La miséricorde doit se faire rapprocher les différentes religions

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etienne lorant
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La miséricorde doit se faire rapprocher les différentes religions

Message non lu par etienne lorant » ven. 04 nov. 2016, 16:28

(RV) Le Pape François a reçu ce jeudi matin, 3 novembre, dans la salle Clémentine du Vatican, 200 personnes de plusieurs religions, dans le cadre d'une rencontre organisée par le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux et le Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des chrétiens. Une audience interreligieuse au cours de laquelle le Pape est revenu sur le sens de la miséricorde, qui est familier à toutes les traditions religieuses.

«Le mystère de la miséricorde n’est pas à célébrer seulement par des paroles, mais surtout par des œuvres, avec un style de vie réellement miséricordieux, fait d’amour désintéressé, service fraternel, de partage sincère» a expliqué le Pape.

C’est le style auquel sont appelées les religions pour être, particulièrement ces temps-ci, des messagères de paix et instrument de communion, pour proclamer, à l’inverse de ceux qui alimentent les affrontements, les divisions et les fermetures, qu’aujourd’hui est un temps de fraternité. Par conséquent précise François, «il est important de chercher la rencontre entre nous».

La miséricorde, dans chaque tradition religieuse

Ce qui est plaisant à Dieu est un devoir urgent a poursuivi le Pape, en réponse non seulement aux nécessités d’aujourd’hui, mais surtout à l’appel à l’amour qui anime chaque expression religieuse authentique.

«Le thème de la miséricorde est familier à de nombreuses traditions religieuses et culturelles, a expliqué le Saint-Père, où la compassion et la non-violence sont essentielles et indiquent le chemin de la vie.»

Au cœur de chaque tradition authentiquement religieuse réside un appel : «celui de s’agenouiller avec compassion et tendresse vers l’humanité faible et nécessiteuse, mais aussi se faire proche de ceux qui vivent des situations de maladie, de handicap, de pauvreté, d’injustice, ceux qui subissent les conséquences des conflits et des migrations.» L’âme vraiment religieuse est celle qui repousse la tentation d’imposer avec la force, qui refuse de marchander la vie humaine et qui voit dans les autres des frères et nom des numéros.

Contre le repli sur soi-même

Le Pape a ainsi invité à répondre à l’écho de la voix divine qui parle à la conscience de chacun, et qui nous encourage à ne pas nous replier sur nous-mêmes.

Cette miséricorde, commune aux grandes traditions religieuses, se retrouve aussi dans l’étymologie du mot «raham» dont la racine est aussi bien partagé par l’arabe que par l’hébreu. Le sens renvoie au sein maternel, aux sentiments qu’une mère a pour son fils.

Le Souverain Pontife a aussi déploré que «l’homme contemporain tienne Dieu à distance et n’ait plus la mémoire du passé, élargissant sa réflexion au mal. Cette grande énigme du mal, a-t-il poursuivi, ces abîmes obscurs dans lesquels notre liberté peut s’enfoncer, interrogent chaque expérience religieuse, et c’est précisément là que réside l’aspect le plus surprenant de l’amour miséricordieux.»

«Nous avons aujourd’hui besoin, comme de l’oxygène, de cet amour gratuit qui renouvelle la vie, a souligné François. L’homme a soif de miséricorde et non de technologie qui puisse le disséquer, il a besoin d’affection qui va au-delà des simples consolations immédiates, un port sûr où accoster en cas de vagues inquiétantes, une étreinte infinie qui pardonne et qui réconcilie.»

Le pardon, plus grand don

Le pardon est certainement le plus grand don que nous puissions faire aux autres, parce que c’est ce qui nous coûte le plus, mais en même temps c’est ce qui nous rend plus semblables à Dieu, a résumé le Saint-Père. «La miséricorde s’étend au monde qui nous entoure, à notre maison commune, que nous sommes appelés à protéger d’une consommation effrénée et vorace.»

