Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

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Sullien
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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Sullien » ven. 10 mars 2017, 20:25

M. Fillon s'est servi du christianisme comme d'un marche-pied, ça me suffit pour ne pas voter pour ce grossier personnage ; vous avez dû cracher votre dentier en l'entendant avouer du bout des lèvres qu'il ne tenait pas à revenir sur l'avortement même si quand même en y pensant bien (cathos, m'entendez-vous ?) mais non, bon, pardon (non-cathos, rassurez-vous !)...
Voilà que l'hypocrisie immorale du bonhomme devient sous votre plume une "inélégance légale", ma foi, la casuistique n'est pas morte : par pitié, ne souillez pas le nom de Bernanos dans ces politicailleries. M. Fillon est un Tartuffe qui s'est pris pour Gygès ; on l'a pris la main dans le sac, mais sa grosse envie du pouvoir l'a séduit à se dédire et se renier : les prétentions christiques n'abusent personne. Je regrette M. Guaino.

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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Altior » ven. 10 mars 2017, 21:11

pierresuzanne a écrit :
ven. 10 mars 2017, 18:28
Jamais les français n'auraient voté pour lui... mais bien manipulés, ils peuvent le faire !
Je n'ai pas vu depuis longtemps un degré de manipulation par la presse comme dans le cas des récentes élections aux Etats-Unis. Pourtant, cela n'a pas empêché le candidat conservateur de gagner. On pourrait dire même le contraire: le plus il était diabolisé par la presse, le plus il montait dans les intentions des votes. C'est parce que les gens ont ouvert les yeux et ne prennent plus pour du vrai les colportages. Ou bien il n'en peuvent plus et le besoin d'un virage à droite, même d'un changement de paradigme en faveur des candidats qui adhèrent pas seulement à une autre politique, mais à une autre type de politique est de plus en plus présent. En tout cas, pourquoi devenir pessimistes et penser que les Français seraient plus bêtes que les Américains et les Anglais ?

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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Cinci » sam. 11 mars 2017, 4:47

Prodigal,
J'ajoute que le totalitarisme, si complexe qu'il soit, peut quand même être schématiquement défini par le refus de toute diversité, comme son nom l'indique. En ce sens, Macron (pour qui je ne voterai pas, mais là n'est pas la question) est tout sauf un esprit totalitaire.
Macron est tout sauf un militant du fascisme des années 1930. Il n'est pas un militant fasciste qui se serait égaré en l'année 2017. C'est bien sûr! Emmanuel Macron ne voit certainement pas le monde de la même manière que les partisans de régimes autoritaires qui rêvaient de mettre au pas les dissidents, les homosexuels, les Juifs et les autres.

On ne s'en sortira pas si l'on veut faire du totalitarisme une sorte de synonyme pour dire "Waffen-SS" cependant.

Polysémie ou néosémie?

Le pape Pie XI avait déjà dit que l'Église catholique était totalitaire aussi. Il disait cela en réplique à Mussolini et son régime. Il le disait probablement d'une manière pince-sans-rire, jouant peut-être un peu sur les mots mais non pas sans une certaine part de vérité dans la remarque.

L'Église tient sa vérité avec un grand "V". Et l'Église de Pie XI considèrait que toute la société (totus) devrait être irriguée ou informée par la pensée catholique, que toute la société devrait normalement se soumettre au Christ-Roi, fonctionner sur les règles qui sont celles de Dieu. Pie XI souhaitait infuser du catholicisme partout, partout, partout dans la société : syndicat catholique, écoles catholiques, scouts catholiques, clubs sportifs catholiques, clubs cinéma catholique, cercle des fermières catholiques, chefs d'État catholiques, bureau de la censure catholique, l'université catholique, magistrats catholiques, etc.


Il faut ajouter, et c'est ce que fait Hannah Arendt, que ce refus de la diversité, cette folie de l'uniformité qui n'a rien à voir avec l'unité dans la diversité commune aux royautés, aux empires et aux républiques, implique refus de la vérité. Car la vérité est la menace permanente qui pèse sur le totalitarisme, incapable d'accepter toute nouveauté.
Le "refus de toute nouveauté" est à peu près ce que plusieurs reprocheraient aujourd'hui à l'Église catholique de Pie XI. On sait que Mgr Marcel Lefèbvre était heureux comme un poisson dans l'eau du temps de ce pontificat totalitaire.

Je dirais que la France des années 1930 n'était pas un pays placé sous un régime totalitaire et bien que l'Église de ce temps-là aurait eu pour vocation "naturelle" de l'être; totalitaire oui, mais d'une autre sorte que celui des régimes antichrists (et assassins!) que Bernanos pouvait craindre ou répudier.

