Il semble bien que l'on touche une petite rigidité chez vous, Altior. Car vous dite que ce n'est pas vous mais Jésus, la Bible ou le catéchisme qui devraient affirmer le point de vue que vous faite valoir.
J'aimerais mieux vous entendre dire que vous choisissez d'adopter le même point de vue que le cardinal Untel, parce que vous pensez que cela devrait être la Vérité avec un grand "V" bien sûr (... ou parce que c'est la tradition que vous aurez connu étant plus jeune et etc.) Autrement, vous vous comporterez comme nos chrétiens de la Bible, ceux qui prétendent toujours que "ce ne sont pas eux mais la Bible qui affirmerait" toutes les prétentions qu'ils nous feront valoir.
Certes, vous avez droit à votre opinion et vous avez la conviction que vous pouvez avoir. Mais j'aime moins l'idée d'une soi-disante abstraction de vous-même, comme si votre position personnelle pouvait être libre de tout jugement propre.
La réalité épiscopale ou ecclésiale, me semble-t-il, nous montrerait un tableau d'ensemble beaucoup plus varié que vous voulez bien le dire.
Les points de vue sont assez variables parmi les évêques. Je vous ai déjà dit que Jean-Paul ne s'exprimait pas du tout comme vous, et nous pourrions rajouter Benoit XVI tant qu'à ça. Ce dernier a déjà pris position en faveur d'une évolution de la pratique pastorale, permettant éventuellement la communion de certaines personnes ayant pu subir un échec lors d'un premier mariage.
Un seul coup d'oeil sur cette page de Wikipedia nous donnerait déjà un petit aperçu des différences de compréhension
https://fr.wikipedia.org/wiki/Divorc%C3 ... catholique
Le cardinal Kasper, président émérite du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, s’est exprimé le 20 février 2014 sur la question de l’accès à la communion des divorcés-remariés, à l’ouverture du consistoire des cardinaux sur la famille. Son discours a été rendu public par le quotidien italien Il Foglio. À ses yeux, l’indissolubilité du mariage sacramentel ne peut être abandonnée. Toutefois, ne chercher la solution du problème que dans un élargissement de la procédure de nullité du mariage serait une « erreur ». En effet, dit le cardinal Kasper, cela ferait naître l’impression que l’Église procède « de manière malhonnête » pour accorder ce qui, « en réalité, est un divorce ». Il demande qu’on revienne à la pratique de l’Église primitive, selon laquelle les chrétiens qui vivaient une seconde union alors même que leur premier partenaire était encore en vie pouvaient, après un temps de pénitence, participer à la communion32.
Pour ma part, je penserais que l'Église a tout simplement le pouvoir, le bon droit et la capacité de modifier au besoin et comme à l'occasion l'une ou l'autre de ses pratiques, et ce, comme il lui est arrivé souvent aussi au cours de l'histoire de pouvoir le faire. Pour moi, c'est ce que le mot "Tradition" veut dire dans l'Église. Non pas immobilisme, pratique muséale conservatrice, reproduction du même jusqu'à la fin des temps, mais plutôt fidélité à l'esprit traditionnelle de l'Église catholique et qui est certainement aussi une tradition de relative adaptation permanente.