Viré d'une université "catholique"...

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Suliko
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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Suliko » jeu. 20 avr. 2017, 11:42

Prodigal,

Il vous reste à prouver que c'est bien pour ses propos sur le viol que Mr Mercier a été renvoyé ! Je n'en crois rien. Et même si c'était le cas, j'en déduis que maints professeurs peuvent s'opposer clairement à des pans entiers de la morale catholique dans des universités et des écoles catholiques sans en être inquiétés, mais qu'une simple comparaison un peu maladroite, mais non hétérodoxe, entraîne le licenciement immédiat ! La conclusion à en tirer, c'est que ces établissements ne sont plus du tout catholiques.
Et d'ailleurs, si je ne sais personnellement pas si l'avortement est plus grave que le viol ou de gravité égale et que je trouve ce débat un peu vain, je pense que l'avis qui voit dans l'avortement un acte plus grave encore que le viol se tient très bien et ne manque guère d'arguments. Dans tous les cas, il ne s'agissait pas du tout pour ce chargé de cours de minimiser la gravité du viol, contrairement à ce que vous tentez d'insinuer ! Et je précise pour Cendrine que l'on juge des actes en soi, de manière théorique, et non pas de tel ou tel acte commis par telle ou telle personne, avec toute les circonstances qui l'entourent. Il me semble évident que le degré de responsabilité n'est pas le même dans le cas d'une jeune fille violée et traumatisée qui serait poussée par ses parents à avorter que dans le cas d'une trentenaire qui avorte à la suite d'une relation consentie, mais qui ne se "sent pas prête" à avoir un enfant. En fait, je me situe sur un autre plan, qui est celui de la tactique des milieux pro-avortement. Je ne connais pas un seul exemple de pays où l'acceptation par l'Etat de l'avortement suite à un viol (sous la pression des féministes) n'a pas été suivie par une légalisation beaucoup plus large du meurtre de l'enfant dans le sein de sa mère. Toujours la même tactique de la part de ces milieux progressistes : faire pleurer dans les chaumières avec des exemples minoritaires et dramatiques de grossesses suite à des viols pour ensuite élargir le prétendu droit à l'avortement à grosso modo toutes les situations. Donc, pour me répéter, je ne pense pas qu'il faille voir de la maladresse ou de l'insensibilité chez Mr Mercier, mais seulement le désir de mettre en lumière cette tactique indigne venant des pro-avortement. Il ne s'agit en aucun cas de minimiser la gravité du viol et de ses conséquences physiques et psychologiques. Il n'y a en réalité aucun lien entre le fait de condamner l'avortement même en cas de viol et la relativisation du traumatisme qu'est le viol ! La position catholique dit tout simplement qu'un enfant innocent dans le sein de sa mère ne doit jamais payer pour un crime qu'il n'a pas commis. Elle ne dit pas qu'aucun crime n'a été commis, pas plus qu'elle ne prétend qu'il soit facile à une femme violée de mener sa grossesse à terme. Cependant, la défense du 5ème commandement est non négociable et on ne résout jamais rien de manière chrétienne en acceptant un mal pour sortir d'un autre mal. Ce sont les féministes qui veulent à tout prix insinuer le contraire et faire des catholiques et des pro-vie en général des gens insensibles !
Je précise que je suis évidemment vraiment désolée pour ce qui vous est arrivé. Je crois aussi qu'il faut vraiment beaucoup prier pour votre mère. Se rend-elle compte de ce qu'elle vous a poussé à faire ? Et votre père dans tout cela ?
Le manque de clarté - voire l'hétérodoxie - du discours de nombreux clercs fait que le repentir des pécheurs est gravement entravé. Car comment prendre conscience du mal causé si plus personne n'enseigne clairement la vérité ? C'est cela qui est dramatique à notre époque.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Cinci » jeu. 20 avr. 2017, 12:11

Je peux bien vous donner mon point de vue si ça vous intéresse.

Mon idée c'est tout simplement que le cas soulevé par Stéphane Mercier dans son cours – choisissant d'aborder le thème de l'avortement et sa légalité, sous certaines conditions – équivalait à mettre dans l'eau chaude son employeur qui est l'université de Louvain en Belgique. Le dossier est politique.

