Pourquoi devenir catholique ?

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Pourquoi devenir catholique ?

Message non lu par MKL » jeu. 26 oct. 2017, 0:02

Salut à tous j'espère que vous allez bien, ma question est donc : pourquoi devenir catholique ?
Pourquoi choisir le catholicisme au lieu d'une autre religion comme le protestantisme, l'islam, le bouddhisme ou le judaïsme ?
Je suis croyant mais je ne crois pas aux religions, je veux toutefois me relier aux gens et donc choisir une religion pour vivre pleinement ma foi.
Je cherche à être convaincu que le catholicisme est la voie du salut.

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Re: Pourquoi devenir catholique ?

Message non lu par Altior » jeu. 26 oct. 2017, 6:56

Bonjour, MKL!
MKL a écrit :
jeu. 26 oct. 2017, 0:02
pourquoi devenir catholique ?

Par amour de Dieu.
Pourquoi choisir le catholicisme au lieu d'une autre religion comme le protestantisme, l'islam, le bouddhisme ou le judaïsme ?
Ceux-ci ne sont pas toutes sur le même plan. Le protestantisme n'est pas sur le même plan que les autres, car les protestants croient dans la divinité de Jésus Christ. Ils sont des adeptes d'un faux christianisme, d'un christianisme dénaturé, mais des chrétiens. L'islam et le judaïsme non plus ne sont pas sur le même plan que le bouddhisme, car les premières sont des religions monothéistes, tendis que le bouddhisme est un polythéisme. Un polythéisme de facture absolument spéciale (un panthéisme), mais déjà nous nous éloignons du sujet. L'idée est que pas toutes les religions se valent.
Je suis croyant mais je ne crois pas aux religions
Nous, non plus. Les catholiques ne croient pas dans la religion. La religion catholique est la chose qui nous lie à Dieu (religo-religare), tout comme les marins d'un navire sont liés à leur port, mais on ne peut pas dire qu'on croit dans un câble. Nous sommes des marins, MKL. Nous savons que nous voyageons sur les vagues de la mer. Soit nous nous écroulons, soit nous rentrons dans notre port.. Seulement dans notre port nous soyons vraiment chez nous. Ce sentiment, ce désir, ces cartes de navigation, ce GPS qui nous guide et ces règles de bonne conduite sur la mer afin que nous puissions être de retour, voilà ce que c'est la religion.
, je veux toutefois me relier aux gens et donc choisir une religion pour vivre pleinement ma foi.
Je cherche à être convaincu que le catholicisme est la voie du salut.
Choisir une religion c'est mettre le chariot avant les bœufs. Quand vous dites «je suis croyant», vous avez répondu déjà à une question fondamentale. Puis, tout ce que vous avez à faire est de répondre à d'autres questions qui viennent après: peut-on imaginer un Dieu qui a crée le monde, mais qu'il a renoncé de gouverner ? Qui a renoncé de communiquer avec les gens ? S'il a communiqué et ne cesse pas de le faire, quel autre moyen utilise-t-il que par le biais d'un livre et par le biais des vérités découvertes aux gens qui le suivent le plus ? Si ce Dieu veut nous avoir avec lui, sans toutefois nous l'imposer, alors sans doute il a institué des moyens de salut. Ce Dieu a prévu notre voyage sur la mer. Alors, les moyens de salut qu'il a mis à notre disposition pour un bon retour sont un navire qu'aucune tempête ne peut écrouler, tout comme une quantité suffisante de nourriture et d'armes à bord pour nous nourrir pendant le voyage et pour nous défendre des pirates qui en voudraient à nos vies, à nos avoirs.

Donc, il faut fouiller d'abord dans le livre qui est directement inspiré par ce Dieu, dans le livre à travers lequel il communique avec les gens, avec nous. Inutile de vous dire que ce livre est la Bible. Si vous pensez qu'il pourrait être la Bhagavad-Gita ou le Coran ce n'est pas insensé de lire les trois: on se rend compte vite que la Bible a une profondeur et une «architecture» pour ainsi dire qui est surhumaine. Non, les gens, ni même les plus grand génies, ne pourraient pas écrire quelque chose pareil. La Bible répond, si non à toutes les questions, au moins à ceux fondamentales pour les salut. En lisant la Bible on se rend compte vite quelle est la vraie religion et quelle est l'Église de Dieu: ce navire-là dont j'ai parlé en début de mon poste. En lisant la Bible, on se rend compte quelle est l'Église que Dieu a bâti comme moyen de notre salut. La question ne peut pas être si difficile, car si Dieu a bâti ce navire, il a mis des marques afin qu'il soit reconnu pas seulement par les grands spécialistes dans l'art de la navigation, mais par tous les gens lambda qui ont des yeux pour voir. En lisant la Bible on se rend compte que c'est celle-là l'Église de Dieu qui a TOUTES ces quatre marques:
-L'Église de Dieu est une (=unique). Une (unique) dans son gouvernement visible, une (unique) dans sa foi, une (unique) dans la nourriture et dans les armes dont j'ai fait mention.
-l'Église de Dieu est sainte. Cela veut dire que: 1) Elle enseigne une doctrine sainte, c'est a dire une doctrine qui, si elle était respectée par tout le monde, élèverait le monde à une côte jamais atteinte. Et 2) Elle a eu pendant toutes ses périodes historiques (y compris de nos jours) des hommes et des femmes saints.
-l'Église de Dieu est universelle. Cela veut dire, d'abord, son universalité géographique. Le chef de cette Église a dit à ses premiers évêques: «allez et enseignez toutes les nations». Donc, c'est une Église qu'on peut identifier dans toutes les pays du monde. Puis, cette universalité de l'Église de Dieu veut dire aussi qu'elle est pour tous et accessible à tous. Accessible aux riches tout comme aux pauvres. Aux tout jeunes tout comme aux vieillards, aux plus intelligents tout comme aux nigauds et ainsi de suite.
-l'Église de Dieu est apostolique. Cela veut dire pas seulement que les disciples de Jésus ont été ses premiers évêques, mais qu'ils ont transmis ce caractère. Cela veut dire aussi que l'enseignement de cette Église est l'enseignement des apôtres, c'est à dire que tout ce que les apôtres ont cru se retrouve inchangé dans l'enseignement de cette Église.