Le Pape a enfin exprimé le souhait que les religions ne transmettent plus un message déformé, à cause du comportement de certains, un message éloigné de la miséricorde, déplorant une fois encore les violences, les enlèvements et les actes terroristes. Il est terrible que pour justifier de telles barbaries soit invoqué le nom d’une religion ou de Dieu lui-même.

«Que soient clairement condamnés ces comportements iniques, a dit François, qui profanent le nom de Dieu et souillent la recherche religieuse de l’homme. Que soient au contraire encouragées, où que ce soit, la rencontre pacifique entre les croyants, ainsi qu’une réelle liberté religieuse.»


http://www.news.va/fr/news/pape-francoi ... se-rapproc
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Message non lu par François2.0 » sam. 05 nov. 2016, 10:06

Notre Pape est dans son rôle en voulant intimer aux autres religion, un engagement concret dans des actions de Miséricorde. De même que l'espérance qu'il a en la conversion des coeurs, est inhérente à notre Foi.

Cependant, il est bon de préciser la vision qu'ont certains musulmans de la Miséricorde, et aussi de parler en vérité.
Je vous soumet cette article, et invite ceux d'entre vous qui ne l'ont pas vu à visionner le film de Cheyenne Caron: l'Apôtre (censuré dans les salles Françaises, car il traite de la conversion d'un musulman à l'islam, l'Etat craignait des débordements).
Voici donc ce texte (Source: http://www.riposte-catholique.fr/perepi ... -et-lislam)
L’abbé Guy Pagès répond à un texte, publié par la CEF, écrit par le père Christian Salenson, prêtre du diocèse de Nîmes, après avoir été supérieur du séminaire interdiocésain d’Avignon et vicaire général du diocèse de Nîmes, il intervient auprès de l’Institut de Sciences et Théologie des Religions de L’Institut catholique de Méditerranée à Marseille. Il a tout particulièrement travaillé la spiritualité et la pensée de Christian de Chergé, moine de Tibihirne.

:

A l’occasion de l’Année de la Miséricorde proclamée par le Pape, la Conférence des Évêques de France a publié un document intitulé « Célébrons “notre Dieu riche en miséricorde” », qui regroupe un certain nombre de contributions, dont celle du père Christian Salenson [1] traitant de « La miséricorde dans l’islam », au sujet de laquelle je voudrais faire les remarques suivantes.

A la suite du Pape écrivant dans la Bulle d’indiction Misericordiae Vultus (n°23) : « Les musulmans croient eux aussi que nul ne peut limiter la miséricorde divine »[2], l’ex-directeur de l’Institut de Science et de Théologie des Religions de Marseille écrit que le musulman se confiant en la miséricorde d’Allah « est invité lui-même à se montrer miséricordieux. ». Or, si la miséricorde d’Allah peut être sans limite pour un musulman qui meurt au djiahd, parce qu’Allah a promis récompense à qui tue et est tué pour lui (Coran 4.74), pour autant, cette miséricorde n’est pas vraiment sans limite : il ne recevra jamais que soixante douze houris et pas plus ! Mais encore, cette miséricorde est totalement étrangère à celle que nous connaissons, laquelle donne Dieu même… à qui fait miséricorde, et jamais à qui meurt assassin (1 Jn 3.15)… De plus, la miséricorde d’Allah n’est que pour les musulmans. Elle n’a rien d’universel ou d’illimité : « Mahomet est l’envoyé d’Allah ; ses compagnons sont bienveillants entre eux, mais terribles envers les infidèles. » (Coran 48.29 ; 9.128)… Comment donc le musulman pourrait-il se montrer miséricordieux puisqu’Allah lui commande : « Ô vous qui croyez ! Combattez [à mort] les incroyants qui sont près de vous ! Qu’ils vous trouvent durs à leur égard ! (Coran 9.124) » ? Sachant que cette inhumanité ne cible pas seulement les non-musulmans[3] (Coran 60.4), mais l’esclavage, institué par Allah lui-même (Coran 4.3,24,25,36,92 ; 16.75,76 ; 30.28), qui en interdit explicitement l’abolition (Coran 16.71), et les femmes, qui doivent être battues au gré du mari (Coran 2.228 ; 4.34), comment oser parler de miséricorde en islam ?!