Aujourd'hui

Le totalitarisme "nouvelle formule améliorée" et qui pourrait recueillir le suffrage d'un Emmanuel Macron ou d'un Justin Trudeau au Canada : il faudrait que ce soit un système globalisant qui pose en rival de l'Église évidemment. Je pense à un système qui puisse transcender les partis, n'en plus permettre aux différents joueurs de la scène politique de raisonner en dehors des paramètres préétablis, en dehors de ses grands principes, son axe d'orientation et tout.

Ça ne veut pas dire que les gens sont brutalisés physiquement ni les dissidents contraints au suicide. Des sous-cultures peuvent subsister. Il n'y a pas de camps de travail dans ce nouveau totalitarisme. Les gens y sont plus libres que jamais en apparence. Il n'est qu'une chose : tout ce qui n'est pas jugé recevable pour le système est impitoyablement repoussé dans la marge soit comme vieillerie non pertinente soit comme idéologie nuisible, dangereuse, discriminatoire, raciste, etc. On trouve ici la fameuse police de la pensée.

C'est sans doute vrai que la pensée des administrateurs de Google tendrait comme naturellement à se fédérer dans une sorte de champ idéologique totalitaire et ambitionnant d'Informer partout les différentes sociétés du bon credo que tous devraient tenir et réciter en choeur.

Ce totalitarisme soft instille partout la mentalité qui serait celle d'actionnaires de compagnies privées : argent, profit, compétition, rendement, efficacité pratique, objectif de court terme, publicité, clientèle, ici et maintenant (le passé? Je veux pas le savoir. Le futur? On s'en fiche!; carpe diem), mentalité de dealer de drogue, profitons-en pendant que ça passe, utilitarisme, diversifier l'offre, principe de l'utilisateur payant, donner le choix, "Je veux choisir de vivre en France et y vivre comme si j'étais au Pakistan!"; "Je veux que ma compagnie ait son siège social à New-York, sa comptabilité en Inde, ses usines en Chine et en Afrique."; "Je veux avoir le droit de changer de sexe si j'en ai envie."

Pathos avait déjà fait observer avec justesse comment la ligne de fracture de la véritable opposition se situait désormais sur la ligne mondialo-multiculturalisme versus souverainisme-nationalisme. L'alliance multi-globaliste fait la guerre aux souverainistes : guerre chaude et à balles réelles par proxy dans certains coins du monde et comme lors de la Guerre froide; guerre idéologico-médiatique en Occident, propagande.

Le totalitarisme est comme une passion pour la nouveauté dans tout cela. De façon générale, je pense à une soif prométhéenne de bâtir la nouvelle tour de Babel où tout le monde pourrait enfin communier dans une même pensée, un même langage. On s'y essaie d'ériger cette tour magnifique pouvant s'élever jusqu'au ciel et comme sans le concours de Dieu. Emmanuel Macron accepterait sans doute un poste de chef de chantier pendant la durée des grands travaux ... comme nombre de ses adversaires d'une droite traditionnelle affairiste, faudrait-il ajouter.

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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par pierresuzanne » sam. 11 mars 2017, 8:54

Cinci a écrit :
sam. 11 mars 2017, 4:47
Le totalitarisme "nouvelle formule améliorée" et qui pourrait recueillir le suffrage d'un Emmanuel Macron ou d'un Justin Trudeau au Canada : il faudrait que ce soit un système globalisant qui pose en rival de l'Église évidemment. Je pense à un système qui puisse transcender les partis, n'en plus permettre aux différents joueurs de la scène politique de raisonner en dehors des paramètres préétablis, en dehors de ses grands principes, son axe d'orientation et tout.
Ça ne veut pas dire que les gens sont brutalisés physiquement ni les dissidents contraints au suicide.

Je réponds juste à ce passage, mais j'ai lu la longue intervention de Prodigal, que je salue au passage.

En réfléchissant au Colloque très intéressant du Collège des Bernardins sur le totalitarisme de nos jours,
j'admets volontiers qu'il n'y a pas de violence objective chez Macron.
Il n’appelle pas au meurtre, il ne revendique pas des meurtres d'opposants (qui d'ailleurs n'ont pas eu lieu), et ne pousse personne au suicide (si on admet qu'il n'est pour rien dans la cabale anti Fillon).


Je peux donc volontiers admettre que parmi tous les points communs que j'ai découverts (avec surprise)
entre les critères décrits par Hannah Arendt pour définir le totalitarisme,
et la candidature d'Emmanuel Macron,
il manque un critère essentiel : la violence physique.

Il ne s'agit donc pas de violence physique chez Macron, mais seulement d'un diktat de la pensée unique,
que Chantal Delsol (Colloque des Bernardins) définit comme la forme moderne de totalitarisme.