Après avoir vérifié quelle est l'Église qui remplit toutes ces quatre conditions on peut se poser le problème du choix. Mais alors on ne parle plus d'un choix (comme choisir, par exemple, l'équipe de foot), mais d'un impératif dicté par l'évidence.

Car la puissance de Dieu dans l'histoire de l'humanité jusqu'à nos jours est surtout manifeste par deux mystères visibles pour tous: le mystère du peuple juif et le mystère de l'Église Catholique.

Bon route et bienvenue parmi nous, MKL!
Dernière modification par Altior le jeu. 26 oct. 2017, 19:33, modifié 1 fois.

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Re: Pourquoi devenir catholique ?

Message non lu par Héraclius » jeu. 26 oct. 2017, 19:28

J'avais répondu cela à quelqu'un venu il y a un an en posant une question similaire (comment savoir quelle religion est la vraie ?). Je vous laisse prendre connaissance de ce texte. Pour ce qui est de répondre de façon plus globale à votre interrogation, je dirai que vous avez à votre disposition deux moyens pour voir dans la Foi Catholique l'expression de la Vraie Religion. Le premier, c'est la personne du Christ et Son Enseignement. Je crois que lorsque l'on commence à contempler la vie du Christ, on se rend vite compte que ce qu'il a dit est fait est imprégné de la Splendeur de la Vérité ; en d'autre terme c'est d'une beauté et d'une grandeur telle que l'on y reconnaît, d'instinct, l'oeuvre de Dieu.

Le second moyen, c'est la Raison. La Foi Catholique est articulée de façon rationelle et présente des raisons de croire nombreuses que je vous invite à interroger par vous-même. En d'autre termes, soyez rationnel, et vous serez catholique. Commencer par être le premier, le second viendra de lui-même si vous vous tenez ouvert à la proposition du Christ.


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''Tout d’abord je voudrais vous assurer que vous avez parfaitement raison de rechercher une explication rationnelle du monde et de rejeter les conceptions arbitraires de la réalité. Votre démarche est donc tout à fait saine. Le Catholicisme s’est toujours considéré, du reste, comme une religion prenant appui sur la raison. On ne peut pas être catholique et fidéiste, c’est-à-dire croire que la foi aveugle seule suffit à avoir prise sur la réalité.



Cette raison est d’abord philosophique. Nul besoin d’être croyant en une religion pour concevoir la nécessité de l’existence de Dieu. Platon et Aristote, entre autre, avaient une certaine idée de Dieu bien avant l’avènement du monothéisme. Il faut bien comprendre que l’idée du Dieu au sens monothéiste dépasse, du reste, largement l’idée de « dieu » au sens polythéiste. « Dieu », pour un monothéiste, c’est la cause première et le fondement néssécaire de l’univers contingent des causes secondes. Ce n’est donc en rien un « étant » dans notre monde, puisque c’est un être qui par définition transcende le monde dont il est le fondement. En d’autres termes, Dieu, ce n’est pas un genre d’être très puissant avec une longue barbe qui se balade dans l’univers. Non, c’est quelque chose de beaucoup plus fondamental.

La voie par laquelle Aristote approche l’existence de la nécessité d’une cause première-fondation de l’univers s’appuie sur l’observation du mouvement dans le monde, ce que nous appellerions sans doute dans notre terminologie scientifique moderne « l’énergie », encore qu’il vaille mieux ne pas trop mêler les termes philosophiques et scientifiques.

On peut formuler cet argument ainsi : « Nous savons (1) qu'il y a mouvement dans le monde et que (2) tout ce qui est en mouvement est mû par autre chose qui doit également être mû par autre chose ; ainsi, (3) pour éviter une régression à l'infini, nous devons poser un « premier moteur immobile», que nous appelons « Dieu ».