Bien sûr « Le terme de miséricorde est très présent dans le Coran », mais est-ce une raison pour vouloir croire et écrire que « La miséricorde est très présente dans l’islam » ? S’arrêter aux mots sans regarder à leur sens, n’est-ce pas courir le risque d’être trompé, et donc utilisé par le Menteur ? Les mots n’ont pas le même sens pour les musulmans et pour les non-musulmans. Par exemple, pour un musulman, la religion désigne l’islam, et rien d’autre, et la paix désigne la vie sous la charia, et rien d’autre[4]…

Je rappelle que le mot Miséricorde, formé des mots « misère » et « cœur », sert à désigner le mouvement de compassion d’un cœur aimant, assumant la misère d’autrui pour l’en soulager. Or, parce que la Miséricorde caractérise spécifiquement la Révélation chrétienne en raison de l’Incarnation du Verbe de Dieu venu précisément porter la Croix de notre humanité, assumer notre misère pour nous en décharger, et que l’islam refuse absolument de croire à cette bonne nouvelle, dont la proclamation constitue même pour lui le plus grand de tous les péchés, « l’associationnisme », le seul péché qui ne puisse être pardonné (Coran 4.48), alors la miséricorde est nécessairement rejetée par l’islam… Dès lors, comment un chrétien peut-il louer la miséricorde en islam ?

Et en disant cela je ne dis pas qu’il ne peut pas y avoir des personnes miséricordieuses en islam, mais que si certaines le sont, cela ne doit jamais être mis au compte de l’islam, mais attribué seulement à la bonté de notre nature humaine, créée bonne par Dieu qui fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes, et lever le soleil sur les bons et sur les mauvais, en sorte que ces personnes ne sont pas miséricordieuses à cause de l’islam, mais toujours en dépit de l’islam, lequel les détourne de la Miséricorde divine révélée en et par Jésus avec autant de force qu’il en met pour accomplir sa vocation de prédateur du christianisme (Coran 2.193). Qui peut venir en effet après le Christ, sinon l’Antichrist ?

S’opposant au caractère parfait, universel et définitif de la Révélation chrétienne, l’islam ne peut être qu’une anti-miséricorde. Même si l’on n’a pas la foi chrétienne pour le comprendre, il suffit de lire le Coran ou de connaître l’Histoire pour s’en convaincre. Alors que le Dieu chrétien aime toutes ses créatures, fussent-elles pécheresses (Mt 9.13 ; Lc 19.10 ; Mc 10.45) et nous commande de nous aimer les uns les autres comme Il nous a aimés (Jn 13.34 ; 15.12), ce qui implique aussi nos ennemis (Mt 5.44), Allah haït les pécheurs (Coran 2.276), les vaniteux (Coran 16.23 ; 28.76), les traîtres (Coran 22.38), les corrupteurs (Coran 28.77), les transgresseurs (Coran 2.190), les semeurs de désordres (Coran 2.205), les infidèles (Coran 3.32 ; 30.45), les orgueilleux (Coran 31.18), les injustes (Coran 3.57,140), les agresseurs (Coran 42.40), les arrogants (Coran 4.36 ; 28.76), les corrupteurs (Coran 5.64), les audacieux (Coran 5.87), les traîtres (Coran 8.58), les ingrats (Coran 22.38), les présomptueux (Coran 31.18), les vaniteux (Coran 57.23), les mécréants (Coran 2.276), les juifs et les chrétiens (Coran 9.28,30), etc. etc. etc. La haine d’Allah, « le très miséricordieux », est exprimée tout au long du Coran par des versets du genre : « La rétribution de ceux qui guerroient contre Allah et son envoyé [c’est-à-dire de ceux qui refusent d’être islamisés] et qui s’empressent de corrompre le monde [est corrupteur du monde quiconque s’oppose à l’islam], c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que leur soient coupés la main et le pied opposés, ou qu’ils soient bannis de la terre. » (Coran 5.33) ; « Combattez-les ! Allah, par vos mains, les châtiera et les couvrira d’ignominie » (Coran 9.14) ; « Lorsque vous rencontrez les incrédules, frappez-les au cou. » (Coran 47.4) ; etc. etc. etc. Où trouve-t-on dans le Nouveau Testament de tels commandements ? Comment un chrétien pourrait-il donc louer la miséricorde dans l’islam ?

