En fait vous êtes rousseauïste. Vous considérez qu'il n'y a pas besoin de règles parce que tout le monde est beau et gentil et qu'il faut s'en remettre à la bonne volonté générale, vous déchargeant sur une hypothètique bonne formation que rien ne garantit.
Oubliant qu'il existera toujours des gens de mauvaise volonté ou mal formés, ce qui va souvent ensemble. Vous oubliez aussi la politique propre ou idéologie qui peut régner dans un séminaire. Les abus viennent bien de quelque part. La source de ces abus, pourquoi se tarirait elle ? Vous oubliez aussi l'action des équipes liturgiques. Supprimer les règles, c'est jeter le prêtre en pâture à la pression de ces équipes. Quand le prêtre s'en va, remplacé par un autre, les équipes restent, inamovibles. Cette réforme a consacré la toute puissance des laïcs qui ont investi les équipes paroissiales.
Je n'aurai jamais cru qu'un jour, on me traiterait de rousseauiste. Enfin bon, je vous pardonne (ou plutôt,
ego te absolvo )
Encore une fois, vous manquez la vraie question: ces abus dont vous me parlez existent bel et bien, mais sont-ils causés par le Missel ou par une mauvaise application de ce Missel ? La vraie question se trouve là.
Vous êtes un idéaliste révolutionnaire, vous croyez que l'homme est fondamentalement bon, porté à faire le bien. Et vous supprimez toutes les lois pour lui donner la liberté de s'exprimer. Et si ça déraille, vous vous en lavez les mains.
Après Rousseau, la Révolution. Bientôt vous direz que je suis Nazi...
Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas de loi. Je n'ai dit qu'une seule chose: ce qui compte avant tout, c'est la formation pour comprendre ce qui est fait... et pour comprendre le sens de la loi. Sans elle, la loi sera inefficace. Aristote ne dit pas autre chose dans
La Politique : sans la vertu, la loi est vaine.
Mais curieusement, vous n'êtes pas pour supprimer les panneaux de signalisation sur la route. Pourtant si on suit votre logique, on devrait supprimer toutes les lois.
Je viens de montrer le contraire.
Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος. Οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν. Πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἓν ὃ γέγονεν. Ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων, καὶ τὸ φῶς ἐν τῇ σκοτίᾳ φαίνει, καὶ ἡ σκοτία αὐτὸ οὐ κατέλαβεν.