Les jeunes de l'époque ont décidé tout simplement de rompre avec les pratiques de grand-père.
Non, d'une manière générale, ce ne sont pas les jeunes et moins jeunes qui ont décidé de rompre avec toute pratique religieuse catholique, mais l'Eglise elle-même qui leur a fermé la porte au nez, en jetant aux orties la foi traditionnelle, que ce soit dans la liturgie ou la pastorale, au profit du modernisme le plus stérile (célébrations œcuméniques et inter-religieuses, silence sur les fins dernières, liturgie misérable, etc...). Et tout ce désastre a suivi le dernier concile. Il est trop facile de rejeter la responsabilité de l'apostasie généralisée sur le consumérisme, le matérialisme, la culture du loisir, etc... Et qui vous dit d'ailleurs que vous n'inversez pas la cause et la conséquence et que le phénomène "Mai 68" ne fut pas grandement facilité par la défection religieuse massive qui a suivi le concile ?
Tant que l'Eglise ne reconnaîtra pas sa responsabilité dans la crise que nous vivons, je ne vois pas d'issue de secours. Tant de consciences catholiques sont obscurcies, étant persuadées que la chute dramatique de la pratique religieuse est due non pas au concile ou à son esprit, mais à la soit disant rigidité de l'Eglise pré-conciliaire ! Ces gens-là ont beau constater que leurs propres enfants ont cessé toute pratique religieuse à l'âge adulte, ou plutôt dès l'adolescence, alors même que ce qui leur était proposé n'était en rien rigide, mais au contraire le catholicisme typiquement post.conciliaire de la majorité des paroisses actuelles, l'éternel coupable semble demeurer pour eux le catholicisme d'autrefois, c'est-à-dire de toujours, avec ses prétentions (légitimes !) à imposer non seulement à ses fidèles, mais à la société toute entière la doctrine chrétienne. Ils feraient mieux de se rendre enfin compte que dans ce catholicisme d'autrefois, on savait au moins son catéchisme et on parvenait à le transmettre à ses enfants.