Dans les faits, l'administration de cette institution publique est d'accord avec le principe juridique actuel qui veut que le recours à l'avortement dans certains cas n'entraîne pas de pénalités ni pour la mère ni pour tout autre acteur direct pouvant rendre possible l'intervention fatale pour l'embryon humain. Les administrateurs sont d'accord avec l'esprit de la loi belge ou les politiciens qui l'ont mise en place. C'est le premier point. Donc, Stéphane Mercier révèle par l'exercice de son droit de parole à quel point il désavouerait l'orientation politique ou le comportement moral de son employeur. Il s'ensuit que la direction voudra désormais se passer de ses services.

Le texte de Stéphane Mercier que j'aurai pu lire démontrerait qu'il serait lui-même en total accord avec la position des catholiques qui militent pour la criminalisation universelle de l'avortement, sans condition, sans exception. Il ne dit pas qu'il faudrait punir nécessairement les femmes en cause. Non, mais le législateur devrait criminaliser l'intervention en elle-même, et ce, en toute circonstance, travaillant à l'interdiction pure et simple de la chose. C'est son point de vue, son idée ou son opinion et dont il dit qu'elle serait solidement fondée, et puis ne serait-ce que d'un seul point de vue philosophique – oui, quand l'objectif serait de protéger la vie d'une personnalité humaine innocente.

Il dirait encore qu'une université est un lieu de débats d'idées, et où chacun devrait défendre son point de vue à l'aide d'arguments valables, non pas à coup de censure ou de réactions émotives ou hystériques visant à faire taire celui pouvant exprimer un point de vue, certainement déplaisant à entendre pour un contradicteur, au moins dans un premier temps.

Le cas de Stéphane Mercier soulève la question de la liberté d'opinion des membres du corps professoral, le droit ou pas de ceux-ci à rendre public leur propre position morale face à certains grands enjeux politiques dans notre société. On pourrait penser aussi au rôle que l'on doit attribuer à l'institution universitaire.

La réaction publique de la hiérarchie épiscopale en Belgique via le communiqué plutôt modeste transmis sur Internet représente bien un autre aspect de l'affaire.

En principe, les évêques semblent parfaitement d'accord avec la position philosophique de fond de Stéphane Mercier. Néanmoins, ces mêmes évêques semblent consentir d'avance au bon droit des administrateurs de se départir des services de Stéphane Mercier. Les évêques prennent ouvertement leur distance avec le franc-tireur Mercier, lequel semblerait agir à titre privé, sans mandat spécial de leur part. On croirait vraisemblablement que le corps épiscopal refuse de se laisser entraîner dans une controverse, avec une administration publique ou des politiciens au sens large, dans le seul but de promouvoir la cause personnelle de Stéphane Mercier. Je comprendrais que les évêques désavouent la politique de confrontation directe du jeune chargé de cours.

Je comprendrais aussi comment la réaction collective des évêques peut apparaître décevante. Car ces derniers ne semblent pas tellement soucieux de la liberté de penser ou d'expression de monsieur Mercier, dans le cadre de son propre travail. La réaction de l'Église catholique correspondrait-elle au comportement de Ponce Pilate dans ce dossier? On se lave les mains de la liquidation de Stéphane Mercier?

L'insistance sur le fait qu'il faille être gentil avec des femmes vivant des situations difficiles ou qu'il faille comprendre pourquoi certaines en arriveraient à recourir à l'avortement me semble être un faux-fuyant assez grossier. Parce que Stéphane Mercier n'a jamais dit qu'il fallait être dur ou sans coeur avec des femmes coincées dans des situations impossibles. Non, il ferait valoir plutôt que le recours à l'avortement ne serait jamais une bonne solution et même en cas de viol. En tout cas, c'est comme si les évêques laissaient entendre, par comparaison, qu'eux seraient plus gentils avec les femmes maltraitées que Stéphane Mercier. L'attitude corporative serait assez discutable …

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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Cinci » jeu. 20 avr. 2017, 13:37

En passant, j'ai eu la surprise de découvrir que Stéphane Mercier semblait s'appuyer sur des écrits ou des conférences de Peter Kreeft. Je suis en train de lire un des ouvrages de ce dernier, un professeur de philosophie de Boston et catholique américain. Il n'y a pas deux jours que je suis tombé sur un court paragraphe assez frappant du professeur. Le fait est que ce serait directement lié au fait que de tels débats d'ordre moraux peuvent se tenir.