Actuellement, j'avoue être perturbé, atteint moralement, par cette campagne électorale abominable, tendancieuse, systématiquement à charge contre les candidats de droite, avec une instrumentalisation du calendrier judiciaire qui est effrayante.
Quelque soit le candidat des Républicains présenté à l'élection, il aurait fait l'objet de la même diffamation généralisée. Alain Juppé l'a reconnu implicitement lundi dernier, et reconnaissant qu'il ne voulait pas exposer sa famille à ce laminoir médiatique, en présentant sa propre candidature. La mise en examen de Sarkozy est tombé début février... comme par hasard, et après 4 ans d'instruction.... celle de M Fillon tombe en mars 2017, après 6 semaines d'enquête, et celle de Marie Le Pen - après 2 ans d'enquête - tombe opportunément en mars 2017 !

Il est très inquiétant de voir le rôle que joue la Justice française. On y retrouve la grande ambition du syndicat de la magistrature, officiellement de gauche, qui appelait dans les années 70 à des jugements partisans .


"Il n'y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois, et avec les couleurs de la justice " (Montesquieu, Tibère, chap 14).


Qu'est donc devenu notre pays ?

Effectivement, les français ne sont sans doute pas naïfs au point de ne pas voir l'injustice en oeuvre, la manipulation politique en action, relayée par la complicité mediatico-judiciaire.
L'archéologie et la science peuvent-elles nous apprendre la vérité sur nos religions ?Télécharger gratuitement en copiant collant : https://onedrive.live.com/redir?resid=83935C97F75476A6!103&authkey=!AC2tYNawNpXvvR8&ithint=folder%2cpdf
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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Cinci » sam. 11 mars 2017, 18:56

Il est facile de traiter de populistes tous ceux qui s’inquiètent de la dissolution des peuples dans une mélasse postnationale. Ce n’est pas le populisme qui rend cette élection imprévisible. C’est l’irruption en plein coeur de cette campagne de l’opposition de plus en plus radicale entre un « progressisme » multiculturaliste partisan inconditionnel de l’Europe et un conservatisme pragmatique souverainiste et eurosceptique aujourd’hui largement majoritaire en France.
http://vigile.quebec/Les-nouvelles-fractures

Voire :
La France se trouve pourtant devant une situation politique inédite. Jamais, sous la Ve République, une élection présidentielle ne s’était présentée de la sorte. Jamais on n’avait senti un tel désir d’en finir avec une classe politique qui avait déçu à ce point. Jamais, dans l’histoire récente, n’avait-on vu les anciens clivages exploser pour faire place à de nouvelles oppositions. Jusqu’à tout récemment, la bonne vieille opposition droite-gauche permettait encore d’y comprendre quelque chose. Aujourd’hui, la résistance à la mondialisation, et donc à l’Europe libérale, est probablement le critère le plus déterminant pour comprendre cette élection. C’est la désillusion à l’égard d’une mondialisation qui ne promettait que des fleurs qui a poussé la gauche et la droite au bord de l’implosion.


Il faudrait être aveugle pour ne pas réaliser comment les choses peuvent changer et comment il peut sembler étrange qu'un parti comme le FN paraît de plus en plus être comme un point de référence, pour évaluer les chances qu'un candidat pourrait avoir afin de devenir le prochain président de la France! Il n'y a pas si longtemps, le FN aurait été bon pour occuper la case médiatique que l'on réserve pour parler des chiens écrasés, les faits divers de la page 17 du cahier B.

Pour moi, la seule raison qui explique une telle évolution dégradante de la politique nationale : c'est le fait que l'appareil des partis traditionnels est aux mains de l'oligarchie financière ou aux mains de personnes qui aspirent passionnément se soumettre à celle-ci. C'est ce qui nous vaut dans l'ensemble un manque de sens, une gosse lacune en terme d'orientation nationale. C'est ce qui démobilise les gens en rapport à la politique au sens le plus noble du terme. C'est ce qui décourage le bon populo, ôte la confiance. C'est ce qui donne l'impression d'une absence d'alternative via les partis traditionnels , et de fait il n'y en pas, d'alternative dans la présente situation.

Dans un contexte où les politiciens libéraux n'ont l'air que de mercenaires soucieux de leur propre avancement individuel et enrichissement propre, prêts à trahir dix fois le pays à la moindre occasion si l'opération pourrait être rentable pour eux et leurs amis : il ne sera pas étonnant de voir fleurir un courant populaire vengeur, aspirant à la déconstruction et aux châtiments des premiers. Pour ma part, je ne trouve rien qui soit réellement constructif ni chez l'élite multiculturaliste (Macron, Hollande et les autres) ni dans la réaction d'extrême-droite . Je m'estime orphelin sur le plan politique.

