En me replongeant dans les entrailles de la polémique maltaise, je suis tombé sur cette réfutation, que j'ai trouvé fort rassurante :
http://www.catholicherald.co.uk/news/20 ... remarried/
Il n'empêche que quand on entend l'archevêque de Malte dire que les divorcés-remarriés peuvent communier si ils "se sentent en paix avec Dieu", je ne peux m'empêcher de me sentir très mal par rapport aux évolutions pastorales que cela implique. Je pense que les mesures d'Amoris Laetitia ont un sens par rapport à un nombre
relativement réduits de cas, mais je doute fort qu'en pratique ce genre de mesure soit capable de maitenir la doctrine morale dans sa pratique intégrale.
- Soit une personne, malgré son remarriage, est dans un cas particulier légitime, et elle va communier.
- Soit une personne est divorcée est remarriée illégitiment et sans contrition, ce qui implique qu'elle n'a pas conscience d'être en état de péché grave, et elle va vraisemblablement, au vu du jugement des médias, croire qu'elle peut communier sans problème et, "se sentant en paix avec Dieu", va communier de façon sacrilège en profanant le Seigneur-Eucharistie. Qui peut croire qu'une telle personne va vraiment se reconnaître coupable et s'abstenir de communier ? Si elle se reconnaît coupable, elle va chercher à amender sa vie pour pouvoir de nouveau communier, justemment.
En d'autres termes, il me semble qu'en dehors d'une potentielle minorité de cas de conscience alambiqués, tous les divorcés-remarriés demeurant illégitimement dans leur état "se sentent en paix avec Dieu" (dans le cas contraire ils changeraient de vie). Facile, quand on est juge et parti. La majorité des catholiques en France pensent que l,eglise se trompe sur à peu près tous les sujets relatés à la sexualité. La majorité ne sont retenus de communier non pas pas leur conscience morale, mais par l'interdiction de l'Eglise.
J'ai du mal à formuller exactemment la forme de mon raisonnement, mais en d'autres termes, les deux conditions pour pour cette pastorale fonctionne sont (1) que les prêtres conservent la plénitude du pouvoir de jugement des péchés et (2) qu'ils cherchent à appliquer la doctrine morale de l'Eglise selon laquelle le remarriage est toujours un mal (peut être un mal nécessaire dans certains cas, mais pas moins un mal).
Je doute que tout cela soit en place. Le catholique de base ne connaît pas les distinctions entre péché mortels et véniels, la doctrine morale de l'Eglise, la nature du rejet du remarriage par le Christ et Son Eglise (sans parler d'y adhérer, juste
connaître). Désolé, mais le catholique moyen en France n,a aucunement le moyen de se juger lui-même (juste le moyen, soit les connaissance de base). Il pense juste que l'Eglise a tort, point. Il pense que le divorce et le remarriages sont naturels.
En d'autres termes, je ne vois pas comment dans ce contexte, l'Eglise peut toujours faire entendre son message sur le fait que le remarriage est par nature un péché (de façon objective et universelle), soit l'enseignement de Familiaris Consortio, de toute la Tradition et du Christ.
Héraclius -