Cinci a écrit : ↑mer. 18 oct. 2017, 22:35
Le principe est assez simple. Ce sont les Catalans eux-mêmes qui peuvent faire évoluer la situation en leur faveur (ou pas) et à terme, dans le cadre de l'Espagne actuel. Au delà de Rajoy, des juges, de la police, de la constitution de l'Espagne, il dépend du degré de résolution des leaders attachés à revendiquer une autonomie plus élargie, de la résolution des Catalans à rester mobilisés derrière les élus de leur parlement, leur volonté de reporter au pouvoir un parti revendicateur au moins du gain acquis antérieurement à 2010, etc.
Je ne crois pas que la Catalogne pourrait former un État indépendant dans le contexte politique actuel, ni même dans cent ans. Ce n'est peut-être pas essentiel non plus de vouloir morceler l'Espagne. Ni essentiel ni même souhaitable. Cinci
Je suis d'accord avec ces propos. C'est pourquoi les indépendantistes eussent été mieux avisés de poursuivre leurs demandes d'une meilleure autonomie ou de demander un référendum (légal celui là) plutôt que d'agir par "coup de force". Quitte à avoir la sagesse d'attendre la venue au pouvoir d'un gouvernement espagnol plus ouvert au dialogue. En cultivant ainsi le rapport de force avec un Rajoy obtus qui ne cédera jamais, ils amènent leu région à la catastrophe. A ce jour, 700 entreprises auraient déménagé leur siège social et les hôtels de Barcelone (ville très prisée par les touristes européens) subissent annullation sur annullation et les réservations ont baissé de 40 pour cent....
Cinci a écrit : ↑mer. 18 oct. 2017, 22:35
Et donc Macron tient le discours qu'il tient à l'égard de la Catalogne,
non parce qu'il aurait spécialement à coeur le souci de voir des Catalans être satisfaits dans leurs aspirations nationales plus que les autres Espagnols ou bien de voir Madrid écraser les Catalans à l'inverse. Il dit ce qu'il dit, Macron, parce qu'il a son projet d'Union européenne à défendre d'une part; de l'autre, qu'il ne verrait pas l'intérêt qu'il y aurait pour son pays à favoriser une plus large décentralisation du pouvoir en Espagne;
encore pire pour lui la sécession d'une province dans un pays frontalier du sien. C'est sûr.
Il est toujours décevant quand même de ne pas trouver chez les politiciens les mots que réclameraient souvent certaines situations présentes dans l'actualité. Je trouve que Macron n'est pas à la hauteur.
L'ensemble des gouvernants soutiennent un pays membre des leurs, ce qui est normal et loyal, le contraire serait sidérant et catastrophique, Macron l'explique bien. (et bien d'autres...)
Question "médiation" et "arbitrage", si aucun leader européen n'a pu le faire de manière officielle, certains l'ont fait de manière officieuse, d'après ce que dit Macron lorsqu'il dit "pour avoir beaucoup parlé avec les uns et les autres".
Il y a évidemment eu de multiples tentatives de médiation en sourdine.
Mais il ne fait pas être naif ! Vous avez déja essayé de contribuer à la réconciliation de deux amis qui ne veulent pas se réconcilier ?
Aucune des 2 parties en présence ne veut dialoguer : chacune des 2 parties veut que l'autre cède, c'est donc un dialogue de sourds devant toute l'Europe impuissante et inquiète.
Pour dialoguer, il faut décider de tout remettre à plat, sans préjuger du résultat. Si Rajoy avait plus d'ouverture, il inviterait Puigdamont au dialogue pour rediscuter des modalités de l'autonomie de la Catalogne . Si Puigdemont avait du bon sens, il renverrait la question de l'indépendance à l'avenir et demanderait que l'on discute de l'autonomie de la catalogne.
Le problème, c'est que nous sommes semble -t-il face à une certaine mentalité ibérique, la terreur de perdre la face,voir une forme de stupidité virile qui veut l'emporter sur l'autre, le torero qui veut l'emporter sur le taureau !
Nous avons affaire à deux fiers sombreros, un obtus et un inconscient. Et la tension monte,monte, monte...
Cinci a écrit : ↑mer. 18 oct. 2017, 22:35
Dans le cas présent, il n'aurait pas coûté cher à un président de la France de souligner poliment son désaccord avec la méthode forte de confrontation de Rajoy
en premier lieu, sans pour autant manifester le souhait que la Catalogne fasse sécession. Mais loin de souligner sa désapprobation de la méthode employée, il donne raison carrément au chef de l'État espagnol contre les Catalans en la matière. Et c'est là que je ne marche plus!
Il y a des chances que ce désaccord ait été souligné en sourdine. Le faire publiquement posait de gros problèmes diplomatiques.
Notons que les Policiers Catalans à qui le gouvernement espagnol avait demandé d'intervenir pur empêcher le référendum ont fait défection. Ce sont donc d'autres policiers Espagnols qui sont intervenus. Si les policiers Catalans avaient fait leur boulot, on n'en serait pas arrivés là. Mais cet évènement là est déja dépassé aujourd'hui...
Cinci a écrit : ↑mer. 18 oct. 2017, 22:35
Macron renverse la lecture de la réalité pour parler d'un "coup de force" des Catalans. Comme si les violents devaient être les simples citoyens de 77 ans qu'on voit dans la rue ou les pompiers le jour du vote, non pas Rajoy et son parti populaire. Macron agit comme si rien ne s'était passé en 2006. Il donne carte blanche à Rajoy pour exercer la répression qu'il veut en parlant de problème intérieur. "L'Union européenne n'a pas à se mêler des affaires intérieures ..." Non, mais l'Union ne se prive pas de le faire en Pologne ou en Hongrie quand il s'agir de migrants. Dans tous les cas ce sont les peuples ou les nations qui se font sermoner ou matraquer.
C'est bien un coup de force des Indépendantistes Catalans (et non pas de Catalans qui, rappellons le, sont divisés sur le sujet) car le référendum était illégal. Concernant la Pologne : vous savez bien que la question des migrants est un sujet européen et non pas interne à la Pologne. Mais vous le savez bien !
Bien à vous,
Axou