.., ..on verra.... je ne vais pas non plus aller contre la volonté de mon fils. c'est son enfant avant tout... et quand je pense combien il aimait Jésus étant petit! ... je me dis qu'il demeure encore au fond de son cœur, cette petite lumière vivante...

merci à vous en tous les cas. :oui: ça fait du bien de pas se sentir toute seule face à un tel " problème".
je l'aime tellement déjà cette enfant, que je voudrais au moins qu'elle soit baptisée.... :/ pour moi c'est tellement essentiel ... c'est comme venir au monde en fait .

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Re: Mon fils ne veut pas faire baptiser son enfant

Message non lu par Altior » mar. 09 janv. 2018, 23:45

Bonsoir, Angelina,

Vous soulevez une question qui, malheureusement, est très fréquente. Dans ce pays déchristianisé, les gens se font baptisér à l'âge adulte, dans les cas optimistes où il se font encore baptiser. Même les enfants des familles qui se disent catholiques sont baptisés à un âge de plus en plus repoussé. Cela vient du manque de foi et plus particulièrement du déni du caractère salvifique du Saint Baptême. On dit à chaque Sainte Messe «je crois en un baptême pour la rémission des péchés», mais, à vrai dire, c'est la foi des lèvres, ce n'est pas la foi du coeur. Le diable, qui a dit à nos premiers parents sur le point de faire le premier péché «non, vous ne mourrez pas!» semble avoir gagné pas mal d'esprits, puisque les gens ne croient plus que les péchés nous mènent en enfer, que le péché originel est suffisant pour y aller, donc ils pensent qu'ils n'ont plus besoin de baptême. D'ailleurs, plus besoin de sacrements en général: ils ne se marient plus, plus de confessions, plus d'ordinations, plus d'onctions. Ils ne pratiquent plus que la communion en état de péché, chose qui n'aide pas, mais pas du tout, leurs âmes.

Vous soulevez la question: accepter ou insister ? Eh bien, ma réponse est d'accepter. Sauf en cas de vrai danger de mort. Accepter la décision de votre fils pas seulement pour la raison évidente de la paix en famille, car, s'il y avait un bénéfice pour l'âme de l'enfant, cette raison se verrait placée sur le deuxième plan. Mais surtout parce qu'une insistence de votre part, même en cas de succès, n'apporterait aucun bénéfice au petit. Au contraire, cela pourrait empirer les choses. Le baptême n'est pas efficace que lorsqu'on élève un enfant dans la foi de notre Seigneur. Dans l'au-delà, l'état des apostats est pire que l'état des infidèles, de ceux qui n'ont jamais reçu le baptême. N'oubliez pas que le Baptême, tout comme la Confirmation et la Prêtrise met une marque indéléble sur l'âme, une marque qui persiste même après la mort. Cette marque qui ne peut être visible qu'avec des yeux spirituels, dont la plupart de nous sommes dépourvus pour l'instant, va briller pour la plus grande honneur des justes. Néanmoins, cela va dans l'autre sens aussi, car la même marque va accuser ceux qui n'ont pas respecté les promesses du baptême, de la confirmation, de la prêtrise pour leur plus grand dam de leurs âmes.

Alors, quoi faire ? Prier c'est très bien. Mais encore faut travailler. Ora et labora. Travailler à quoi ? Travailler pour la foi d'abord de votre fils, mais aussi de votre petit enfant. N'oubliez pas que le combat pour le baptême c'est le combat pour la foi.

Patience, bonne prière et bon travail, Angelina!

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Re: Le baptême des enfants

Message non lu par Kerniou » jeu. 11 janv. 2018, 12:31

Au départ, mon mari, non plus, ne voulait pas faire baptiser nos enfants . Il avait accepté le mariage à l'Eglise pour moi.
Ma belle-mère, un jour lui a dit:
-"mais ta fille sera baptisée de toute façon ! Un jour où je la garderai, Moi, je la baptiserai ! Tu n'en sauras rien !"
Mon mari savait que sa mère ferait ce qu'elle avait dit ... Alors, baptême pour baptême, il décidé de faire les choses officiellement ! De toute façon, disait-il, pour un juif et/ou un musulman, baptisés ou pas les enfants seront toujours des chrétiens ... Nous avons participé aux séances de préparation au baptême. Notre fille a été baptisée à un an , le 2 février, le jour de la présentation de Jésus au temple ... Nous avions choisi cette date symbolique ! Notre fils sera, aussi, baptisé à l'âge de un an , le jour de la Saint-François d'Assise, le jour de sa fête ! Les enfants sont allés au catéchisme, ont fait leur profession de foi, ont été confirmés ... Il ne s'est jamais opposé à l'éducation religieuse de nos enfants ... Nous avons toujours, dans la mesure du possible, participé ensemble, aux réunions organisées pour les parents.

Nous avons préparé, ensemble, les obsèques à l'église de notre fille. Puis, notre fils s'est marié religieusement, notre premier petit-fils est baptisé et le deuxième va l'être ... Nous vieillissons et commençons à penser à la fin de notre vie sur terre; Mon mari ne veut pas d'obsèques religieuses pour lui mais il est d'accord pour une messe de requiem pour TOUS les défunts de notre famille après la crémation ... Alors que moi, je veux " la totale " comme il dit ... Chacun de nous respectera la volonté de l'autre ... Celui des deux qui reste, se retrouve en enfer, Chante Jacques Brel ... Je dirais plutôt qu'il commence son purgatoire ...

Alors, pour le baptême de votre petite-fille, ne perdez pas espoir. .. La vie et le Seigneur peuvent vous réserver d'heureuses surprises ...
L'amour que vous porterez à votre petite-fille, chère Angelina, ne vient-il pas déjà de Dieu ?
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: Le sacrement de baptême pour les enfants

Message non lu par Suliko » jeu. 11 janv. 2018, 23:07

Ce mariage se fera à l'Eglise, avec sacrement de l'Eucharistie.
Une chose m'interpelle : si votre fille désire un mariage religieux, elle est théoriquement censée savoir que pour communier au jour de son mariage, il lui faut être en état de grâce et que pour l'être, il faut vivre chastement ses fiançailles. Ce n'est peut-être pas le cas. Et justement, il y a un lien entre le fait de ne pas bien comprendre le sens du mariage sacramentel et de ne pas souhaiter de baptême pour ses futurs enfants : les sacrements sont incompris et négligés ou mal approchés en raison de lacunes dans l'éducation religieuse (déficiente dans bien des paroisses) et/ou d'un manque ou absence de foi...

Kerniou,

Il y a une chose que je ne comprends pas dans votre témoignage : puisque votre mari a finalement accepté le baptême pour vos enfants, pourquoi avoir attendu un an avant de leur faire administrer ce sacrement ? Il faut baptiser les enfants le plus vite possible (dans les premiers jours de vie), il en va du salut de leur âme !
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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