Bonjour à tous,
Pour en revenir au sujet, La Vie a récemment publié un article dessus :
Le protestantisme, une religion trop libérale ?
La totalité du contenu est accessible pour les abonnés seulement, donc voici quelques extraits qui m'ont semblé pertinents :
L'idée générale du libéralisme théologique, dans la tradition des Lumières, est de questionner, parfois de rejeter, l'esprit d'orthodoxie afin de permettre aux individus, par une lecture critique et personnelle des Écritures, de se libérer de certaines représentations religieuses ou sociales jugées insuffisamment fondées.
J'avoue ne pas du tout être d'accord avec cette formulation car je suis persuadé que mieux vaut trop d'orthodoxie que trop de libéralisme.
Et "
se libérer de certaines représentations religieuses ou sociales jugées insuffisamment fondées" n'est pas sans rappeler le discours fondant la "théorie" du genre.
Pour citer un exemple spectaculaire, l'évêque luthérienne de Stockholm, Eva Brunne, théologiquement ultralibérale et militante social-démocrate, est par ailleurs lesbienne, mariée à l'église avec une autre femme pasteure dont elle a divorcé, et les deux femmes partagent la garde de leur fils.
Puté con ! C'est encore "pire" que ce que j'avais imaginé.
Elle a suscité une polémique interne à son Église il y a deux ans en proposant que, au nom de l'hospitalité, on puisse cacher des symboles chrétiens (dont les croix) d'un temple luthérien de Stockholm susceptible d'accueillir des musulmans qui ne pouvaient accéder à une mosquée.
Bien que je veuille bien croire que l'intention puisse être charitable, ça me rappelle curieusement
Luc 11 33 :
Personne n'allume une lampe pour la mettre dans un lieu caché ou sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière.
"La théologie libérale, c'est je crois d'ailleurs sa richesse, a un rôle de prospection, d'innovation, de recherche ; elle fut et elle est encore précurseur de pensées nouvelles qui vont bien souvent ensuite être reprises, intégrées dans le "christianisme courant", on pourrait dire plus orthodoxe", écrit le théologien libéral français Raphaël Picon
Je pensais que l'obsession du "progrès", de l'"innovation", de la "modernisation", de l'"évolution" était purement mondaine, ce n'est apparemment pas le cas.
« Nous rejetons des dogmes catholiques comme l'Immaculée conception et l'infaillibilité pontificale, mais aussi, par exemple, la Trinité en tant que dogme, explique James Woody. La Trinité, pour nous, est de l'ordre de la doctrine, c'est-à-dire un discours qui peut permettre d'approcher ce que nous appelons Dieu. Mais Dieu ne peut pas être enfermé dans la Trinité. À titre personnel, je pense que la Trinité peut rendre des services dans le cadre de la catéchèse pour expliquer Dieu à des enfants ou à des adultes qui n'en ont jamais entendu parler. »
Et la résurrection de Jésus ? Ce qui, pour les chrétiens plus orthodoxes, pourrait être la question à la fois déterminante et évidente est d'une grande complexité chez les libéraux, lesquels relativisent et interprètent l'importance de cet événement. « Nous, les libéraux, sommes attentifs au sens des textes de Pâques, assure James Woody. Il me semble que les rédacteurs des Évangiles ont écrit les récits de Pâques pour que nous soyons nous-mêmes capables de traverser les deuils de notre vie, pour que nous soyons nous-mêmes rendus capables de nous relever et de nous réveiller de nos torpeurs. Ce sont d'ailleurs ces deux verbes-là qui disent la Résurrection. » Et de dire clairement ce qui risque de sembler hérétique aux yeux de chrétiens théologiquement orthodoxes : « Je peux dire que, selon moi, le corps de Jésus n'a pas été ressuscité. Jésus n'a pas été ranimé. Cette dimension historique n'est pas celle à laquelle les rédacteurs nous renvoient. Ils nous envoient plutôt sur la question du sens. De même, je ne pense pas que la mort de Jésus corresponde à la volonté de Dieu. Il n'est pas un sacrifice expiatoire, comme on le dit dans la théologie orthodoxe. En revanche, le récit de la Résurrection montre que Dieu est à côté de Jésus. Le voile qui se déchire, c'est Dieu qui prend le deuil de Jésus. Il y a donc un scandale pour lui et c'est le scandale de la Croix. »
La remise en cause de la viabilité et de la portée des Textes qui sont réduits à des "récits" humains dont les intentions sont bien humaines ("les
rédacteurs des Évangiles ont écrit les
récits de Pâques
pour que") me semble une pente glissante, qui n'est pas sans rappeler l'accusation d'altération des Textes juifs et chrétiens portée par certains Musulmans.
Pascal Geoffroy, pasteur EPUDF de Reims-Épernay, par ailleurs membre des Attestants : « Il y a déjà un déficit croissant de connaissances sur des thèmes centraux chez les chrétiens : le sacrifice, la justification, la sanctification... On ne sait plus ce que ces mots veulent dire. Pour moi, le libéralisme n'est pas fertile. Il est intellectualisant. C'est une automutilation. Il s'adresse à une population précisément marquée par une histoire très particulière. Mais on a d'autres besoins à satisfaire que des appétits intellectuels. »
Je suis d'accord avec cette vision, car beaucoup de mondains ne recherchent pas la vérité mais préfèrent par vanité le tourbillon des mots et des notions savants, travers qui semble métastaser dans ces Églises.
Qu'en pensez-vous ?