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par Cinci » dim. 21 juil. 2019, 17:48
Bonjour,
J'ai pu faire la connaissance hier avec un saint (en devenir) du XXIe siècle.
Tout simplement, il se trouve que j'aurai reçu une invitation pour participer à une messe d'action de grâce pour la vie du Père Robert (Bob) Dingman décédé au Mexique le 15 juin 2019. La messe suivie d'une rencontre avec des témoignages avait lieu à Granby au monastère des Pères Trinitaires. Pourquoi à Granby et dans cette chapelle ? Parce que c'est dans ce même lieu où Robert Dingman aura été converti au Seigneur (dans des circonstances un peu particulières), il y a quarante ans de cela et à quelques jours près.
Je connaissais déjà le Père de nom mais j'en savais très peu sur lui. Or ce que j'ai entendu hier était assez impressionnant. Je pourrais y revenir plus loin.
Présentation (m'appuyant ici sur une source écrite) :
"Après une enfance difficile au Québec et une adolescence de rebéllion, de violence, de crimes et de drogues aux États-Unis, Bob revient chez lui en 1973 à 20 ans pour se suicider. Le jour choisi pour son suicide, Bob aboutit providentiellement dans une session de prière à Granby animée par le Père Jean-Paul Régimbal qui lui impose les mains. Quelques jours après, Bob est baptisé dans l'Esprit Saint. Toute sa vie change. Puisque Jésus a sauvé sa vie du suicide, Bob offre tous les jours de sa vie au Seigneur.
Par un jeu de circonstances providentielles, Bob se retrouve au Mexique pour aider dans un centre de prière. Il découvre la faim et le désespoir des enfants dont personne ne veut. Orphelins ou abandonnés à eux-mêmes, ces gamins parfois très jeunes vivent dans la rue, mangeant ce que la quête, le vol et les poubelles peuvent leur fournir. Pour oublier leur détresse, ils reniflent de la colle et s'endorment collés les uns sur les autres pour se protéger du froid dans des dépotoirs un peu partout.
Dans son coeur, Bob entend Jésus lui dire :"J'ai faim, donnes-moi à manger". Au cours des jours qui suivent, Bob est renvoyé du centre de prière et s'achemine vers la frontière pour retourner au Canada. Des enfants de la rue lui lancent un défi de passer une nuit avec eux. Chemin faisant, il passe la nuit dans un dépotoir où vivent un grand nombre d'enfants de la rue. Il se sent appelé à tout quitter pour prendre soin de ces enfants abandonnés. Après des signes convaincants de la volonté de Dieu pour sa vie, la nuit de Noël, Bob décide de rester au Mexique. Il deviendra père de ces enfants abandonnés en faisant confiance à la providence de Dieu. Le Seigneur lui dit dans son coeur : "Bob, je veux aimer ces enfants par toi." La Providence a toujours pourvu à tous les besoins matériels et spirituels de Bob et de ces enfants.
D'un dépotoir avec ses 6 enfants, en cette nuit de Noël, Bob passe à une église puis à un vieil immeuble à logements délabrés, prêt à être démoli. Puis avec 30 enfants, il se rend à Texcoco où il fait construire une première maison pour ses enfants : le Center del Gran Amigo, Centre du Grand Ami, c'est à dire, Dieu. Plusieurs autres seront construites dans les années à venir. Bob a souvent vécu de cruelles et pénibles persécutions.
Les années ont passé, au cours desquels Bob et son équipe ont accueilli des centaines de jeunes qui se sont réhabilités. Soutenus par l'ardente foi de Bob et une vie fraternelle chaleureuse, certains retournent à l'école, d'autres apprennent un métier. Au jour le jour, par vents et marées, chacun se découvre enfant d'un Père qui désire pour ses petits une vie en plénitude et qui jamais ne les abandonnera.
Témoignage de jeunes au sujet de Bob
Valentin, 14 ans : "Papa Bob est le seul et unique papa que j'ai eu sur cette terre. Personne n'est comme lui envers nous. Il est très bon avec nous et nous enseigne beaucoup de belles choses sur Dieu et la vie. Sa façon d'être avec nous nous aide beaucoup à grandir et à surmonter le mal qui est en nous. Ainsi nous devenons des personnes de bien pour Dieu et le monde".
José, 13 ans : "Mon plus beau cadeau de Noël pour l'année 1991, c'est que papa Bob reste auprès de nous parce que nous l'aimons plus que tout autre personne. Il est le seul qui nous a vraiment aimés et nous ne pouvons pas aller de l,avant sans sa présence auprès de nous. Nous avons besoin de ses conseils, de son amour de père, de sa patience envers nous. Il nous enseigne que Dieu est amour, par sa façon d'être avec nous, et que Dieu nous pardonne, par sa façon de nous pardonner nos méchancetés. S'il s'en va nous redeviendront ce que nous étions auparavant parce que personne ne nous aime et ne nous respecte comme des êtres humains comme lui le fait. Il nous fait sentir que nous sommes bons et importants et c'est ce qui nous anime à être toujours de plus en plus meilleurs. "
Gabriel, 13 ans : "Depuis quatre ans déjà je vis avec Bob dans la Casa Hogar del Gran Amigo à Colima. Avant de connaître cette maison, j'errais d'une place à l'autre, dans les grandes villes : Vera Cruz, Acapulco, Monterrey, Manzanillo. Je n'avais personne pour me dire ce qui est bien et qui ce qui est mauvais. J'ai un souvenir très vague de ma mère. Je n'ai jamais connu mon père. Je me souviens qu'elle était malade et un jour elle n'était plus. Je me suis trouvé tout seul et c'est pourquoi je me suis mis à voyager. J'ai eu faim, j'ai eu froid, j,ai souvent pleuré la nuit quand le sommeil ne venait pas. J'avais surtout beaucoup peur. Certains adultes se sont intéressés à moi, mais c'était toujours pour m'induire dans ce qui est mal. Don Nacho voulait m'enseigner à voler. Je devrais partager le butin avec lui. Je me suis vite enfui. D'autres cherchent des enfants comme moi pour s'amuser sexuellement avec eux. Ils sont prêts à payer un bon prix pour ce plaisir, mais moi ça me dégoûte et je préfère mourir de faim plutôt que de me laisser entraîner par ces gens-là.
Un jour j'ai commencé à être malade. Je me suis retrouvé à la Croix-Rouge, faible et incapable de me lever. C'est là, à Colima, que j'ai vu Bob pour la première fois. Il me faisait rire. Il m'a amené chez lui et s'est occupé de moi jusqu'à ce que j'ai recouvré la santé. Je le trouve bien sympathique ce Bob que j'appelle maintenant papa. Avant de rencontrer Bob, je ne croyais pas qu'il puisse exister des gens comme vous qui aident les autres sans même les connaître. J'espère que lorsque je serai grand je pourrai moi aussi suivre cet exemple et aider ceux qui sont dans le besoin sans attendre d'eux quelque chose en retour. Bob me fait voir combien papa Bon Dieu m'aime de m'avoir permis de trouver un foyer comme celui-ci."
Source : Fonds Gran Amigo, bulletin juin 2019
(à suivre)