Bonsoir,jovanni a écrit : ↑jeu. 25 mai 2017, 11:34Bonjour, [propos grossiers supprimés]. Par cela je veux dire que vous allez beaucoup trop loin dans l'analyse, au point que cela en devienne absurde. J'énonce une question simple: si l'embryon représente exactement la même chose qu'un enfant selon vous, dans ce cas si vous étiez contrainte de tuer l'un ou l'autre cela reviendrait au même pour vous? Je mets l'accent sur la fausseté de l'argument, car vous savez tout aussi bien que moi que vous sauveriez l'enfant si un tel cas de figure se présentait. Il n'y absolument aucun lien avec une espèce de société dystopique digne d'un roman de SF des années 30 ou je sais pas quoi...Votre argument est qu'il est moins grave de tuer un embryon qu'un enfant de 3 ans, alors que vous convenez que l'embryon est un être humain à part entière. Examinons les conséquences d'une telle opinion :
Cela signifie que la vie de certains vaut plus que la vie d'autres ou, autrement dit, la dignité humaine dépend d'un critère arbitraire, ici l'âge. Puisqu'on admet que certains humains ont une dignité moindre, il suffit de définir d'autres critères de sélection : le sexe, l'ethnie, la religion, l'histoire, le handicap, l'aspect physique, etc.
Cette opinion légitime aussi l'esclavage, puisque si la dignité humaine dépend du sujet, alors on peut définir des humains qui ont des droits et d'autres qui n'en ont pas, ou moins, en justifiant cela par le contexte. On partitionne ainsi la société en deux catégories d'individus : ceux qui peuvent être citoyens, qui peuvent jouir de droits fondamentaux (droit à la vie, liberté d'initiative, liberté de travailler, liberté d'expression ,etc) et les autres qui ont un seul droit, celui de se faire exploiter.
Bref, cette opinion assoit dans son principe la pire dictature qui soit, dictature qui se permet de dire qui a le droit de vivre et qui doit mourir, et ce avant même la naissance ! Cette dictature rejoint les pires régimes qui ont menacé la dignité humaine dans l'histoire, des empires antiques pratiquant à grande échelle l'esclavage et l'infanticide jusqu'au communisme, système chantre de l'avortement et ennemi de la liberté individuelle.
La seule position tenable, si l'on veut éviter une telle absurdité, est de reconnaître que tout être humain a une dignité propre. Dans ce cas, l'embryon, pleinement humain, ne peut être tué et le pouvoir politique se doit, toujours dans son principe, d'interdire l'avortement.
Tout autre position légitime de fait l'inégalité de dignité entre les êtres humains.
Déjà, on n'est pas contraint de tuer qui que ce soit (et particulièrement des innocents que sont les enfants). Mais admettons le sophisme que vous proposez. Si le choix est de tuer un enfant ou un embryon, je réponds simplement : "aucun, la vie est sacrée et vaut quelle que soit l'âge". Je ne ferai donc pas le choix que vous m'imputez à savoir sauver l'enfant. En disant "je sauve l'enfant au lieu de l'embryon", vous établissez bel et bien une hiérarchie entre les 2 vies (l'une vaut plus que l'autre), même si vous vous en défendez. C'est précisément ce que je dénonce, car si on admet cela, alors on peut légitimer ce que vous appelez une société dystopique de SF des années 30. Au passage, ces sociétés dystopiques ont existé dans l'histoire et existent encore. Les deux plus grandes dictatures du XXème siècle en sont, donc votre accusation d'irréalisme ne tient pas. Ces sociétés ont toute justifié leur existence par une inégalité de dignité entre individus (raciale pour le nazisme, de classe et religieuse pour le communisme athée).
Ici, vous hiérarchiser les êtres humains de par leur capacité à interagir, donc de part leur fonction. C'est terriblement dangereux aussi et ouvre aux travers dictatoriaux que je dénonce ci-avant. En effet, que dire des personnes qui ne peuvent plus communiquer après un accident ? Des handicapés lourds ? Si on estime que leur dignité n'est pas égale à celle des autres, on introduit une dignité à deux vitesses. L'idée absurde est la suivante : parce que l'embryon ne peut communiquer, on peut le tuer. C'est terrifiant... D'une part, c'est faux (l'embryon communique avec son entourage, on sait même qu'il a des émotions et qu'il peut souffrir), d'autre part cela signifie qu'une capacité détermine le droit à la personne d'exister. Ceux qui ne peuvent pas ne doivent pas exister...Je ne pense pas que la dignité humaine entre en compte, c'est beaucoup plus simple que ce concept terriblement subjectif: quand un humain est au stade embryonnaire, on ne peut qu'à peine le distinguer au travers d'une machine, alors qu'un enfant ou même un bébé, on peut interagir avec, on doit s'en occuper, ce qui, de facto, nous lie d'une certaine manière et créé un attachement. Je n'ai jamais prétendu que ce comportement était juste ou même rationnel.
On retombe dans une relativisation de la dignité humaine, qui doit nécessairement être un principe absolu à respecter pour chacun.
Les partisans de l'avortement estiment que l'embryon est un être humain quand il appartient à un projet parental. En gros, il est humain si ses parents le décident. Ceci est bien évidemment absurde, mais l'idéologie est tenace en ce monde...Pour finir et merci de le souligner, bien entendu que l’embryon est un être humain, qui serait assez fou pour le contester?