Prodigal,
Bien sûr que l'on peut aborder un texte à la fois...mais vous n'en abordez aucun. Et refuser les citations ou textes ecclésiaux relève évidemment d'un problème de méthode ; si l'on reconnaît la Tradition, on est donc bien obligé de s'y référer. Le but n'est pas de sciemment écarter tout texte pour faire table rase du passé et décider entre nous ce qui est bien ou pas. Ce serait une vision protestante de l'Eglise. Non, nous avons une base, nous nous référons à différents textes (Jésus lui-même cite l'Ancien Testament), parce que nous reconnaissons hautement la valeur de la réflexion produite par les Pères de l'Eglise, les Papes, les Docteurs, etc. Ou alors supposeriez-vous avoir raison contre tout le monde?
Si vous affirmez "blanc" et que Saint Thomas d'Aquin, par exemple, dit "noir",
a priori je fais plus confiance à Saint Thomas qu'à vous. Sur un sujet où je ne connais rien et où n'ai aucune idée préconçue, je vais être davantage tenté d'adopter l'idée d'un Pape que d'un simple prêtre.
le choix impossible dont je parle, c'est, fondamentalement, de se convertir en abandonnant les siens qui eux ne le souhaiteraient pas, ou bien de renoncer à se convertir pour la survie de son couple et de sa famille. Tel est dans mon esprit le type même de la situation à problème, recouvrant bien des cas concrets différents, qui ont en commun de ne pas être mariés à l'église. Il y a aussi le cas de divorcés qui se convertiraient ensemble et ne se sentiraient pas prêts à la continence.
Ces arguments (les enfants) ont déjà été écartés, comme je le disais supra ; il suffit de relire Casti Connubii et la citation de Saint Augustin incluse. Au surplus, je trouve que ce n'est pas honnnête de prendre les cas de personnes converties, et pour deux raisons :
-je prense que deux divorcés remariés athés se convertissant pourraient communier à la condition de se marier à l'Eglise, leur premier mariage n'ayant pas eu lieu à l'Eglise. Je ne peux pas l'affirmer parce que je ne suis pas sûr de cela, mais si cela se trouve ils peuvent déjà tout à fait communier en se mariant à l'Eglise
-le cas des conversions est très probablement minoritaire et ne reflète absolument pas la majorité des cas. C'est comme les gens qui font l'apologie de l'avortement nous font pleurer en nous parlant de telle fillette violée qui est tombée enceinte (ce qui est évidemment est affreux, bien sûr, pour la concernée) alors que les divorces de ce cas-là ne doivent représenter, Dieu merci, qu'une poignée de cas chaque année, le cas typique étant plutôt banal et moins dramatique.
En fait, vous êtes partisan d'un catholicisme mou et tiède, où on accepterait éventuellement de se convertir à la condition expresse que surtout on ne change rien. Si c'est le cas, moi à la rigueur je peux accepter de me convertir à l'islam, tant que l'on ne m'oblige pas à lire le coran, aller à la Mecque, faire le ramadan et l'aumône religieuse, réciter la profession de foi, croire en Mahomet, et qu'on me laisse manger mon saucisson et boire le pinard, et bien sûr aller à l'Eglise, cela ne pose plus trop de problèmes!
Et puis, deuxième point, vous privilégiez l'interprétation personnelle par rapport à l'analyse objective et à la règle de foi ; tandis que le Magistère pose des règles claires et simples, vous privilégiez l'exception et ce que pense la personne concernée plutôt que ce que pense l'Eglise, et ce que disent les Ecritures, le Magistère et la Tradition. Qu'elle puisse se tromper n'a même pas l'air d'effleurer vos pensées.
Enfin, vous n'expliquez toujours pas concrètement, même en prenant vos cas tordus de personne convertie qui ferait passer son couple avant Dieu, ce que cela ajouterait qu'elle communie...Elle et dans une situation objective de péché, elle se donne des raisons pour adopter un comportement en totale opposition à l'Evangile alors qu'elle se prétend convertie, et en plus elle voudrait communier?? Aucun sens. Une telle communion, si l'on en croit Saint Paul, ne lui apportera aucun bien.