L’enseignement de la haine pour les insoumis et les actes de cruauté commandés tels ceux que je viens de rapporter, sont justifiés par la conviction que les non-musulmans sont absolument mauvais. A cet effet la mythologie musulmane enseigne que tous les hommes, avant même leur création ( !), ont passé avec Allah un pacte par lequel ils se sont engagés à être musulmans (Coran 7.170), en sorte que la seule existence des non-musulmans est synonyme d’apostasie, péché dont le châtiment est la mort (Coran 2.191 ; 4.89 ; 5.33). Sachant qu’« Allah aime ceux qui vont jusqu’à tuer pour sa cause » (Coran 61.4), et qu’il commande le meurtre des apostats (Coran 4.48 ; 8.11-17), de quelle miséricorde un musulman sincère est-il capable ? Pour un musulman convaincu, tuer un apostat est une miséricorde pour la communauté.

Allah ne saurait prendre part à notre misère puisqu’il est non seulement trop grand pour pouvoir jamais s’abaisser jusqu’à nous, mais encore parce qu’il est lui-même l’auteur du mal (Coran 113.2 ; 15.39 ; 38.82 ; 91.7)… raison pour laquelle le musulman prie en disant : « Je me mets sous la protection des paroles parfaites d’Allah contre le mal qu’Il a créé. »[5]. « Allah est le créateur de toutes choses. » (Coran 39.62), en sorte qu’il crée lui-même les péchés : « Vous ne voulez que ce qu’Allah veut que vous vouliez. » (Coran 81.29)… Allah égare les gens (Coran 14.4) et provoque guerres et catastrophes naturelles (Coran 57.22).

Mais si Allah crée le mal, que peut-il reprocher aux hommes qu’il ne doive d’abord se le reprocher à lui-même ? Si Allah crée le mal, le mal est alors une fatalité, puis une nécessité, et enfin un bien… Comment les musulmans pourraient-ils être miséricordieux, c’est-à-dire désireux de supprimer les souffrances d’autrui, puisque ce faisant ils s’opposeraient à la volonté d’Allah qui veut le mal et la souffrance d’autrui ?

Si Allah fait le mal (Coran 113.2 ; 15.39 ; 38.82 ; 91.7), de deux choses l’une : ou bien Allah se renie lui-même en tant qu’il est Un, et dans ce cas il n’y a pas plus de miséricorde en islam que ce qu’il y a d’islam, puisque la profession de l’unicité divine est le tout de l’islam (Coran 112 ; Jc 2.19), ou bien il n’y a pas de différence entre le bien et le mal, et dans ce cas il n’y a pas non plus de miséricorde possible…

« Mektoub ! » « C’est écrit ! » Le sous-développement endémique de tous ordres, ainsi que l’absence de structures de soins et d’œuvres de charité typiques des sociétés musulmanes, trouvent leurs origines dans la soumission à la fatalité d’un destin imposé par l’incompréhensible et non moins cruelle volonté d’Allah, ennemi de la liberté de l’homme : « Ton Seigneur crée et choisit ce qu’il souhaite. [Les hommes] n’ont pas le choix. » (Coran 28.68) ; « Allah vous a créés, vous et ce que vous faites. » (Coran 37.96 ; 6.149). Si les hommes ne sont pas libres, ils ne peuvent pas non plus pécher, et donc la miséricorde en islam est nécessairement sans objet…[6]