Voyez :
"... il existe en fait trois niveaux de lois, et la justice est au sommet, dans la sorte la plus nécessaire ne souffrant aucune exception. Au plus bas, il y a les lois de fabrication humaine, qui sont changeables à volonté. Viennent ensuite les lois physiques de fabrication divine, comme la gravité. Elles ne changent pas, mais peuvent changer. Les miracles peuvent les mettre de côté. Et elles auraient pu être différentes au début; Dieu aurait pu créer une autre sorte d'univers physique, par exemple avec trois sortes de charges électriques plutôt que deux. Les lois les plus élevées sont des lois que Dieu lui-même ne peut changer, parce qu'elles sont fondées sur la nature de Dieu. Elles incluent les lois métaphysiques, les lois de l'être, par exemple que l'être n'est pas non être, que chaque chose qui apparaît à l'existence doit avoir une cause ou raison suffisante, que tout être est intelligible, ou vrai, ou connaissable par l'omniscience. Les miracles eux-mêmes ne contredisent pas la logique. Jésus peut traverser les murs, mais il ne lui est pas possible de traverser et de ne pas traverser les murs en même temps et sous le même rapport.

Enfin, les lois éthiques ou morales sont aussi dans cette catégorie de lois inchangeables. La justice est la justice même si tous les humains agissent ou pensent injustement. La modernité situe la justice au plus bas niveau, parmi les lois de fabrication humaine. La théologie chrétienne traditionnelle la situe au plus haut niveau, car elle est un attribut de Dieu."

Peter Kreeft, Pourquoi Dieu nous fait-il souffrir? , p.240
Il est un peu piquant de voir que les administrateurs de l'université de Louvain se réfèrent à la loi en Belgique ... donc au plus bas niveau.

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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Cendrine » jeu. 20 avr. 2017, 13:41

Suliko, je vous répondrai par message privé car je ne veux pas monopoliser la discussion avec mes histoires.

J'ai mentionné ce fait personnel pour montrer qu'on peut à la fois ici déplorer l'extrême gravité de l'avortement et trouver cet apport sur le viol peu adapté à une communication vers des étudiants, même s'il est souhaitable que l'on soit conscient des tactiques mises en place par certaines féministes pour justifier l'injustifiable :
Toujours la même tactique de la part de ces milieux progressistes : faire pleurer dans les chaumières avec des exemples minoritaires et dramatiques de grossesses suite à des viols pour ensuite élargir le prétendu droit à l'avortement à grosso modo toutes les situations.
Il faut être vigilant, mais efficace quand on s'adresse à des jeunes qui ne sont pas encore dans certains rouages législatifs.

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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par axou » jeu. 20 avr. 2017, 14:15

Cendrine a écrit :
mer. 19 avr. 2017, 22:56
En l'état de délabrement moral général, il est maladroit, imprudent et provocateur (donc contre-productif ) de dire à ce public de jeunes que le viol est moins grave que l'avortement, c'est comme si de monsieur avait oublié qu'il ne s'adressait pas à des philosophes ni à de futurs moines et moniales. On peut être d'accord avec lui et l'Église pour reconnaître que le résultat du viol est moins "grave" que celui de l'avortement, mais pourquoi tenir absolument à le dire à des jeunes dans une étude à visée soi-disant "philosophique" ?

Les obsédés qui prennent les femmes pour des objets doivent donc être publiquement déclarés comme plus recommandables qu'une fille qui ne se rend pas compte que son corps est le temple de l'Esprit et qu'en avortant elle tue un être innocent ? Vraiment ? En quoi l'affirmation légitime de l'iniquité de l'avortement gagne-t-elle à convoquer des comparaisons dont on sait très bien qu'elles vont déchaîner l'ire du quidam ?