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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Altior » sam. 11 mars 2017, 23:55

Cinci a écrit :
sam. 11 mars 2017, 18:56
Pour moi, la seule raison qui explique une telle évolution dégradante de la politique nationale : c'est le fait que l'appareil des partis traditionnels est aux mains de l'oligarchie financière ou aux mains de personnes qui aspirent passionnément se soumettre à celle-ci. C'est ce qui nous vaut dans l'ensemble un manque de sens, une gosse lacune en terme d'orientation nationale. C'est ce qui démobilise les gens en rapport à la politique au sens le plus noble du terme. C'est ce qui décourage le bon populo, ôte la confiance. C'est ce qui donne l'impression d'une absence d'alternative via les partis traditionnels , et de fait il n'y en pas, d'alternative dans la présente situation.
D'accord. Seulement, ça ne peut pas être la cause primaire. Le fait que l'appareil des partis «traditionnels» est aux mains de l'oligarchie financière doit avoir à son tour une cause. Autrement dit: pourquoi on est arrivé à ça ?

À mon avis, la cause réside dans la démocratie même. Nous assistons à une étape historique quand la démocratie montre ses limites. Car ce n'est pas une spécificité française, la dégringolade politique touche partout pareil. Partout, dans les pays où le système politique est démocratique. Et pourquoi ces vices intrinsèques de la démocratie deviennent-elle manifestes de nos jours, et pas il y a 1000 ans, pas il y a 100 ans, pas il y a 50 ans ? C'est parce que, de nos jours, ni les bonnes idées, ni la charisme personnelle ne suffissent plus pour qu'un tel parti, pour qu'un tel candidat soit gagnant. Une politique beaucoup plus professionnelle c'est aussi une politique plus chère est plus fermée. Pour gagner de nos jours, il faut des sous. Beaucoup de sous.

Voyons quelles sont et d'où venaient les équipes de foot qui ont gagné les premières trois championnats de France:
1933: O. lillois
1934: F.C. Sète
1935: F.C. Sochaux

Et maintenant voyons quelles sont et d'où viennent les équipes de foot qui ont gagné les derniers trois championnats de France:
2014: Paris SG
2015: Paris SG
2016: Paris SG

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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Cinci » dim. 12 mars 2017, 2:15

Altior :
À mon avis, la cause réside dans la démocratie même. Nous assistons à une étape historique quand la démocratie montre ses limites. Car ce n'est pas une spécificité française, la dégringolade politique touche partout pareil. Partout, dans les pays où le système politique est démocratique. Et pourquoi ces vices intrinsèques de la démocratie deviennent-elle manifestes de nos jours, et pas il y a 1000 ans, pas il y a 100 ans, pas il y a 50 ans ? C'est parce que, de nos jours, ni les bonnes idées, ni la charisme personnelle ne suffissent plus pour qu'un tel parti, pour qu'un tel candidat soit gagnant. Une politique beaucoup plus professionnelle c'est aussi une politique plus chère est plus fermée. Pour gagner de nos jours, il faut des sous. Beaucoup de sous.
Oui. Je partage cette observation.

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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Cinci » dim. 12 mars 2017, 3:36

pierresuzanne :
Il ne s'agit donc pas de violence physique chez Macron, mais seulement d'un diktat de la pensée unique,
que Chantal Delsol (Colloque des Bernardins) définit comme la forme moderne de totalitarisme.
Oui. Il y a comme une certaine tendance. C'est comme si chacun devrait faire le sacrifice de son pays, renoncer à ce qui aurait dû en faire sa spécificité ou à la façon plus ancienne ou traditionnelle que nous avions de le définir. Pourquoi? A raison de l'utopie. Pour permettre de concrétiser le nouvel idéal à valeur universel. L'ancien pays ne disparaît pas. Il est juste écraser par la présence envahissante de ce nouvel idéal. Il faudrait peut-être en parler à Jean Raspail (sourire)

C'est une "drôle" d'expérience en tout cas.

Le résultat des courses c'est que l'on se sent comme un étranger chez soi. Il n'y a pas eu d'invasion militaire. Pas de guerre. C'est pratiquement la même population, parfois les mêmes anciens politiciens. Mais il y a quelque chose dans l'air ... toutes les énergies dans le pays sont aimantées en direction de l'utopie et alors que l'utopie ne fait que nier le pays de diverses façons. Ce phénomène participe sans doute de la dynamique qui vient créer un malaise.

Je crois qu'il y a bien quelque chose dans le message de nos dirigeants qui participe idéologiquement d'une volonté de faire rupture assez rapidement avec notre chez soi. Ce caractère de rupture rapide peut être un des éléments qui fait songer au totalitarisme. On ne veut pas conserver le même vieux système en place et pour se contenter de laisser la nouveauté se former tout seul avec le temps. Non, on veut provoquer le changement. On veut brusquer les choses.

