Cinci a écrit : ↑sam. 12 août 2017, 5:02
il arrivât aussi que le prince mit le pied à l'étrier, pour rénover la discipline, congédier untel, appeler tel moine du fond de son monastère et le munir d'un mandat.
(...)
Présentement, les catholiques sont exposés à toutes sortes de séductions, au chant des sirènes d'Ulysse, aux délices de Capoue. Et il ne se trouvera pas de pouvoir civil pour encadrer tout cela,
Cinci,
Vous prenez comme terme de comparaison une période Ancien Régime ou bien une période victorienne et Belle Époque où l'état était encore préoccupé à préserver au moins les mœurs, sinon la foi. Mais cela n'a pas été toujours comme ça. Notre Seigneur est venu dans un temps de terrible dégradation des mœurs. Les premiers chrétiens arrivent à Rome quand un empereur fou condamnait à mort des philosophes nobles défendant les vertus, comme Seneca. Des vertus romaines il ne restait qu'un lointain souvenir. S'amuser était équivalent des orgies, les maisons plus riches avaient une pièce spéciale pour vomir ce qu'on buvait pour reboire encore. La fainéantise aux frais de la Sécu était encore plus répandue que de nos jours. Non pas la Sainte Vierge, mais une Messaline du moment était l'objet d'adulation et le personnage en vogue pour la jeunesse romaine de l'époque. Il n'y avait plus de religion, pas même païenne, c'était le désert spirituel. Eh bien, c'est justement dans ces conditions peu favorables, intercalées par des persécutions farouches que notre religion se répand et cela d'une manière foudroyante si on regarde à l'échelle de l'histoire. Dans des conditions bien pire qu'aujourd'hui, le christianisme gagne les esprits, en dépit de la classe politique, en dépit d'une noblesse décadente, en dépit des classes populaires qui ne cherchaient que le pain et le cirque. Pourquoi ? Qu'est-ce que les hommes de l'Église, tout comme les catholiques lambda avaient alors et n'ont plus aujourd'hui ? C'est simplement la foi. En recevant le baptême, les chrétiens jeunes et moins jeunes avaient clairement dans l'esprit l'idée qu'ils n'appartiennent plus au désert de ce monde, au
hic lacrimarum vale, mais au Royaume. Les premiers dix papes (à une seule exception) sont morts en martyrs. Pourtant, ni à Saint Pierre, ni à ses successeurs l'idée de faire un concile pour accommoder l'Église au monde ne leur a pas passé par la tête. Leurs lettres catholiques étaient moins kilométriques que les encycliques de nos jours et bien plus dépourvues d'astuces dialectiques dans ces temps-là où le jésuitisme n'existait pas. Leurs recommandations étaient claires pour tout le monde, dans un style noir et blanc, dans ce style «si, si, no, no» pratiqué et demandé par notre Seigneur.
Au contraire, de nos jours, je vois des prêtres dont le premier souci n'est pas d'enseigner la parole de Dieu, mais de plaire au peuple. De se faire sympa et surtout de ne contrarier personne. L'ironie est que le plus on veut plaire au monde, le moins le monde t'aime. La parole de Dieu a en elle-même quelque chose d'attirant, quelque chose qui répond à notre besoin spirituel inné, car Dieu seul nourrit. Seulement, pour comprendre ça, il faut avoir confiance en la parole de Dieu. Autrement dit, il faut avoir la foi.
In corde Mariae, regina nostra,
A.