Je découvre l'Église depuis plus de deux ans maintenant, et je suis parfois étonnée de constater le manque de subtilité, de charité et de prudence avec laquelle les uns et les autres nous nous envoyons sur la tronche sur des sujets qui demanderaient un peu plus de réflexion et de retenue, ou tout simplement de respect.
Cendrine
Oui Cendrine, merci. Et toute ma compassion pour ce qui vous est arrivé, tant pour le viol que pour l'attitude de vos proches qui ont décidé à votre place.

Sur le fond, nous sommes tus à peu près d'accord sur la réalité de ce qu'est l'avortement, en soi. (arrêter une vie en développement, lui interdire l'avenir, décider pour X raisons qu'il n'a pas le droit de venir naître en ce monde).

Mais à quoi rime cette comparaison avec le viol ??? "pas très fin" dites-vous Héraclius, "c... comme un balai " dis-je (ça veut dire la même chose).
M. Mercier s'adresse à des jeunes en formation, il ne réfléchit pas tout seul dans son bureau, il transmet un message à un public précis.
Or dans ce public, combien de jeunes filles ont avorté ? 1 sur 3, 1 sur 5 ? (Et combien à la suite d'un viol ?)
En disant que "l'avortement est moralement plus grave que le viol", quel message transmet-il ?

Il dit que la jeune fille qui a avorté est plus coupable que le violeur... Intelligent n'est-ce pas ? de la part d'un soi-disant philosophe, quelle intelligence lumineuse !!! Cela rappelle l'évêque de Recife (encore une lumière) qui avait excommunié la mère et les médecins ayant avorté une petite fille de 10 ans violée par son beau-père et risquant sa vie dans l'accouchement...
Même si ce n'est pas exactement ce que M. Mercier veut dire, c'est comme cela que c'est perçu, et c'est donner un bâton pour se faire battre ! Outre le manque de charité et de respect envers les jeunes filles qui l'écoutent, c'est donner un bâton pour se faire battre de la part des partisans de l'avortement ou des gens normaux sans position bien tranchée mais qui ne peuvent que dénoncer l'intégrisme catholique ! Merci du cadeau !

Je trouve intéressant qu'un professeur de philosophie catholique fasse réfléchir sur l'avortement mais de manière pertinente et intelligente ! Sans comparaison fallacieuse ! l'avortement n'est -il pas un thème à lui tout seul ? Par exemple Kerniou a dit des choses passionnantes à ce sujet dans un autre post : elle parlait de la toute puissance, du fait qu'on donnait aux femmes un sentiment de toute puissance. Voilà une super base de réflexion sur l'avortement avec les jeunes ! Parler du droit de vie et de mort sur les autres, du droit de vie et de mort du pater familias sur ses enfants dans la Rome antique, de l'infanticide, de la peine de mort qui recule actuellement sur la planète et de la résistance et du tabou concernant l'avortement . pourquoi un tel tabou ? ça veut dire quoi le "droit des femmes à disposer de son corps ?", Sur quels fondements reposent les différentes formes de pensée sur ce sujet? Qu'est ce que la toute puissance (en philosophie, religion, psychanalyse...) et ou se trouve le curseur entre exercer sainement ma puissance sur le monde et sombrer dans la toute puissance écrasante ? Comment articuler ma liberté et ma responsabilité ? Les pistes philosophiques ne manquent pas !

La philosophie n'est pas d'abord dire ce qu'on pense mais c'est réfléchir sur ce qu'il est possible de penser sur un sujet, et tirer le fil, et creuser profond dans plusieurs directions. Le prof catholique peut très bien dire sa position et l'argumenter (surtout dans une fac catholique ) mais aussi prendre le temps de réfléchir sur ce qu'il est possible de penser et pourquoi.Et aider les jeunes à penser par eux-mêmes et respecter leur point de vue même s'il est différent du sien.

Donner un document écrit de 15 pages sur sa position ? vraiment pas malin sur un sujet polémique, l'oral suffit. Ensuite, je crois qu'il n'est plus dans une démarche philosophique d'amener les jeunes à penser par eux-mêmes mais qu'il veut les convaincre qu'il a raison : il tombe dans la propagande.

Je suis comme Cendrine non pas étonnée mais effarée par "le manque de subtilité, de charité et de prudence" qu'on a dans l'Eglise en s'exprimant sur certains sujets.