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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Robin » lun. 13 mars 2017, 4:07

Il me semble qu'Hannah Arendt analyse principalement les causes du fascisme dans un contexte particulier.

Qu'on puisse y trouver des éléments coïncidents avec notre situation actuelle afin de nous pousser à la réflexion et de mettre nos certitudes en question est intéressant.
Cependant, quelques faits importants me semble oublié dans l'analyse de Pierresuzanne :

L'opportunisme économique et social des programmes fascistes. Ils se servent des idées de leurs concurrents pour exister, sans toutefois avoir d'idées propres puisque le fascisme n'est que mouvement opportuniste pour obtenir des postes (il n'a pas de fond et est condamné à être un mouvement vif mais éphémère). Macron a un corpus d'idée au contraire assez clair, qui sont maintenant devenues un programme. On sait ce qu'on achète avec Macron, et certains le taxent même de "hollandiste", ce qui est une bêtise, on en parlera peut-être ailleurs. On a vu Le Pen, en difficulté sur des volets économiques qu'elle prétend pourtant bien maitriser, tenter les attaques ad hominem ou la victimisation sur tous les plateaux télé : batir un programme opportuniste qu'on est incapable de justifier (faute de l'avoir véritablement intégré) est du fascisme, ce qui n'est pas le cas de Macron. Il ne faut pas s'arrêter à la dénomination du mouvement "en marche" pour en conclure que c'est du fascisme sans avoir intégré ce que signifie en soi le mouvement.

L'action électoraliste menée principalement sur le thème de la frustration et du bouc émissaire, dans des contextes de tension extrême : déception vis à vis des concessions territoriales pour l'Italie, défaite humiliante pour l'Allemagne. On retrouve ces thèmes chez Marine Le Pen, Mélenchon et dans une moindre mesure chez Fillon. En revanche, on ne les retrouve jamais chez Macron.

La construction d'un passé mythifié pour dépasser la frustration du présent et canaliser l'énergie du mouvement fasciste vers l'extérieur via les rêves de conquête et/ou les fantasmes de l'ennemi intérieur. Alors, vous me direz, d'accord, citer l'importance de la Dalmatie, le contrôle de la Méditerranée, ou l'espace vital théorisé par les intellectuels allemands et italiens au début-milieu du 20ème siècle est un peu douteux aujourd'hui. Mais regardez un peu à l'est de l'Europe.
2 pays sont en train d'être remodelés à l'image d'un leader sur des thèmes territoriaux qu'on pourrait justement croire dépassés :

- La Russie de Poutine, qui, avec la bénédiction du camp anti-américain (qu'il soit de droite : Le Pen, ou de gauche : Mélenchon) réinvente les thèmes de "l'espace vital" appliqué aux populations russophones. Avec évidemment le fantasme de la grande Russie tant tsarienne que communiste.
- La Turquie des nationalistes kémaliste qui tente de faire la même chose depuis bien avant Erdogan avec les populations turcophone (soutien à l'Azerbaidjan dans son conflit face à l'Arménie, prises de becs avec Pékin à propos des Oigours, pantouranisme, etc.) et la Turquie des nationalistes islamistes façon Erdogan qui d'une manière nouvelle introduisent un nationalisme néo-ottoman visant moins à conquérir pour de vrai des territoires qu'à le faire croire à la population pour la faire adhérer à un projet nationaliste anti-européen. Une pseudo-invasion du nord de la Syrie et de l'Irak, ainsi que des îles grecques est le grand fantasme des turcs néo-ottomans actuellement.

Là encore, où est Macron ? Le Pen et sa dénonciation du système, Mélenchon vis à vis des patrons et du capitalisme en général. Tous voient tous un ennemi intérieur et se disent prêt à des affrontement pour lutter contre l'ennemi intérieur et extérieur : sortie de l'OTAN, de l'UE, dénonciation des traités, etc.

Macron est bien loin du fascisme. Mélenchon ou Le Pen semblent s'en approcher, mais doivent forcément atténuer un peu leur propos. Ce qu'il y a de plus proche du fascisme peut être cherché à l'extérieur de nos frontières, et à l'intérieur dans des micro-mouvements sur internet que je ne citerai pas.
Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ?
Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.
Evangile selon Saint-Jean, 14:5-6

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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par pierresuzanne » mer. 15 mars 2017, 10:43

Robin a écrit :Il me semble qu'Hannah Arendt analyse principalement les causes du fascisme dans un contexte particulier.
Il est tout à fait exact que les contextes sont radicalement différents.
La première guerre mondiale avait introduit dans les consciences européennes un mépris de la mort d'autrui, et une indifférence à sa souffrance.
Cela a certainement permis que des idéologies intrinsèquement perverses et cruelles
trouvent suffisamment d’adhérents pour s'imposer.

