En revanche, lorsqu'en 1962, Ginette Michu et son mari René, poussent leur curé à faire des messes modernes tournées vers le peuple, avec de la guitare, des chants de variété, des morceaux de pain à la place d'osties, la communion dans la main, au pain et au vin, la table servie au lieu de l'autel, des cruches à la place des ustensiles sacrés, le parler en langues, et tout cela pour revenir à la vraie foi authentique des premiers siècles, car probablement les premiers chrétiens n'avaient pas la messe en latin avec soutane et surplis, ni d'autels néo gothiques ni chasubles, hé bien si Cajetan avait vu ça, il aurait pu faire exactement la même observation que plus haut, car c'est exactement la même chose qui est visée.Cinci a écrit : ↑jeu. 16 mars 2017, 15:17Bonjour,
O.K.Pierre Carhaix :
Donc chaque fois que quelqu'un parle de revenir à des pratiques de l'antiquité, telles que la communion dans la main, ou le mariage des prêtres, ou une certaine façon de célébrer la messe, il se rapproche de l'attitude décrite par Cajetan. Voilà ce que je comprends.
Je comprendrais de mon côté que le théologien du XVIe siècle s'oppose à l'idée qu'un fidèle de l'Église catholique, en l'an 1530, puisse vouloir faire jouer l'autorité épiscopale alléguée de l'Église en l'an 150 contre l'évêque de Rome par exemple; voulant jouant le magistère de l'an 150 contre celui de l'année 1530. Le fait est que ce fidèle n'est pas lui-même le magistère de l'an 150. Ainsi, Jacquou ne peut se vêtir lui-même de l'autorité de saint Polycarpe, pour affirmer parler ensuite au nom de saint Polycarpe et de la véritable Église du temps de Polycarpe, comme pour mieux congédier l'évêque de Rome + deux mille évêques + toutes les autres églises locales qui sont en lien avec ceux-là.
C'est en ce sens que le schismatique préfère apparemment l'Église du passé, qui est une Église imaginaire pour lui. Car il n'est pas directement en contact réel avec les saint Polycarpe et autres saints martyrs de ce temps. Le contact réel nous l'obtenons via les évêques qui sont bien ceux de notre temps.
Je ne vois pas chez Cajétan une volonté de censurer le gouvernement de l'Église, pour empêcher ce dernier de procéder aux réformes qu'il pourrait juger bon d'opérer. Le jugement appartient à l'Église (le pape, les évêques en communion entre-eux) et quant à ce qu'il conviendrait de faire dans telle circonstance. Ce n'est pas important que l'Église puisse décider de revenir à ceci ou cela. Le pouvoir de juridiction dans l'Église est souverain dans son domaine.
La seule différence étant que cette tendance moderniste a gagné et obtenu ce qu'elle voulait par la suite. Mais cette affaire n'est pas définitivement tranchée puisque le missel de 62 n'a pas été formellement interdit, et a même obtenu le statut de rite extraordinaire.
Donc, pour le moment, nous sommes dans un entre-deux depuis 1969.
D'ailleurs je remarque que le pape a formellement demandé que soit mis fin à la communion dans la main, ce qui pour le moment reste sans effet.
Qui est schismatique ? Le pape lorsqu'il demande de ne pas communier dans la main ? Ou le fidèle qui s'en fout et continue ?
L'affaire n'est pas tranchée. Le schisme est latent d'un côté comme de l'autre.