Cher ami Peccator, merci de vos conseils, c'est si attentionné de votre part. Je connais un peu la vie du bienheureux Charles de Foucauld, et sa célèbre prière de l'abandon, que j'aime et qu'il m'est arrivé de réciter plusieurs fois.Peccator a écrit :Certes. Ca, c'est la théorie. Maintenant, on regarde aussi le contexte. On n'oublie pas qu'au Maroc, apostasier l'islam et se convertir au christianisme, c'est un truc où on risque gros. Et que malgré ce contexte de persécution, le soutien des instances officielles de l'Eglise n'est pas franchement le même que celui qui existait à Carthage au 3e siècle. Il faut être bien conscient que quand nous, nous conseillons, Yassine risque lui de payer.katolik a écrit :N'oublions pas l'importance de la Confirmation (avec l'onction faite avec du Saint-Chrême, ou chrismation, et l'Imposition des Mains par l’Évêque)....
D'autre part, si vous avez raison sur le principe, la réalité du rite latin est que cela fait 1600 ans que l'on communie avant d'être confirmé.
Yassine a déjà du mal à trouver un prêtre qui veuille bien lui adresser la parole. Alors trouver un évêque qui accepte de lui donner la confirmation, on en reparlera si un jour la situation se présente.
La priorité, c'est le baptême, sous une forme ou sous une autre. Une fois baptisé, Yassine pourra communier (la "première communion" est un jour que l'on solennise parce que c'est un jour important de notre vie de chrétien, mais sur le plan sacramentel, elle n'est pas différente de n'importe quelle autre communion). Yassine pourra aussi demander le sacrement de réconciliation, pour autant qu'il trouve un prêtre qui accepte de lui parler...
En ce moment je ne me sens pas spécialement une vocation d'ermite, l'indépendance à laquelle je faisais allusion est vis-à-vis des institutions religieuses. Mais en effet, mes conceptions sont encore faussées par la tradition musulmane. Je ne sais pas moi-même comment cela va évoluer.
Vous semblez posséder une grande culture scientifique, vos connaissances en psychologique sont remarquables.
Oui, malheureusement, c'est vraiment difficile de trouver un prêtre disponible, et encore moins un prêtre bien formé et ouvert d'esprit, car trop souvent j'hésite à exprimer les doutes qui m'habitent par crainte de heurter sa sensibilité religieuse.
J'ai un désir de baptême, mais il me faut répondre à ces doutes, quoiqu'ils ne constituent pas un sérieux obstacle au baptême, car ils ne touchent pas profondément la foi.
Cela dit, de par ma culture et mes origines, je me sens beaucoup plus proche des chrétiens d'Orient. En religion j'ai du mal à suivre les occidentaux. D'ailleurs ma langue liturgique est l'arabe, et je tire mes ressources spirituelles (les prières, louanges et chants) de l'Eglise orthodoxe. Je "célèbre" la messe, seul comme un ermite (si on ne compte pas l'ange gardien), avec le texte de la divine liturgie.
A propos du prix de la conversion au Maroc, vous avez hélas raison, il est bien élevé. Il faut vivre caché. C'est ce que je fais. Il y'a une brigade de la police qui se charge de traquer les chrétiens nationaux. En plus d'être hors-la-loi, on devient une occasion d'opprobre et de peur pour ses proches. C'est une intolérance d'Etat et de peuple. C'est exactement comme il est écrit dans les Actes :"Mais, afin que la chose ne se répande pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler désormais à qui que ce soit en ce nom-là." (4:17). Pierre et Jean, au cours de leur procès, ont accompli la prophétie: "Pourquoi ce tumulte parmi les nations, Et ces vaines pensées parmi les peuples? Les rois de la terre se sont soulevés, Et les princes se sont ligués Contre le Seigneur et contre son Oint."
Priez, chers frères, afin que le Seigneur vienne à notre secours.