Le contexte est aujourd'hui différent.

Evidemment, Macon, avec ses bras en croix,
et ses :
" je vous aime très fort "
,
n'a rien d'un Staline envoyant au Goulag ou à une mort hâtive 70 millions de ses concitoyens.


Robin a écrit : Macron a un corpus d'idée au contraire assez clair, qui sont maintenant devenues un programme. On sait ce qu'on achète avec Macron
On sait effectivement qu'on achète un énarque en votant Macron.
Macron dirigera la France comme les énarques que j'ai pu côtoyer.
1/ le management d'un énarque.
Macron donnera des instructions floues à ses ministres.
Ce qui lui permettra
- soit de récupérer à son propre compte, leur réussite, si réussite il y a,
- soit de leur fera porter la responsabilité de leur échec, si échec il y a ... et se défausser de toute responsabilité.

2/ L'incompétence technique de l'énarque vendue comme un plus .
Le discours de Macon est typique de l'énarque.
A l'ENA, on apprend à discourir sur des sujets techniques dont on ne connait rien,
pour donner l'impression qu'on domine la situation.
Mais il y a plus grave encore. Les Enarques sont convaincus qu'ils sont capables de prendre des décisions techniques, juste en écoutant parler 5 mn les gens qui ont des compétences techniques.
C'est donc le règne de la communication, dans son sens le plus médiocre.
Celui qui bafouille n'a aucune chance de convaincre, même si ces arguments sont techniquement les meilleurs.
Robin a écrit : et certains le taxent même de "hollandiste", ce qui est une bêtise, on en parlera peut-être ailleurs. On a vu Le Pen, en difficulté sur des volets économiques qu'elle prétend pourtant bien maitriser
Les programmes économiques de Fillon, et à une moindre mesure de Macron, sont effectivement les seuls qui tiennent la route d'un point de vue économique. Ce sont ces deux programmes qui peuvent éviter la ruine du pays (surtout celui de Fillon, il semble que Macron ne fera que du cosmétique (finalement très Hollandais)).
Le rôle du président d'un pays comme la France ne se limite pas pourtant à l'économie.

J'imagine très bien Macron, son épouse au bras, affronter Poutine, Trump ou Erdogan
avec ses
" Je vous aime très fort " !

Le populisme de Macron n'a pas repris les pulsions violentes qui étaient celles des contemporains d'un Hitler ou d'un Staline !
Certes, ce n'est plus d'actualité.
Le populisme de Macron reprend la niaiserie du politiquement correct de ce que les médias parisiens nous présente comme la seule référence du vivre ensemble !

Or, la tolérance des politiquement correct envers ceux qui ne partagent pas leurs préjugés, n'est pas ce qui est le plus convaincant démocratiquement parlant.
Naturellement Macron ne va pas mettre au goulag ses opposants.
Les moyens sont différents, comme l'époque est différente,
Cependant, la façon dont les Lobbying pro LGBT imposent des lois au parlement européen, puis aux parlements nationaux,
pour transformer en force les consciences pour leur faire détruire la civilisation traditionnelle de l'Europe,
est une violence destructive qui n'est pas réellement démocratique.

Le libéralisme de Macron, qui touche également à la morale
(son coté libertaire),
ne m'a jamais paru très pluraliste, ni tolérant, ni susceptible de respecter des opinions différentes !
La Russie de Poutine, qui, avec la bénédiction du camp anti-américain (qu'il soit de droite : Le Pen, ou de gauche : Mélenchon) réinvente les thèmes de "l'espace vital" appliqué aux populations russophones.
- La Turquie des nationalistes kémaliste qui tente de faire la même chose depuis bien avant Erdogan avec les populations turcophone
On aimerait bien effectivement que Macron nous dise comment il voit la situation...

Je ne veut pas jouer au complotiste paranoïaque,
mais Macron m’apparaît comme un pur produit marketing
inventé par la franc-maçonnerie,
pour servir ses vues.
C'est un jeune premier au sourire séducteur,
mais dont le fond m’apparaît de plus en plus trouble, flou, peu fiable, superficiel.... et d'autant qu'il est défendu par les contre pouvoirs en place avec un coté systématique qui me fait froid dans le dos.
Macron est bien loin du fascisme.
d'accord, d'accord,

On voit cependant une collusion entre les médias, la justice, et les think tank qui roulent tous pour Macron,
qui ne me plait pas.



Quand le patrimoine de M Macron sera-t-il à nouveau rendu public ?