Bien sûr cet argument est une forme assez simpliste de ce que l’on appelle « l’argument cosmologique », dont la forme la plus développée et la plus commentée par les philosophes au cours des âges est la preuve dite « par la contingence des êtres », qui transpose globalement l’argument d’Aristote du mouvement à l’être. Les formulations « classiques » de cet argument ont été faites par Thomas d’Aquin et Leibniz.

Bref, que l’on soit bien clair : cette cause-première-être nécessaire-acte-pur ne fait que dégager les grandes lignes de ce que l’on appelle « Dieu » : il va de soi que la métaphysique, si elle nous permet de nous faire une vague idée de la nature de Dieu, ne nous permet pas de dire si telle ou telle religion est vraie, ou même si une religion est vraie tout court – après tout, rien n’oblige « Dieu » au sens philosophique à se révéler aux hommes.

Bref. Au pur niveau de la question de l’existence de Dieu, il suffit d’étudier un peu la métaphysique pour comprendre qu’il existe vraisemblablement un « truc » qui ressemble énormément à la notion commune de Dieu. Si vous voulez donc approcher la question de Dieu sous un angle rationnel, je vous invite à vous intéresser à la philosophie. Il est à noter qu'aux arguments « positifs » et métaphysiques de l’existence de Dieu, il faut ajouter une multitude d’arguments « négatifs ». Par exemple, l’argument moral : comme le disait Dostoïevski, « si Dieu n’existe pas, tout est permis », ce qui signifie que faute d’une morale transcendante, il est impossible de bâtir une morale autre qu’arbitraire. Cela ne veut pas dire (du tout !) que « les athées sont forcément immoraux », mais cela veut dire que sans Dieu tout devient relatif, il n’y a plus de fondation objective du bien (non plus d'ailleurs, que du beau ou du vrai). On ne peut pas bâtir une morale athée autre qu’arbitraire et sociale.



Maintenant, qu'est-ce qui nous fait croire que le « Dieu Métaphysique » est le Dieu tel qu’il est considéré par le catholicisme ? Beaucoup de choses.

Si je devais développer un seul argument, ce serait un argument de nature « esthético-moral ». Pour faire simple, il suffit d’opérer une analyse comparative assez simple pour concevoir que les religions comme l’Islam ou le Judaïsme ont une vision extrêmement simpliste et humaine de Dieu. Le Christianisme a toujours eu une vision autrement plus complexe, et surtout plus belle, que ces religions dont le schéma de base est (1) Dieu créé les hommes (2) Dieu envoie un prophète qui donne aux hommes une loi morale détaillée.

Le message du Christ est autrement plus puissant qu’une simple loi morale détaillée. Il suffit de poser le regard sur ce qu’il propose pour voir à quel point sa proposition est infiniment supérieure à une loi morale qui régit tous les aspects de notre vie quotidienne. Et c’est ce qui me fait dire avec Joseph Malègue, écrivain que j’affectionne beaucoup en ce moment : « Loin que le Christ me soit inintelligible, s’il est Dieu, c’est Dieu qui m’est étrange s’il n’est le Christ ». C’est-à-dire que je vois mal comment, alors qu’un message aussi puissant que celui du Christ existe, Dieu pourrait avoir un message inférieur.

Mais il en existe beaucoup d’autres, de natures très diverses. L’étude des miracles, par exemple. Il n’est pas très difficile d’observer que 95 pourcent des miracles connus et étudiables dans le monde concernent la religion catholique, et qu’un grand nombre de ces derniers ont été longuement étudiés par la science. On peut aussi critiquer la logique interne de telle ou telle religion : ainsi, il est assez simple de développer une critique historique des débuts de l’Islam, et de montrer, par exemple, qu’il existait au départ un grand nombre de versions du Coran différentes, ou que l’évolution des révélations du Coran suit étrangement de près les besoins du prophète au cours de sa vie terrestre.



Enfin, il convient d’ajouter un fait : la majorité des religions ne se présentent pas comme « rationnelles ». Je n’ai jamais vu d’apologétique (un mot compliqué pour dire « science des raisons de croire ») Hindouiste qui défende avec une philosophie et une étude historique systématique l’existence de telle ou telle divinité mineure. En tout cas, la défense rationnelle de la foi est un phénomène essentiellement lié aux religions abrahamiques, et particulièrement au catholicisme (contrairement au protestantisme, par exemple, qui a toujours privilégié plus ou moins la foi « pure » à la raison. Luther disait fameusement que « la raison est la putain du diable »).




Bref, comme vous le voyez, je n’ai pas cherché à vous exprimer une argumentation systématique en faveur de la foi catholique, mais j’essaye au moins de vous donner des idées de pistes à fouiller, de vous dégager des « zones de recherche » pour comprendre comment on peut articuler de façon rationnelle cette foi. N’hésitez pas à nous poser des questions pour demander des précisions sur tel ou tel point ou demander des exemples ou des approfondissements dans ces différentes sources.''
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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