Bonjour,
Axou :
Cinci, les voies des "extrêmes" sont dans l'idéologie et non dans la réalité, basez vous donc pour discuter sur les documents originaux ou sur des analystes qui étudient les originaux. (ce qui n'est pas le cas de Filloche qui défend son vieux catéchisme marxiste)
Ce n'est pas en passant de l'extrême droite à l'extrême gauche que l'on peut vraiment raisonner, ce ne sont pas là des modes de pensée pragmatiques mais idéologiques.
Filloche dit substantiellement la même chose que ce dont faisait état un article du journal
Le Monde diplomatique d'avril 2015. D'après moi, c'est plutôt utile qu'il puisse encore subsister, Axou, des militants indépendants des grands organismes qui diffusent la bonne parole du "marchéisme", comme disait le professeur Jacques Généreux dans
La Dissociété.
Les militants adverses nous aident à prendre conscience de certains facteurs pouvant poser problème. Ce n'est pas si bête de tenir compte de ce que disent également des adversaires idéologiques. Par ailleurs, le marxisme représente encore une grille d'analyse du capitalisme qui, sur le plan socio-économique, en terme de
critique, conserve toute sa valeur.
Voir :
Au vieux modèle capitalistique appuyé, parfois à contre-coeur, sur le dogme de l'Etat protecteur, l'entreprise croissant à mesure du bien-être de ses employés, eux-mêmes confortés par des tissus de solidarité nés des combats communs, est venu se substituer un discours autrement plus pernicieux et destructeur. La puissance régalienne serait une nuisance car elle brime l'émergence d'individus libres entrepreneurs, et contribue à créer un assistanat handicapant.
Jacques Généreux finit par démonter, de manière mécanique, un entassement d'interprétations fondées sur des approximations de lectures. Au-delà de ce travail quasi épistémologique, ce minutieux essai, très pédagogique, dessine l'avenir en creux. La dissociété veut s'imposer. Elle y parvient. Dès lors, la concurrence entre individus rivaux, à qui sera le plus productif et le moins coûteux, se mue en un combat entre individus puis entre communautés. La dissociété, ce n'est rien moins que cela. Une nouvelle forme de totalitarisme où tous les communautarismes valent autant les uns que les autres dans le combat économique engagé. Les communistes voulaient créer l'homme nouveau dans une société remodelée, les apôtres de la marchandisation ne désirent rien d'autres que des producteurs, sans souci du devenir de la société.[...]
http://www.liberation.fr/tribune/2006/1 ... iete_59932
L'article qui a popularisé l'expression "pensée unique" :
Depuis la chute du mur de Berlin, l’effondrement des régimes communistes et la démoralisation du socialisme, l’arrogance, la morgue et l’insolence de ce nouvel Evangile ont atteint un tel degré qu’on peut, sans exagérer, qualifier cette fureur idéologique de moderne dogmatisme.
Qu’est-ce que la pensée unique ? La traduction en termes idéologiques à prétention universelle des intérêts d’un ensemble de forces économiques, celles, en particulier, du capital international.
[...]
Au nom du « réalisme » et du « pragmatisme » — que
M. Alain Minc formule de la manière suivante : « Le capitalisme ne peut s’effondrer, c’est l’état naturel de la société.
La démocratie n’est pas l’état naturel de la société. Le marché, oui. (2) » —, l’économie est placée au poste de commandement. Une économie débarrassée, il va de soi, de l’obstacle du social, sorte de gangue pathétique dont la lourdeur serait cause de régression et de crise.
http://www.monde-diplomatique.fr/1995/01/RAMONET/6069
Plus généralement, cette pensée s'incarnerait notamment dans le « modèle néo ou ultra-libéral », promu et mis en œuvre par Ronald Reagan et Margaret Thatcher dans les années 1980, présenté comme seul modèle de société envisageable. La phrase de Margaret Thatcher « Il n'y a pas d'alternative » (
There is no alternative qui lui valut d'être surnommée Tina par ses détracteurs) est considérée, de ce point de vue, comme emblématique du
caractère totalisant et unique des schémas de pensée néo-libéraux. (
"Pensée unique", wiki)