En refusant la révélation de la nature trinitaire de Dieu, et donc le principe de la différence, fondement de la relation et de l’amour, l’islam imagine Dieu monopolisant par son unicité la totalité de l’être, en sorte que cause unique de tout, y compris des effets produits par les causes secondes (dont les volontés créées), tout est pour lui l’œuvre d’Allah, y compris le mal. « Ce n’est pas vous qui les avez tués, mais c’est Allah qui les a tués. » (Coran 8.17) ; « Si Allah l’avait voulu, il aurait guidé tout le monde, mais Allah a voulu qu’il y ait des humains […] en enfer » (Coran 7.179,186 ; 32.13)… Comment dire qu’Allah est miséricordieux alors qu’il vous a peut-être créé, vous et ceux que vous aimez, pour aller rôtir infailliblement et éternellement en enfer ?

Lorsque le père Salenson affirme avec l’islam que « la miséricorde de Dieu se donne à voir dans une multitude de signes [que sont] les éléments de la création », il tient un discours musulman (Coran 7.57 ; 42.28 ; 28.73), mais non pas chrétien, car pour un chrétien l’univers est créé à partir du néant, et non pas de la misère, or seule la misère ― et en particulier celle du péché ― est la matière propre à l’exercice de la miséricorde… Que révèle l’utilisation des éléments de la création pour justifier le titre de « Miséricordieux » donné à Allah, sinon qu’ayant rejeté la foi chrétienne et perdu de ce fait la connaissance de la Vérité (Jn 18.37), l’islam cherche à donner au mot « miséricorde » une nouvelle, mais non moins fausse signification ? Et comment le père Salenson peut-il vanter le fait que le Coran présente Mahomet comme une miséricorde (Coran 21.107), alors que la vie de celui-ci est un ramassis de tous les vices et péchés les plus immondes, et que prêchant l’islam il a plongé dans toutes sortes de malheurs et pour finir en enfer des millions d’âmes ?

L’Église contemplerait le mystère de la Miséricorde « aussi en ces autres croyants qui confessent leur foien la miséricorde ». J’aimerais bien savoir ce que le père Salenson imagine que l’Église contemple en eux, car, pour ma part, avec Mgr Pavy, archevêque d’Alger (1858), et « le Cœur immaculé de Marie, si pleine de miséricorde », et quelques autres, nous contemplons dans les musulmans « leur aveuglement et leur profonde misère »[7], et en elles le reflet des souffrances du Cœur de Jésus à la vue de leur damnation par l’islam. Faudrait-il le témoignage d’ex-musulmans pour s’assurer de la justesse de notre contemplation ?

Le père Salenson termine son exposé en invitant juifs, chrétiens et musulmans à « contempler le mystère qui les unit : celui de la Miséricorde de Dieu », puisqu’Allah y inviterait (Coran 3.64), et que cela vaudrait mieux « que de creuser le fossé des différences ». Mais s’il est de l’intérêt de l’islam de prétendre avoir quelque chose de commun avec la révélation hébréo-chrétienne pour asseoir sa légitimité, a-t-on réfléchi au mauvais service que l’on rend à tout le monde en acceptant de reconnaître cette prétendue parenté (cf. 2 Co 6.14-18 ; 2 Jn1.7-11 ; Jude 23) ? Ne voit-on l’encouragement donné aux conversions à l’islam de la part de tant d’Occidentaux ignares si même l’Église chante les louanges de l’islam ?! Comment la jeunesse non-chrétienne, mais saine, saine parce que refusant sa mise en esclavage par la charia, comment ne se détournerait-elle pas de l’Eglise pour aller chercher auprès des néo-païens la virilité et le courage d’être soi ? Affirmer la légitimité et le bien de l’islam, est-ce faciliter la conversion des musulmans, ou bien se moque t-on de celle-ci ? Plutôt que de jouer le rôle de faire valoir qu’attend l’islam des chrétiens en ces temps de relativisme généralisé auxquels n’a que trop contribué la catéchèse des dernières décennies, ne serait-il pas du devoir de l’Église de montrer l’absolue originalité du christianisme et les différences essentielles qui le séparent de l’islam ? Au lieu de fortifier l’esprit des chrétiens et de tout honnête homme contre les séductions de cet antichrist caractérisé qu’est l’islam, n’est-il pas profondément troublant de voir l’Église s’ingénier à le rendre aimable ? Jésus venu apporter non pas la paix mais la division (Lc 12.51 ; Mt 10.34), est-Il encore le bienvenu dans la pastorale de Son Église ?