Bien à vous,

Axou

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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Suliko » jeu. 20 avr. 2017, 15:59

Axou,

Ce professeur, qui n'a fait que dire la vérité, devrait être soutenue par les catholiques, et non pas dénigré comme vous le faites. Et quoi que vous puissiez en penser, une université catholique se doit de prodiguer un enseignement catholique. Autrement, les mots n'ont plus aucun sens. Devons-nous perpétuellement taire en public les enseignements de l'Eglise sous prétexte que le monde ne les suit plus du tout ? Bien sûr que non. Et dire les choses avec tact lorsque l'on est en présence de non croyants ne devrait jamais être synonyme de faire preuve de respect humain et de relativiser les lois du Seigneur. Pourquoi se tirer une balle dans le pied ? Ce professeur a dans le pire des cas fait preuve de maladresse (et encore, ce n'est qu'un avis), mais cela ne méritait en aucun cas le licenciement ! D'autant plus que nombre de professeurs d'instituts catholiques livrent des enseignements clairement hétérodoxes en matière de foi ou de morale sans être le moins du monde inquiété par leur hiérarchie ! Ce n'est pas normal et je suis triste de voir que cela ne vous choque pas...
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par axou » jeu. 20 avr. 2017, 16:51

Si vous m'avez bien suivie chère Suliko, c'est que je suis moi-même triste que ce professeur se soit lui-même tiré une balle dans le pied par une comparaison fallacieuse avec le viol. Je ne remets nullement en cause qu'il veuille faire réfléchir ses élèves sur l'avortement. Mérite -t-il davantage une mise au point plutôt qu'un licenciement ? C'est possible, mais l'université engagerait sa réputation en le gardant, ce n'est pas simple.

Ses propos sont peut-être une maladresse de sa part mais c'est aux yeux de la plupart des gens une atteinte au respect et à la dignité des femmes. Qui vous dit que le recteur de l'université n'a pas reçu de nombreuses plaintes des élèves ?
Ils doivent faire des choix.

bien à vous,

Axou

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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Héraclius » jeu. 20 avr. 2017, 17:29

Même si évidemment je met l'emphase sur le coté, disons, plus "théorique" du problème, je pense que vous avez raison, axou.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Suliko » jeu. 20 avr. 2017, 18:48

Si vous m'avez bien suivie chère Suliko, c'est que je suis moi-même triste que ce professeur se soit lui-même tiré une balle dans le pied par une comparaison fallacieuse avec le viol.
Vous m'avez mal comprise : je ne dis pas qu'il s'est tiré lui-même une balle dans le pied, mais que les catholiques qui le dénigrent lui en tirent une dans le pied !
C'est possible, mais l'université engagerait sa réputation en le gardant, ce n'est pas simple.
Mais quelle réputation ?! Celle d'enseigner des hétérodoxies sans aucun problème ? La réputation des universités et des écoles catholiques est déjà totalement démolie... Et nous autres catholiques n'avons pas à rechercher une bonne réputation auprès d'un monde incroyant. Les valeurs du monde ne sont pas les nôtres et tant que l'on n'en tirera pas les conséquences, le déclin du catholicisme se poursuivra.
Ses propos sont peut-être une maladresse de sa part mais c'est aux yeux de la plupart des gens une atteinte au respect et à la dignité des femmes. Qui vous dit que le recteur de l'université n'a pas reçu de nombreuses plaintes des élèves ?
Ils doivent faire des choix.
Une atteinte à la dignité des féministes, je veux bien, mais une atteinte à la dignité des femmes, il ne faut pas pousser ! Si l'université doit faire un choix, qu'elle retire l'appellation de catholique de son titre, comme cela les choses seront claires.

Héraclius,

Je suis très étonnée que vous soyez d'accord avec axou, c'est le moins que l'on puisse dire !
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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Relief » jeu. 20 avr. 2017, 18:58

axou a écrit :
jeu. 20 avr. 2017, 16:51
C'est possible, mais l'université engagerait sa réputation en le gardant, ce n'est pas simple.
Plutôt que de se battre pour la vérité, il faudrait donc se soucier d'avoir bonne réputation auprès de ceux qui souhaitent votre fin. Hum ! ça rappelle le mouton que l'on mène à l’abattoir et qui se retient de bêler pour ne pas déranger.