Macron avait mis sa déclaration en ligne le 28/1/2017 !
Or, sa déclaration a disparu du site depuis 10 jours.... et elle n'y est toujours pas accessible !

http://www.hatvp.fr/consulter-les-declarations/

Macon a prétendu hier que si son patrimoine posait problème, le parquet financier s'en serait mêlé !!! ?


Mais si le parquet financier roule pour lui... il n'a aucune raison de lui savonner la planche !
:oui:

La passivité du parquet financier face à Macron,
peut très bien ne pas signifier qu'il soit innocent de fraudes fiscale (donc d'enregistrement personnel),
mais peut très bien simplement signifier que le parquet financier est politisé à gauche, et qu'il sert son idéologie.
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axou
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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par axou » mer. 15 mars 2017, 11:12

En attendant, le sieur Fillon est mis en examen...

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pierresuzanne
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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par pierresuzanne » mer. 15 mars 2017, 11:16

Sullien a écrit :
ven. 10 mars 2017, 20:25
M. Fillon s'est servi du christianisme comme d'un marche-pied, ça me suffit pour ne pas voter pour ce grossier personnage
Je ne suis pas d'accord.

M François Fillon avait dit qu'il était catholique, car c'est exact,
mais il n'avait jamais dit qu'il était pauvre.

Il y a quelques années, il s'était même fait photographier avec son épouse et leurs enfants devant sa très belle maison de la Sarthe.
Il n'a donc pas dissimulé qu'il avait gagné sa vie correctement en faisant de la politique !
(et après tout, faut-il dans notre grand pays que nos hommes politiques vivent dans la misère ? soyons raisonnables !)

En fait, un catholique n'est pas forcement un ascète, un moine mendiant, ou un Poverello comme Saint François d'Assise !


Chronologiquement, voilà ce qui s'est passé :
1/ En automne 2016, Fillon est choisi à la primaire contre l'avis du microcosme parisien.
François Fillon a gagné la primaire, alors que l’intelligentsia au pouvoir (médias, francs-maçons, think tanks) ne le souhaitait pas et avait tout fait pour qu'il ne soit pas choisi.
Le microcosme parisien a été furieux qu'un catholique pratiquant puisse être président,
d'autant qu'il était de droite,
et allait réformer le pays.

2/ Les médias ont donc inventé un personnage à Fillon - forcement acétique puisque catholique- afin de le dénigrer.
En décembre 2016, on nous a présenté Fillon comme étant un puritain, un bigot, un moine mendiant vivant en peaux de bêtes, probablement dans une caverne et tendant sa casquette aux passants le long des routes.
(j'exagère à peine).

Bref, on a voulu ridiculiser son catholicisme, en le présentant comme il n'avait jamais prétendu être,
c'est à dire en bigot puritain, acétique, et fauché.


Or, les catholiques ne sont pas tous fauchés !
En général, les catholiques sont soucieux des études de leurs enfants,
qui ont donc de bons diplômes,
et réussissent bien dans la vie,
ce qui n'a rien, ni de criminel, ni d'amoral.

3/ Quand les médias prennent leurs fantasmes pour la réalité... afin de nuire (comme toujours) au candidat de la droite.

En janvier, on a feint de découvrir des faits vieux de 30 ans, et pour les plus récents de 10 ans !
Comment ? !
Mme Fillon a été rémunérée comme assistante parlementaire de son mari ! ? ! ?
Or, la loi l'y autorisait (et l'y autorise toujours),
et plus de 30 % des parlementaires faisaient pareil à l'époque.

Donc rien d'illégal à cela !
" Mais la morale ??? "
... nous clament en coeur les bigots francs-maçons des médias !


Au nom d'un ascétisme qu'ils ont inventé eux-mêmes,
les médias clouent au pilori M Fillon !


Tout est fait pour interdire à M Fillon de se présenter... tous les moyens sont bons, .... toutes les manœuvres, tous les mensonges, toutes les manipulations.

M Fillon n'a rien fait d'illégal !
Quant à l'amoralité qui consiste à bien gagner sa vie par des moyens légaux.... ???? ! ! Excusez-moi, mais je ne vois pas ce qu'il y a d'amoral à bien gagner sa vie !

L’ascétisme de M Fillon a été inventé de toutes pièces par les médias en décembre dernier, afin de ridiculiser son catholicisme,
puis au nom de ce supposé ascétisme devenu vérité d’évangile,
les média ont critiqué Fillon d'avoir gagné sa vie correctement.... au point de vouloir lui imposer de renoncer à sa candidature.


Soit les journalistes sont des imbéciles,
soit ils sont malhonnêtes et manipulateurs.