Abbé Guy Pagès

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Re: La miséricorde doit se faire rapprocher les différentes religions

Message non lu par Cinci » lun. 19 déc. 2016, 19:01

Vu sur le site Atlantico :
  • Rémi Brague : Le mot même de religion est trompeur. Tous, même athées, nous nous faisons de ce que doit être une religion une image calquée sur le christianisme. Nous y incluons donc des "rites", la prière, etc., alors que nous en excluons le droit. Et le christianisme n’a pas d’autre morale que la morale commune du Décalogue. L’islam, lui, est essentiellement un système juridique à fondement divin. La mystique, la piété individuelle, y sont permises, mais facultatives. L’obéissance aux commandements "divins" y est en revanche obligatoire. La laïcité française, comme d’autres systèmes dans d’autres pays, a été rendue possible par une séparation qui est essentielle au christianisme et qui est absente de l’islam.

    http://www.atlantico.fr/decryptage/pour ... 81310.html
Encore :
  • Rémi Brague : Notre notion de "religion" est calquée sur le christianisme. Nous distinguons ainsi des activités que nous considérons comme religieuses, par exemple la prière, le jeûne, le pèlerinage, et d’autres qui, pour nous, ne relèvent pas du religieux, comme certaines règles de vie : interdictions alimentaires, vestimentaires, rapports entre sexes, etc. Or, pour l’islam, ce sont là des parties intégrantes de la religion. Ce qu’ils appellent "religion", c’est avant tout un code de comportement, une démarche à suivre (c’est le sens du mot sharia). Il en est ainsi parce que le Dieu de l’islam n’entre pas dans l’histoire, soit par alliance (judaïsme), soit en poussant l’alliance jusqu’à l’incarnation (christianisme), mais y fait entrer la manifestation de Sa volonté, sous la forme de commandements et d’interdictions. Le message divin est soit une répétition des messages précédents (un seul Dieu, qui récompense et punit), soit une législation la plus précise possible. Le judaïsme connaît lui aussi un code de conduite très précis, mais ce code ne vaut que pour les Juifs. L’islam, lui, dit que tout homme doit s’y conformer.

Lire du Rémi Brague constitue une expérience assez effrayante, Son "état des lieux" de la religion islamique fait paraître les discours du pape comme un catéchisme de boy scout. Toutes les remarques sur la page visitée sont plutôt essentielles. On resterait songeur au vu des remarques du pape à l'effet que la laïcité française serait trop restrictive. Ici ce ne sera pas écrit sur la page. car c'est moi qui m'en rappelle. Le pape a déjà dit que le système laïc français était trop dure pour les religieux.

En matière de liberté religieuse, pour ne prendre que cela Il est difficile d'imaginer un êvêque catholique exigeant le respect de la religion de l'autre et, du même coup, capable ensuite de faire valoir sérieusement que l'autre devrait justement abroger des commandements religieux traditionnels, chez lui, comme l'Interdit d'apostasier l'islam, l'interdiction de marier un non-musulman, etc.

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Re: La miséricorde doit se faire rapprocher les différentes religions

Message non lu par Cinci » jeu. 22 déc. 2016, 1:54

Un peu dans la même veine :

https://www.youtube.com/watch?v=ekCGV98POgw

Le dialogue de faux ami.

gerardh
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Re: La miséricorde doit se faire rapprocher les différentes religions

Message non lu par gerardh » jeu. 22 déc. 2016, 13:00

______

Bonjour Cinci,

La causerie du père Jourdan est- très intéressante et éclairante. Cela dit il omet la différence essentielle qui est le salut chrétien par la croix du calvaire, et donc le salut éternel en Jésus Christ, fils de Dieu, seul nom par lequel nous pouvons être sauvés.