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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Cinci » jeu. 20 avr. 2017, 19:57

Axou :
Monsieur Stéphane mercier écrivant que l'avortement comme "d'un acte plus immoral que le viol", le moins qu'on puisse dire est qu'il ne s'exprime pas "avec nuance et tact".
Dans son texte que j'ai pris le temps de lire, il fait pourtant les nuances qui s'imposent.

Vouloir faire mal paraître notre homme ici ressort surtout de la présentation des choses en raccourci que les groupes d'opposants humanistes feraient de l'événement anecdotique à mon avis. Faut faire attention. Stéphane Mercier voulait présenter l'argument des opposants à l'avortement, sans pour autant donner dans la misogynie ou dans la diabolisation particulière des "pécheresses".

En aucun moment il ne minimise la gravité du viol. Pas plus le viol que n'importe quelle agression violente.

C'est bien le contraire! Son argument c'est que si le viol est une matière grave et une offense contre les droits de la personne méritant une censure sévère de la part du législateur, a fortiori ce devrait être le cas de l'avortement, qui fera plus que bafouer les droits de la personne mais supprimer la personne elle-même! Son argument philosophique repose sur l'idée que l'embryon humain représente bel et bien une personne. Quoi qu'il en soit de l'embryon lui-même, il est assuré qu'un meurtre représente généralement un chef d'accusation plus grave qu'une agression sexuelle. C'est assez évident.

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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Cendrine » jeu. 20 avr. 2017, 20:16

Je pense en effet qu'il va falloir que nous prenions le temps de lire ce cours si la question nous paraît importante et si les débats qu'elle suscite nous interrogent quant au sens que nous voyons à notre vie de catholiques.

https://www.slideshare.net/redacsel/le- ... ne-mercier

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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Suliko » jeu. 20 avr. 2017, 21:13

J'ai lu et je n'y vois rien de critiquable. A aucun moment le viol n'est relativisé et les arguments contre l'avortement sont tout à fait traditionnels et pleins de bon sens. Donc je confirme ma première impression : ce chargé de cours ne méritait en rien d'être sanctionné par sa hiérarchie.
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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par Altior » ven. 21 avr. 2017, 0:02

Suliko a écrit :
jeu. 20 avr. 2017, 21:13
ce chargé de cours ne méritait en rien d'être sanctionné par sa hiérarchie.
Si cette université est tout aussi «catholique» que les collèges et les lycées sous contrat que j'ai connus, ces collèges et ces lycées-là on enseigne la contraception et la fornication aux élèves de quatrième, si elle est tout aussi infesté par l'idéologie du monde qui s'occupe de la lutte contre le réchauffement global en guise de morale, alors je trouve ce licenciement tout à fait normal et même un point d'honneur pour le sanctionné. Il aura une jolie carte de visite pour tenir des cours dans un lycée ou une université traditionnelle, là où on enseigne le catholicisme.

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Re: Viré d'une université "catholique"...

Message non lu par LaurentVan » ven. 21 avr. 2017, 8:44

L’avortement (supporté par les idéologies gauchistes) c’est le sacrifice de la vie d’une âme pour « sauver son corps» (Slogan des féministes « Mon corps m’appartient ») et c’est un acte qui s’oppose symétriquement au sacrifice du corps du Christ pour sauver la vie des âmes.

Dans le cas de viol qui conduit a l’avortement, il y a la notion de rendre un mal pour un mal, ce qui est contraire a l’un des principes fondamentaux des catholiques qui est de répondre au mal par le bien.

D’un point de vue théologique Il n’y a aucune ambigüité, le catholique est prêt au sacrifice du corps qui est “poussière et qui retournera a la poussière“ pour sauver son âme. Ceux d’entre nous qui donnent de l’importance à la chair parlent contre l’esprit et s’égareront avec ceux qui les écoutent sur les chemins de la destruction.
« Nous ne sommes pas des êtres humains ayant une expérience spirituelle. Nous sommes des êtres spirituels ayant une expérience humaine. »

Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955)

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