Cinci a écrit : ↑mar. 07 mars 2017, 19:47
Bonjour Prodigal,
Oui. Merci!
Et alors je trouvais que les choses sont bien exprimées à travers ces sources que le cardinal Journet utilisait. Le commentaire au sujet d'un schisme théorique du pape montre sans doute qu'il serait hautement improbable que notre pape actuel ne serait plus lui-même le vrai pape de l'Église catholique. Et pour les raisons de connexion et de directions également.
Il est intéressant de voir comment les divorcés qui se remarient tomberaient, par exemple, sous le coup d'une excommunication mineure en réalité. On connaît la fameuse privation des sacrements seulement. Il est intéressant de voir en même temps comment certains divorcés-remariés ne pourraient jamais en venir à résipiscence. C'est à partir de là que le maintien de la censure ne fait plus aucun sens. La mesure se veut médicinale au départ. Or quand il est sûr que la médecine ne pourra jamais être suivi d'effet ...
Le commentaire de Cajetan sur
ceux qui préfèrent une Église imaginaire du passé est tellement pertinent quand on songe à nos forums catholiques, toutes nos discussions et au vaste nombre des critiques catholiques qui prétendent ne pas pouvoir supporter l'Église d'aujourd'hui. On peut deviner que
l'Église du présent n'a jamais dû être "très supportable" pour un nombre assez significatif de baptisés.
Je trouve que vous vous livrez à une instrumentalisation en sortant des propos de leur contexte, avec pour but de traiter de schismatique, ou de proto schismatique, une partie vos frères catholiques (dont je fais partie). L'église imaginaire du passé dont parle Cajetan est celle des premiers chrétiens, des premiers siècles, à laquelle voulait revenir la Réforme en rejetant l'Église contemporaine.
Vous mettez cela sur le même plan que la réaction aux innovations des années 60.
Mais de quoi se sont réclamées ces innovations, pour imposer l'abolition des pratiques de l'Église contemporaine ? De cette même église imaginaire des premiers siècles, justement. Ce sont les mêmes arguments que ceux dénoncés par Cajetan qui ont été utilisés pour réformer l'Église, et balancer à la poubelle quelles pratiques ? Celles de l'Église contemporaine, jugées peu satisfaisantes. Le but était bel et bien de revenir à l'Eglise des premiers siècles (telle qu'on se l'imaginait, donc imaginaire).
Donc vous ne pouvez pas accuser ceux qui n'ont pas bien accepté cette révolution de préfèrer une église imaginaire, et donc irréelle, chimérique, à la réelle église contemporaine. Il serait plus exact de dire que les pratiques actuelles reposent sur l'idée de rétablir une église imaginaire, ambition chimérique que dénonce Cajetan, et qui n'a entraîné que des ravages dans la pratique des fidèles (fait objectif), et qu'une frange des catholiques est demeurée dubitative face à ces expériences (sans nécessairement tomber dans le schisme puisque nombre d'entre eux demeurent dans l'obéissance), tout en gardant en mémoire les pratiques de l'église contemporaine, réelle, concrète, encore vivaces dans toute l'Église il y a cinquante ans, et encore tolérée et donc en vigueur sous le nom de rite extraordinaire.
Je me demande d'ailleurs comment vous faites pour dire que l'Église des années 60 serait imaginaire, chimérique, irréelle, et n'aurait donc jamais existé.