_______

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Re: La miséricorde doit se faire rapprocher les différentes religions

Message non lu par Cinci » ven. 23 déc. 2016, 13:27

https://www.youtube.com/watch?v=asgq03p ... 1926.13243

Apprendre à connaître l'islam - P. François Jourdan 2 novembre 2016

Je recommande ce vidéo. Il traite justement de la question de la rencontre, des différences, du dialogue, etc. On aurait pu intituler le document La vérité sans fard. Il fait un bien énorme d'entendre un prêtre catholique s'exprimer de la sorte, afficher une aussi grande lucidité, à la fois par rapport à l'islam que par rapport au fameux dialogues de l'Église catholique, ses travers, sa limite et ses misères.

Faut relire la communication du pape François, à la lumière de ce que le Père Jourdan exprime, après avoir vu et entendu le document. Je suis désolé, mais le pape François est réellement dans l'erreur sur le plan politique, avec cette histoire de dialogue, à raison de cette confusion qu'il installe lui-même, cette façon de ne pas prendre l'islam pour ce qu'il est et comme il est, d'essayer de le faire entrer dans les catégories du christianisme afin de pouvoir dire que la bonne entente règne nécessairement entre religieux s'appliquant à suivre plus fidèlement sa religion.

Le discours du Père est fantastique parce qu'il est le fait d'un homme qui est tout à la fois théologien et islamologue, C'est bien car ce n'est pas non plus le discours d'un homme aigri, bilieux, en guerre contre les musulmans. Pas du tout! Ce qu'il dit sonne tellement juste. Quand il parle de notre manque de liberté (en pensant aussi bien à l'attitude de nos évêques), quand il remarque que ce dialogue s'est installé depuis les années 1980 dans une routine qui ne rime à rien, qui serait plutôt de l'évitement, une façon de contourner les problèmes pour ne pas dire les vraies choses, Le Père Jourdan condamne totalement et à la racine le discours des politiciens sur un hypothétique islam de France. Enfin, il y a là une vraie mine de remarques très justes. Quand il évoque la situation des musulmans dans leur communauté. Le point de vue rejoindrait celui de Rémi Brague. On s'aperçoit comment la direction au Vatican donne beaucoup dans la politique au final. Pour moi, c'est clair et net que nos administrateurs ecclésiastiques sont fortement influencés par la gouvernance existante.

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Re: La miséricorde doit se faire rapprocher les différentes religions

Message non lu par Cinci » jeu. 29 déc. 2016, 3:32

En complément, - cadeau du temps des fêtes - voici une entrevue perdue et retrouvée du fameux journaliste et catholique italien Messori avec Hans Urs von Balthasar.

Le grand théologien catholique d'origine suisse parlait de plusieurs choses, avec le journaliste. Il s'inquiétait un peu à propos d'un oecuménisme trop ouvert, n'ayant plus rien de chrétien à la limite. Il évoquait Hans Küng. A la toute fin du compte-rendu de Messori, l'on trouvera bien encore une remarque ou deux, sur le caractère assez chimérique que peut présenter un certain dialogue. Il y a ici la possibilité d'un croisement avec le témoignage du père Jourdan.

http://www.diakonos.be/linterview-censu ... balthasar/

Fait à noter : D'après l'article, Balthasar se refusait à parler d'une Église pré-conciliaire, ensuite post-conciliaire. De plus, il n'aurait jamais encensé les conservateurs de droite dans le genre de Monseigneur Marcel Lefevbre. Il se serait refusé à considérer ce dernier comme un catholique "plus catholique que d'autres", plus catholique ou plus fidèle. Pas selon Balthasar. C'est bon à savoir.