L'été dernier, j'avais déjà constaté que Fillon ne faisait pas partie des candidats à la primaire pour lesquels on avait le droit de voter, .... évidemment selon les médias !
On ne parlait jamais de lui, sa photo était rendue invisible (cachée derrière les journalistes) quand on présentait les candidats....
Effectivement, les médias ne veulent pas de Fillon comme futur président... effectivement, cela fait presque un an que je le sais...car je le vois...
et ce qui se passe actuellement, ne fait que renforcer ma conviction.



axou a écrit :
mer. 15 mars 2017, 11:12
En attendant, le sieur Fillon est mis en examen...

.... donc présumé innocent.....

attendons donc son procès... quand Fillon sera relaxé
(car il le sera forcement puisque les tribunaux jugent selon le droit, et non selon une morale bigote autant que partisane)...
l'élection présidentielle sera derrière nous... et le mal sera fait.

Sans l'hystérie des médias, les hommes politiques mis en examen ne seraient pas obligés de démissionner avant leur condamnation !

A combien d’innocents, cette pratique de démission en cas de mise en examen a nuit !

et toujours à des gens de droite, comme par hasard !
Souvenons-nous de Worth (innocenté depuis) quand il était ministre,
ou de Sarkozy (déclaré innocent ensuite dans la ridicule affaire Betancourt) avant l’élection en 2012 (qu'il a perdu).
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HISTOIRE ILLUSTRÉE DES MONOTHÉISMES

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axou
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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par axou » mer. 15 mars 2017, 16:40

Je crois que vous êtes dans le déni concernant F Fillon Pierre-Elie.

Contrairement aux affaires Sarkosy et Woerth, c'est une affaire simple : Pénélope F a réellement travaillé ou n'a pas travaillé. Or, Fillon est mis en examen. Certes il est présumé innocent mais enfin s'il est mis en examen, c'est qu'on ne trouve pas de traces du travail de sa femme et ce pour 3 postes différents : assistante de son mari, assistante de M Joulaud et employée à la Revue des deux mondes.
ça fait beaucoup. Même avec une enveloppe parlementaire, l'emploi fictif est interdit par la loi. Et c'est peu tolérable par rapport à la manière dont lui-même se présentait : un parangon de vertu. Ce ne sont pas les médias qui le présentait ainsi ais lui-même qui parlait de droiture et du fait qu''un homme politique doit être irréprochable. Cette affaire est plus grave que vous ne le pensez.
Certes, le calendrier est voulu par des gens qui ne veulent pas de la droite mais c'est quand même Fillon lui-même qui s'est mis en défaut.
On peut parler d'acharnement médiatique mais c'est en grande partie du au puissant décalage entre l'image qu'il donnait de lui-même (le catholique pratiquant intègre) et les faits.

Vous pensez, vous, que ce n'est pas si grave que profiter d'une enveloppe parlementaire destinée à des emplois d'assistant pour arrondir ses fins de mois. Très curieux. Vous avez le droit certes de penser que cela ne pèse pas lourd face aux défis du temps, c'est une autre question, Moi-même qui ne sais plus pour qui voter y viendrai peut-être, je déciderai après les débats. Mais delà à demeurer dans le déni à la fois juridique et moral des faits, j'en suis choquée.

Bien à vous,

Axou

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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Cinci » jeu. 16 mars 2017, 12:57

C'est évident que ce n'est jamais très bon d'apprendre que le candidat manipulerait les comptes publics, pour s'avantager lui-même au détriment de la collectivité.

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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Kerniou » jeu. 16 mars 2017, 15:58

Le pire dans l'histoire, c'est que F.Fillon ne semble pas comprendre ce qui choque ! ... Tout comme il ne comprend pas que se faire offrir des costumes représente des avantages en nature ... qui doivent donc être déclarés au fisc au titre d'enrichissement ! Si le futur président de la république ne connaît pas la loi ... Où allons-nous ? Ne connaîtrait-il donc que les passe-droit ?
Quand j'ai commencé à travailler, on nous fournissait une blouse de travail: une grande blouse blanche sur laquelle nous devions payer des charges salariales et déclarer au fisc, au titre d'avantage en nature ! Un jour nous avons demandé à acheter nos blouses nous-mêmes sans nous les faire rembourser ni les déclarer en avantages en nature, c'était presque plus économique !
" On ne peut pas empêcher un ami de m'offrir un costume" dit-il pour de défendre ! Il a bien de la chance d'avoir des amis qui lui offrent des costumes de prix ! 13 000 euro ! Les gens qui offrent des cadeaux aux politiques ne sont pas forcément désintéressés !
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, mes amis n'ont pas les moyens de m'offrir des tailleurs ni des robes ... ni d'emplois bien payés à faire peu de choses !
Dire que ce monsieur veut réduire les prestations sociales ... pour les gens qui en ont besoin !
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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