Avec le prêtre Balthasar élevé au cardinalat à la fin de sa vie, par Jean-Paul II, je trouve la perspective intéressante. On a là une figure du catholicisme du XXe siècle qui ne présente rien de la caricature habituelle du théologien corrompu par le modernisme, inculte ou incroyant. C'est tout le contraire! Et pourtant ... et pourtant l'homme reste fidèle à l'Église et avec le visage qu'elle peut présenter de nos jours.

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Re: La miséricorde doit se faire rapprocher les différentes religions

Message non lu par Cinci » sam. 31 déc. 2016, 18:39

Un autre article mais concernant de fameux passages touchant "les religions" dans les documents produits lors du dernier concile, C'est du père Édouard-M. Gallez.

http://www.eecho.fr/vatican-ii-et-les-r ... -le-point/

Ce que le Vatican aurait dit et n'a pas dit,

Extrait :

En 2001, son livre Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux fit lui l’objet spécial d’une Notification dans l’Osservatore Romano (6 mars 2001 p.8, n° 10), dont les paragraphes 6 à 8 se lisent ainsi :

  • “Il faut croire fermement que l’Eglise est signe et instrument de salut pour tous les hommes (cf. LG n° 9; 14; 17; 48). Il est contraire à la foi catholique de considérer les diverses religions du monde comme des voies complémentaires à l’Eglise pour ce qui est du salut (cf. Redemptoris missio n° 36 ; Dominus Iesus n° 21-22). Selon la doctrine catholique, les adeptes des autres religions sont eux aussi ordonnés à l’Eglise et sont tous appelés à en faire partie. … considérer comme voies de salut ces religions, prises comme telles, n’a aucun fondement dans la théologie catholique”.


Ce rappel de la doctrine catholique, signé de celui qui sera bientôt le Pape Benoît XVI, voulait se faire entendre du vaste courant de pensée qui, à l’exception de Jacques Dupuis précisément, avait pris l’habitude de citer les textes du Concile Vatican II de manière biaisée. C’est ce que nous allons découvrir, sans entrer dans des détails trop fastidieux.

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Re: La miséricorde doit se faire rapprocher les différentes religions

Message non lu par Cinci » sam. 31 déc. 2016, 19:30

Je ne sais pas qui a lu l'interview du père von Balthasar indiquée plus haut. Ce serait dommage que personne en profite. Des remarques recueillies par Messori à l'époque aident un peu à mettre en perspective certaines choses.

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Re: La miséricorde doit se faire rapprocher les différentes religions

Message non lu par Cinci » dim. 01 janv. 2017, 21:28

Salut géradh,
La causerie du père Jourdan est- très intéressante et éclairante.
Oui, je trouvais assez instructif d'entendre son point de vue. Merci.
Cela dit il omet la différence essentielle qui est le salut chrétien par la croix du calvaire, et donc le salut éternel en Jésus Christ, fils de Dieu, seul nom par lequel nous pouvons être sauvés.
J'avoue que je n'ai pas porté attention à cet aspect des choses dans son discours. Il faudrait que je réécoute.

Bonne année 2017!

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Re: La miséricorde doit se faire rapprocher les différentes religions

Message non lu par Cinci » lun. 02 janv. 2017, 20:40

Bon, après un réécoute ...

C'est vrai que le père Jourdan s'attarde principalement à vouloir illustrer la façon de voir les choses chez les musulmans. C'est le but de l'entretien. Il n'entre pas dans la question du salut, la place de la Croix dans tout cela. Il évoque l'Alliance. Il le fait bien à mon avis. Ça, il fallait que ce soit dit, l'importance de l'Alliance ... Donc, un Dieu qui se révéle et qui se donne, dans le cadre de l'Alliance. C'est très révélateur d'une différence fondamentale qui distingue le judaïsme et le christianisme de la religion des musulmans. Il parle d'une différence essentielle à saisir pour bien voir comment le langage peut être piégé lors des discussions habituelles sur le sujet.

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